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Citations sur Madame St-Clair, Reine de Harlem (13)

... la règle d’or de la mafia : ne se tuer qu’entre soi et ne jamais, au grand jamais, toucher aux policiers, aux juges ou aux politiciens. Jamais ! Ces derniers, il suffisait de leur graisser la patte pour qu’ils deviennent aussi doux que des agneaux ou, pour certains, aveugles aux pires trafics. Et les trafics, tricheries, magouilles et compagnie, on trouvait ça surtout dans le milieu des courses où ça pariait des dizaines de milliers de dollars officiellement, et trois fois ou quatre fois plus clandestinement.
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À force de fréquenter ces gens, j’avais réussi à grappiller des bribes de leur langue si belle à l’oreille, mais si affreuse, à mon humble avis, à l’écrit. Tout particulièrement « Conàs a tà tu ? » (Comment vas-tu ?), expression qui me fut maintes fois utile plus tard lorsque à Harlem, la police se mit à me harceler et à m’arrêter sous des motifs divers. Nombre d’agents étaient irlandais ou d’origine irlandaise et il me suffisait de prononcer, quoique assez mal, quelques mots dans leur langue pour qu’ils s’attendrissent sur-le-champ et me laissent filer.
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À être trop sûre de soi, on finit toujours par le payer...
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Le début de l'une d'elle, en Sicilien, me revint à l'esprit et sans trop savoir pourquoi je me mis à la fredonner:

Mi votu e mi rivotu suspirannu
Passu la notti' ntera senza sonnu
E li biddizzi toi jeu cuntimplannu
Mi pasa di la notti sino a ghiornu..

Une sorte de miracle se produisit. Lucky Luciano, le grandissime chef de la mafia de New York ferma les yeux, s'agrippant au bord de mon fauteuil, et des larmes se mirent à couler sur ses joues. Des larmes douces et claires. Des gouttes de rosée dans la pénombre de l'après-midi finissant dans ce salon aux lourds rideaux à moitié tirés. Cette scène sembla durer une éternité. Son garde du corps, embarrassé, vint l'aider à se relever.
- Je...je vous fais une nouvelle offre, Madame Saint Clair..."
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Un homme est un homme, une femme est une femme, certes, mais je ne voyais pas en quoi nous étions inférieures aux porteurs de pantalons et de chapeaux en feutre. Je trouvais ridicules ces ligues de tempérance, menées pour la plupart par des femmes blanches qui faisaient la chasse au moonshine, l’alcool clandestin, au motif que des maris sobres rentraient plus tôt au foyer et ne cognaient plus leur conjointe. Oui, ridicule ! Pour ce qui me concerne, je ne voyais pas comment un homme pourrait diriger mon existence et encore moins lever la main sur moi.
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La seule chose qui est bonne chez un homme, c’est ce qu’il trimballe entre ses jambes.
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La nuit, après l'amour, j'avais, en bonne insomniaque, des difficultés à trouver le sommeil et j'observais mon amoureux qui respirait la bouche à demi ouverte, son visage d'ange couvert d'une fine rousinée de sueur. Est-ce que je l'aimais ? Était-ce vraiment cela l'amour, cet oublie du quotidien, cette désinvolture à l'égard du lendemain, cette impression qu'on avait l'éternité devant soi ? A force de sonder mon cœur, je découvris, à mon grand dam, qu'il ne chantait point, mais qu'il remerciait la personne qui se trouvait à mes côtés d'être là, simplement là. Cela aurait été une autre personne, belle d'une autre manière, serviable et dévouée à ma personne, mais d'une autre façon, que j'aurais éprouvé selon toute probabilité le même sentiment.
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Pas facile du tout d'intégrer ce milieu du business d'alcool clandestin et surtout de m'y faire une place, car il était hors de question pour moi de croupir dans mon état de gagne-petit. J'étais venue en Amérique pour réussir ma vie, c'est-à-dire avoir une maison confortable, des domestiques sous mes ordres, des employés dans l'entreprise que je monterais et des hommes aimants à mes pieds qui me couvriraient de fleurs et de bijoux. Ce n'était nullement un rêve, mais une certitude ancrée en moi dès l'instant où j'avais quitté ma Martinique natale, la prédiction d'une vieille quimboiseuse y étant pour beaucoup. Simplement une femme dans la mafia, c'était comme qui dirait un chien à bord d'une yole, selon l'expression créole qu'affectionnait ma mère. Un éléphant dans un magasin de porcelaine, disait ce bon français que je ne connaissais que par les livres.
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Ce n'est qu'à ma débarquée aux Etats-Unis que la question de savoir qui j'étais vraiment se posa. S'imposa à moi plus exactement. Je fus en quelque sorte sommée de me définir car si ma couleur de peau relevait de l'évidence, mon accent et mon anglais hésitant, ma façon de me coiffer, de m'habiller et même de rire, tout dénotait en moi une origine autre qu'américaine.
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Le hasard n’existe pas, contrairement à ce que croient ces imbéciles d’êtres humains. Moi qui suis montée en Galilée au lendemain du jour de l’abolition de l’esclavage, il y a beau temps que la lumière du soleil n’est pour moi, hélas, qu’un souvenir. Mais je fais depuis le va-et-vient entre l’au-delà et ici-bas. Une mission m’a été confiée qui consiste à protéger ceux et celles à qui les forces supérieures ont forgé un destin
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