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Redécouvert durant mes vacances, dans une vieille maison du centre de la France, ce livre m'a étonnée par son audace et son conformisme mêlés.

Conformisme: Lhistoire met en scène des enfants qui se rendent compte, souvent à leurs dépens, que leurs parents ont raison, et eux-mêmes tort.

Audace: ces enfants ne se nomment ni Camille, ni Madeleine, ni Sophie, ni Lucie, ni Marguerite, mais: Innocent et Simplicie, les pauvres, pour bien forcer le trait, mais aussi parce qu'ils sont tout d'abord des anti héros, mal fagottés,et transplantés à leur demande dans la capitale . Arrivés à Paris, ils apparaissent comme les ignorants et les sots vaniteux qu'ils sont..

Chaperonnés par leur bonne (évidemment prénommée Prudence), et vite accompagnés de deux polonais malins aux noms imprononçables, les voilà partis à la découverte de Paris. On assiste alors à une série de gags plus ou moins caricaturaux, de chausse-trappes dans lesquels tombent nos nigauds, et de mésaventures cruelles, décrits avec son sadisme habituel par notre excellente Comtesse de Ségur, née Rostopchine. Le personnage de la chipie, avatar de Miss Mc Miche, est incarné sous les traits de Mme Bonbeck, au nom pour nous évocateur de douceur, mais qui serait plutôt ici du genre bonbon au poivre.
L'intérêt de ce livre qui tranche sur les autres volumes séguriens, ne réside pas , on s'en doute, dans ces anecdotes édifiantes, destinées à convaincre les provinciaux campagnards que la vie est plus belle dans les meules de paille et dans le pressoir, surtout si on n'est pas ouvrier paysan, que dans les rues crottées de la capitale, peuplées de gamins sans éducation , de tortionnaires de pensionnats et de sergents de ville bornés. Il est surtout de découvrir peu à peu les facettes et la profondeur des personnages secondaires.
.La réussite ne réside pas dans la langue de Miss Rostopchine, toujours un peu insuffisante et traversée de fantasmes de knout administré aux moujiks terrifiés que sont les enfants. Elle est bien plutôt le fait de ces personnages secondaires, caricaturés d'abord comme des imbéciles ou des mercenaires prêts à tout pour améliorer leur ordinaire, se révèlent en fait, dans un cadre campagnard idéalisé, comme des artistes raffinés et des intellectuels sachant ranger intelligemment les volumes d'une bibliothèque pour l'un, et s'occuper humainement des enfants, quand il ne grave pas des partitions musicales, pour l'autre. Ces deux impayables personnages beaucoup plus profonds que les autres, sont les deux polonais, grands pourfendeurs de russes, défenseurs de leur patrie opprimée, tels que dépeints par notre russe devenue comtesse de Ségur. Etonnant? Très. Un peu comme ce livre qui recèle autre chose qu'une morale à l'usage des parents et des enfants. Il faut dire que, si i'on rit bien des travers de chacun, ce livre raconte finalement à sa façon dans quelles difficultés tragi-comiques nous plonge l'acculturation.
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Un des plus drôles de la Comtesse de Ségur à mon avis et un de ceux que j'ai préférés. Les noms des héros, déjà, prêtent à rire : Innocent et Simplicie !!! qui ont supplié leurs parents de les envoyer à Paris et vont découvrir les horreurs de la capitale. La comtesse de Ségur n'aimait pas Paris et détestait les pensionnat, on le découvre vite dans Les deux nigauds qui ne sont décidément pas dégourdis !
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Toujours un bon roman de la Comtesse de Ségur suivant la recette habituelle: bon sentiments, morale, et retournement de caractère.
Cette fois-ci ce sont deux enfants qui veulent aller à Paris, la grande ville, et tannent leurs parents pour y aller. le début du roman résume parfaitement ce qui va se passer par la suite:

-Savez-vous, chère amie, dit enfin M. Gargilier, que j'ai presque envie de donner une leçon, cruelle peut-être, mais nécessaire, à cette petite sotte de Simplicie et à ce benêt d'Innocent ?
- Quoi ? que voulez-vous faire ? répondit Mme Gargilier avec effroi.
- Tout bonnement contenter leur désir d'aller passer l'hiver à Paris.

La Comtesse fait toujours passer son message: elle est contre les violences physiques et croit en la vertu de l'exemplarité et bien sûr... avec l'aide de Dieu.

