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Critique de grm-uzik


Quelle est la personne envers qui on aura toute sa vie la plus grande dette ? Sans aucun doute celle qui vient de nous sauver la vie. C'est le cruel dilemme auquel se retrouve confronté l'inspecteur Terri McCaleb, l'un des as du profil psychologique et anciennement agent d'élite du FBI.
Deux ans plus tôt, Terry était en effet l'un des as du profiling sur l'ensemble des États-Unis. Anciennement basé à Quantico, il avait réussi après son divorce à être muté en Californie, l'état de son enfance et envers lequel il avait le plus d'affinités. Mais son métier, particulièrement stressant, a eu plusieurs conséquences sur sa vie : des cauchemars résiduels, une vie solitaire et un stress intense qui l'aura conduit à une grave cardiomyopathie : le seul espoir de le sauver, c'était désormais la greffe de coeur, mais d'un coeur très spécial, dont le donneur serait de groupe sanguin AB-, soit moins d'une personne sur 200, donc très peu de chances de survivre.
Quand Gloria Torres, jeune mère de famille, est assassinée lors d'un banal hold-up et que l'on ne peut la sauver, c'est Terry qui hérite de son coeur et qui a dès lors, une dette envers elle, une dette que Graziella, la soeur de la jeune femme entend bien voir rembourser : elle n'a jamais admis que l'on clôture l'enquête sur la mort de sa soeur et demande à Terry de mener l'enquête à son tour. Même si cela met son rétablissement en danger, Terry accepte de se lancer dans cette enquête qui le touche plus que tout...

"Créance de sang" est un ouvrage palpitant, plein de rebondissements que l'on plonge rapidement dans la trame du talentueux romancier, Michael Connelly.
En effet, la dimension anecdotique du crime au début de l'intrigue permet une entrée en douceur. On est loin de l'avalanche d'informations à reclasser. Au contraire, tout paraissait simple et sans intérêt ni but apparent. Cette certaine platitude dans l'affaire permet d'apprécier l'enquête de Terry McCaleb. Celle-ci avance à petit pas, que l'on se retrouve spectateur de chacune de ses découvertes ou réflexions. C'est très agréable. La comparaison à des places de puzzle est ici on ne peut plus justifiée. le travail de fourmi de l'enquêteur est parfaitement bien mis en avant.

A force d'amonceler les indices, l'intrigue prend rapidement une certaine ampleur qui aurait pu me perdre. Heureusement, les synthèses régulières de McCaleb font que je ne me suis jamais trouvé perdu. Chaque nouvelle découverte entraîne une refonte totale de ses réflexions. Cela permet une assimilation aisée de tout cela. La force du bouquin réside dans la facilité avec laquelle l'auteur arrive à transformer une simple attaque d'une épicerie en une série de crime. Cette métamorphose se fait d'elle même sans à-coup. Mon intérêt s'est vu grandir sans que je m'en rende compte. Ma curiosité de connaître le dénouement était à son paroxysme. Sir Connelly est arrivé à me rendre dépendant de son histoire. En cela, cet auteur est remarquable.

La densité de l'intrigue est d'une densité rare. Sans vouloir vous dévoiler quoi que ce soit, l'enquête est passionnante jusqu'à la dernière ligne droite. Les rebondissements sont nombreux sans tomber dans l'excès. le romancier maîtrise remarquablement bien son art. Il dose parfaitement son rythme de narration. Sa mécanique est compliquée mais parfaitement huilée. de plus, la qualité de la traduction fait qu'on avance sans peine dans sa lecture. J'ai rarement été captivé par un bouquin de cette trempe. Malgré les cinq cents pages, je n'ai pu me retenir de le dévorer en une seule journée. En refermant l'ultime page du livre, j'ai ressenti un vrai sentiment de manque. C'est un signe de qualité et de plaisir.
Pour conclure, je vous recommande vivement ce petit bijou thrillerifique et passionnant.
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