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Francis Lacassin (Éditeur scientifique)
EAN : 9782221056301
1160 pages
Robert Laffont (14/02/1989)
4.17/5   40 notes
Résumé :
Le professeur Challenger est le plus extraordinaire de tous les personnages inventés par Conan Doyle : une tête de taureau assyrien barbu posée sur le corps d'un homme des cavernes en veston. Toujours beuglant et grondant, il boxe les journalistes passant à sa portée, traite ses confrères d'ignorants timorés, insulte même notre système solaire. Ce « soleil de troisième ordre traînant une racaille de satellites vers une fin misérable". Dans Le Monde perdu, au coeur d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
"Les exploits du Professeur Challenger et autres aventures étranges" regroupent au total douze des oeuvres d'Arthur Conan Doyle, romans, nouvelles et contes confondus. En ce qui concerne les aventures du Professeur Challenger, j'ai choisi de les lire par ordre chronologique de parution, plutôt que dans l'ordre proposé par l'éditeur.

Aussi, je ne reviendrai pas sur "Le monde perdu", lu récemment, et individuellement dans une autre édition et pour qui j'ai déjà partagé mon retour de lecture. Je l'ai encore bien en tête, je n'ai pas ressenti le besoin de le lire une nouvelle fois. Je ne parlerai pas non plus de "Le monde perdu sous la mer", que j'ai également seul dans une autre édition et dont je projette la lecture en début d'année prochaine.

Il me faut dire d'abord que ça a été un plaisir que de retrouver le style d'écriture de Conan Doyle, pleine de tonus, précise et détaillée juste ce qu'il faut, à la fois mordante (notamment dans les aventures du Professeur Challenger) et débordante d'imagination. Je n'ai pas du tout eu l'impression d'être plongée dans de la littérature dite classique, tellement le style est moderne pour l'époque. En tout cas, rien à voir avec les classiques français ! (que j'apprécie aussi)

J'ai donc débuté ma lecture avec "La ceinture empoisonnée", seconde aventure ayant G.E.C (George Edward Challenger) en tant que protagoniste principal et dans laquelle la Terre suffoque suite à une modification cosmique. En effet, une sorte de ceinture empoisonnée de l'éther emprisonne la planète et met en péril toute vie humaine et animale. Grâce à sa grande intelligence, G.E.C trouve le moyen de retarder de quelques heures le moment fatidique, soit sa mort et celle des personnes qui assistent avec lui au déclin de la vie sur Terre. J'ai retrouvé le quatuor qui avait si bien fonctionné dans "Le monde perdu", à savoir G.E.C bien évidemment, le Professeur Summerlee, lord John Roxton et notre journaliste et narrateur Edward Malone. Un récit haut en couleur, avec des personnages toujours aussi originaux et quelque peu caractériels. le ton ironique, sarcastique et mordant, ainsi que les répliques cinglantes, donnent le rythme. Nous est contée la fin du monde, et pourtant j'ai beaucoup souri. Les personnages, les mises en situation, les répliques, tout m'a séduit. À peine 70 pages mais une très chouette entrée en matière !

Mais je ne vais pas rentrer dans le détail pour chacun des ouvrages, ce serait beaucoup trop long. Les trois autres récits changent un peu de ton, puisque Malone n'est plus le narrateur pour deux d'entre eux. On retrouve quand même trois de nos quatre acolytes (l'un d'entre eux n'est plus de ce monde), tout en faisant la connaissance d'autres personnages. "Au pays des brumes" est le plus conséquent, parce que le plus long (presque 200 pages) et de ce fait le plus abouti. Mais les deux autres, "Quand la Terre hurla" et "La machine à désintégrer", n'en sont pas moins bien construits pour autant, alors qu'ils ne font qu'une trentaine de pages à eux deux. J'ai nettement moins accroché avec "Au pays des brumes", le rythme étant beaucoup plus lent, l'ambiance différente et le sujet principal abordé (le spiritisme) n'étant pas tellement ma tasse de thé (et puis G.E.C est bien trop souvent mis à l'écart, pas assez présent). J'ai, en revanche, beaucoup aimé les deux nouvelles, dans lesquelles on retrouve un G.E.C tel qu'on le connaît, exubérant et vaniteux, exaspérant mais truculent.