Le roman se lit rapidement et facilement, il accueille aussi deux personnages polonais adorables (bien que parlant un français un peu spécial).

On sent toujours certaines valeurs (pieuses) et arrangements ("Moi pas savoir") datés.
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Habitants de la campagne bretonne, les enfants Simplicie et Innocent n'ont qu'un rêve en tête : aller vivre à Paris. A force de supplications, leurs parents consentent à les laisser partir accompagnés de leur bonne Prudence. Innocent ira dans un collège pour garçons et Simplicie sera hébergée par sa tante. Mais l'accueil que vont leur réserver les Parisiens n'est pas vraiment celui auquel les enfants s'attendaient…
Un bon roman de la Comtesse de Ségur où les mésaventures des deux enfants s'enchaînent les unes après les autres. Cependant, certaines punitions peuvent être perçues comme excessives pour des jeunes lecteurs.
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"Je reste auprès de ceux que j'aime" leitmotiv de Dorothy dans le Magicien d'Oz, pourrait être aussi celui d'Innocent et Simplicie, nos deux nigauds. C'est une lecture d'enfance, donc forcément j'ai une sympathie particulière pour ce récit, qui me semblait à l'époque à la fois drôle (Boginski et Cozrgbrlewski) et un peu bizarre (ces deux enfants bretons montant seuls à la capitale !). Heureusement tout termine bien, papa et maman avaient raison, la luzerne n'est pas plus verte ailleurs et les enfants se corrigeront de leurs méchants défauts.
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En dépit des différends qui peuvent parfois opposer un frère et une soeur, ceux-ci peuvent parfois faire front commun contre les parents; quelle fatrie (ou sororité) n'a pas déjà fait ainsi?
C'est de cette manière qu'Innocent et Simplicie obtiendront d'aller à Paris, pleurnichant et boudant. Un Paris qui leur sera offert sans concession par la Comtesse de Ségur dans ce roman de 1863. 1863, donc pas de Tour Eiffel (qui ne dressera sa pointe de dentelle métallique sur la capitale qu'en 1889, année de l'Exposition Universelle) , mais une réputation de mode, de spectacles, de réceptions, bref d'animation, la ville, quoi! le rêve pour des petits campagnards bretons, et qui se transformera en cauchemar dès le début du voyage: Mme Courtemiche et son caniche Chéri-Mignon valent leur pesant de cacahuètes (sans compter qu'ils reviendront un peu plus tard dans un chapitre ultérieur, dans une scène de tribunal qui vire à l'hystérie canine)! Ils devront ensuite survivre à un train bondé de nounous bretonnes en route pour Paris, pour jouir à l'arrivée d'un hôtel aux lits pleins de punaises, puis enfin d'une tante répondant au doux nom d'Ambroisie Bonbeck, une harpie de 70 ans, aussi généreuse d'argent avec les deux Polonais miséreux rencontrés en chemin par Prudence et les enfants, que généreuse en claques avec Simplicie qui se rendra vite compte qu'elle était bien mieux avec ses parents! Quand à Innocent, victime d'une farce dès son entrée en pension et en ayant dénoncé les responsables, il devient aussitôt le souffre-douleur des autres élèves. Bref la situation parisienne perd bien vite de son charme pour les deux provinciaux, malgré le soutien de leur bonne Prudence et de Coz, un des deux Polonais.

Un livre dans lequel apparaissent au détour d'une page des prénoms connus, Marguerite, Sophie; mais celles-ci ne s'appellent pas de Fleurville ou de Rosbourg comme dans la trilogie des petites filles modèles, mais de Roubier, il s'agit donc d'autres enfants. On voit aussi un peu de contexte européen en la personne des deux Polonais, Boginski et Cozbrglewski, respectivement ancien intendant et ancien soldat de la bataille d'Ostrolenka en 1831. Des Polonais pauvres, vivant d'un maigre revenu et vus avec beaucoup d'indulgence par la Comtesse de Ségur (d'origine russe), ce qui est d'autant plus étonnant quand on connaît l'animosité que se vouent les deux nations russe et polonaise à ce moment (en 1863, la Russie écrase un soulèvement polonais et se fâche avec la France).

