Londres 1894,
« du point de vue de l'expert criminel, me déclara M.
Sherlock Holmes, Londres est devenue une ville sans intérêt depuis la mort du regretté professeur Moriarty ! »
Dans une précédente chronique relatant le retour du célèbre détective, John Watson nous avait appris que sa femme Mary était morte. Sans attache, il peut donc vendre son cabinet médical pour rejoindre
Sherlock Holmes dans son appartement à Baker Street et reprendre son activité préférée, à savoir… suivre son ami dans ses enquêtes.
Holmes s'ennuie et il en arrive à regretter le temps où Moriarty officiait. Il se souvient du plaisir qu'il avait à décortiquer les journaux dans les moindres lignes pour faire apparaître ses affaires mafieuses. Son titre de maître du crime n'était vraiment pas usurpé…
Il en est à se plaindre auprès de Watson, quand un jeune homme débraillé et affolé arrive pour demander de l'aide. Scotland Yard étant à ses trousses, il n'a que peu de temps pour raconter son problème qui risque de le mener à la potence.
John Hector McFarlane est accusé d'avoir assassiné Jonas Oldacre, un entrepreneur de Norwood qui venait de le désigner comme héritier de tous ses biens et qui lui avait donné rendez-vous chez lui pour en débattre. Brûlé, il ne reste du corps qu'un amas de chiffons, d'os et de cendres. Si la police l'a désigné comme coupable c'est qu'il était présent sur le domaine ce soir-là. de plus, grâce à la gouvernante d'Oldacre on découvre par la suite, une tache de sang qui n'est autre que l'empreinte laissée par son doigt. Ce sont les prémices d'une police scientifique qui commence à relever les empreintes digitales et qui voit en cet indice une preuve supplémentaire.
McFarlane déballe son histoire en vrac, tout en essayant d'étayer ses propos avec des précisions qu'on lui demande. D'où connaissait-il le défunt ? Les stores du bureau étaient-ils tirés ? Qui lui a ouvert la porte ?
Juste le temps de communiquer le principal, qu'il est interrompu par l'inspecteur Lestrade qui voit en cette occasion l'opportunité de devancer pour une fois
Sherlock Holmes.
Le mystère de ce meurtre va mener Holmes sur le passé d'Oldacre avec des informations qu'il va chercher auprès des parents de
McFarlane, car avant de découvrir le meurtrier, il faut dépister le mobile… Pour lui, il n'y a aucun doute sur l'innocence du jeune homme, mais il sera difficile de le faire comprendre à Lestrade qui se réjouit déjà de clore l'affaire.
Ce n'est pas souvent qu'on lit
Sherlock Holmes douter, non pas de ses capacités à résoudre une énigme, mais de ne pas la dénouer dans les temps. Dans ce mystère, il y a urgence et la vie d'un homme est en jeu car s'il devait être juger, il serait à coup sûr condamné à mort. Tout l'incrimine et la justice porte déjà un avis définitif. La gravité de l'histoire et le compte-à-rebours mettent une pression qui n'est pas désagréable. Bien entendu, la résolution de l'enquête fera apparaître une mise en scène digne des plus grands criminels, avec un fond machiavélique et cruel.
Cette nouvelle est la deuxième dans la chronologie du Retour de
Sherlock Holmes. A lire et à relire comme toutes les autres !