Et les larmes de
Spinoza me sont venues.
Pascal Commère est poète comme on est peintre ou musicien.
Nous sommes invités à visiter une galerie de portraits. Et quels portraits !
Il écrit beau, fort, il écrit tout très grand.
On a plaisir à contempler Maria, la servante à la frêle silhouette. On rencontre, Jean le bûcheron à la main mutilée, Gros Tronc le libraire, Eddie le rocker des moissons.
L'émoi se fait visage dans l''éveil provoqué par le premier mot d'un vers.
Les objets eux mêmes nous disent par les mots de Pascal Commère ce que sont les hommes : portefeuille au cuir tanné, chapelet, ou crayon rouge entre les mains de Yann, survivant d'une guerre à qui on ne donnera jamais son véritable nom.
Les mots, eux mêmes prennent la route et refont le monde.
Pascal Commère a composé ici de grands, de très grands récits! Une ode à la vie.
extrait :" Il faudra bien un jour se rappeler des livres. Comme nous nous souvenons des hommes. de ce qui, constituant les uns, provient des autres, si tant est que les livres aient à se souvenir des êtres."
Astrid SHRIQUI GARAIN