Un roman moralisateur, où Paris est quelque peu décrit comme l'enfer sur terre! L'auteure n'a manifestement que peu d'affection pour cette ville. C'est cependant plus le décalage entre la vanité et le goût démodé des "nigauds", avec la mode raisonnable des jeunes filles de Madame de Roubier, et leur méconnaissance de la société urbaine (la pension, ou la scène au Guignol des Champs-Elysées) , qui doit des mésaventures aux deux enfants. le portrait des moins flatteurs fait d'eux, et leur caractère tête à claques, donne une certaine jouissance à cette bonne leçon donnée à leur ingratitude: L'histoire de la couronne de pivoines peut faire penser aux malheurs de Sophie, et Simplicie se rend juste ridicule, sans autre dommage; à d'autres moments, cette leçon devient de plus en plus rude et met même leur vie en danger! Là on ne rit plus du tout: les brimades subies par Innocent virent au quasi-meurtre! C'est assez impressionnant... Et on est soulagé du happy end, avec des enfants corrigés de leurs prétentions, et les domestiques méritants récompensés.
J'ai trouvé qu'on y parlait un peu moins du Bon Dieu et de la Sainte-Vierge que dans les précédents romans de l'auteure, après ça reste très empreint de morale chrétienne, il vaut mieux le supporter si on veut apprécier ce récit... Enfant, j'adorais jadis ces romans que je relisais souvent, et qui me rassuraient; aujourd'hui j'ai plus de recul, et même si j'aime toujours ces romans et que j'adhère toujours (de manière laïque par contre) aux valeurs qui y sont prônées religieusement: tolérance, charité, modération, bonté, etc. je ne peux m'empêcher de voir la soumission à un système et à une autorité qui privilégient beaucoup les riches et les nobles. Rien de surprenant de la part d'une comtesse... Que ça ne vous empêche pas de les lire, ils restent distrayants, et, d'une manière ou d'une autre, très instructifs!
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Certains textes du XIXe siècle vieillissent moins bien que d'autres…
Et pour ma part, la majorité des histoires de la Comtesse de Ségur en sont de bons exemples.
Généralement c'est l'histoire d'enfants qui prennent de mauvaises décisions car ils n'écoutent pas les adultes… Il leur arrive donc de grands malheurs et ils se mettent dans le pétrin! C'est pourquoi à la fin ils regrettent de ne pas avoir écouter les adultes, donc les enfants s'excusent et deviennent de gentils petits enfants sages pour le reste de leurs jours!
Une vieille mentalité qui voulait que les contes et les histoires servent à terroriser / éduquer les enfants. Une mentalité qui n'est plus guère populaire en ce XXIe siècle où l'on souhaite divertir les enfants plutôt que de les traumatisés.
Bref, malgré l'adaptation de ce roman en bande dessinée, le récit n'est pas très actuel et ne touchera certainement pas de nouveaux acteurs.
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Mon roman préféré de la Comtesse de Ségur. Bien sûr, il est daté, bien sûr, il faut le lire dans le contexte de l'époque, mais ce livre qui dénote un peu dans l'oeuvre de la Comtesse car il se déroule principalement à Paris, m'a toujours amusée. Apportant sa propre réponse à l'expression « l'herbe est toujours plus verte ailleurs », les deux nigauds raconte les péripéties de Simplicie et Innocent, deux campagnards extrêmement naïfs qui tannent leurs parents pour aller mener la belle vie à Paris...
Étant donné qu'il ne faut pas spoiler, je me contenterai de partager avec vous une autre expression qui, à mon sens, colle parfaitement au roman et vous donne une idée de ce qui attend ce frère et cette soeur dans la capitale que la Comtesse de Ségur ne pouvait souffrir : « Méfie-toi de ce que tu veux. »
Personnellement, j'ai toujours aimé Paris (la ville).
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Les enfants sont très capricieux mais ils ont été bien punis !
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Pour la bonne cause (challenge solidaire), j'ai relu la comtesse de Ségur !
"L'herbe est plus verte dans le pré d'à coté"
Au 19e siècle, 2 enfants d'une famille bourgeoise provinciale tannent tellement leurs parents pour aller à Paris que leur père cède et les y envoie accompagnés de leur bonne. Mais c'est un drôle de séjour qui les attend, bien loin de ce qu'ils attendais.
Cette lecture ne me laissera aucun souvenirs à terme, mais je m'attendais à pire.
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