Quant aux autres aventures étranges, elles se composent de nombreux contes, mais aussi d'un récit bien plus long : "La tragédie du Korosko", qui m'a emportée dans le désert égyptien où j'ai fait la connaissance de quelques personnages occidentaux, prisonniers des Derviches. Une croisière touristique qui s'est transformée en un véritable calvaire pour les personnages, aussi atypiques qu'intéressants. J'ai beaucoup aimé cette aventure, pleine de rebondissements, de remises en question et de très chouettes descriptions du désert.

Les contes, quant à eux, sont rassemblés dans cinq ouvrages : Contes de terreur, Contes de crépuscule, Contes d'aventures, Contes de l'eau bleue et Contes de pirates. Davantage des nouvelles que des contes d'ailleurs, de longueurs diverses, il y en a forcément que j'ai préférées plus que d'autres, mais pas une seule ne m'a déplu. Surnaturel, fantastique, ésotérisme, mysticisme, occultisme, spiritisme, mythologie, science : tels sont les thèmes qu'elles ont souvent en commun. Que ce soit au niveau des personnages, de l'environnement et des décors, ou du contexte des époques, tout est toujours bien dépeint et implanté. Les intrigues sont à la fois bien menées et appétentes. Je souligne tout de même ma préférence pour les Contes de l'eau bleue et les Contes de pirates, plus terre à terre si je puis dire (alors que les événements se déroulent sur l'eau), pleins d'aventures et d'action.

Voilà bien longtemps que je n'étais pas restée "coincée" dans le même ouvrage plus d'une semaine, mais ici aucunement par manque d'intérêt ou d'entrain. En cette période de fêtes de fin d'année, le manque de temps en est simplement la cause. Cet énorme pavé, lourd et écrit en tout petit, m'aura donc tenue compagnie longtemps mais avec beaucoup de plaisir. J'ai passé de très bons moments de lecture grâce à lui.
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Le professeur Challenger est un savant génial, précurseur, souvent incompris dans bien des domaines. Mais ce tonitruant géant barbu, au torse puissant et aux jambes arquées, est un furieux provocateur, irascible et et susceptible.
Il possède pourtant quelques fidèles compagnons dont le journaliste irlandais Edward Malone, le seul d'ailleurs à partager toutes ses aventures, le courageux explorateur et fameux chasseur Lord John Roxton, ainsi que le professeur Summerlee, maître en anatomie comparée.
Accompagné de ses compagnons, Challenger relève à chaque aventure un défi fracassant aux idées reçues et dogmes scientifiques de son temps.
"Le monde perdu" est le premier de ceux-ci, c'est le récit d'une expédition dans une vallée d'Amazonie, où les animaux préhistoriques ont survécu. Parvenus au coeur de ce sanctuaire, protégé par des falaises abruptes, nos héros devront compter avec une tribu d'hommes singes sauvages et cruels...
Ce chapitre est suivi de quatre autres aventures.
"La ceinture empoisonnée" dans laquelle Challenger et ses compagnons se tiennent prêts à observer, dans une pièce confinée, à l'agonie de l'humanité.
"Quand la terre hurla" où preuve sera, peut-être faite que la Terre est vivante.
"La machine à désintégrer" au cours de laquelle, faute de confiance en la raison humaine, cette machine terrifiante est finalement détruite.
Et surtout "Au pays ds brumes" qui est une incursion au royaume des ombres dans une maison hantée.
Ce passionnant volume nous offre, aussi, le texte original "Le monde perdu sous la mer" et l'intégralité des quatre cycles de nouvelles vouées par Conan Doyle à l'aventure et au fantastique : les contes de terreur, de crépuscule, d'aventures, de l'eau bleue, de pirates et "La tragédie du Korosko".
Il est une occasion rare de découvrir un autre versant de l'immense talent du père de SherlocK Holmes.
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C'était il y a longtemps, mais Sir A.C.Doyle m'a fait découvrir le fantastique au même titre que J.Verne.
Les histoires du professeur Challenger sont passionnantes, même si le style à un peu vieilli.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Les survivants revoient encore dans leurs rêves cette longue nuit de marche dans le désert. Tout était d'ailleurs une sorte de rêve, le silence qu'ils trouvaient sur les pattes élastiques des chameaux, et les silhouettes imprécises, mobiles, qui oscillaient sur leur gauche et sur leur droite. L'univers semblait suspendu devant eux comme un énorme cadran du temps. Une étoile scintillait juste à l'extrémité de leur route. Le temps qu'ils ferment les yeux, et les ouvrent à nouveau, une autre étoile s'allumait au-dessous de la première. D'heure en heure, le large flot stellaire s'écoulait avec lenteur sur ce fond bleu de nuit ; des mondes et des systèmes dérivaient majestueusement au-dessus de leurs têtes pour emplir la voûte céleste dont la somptuosité consolait vaguement les captifs, tant leur destin personnel et leur individualité propre semblaient minimes auprès d'un pareil déploiement de forces. Pour défiler dans le ciel, le grand cortège des astres commençait par l'escalader, puis stationnait presque immobile à la verticale, et enfin descendait sans hâte jusqu'à ce que vers l'est apparût la première lueur froide, et que les prisonniers fussent bouleversés par ce qu'elle leur révélait de leurs visages.

