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Critique de Gwen21


Moins connue que Sophie, Gizelle est pourtant une sacrée chipie, le genre d'enfant qu'on peut qualifier d'insupportable ou, pour employer un terme qui fleure bon le passé, d'enfant gâtée.

Découverte toute jeune dans "Les Caprices de Gizelle" (inventaire plus ou moins exhaustif de toutes les comédies, caprices et colères dont un enfant mal élevé peut user pour parvenir à faire fléchir les résolutions de ces géniteurs), Gizelle, sortie de la prime enfance, renoue ici avec le lecteur pour un récit qui détonne avec le reste de l'oeuvre de la Comtesse et que personnellement je classe plus volontiers dans le registre du "conte spirituel" que du roman.

Si Sophie, de par ses célèbres malheurs, pouvait éveiller la compassion du lecteur, ici, avec Gizelle, il n'en est rien, impossible de s'attacher à elle ou de cautionner son comportement digne d'une furie. Les âmes les plus charitables - dont je suis - pourront seulement la blâmer d'avoir écopé de parents aussi peu dignes de leur titre.

"Quel amour d'enfant !" (titre tout à fait ironique) fut dédicacé par l'auteur à son petit-fils et aucune dédicace ne relève du hasard. La Comtesse de Ségur, contrairement à ses habitudes, va ici non seulement s'intéresser à la très mauvaise éducation de Gizelle, mais également à tout son parcours d'adulte. Après de longs chapitres consacrés à dévoiler au lecteur les funestes conséquences qui découlent d'une éducation laxiste et narcissique et contre laquelle plusieurs passages au couvent n'y pourront rien changer (ou si peu), l'auteur cherche à démontrer par l'exposé de ce chemin initiatique jonché d'inconséquences, de désobéissances (non pas tant aux parents qu'à la raison), et de malhonnêtetés (petites ou grandes) que l'existence d'un être est définitivement vouée au malheur et à la ruine si l'éducation n'a pas fait de ce même être une personne vertueuse, réfléchie, généreuse, attentive aux autres, en un mot responsable.

***ALERT SPOILER***
Gizelle ne sera ainsi pas épargnée par la Comtesse qui nous avait habitués à plus de douceur et de miséricorde. Son héroïne traversera bien des épreuves et finira triste et ruinée... avant que ne vienne son salut par l'amour car il n'existe évidemment aucune situation d'où l'espoir soit totalement exclu, dans la pensée chrétienne de la Comtesse.
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