A la fin du 19e siècle, le prestige croissant des nouvelles écoles avait commencé à attirer à Paris les artistes étrangers : Picasso, Marcoussis, Brancusi, Pascin,
Juan Gris, Modigliani...
Chagall (en 1910) ; Ils se regroupèrent à Montmartre pour les uns, à Montparnasse pour les autres.
Parmi ceux arrivés en France avant la Première Guerre, et qui, par leur contribution, donnent un éclat particulier à l'école de Paris, il convient de mettre au premier plan Marc
Chagall. Très vite il s'est imposé par ses qualités de coloriste et de conteur. Il utilise les couleurs autant en musicien qu'en peintre, sans se laisser enfermer dans les limites d'une imitation de la réalité. Avec une désinvolture de poète, il a éliminé toutes les lois physiques de notre monde matériel ; il ignore les principes élémentaires de la pesanteur en laissant flotter dans l'espace ses personnages et ses animaux.
Néanmoins,
Chagall est l'un des plus célèbres artistes installés en France au 20e siècle avec
Pablo Picasso. Son oeuvre, sans se rattacher à aucune école, présente des caractéristiques du surréalisme et du néo-primitivisme. Inspirée par la tradition juive, la vie du shtetl et le folklore russe, elle élabore sa propre symbolique.
Chagall s'est essayé, outre la peinture sur toile, à la sculpture, à la poésie, à la peinture sur vitrail, sur émail, etc
A la question posée à Jean-Michel Forey , commissaire de l'exposition qui s'est tenue au Grand Palais en 2003, à savoir si l'héritage de
Chagall a été reçu par les générations d'artistes qui ont suivi, celui-ci a répondu : "Hélas non, je ne vois pas de jeune artiste aujourd'hui se réclamer de lui. Il est beaucoup plus facile de trouver les petits enfants de Duchamps ou de Mondrian que de
Chagall, qui a toujours été en décalage avec le modernisme..."