[La tragédie du « Korosko »]
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Quel meilleur compagnon y a-t-il que la mer toujours en mouvement, toujours vivante ? De quelle humeur de l'homme ne s'accommode-t-elle point ? Il n'existe pas d'humeur gaie qui ne se sente plus gaie devant ce joyeux remous, ces longues vagues vertes qui font la course, ces jeux du soleil dans leurs crêtes éblouissantes. Mais quand les lames grises secouent la tête de colère, quand le vent gémit au-dessus d'elles et hurle pour les encourager à la violence, alors le plus triste des hommes éprouve qu'il y a dans la nature un principe de mélancolie qui est aussi lugubre que ses propres pensées.

[Contes d'aventures – L'homme d'Arkhangelsk]
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Représentez-vous le charme de la nature en cette journée d'août, la douceur de l'air matinal, l'éclat doré du soleil d'été, le ciel sans nuages, le vert luxuriant des bois du Sussex, la pourpre sombre des dunes vêtues de bruyères. Regardez tout autour de vous : la beauté haute en couleur de ces lieux bannit toute idée de catastrophe ; et pourtant celle-ci trahit sa présence par un signe sinistre : le silence solennel qui plane sur toutes choses. À la campagne, il y a toujours un aimable bourdonnement de vie : si constant, si grave qu'on cesse de l'entendre ; les riverains de l'océan ne prêtent pas davantage attention à l'incessant murmure des vagues. Le gazouillis des oiseaux, le vrombissement des insectes, l'écho lointain des voix, le meuglement du bétail, les aboiements des chiens, le grondement des trains ou des voitures : tout cela forme une seule note basse, ininterrompue, que l'oreille ne perçoit même plus. Maintenant, elle nous manque. Ce silence mortel est étouffant. Il est si grave, si impressionnant que la pétarade de notre moteur nous paraît une intrusion impudente, un mépris indécent à l'égard de ce calme respectueux qui sonne le glas inaudible de l'humanité.

[La ceinture empoisonnée]
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— Mon cher monsieur, voyez-vous ce rayon au-dessus de la vitrine des pierres précieuses ? Il est surchargé de livres qui, depuis Albert le Grand, traitent de ce sujet. La psychologie des rêves est une science, tout comme les autres.
— Une science de charlatans !
— Le charlatan est toujours un pionnier. De l'astrologue est issu l'astronome, de l'alchimiste le chimiste, du mesmérien le psychologue expérimental. Le charlatan d'hier est le professeur de demain. Un jour viendra où même ces choses subtiles et insaisissables que nous appelons rêves seront classées, cataloguées, systématisées. Ce jour-là, les recherches de nos amis, qui occupent tout ce rayon, ne seront plus un sujet de plaisanterie pour le mystique, mais les fondements d'une science.

[Contes de Terreur – L'entonnoir de cuir]
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— Avec des « pourrait » et tous les conditionnels du monde, s'est écrié Summerlee positivement furieux, on prouve n'importe quoi ! Des cochons pourraient voler. Oui, monsieur, les cochons pourraient voler, mais ils ne volent pas ! Il est d'ailleurs très inutile de discuter avec vous : Challenger a semé dans vos cervelles l'absurdité. Tous deux vous êtes incapables de raisonner : je ferais aussi bien d'argumenter avec les coussins du compartiment !

Lord John a pris un visage sévère :

— Je me vois obligé de vous dire, professeur Summerlee, que vos manières ne se sont guère améliorées depuis que j'ai eu le plaisir de vous rencontrer !

[La ceinture empoisonnée]
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