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EAN : 9782081206700
316 pages
Flammarion (04/11/2008)
3.5/5   2 notes
Résumé :
Présentation de l'éditeur
Fruit d'une collaboration étroite de deux ans entre l'auteur et Étienne Daho, cette première véritable biographie aborde toutes les facettes, privées et publiques, d'un des artistes français les plus innovants et influents des vingt-cinq dernières années. Nourri du témoignage de ses principaux collaborateurs mais aussi de sa famille et de ses amis d'enfance, cette "histoire" porte un regard à la fois subjectif et panoramique sur un p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Christophe Conte est journaliste aux Inrockuptibles et chroniqueur à France Musique.
Ce livre est le fruit d'une collaboration étroite de deux ans entre l'auteur et le chanteur Etienne Daho.
Bien des facettes publiques et privées de cet artiste français sont dévoilées ici.
Un artiste qui fait partie des plus innovants des vingt-cinq dernières années.
Bien des témoignages sont apportés ici, notamment ceux de ses collaborateurs, de ses amis d'enfance et des membres de sa famille.
Le parcours d'Etienne Daho démarre pendant la guerre d'Algérie, le chanteur va devoir quitter l'Algérie à l'âge de 8 ans, après avoir vécu ses premières années à Oran. Il va suivre ensuite son oncle et sa tante en France et s'installer pendant ses jeunes années à Rennes.
Il étudie l'anglais, les arts plastiques, va être surveillant de lycée.
Sa carrière musicale va vraiment démarrer en 1978 lorsqu'il organise à Rennes le concert des Stinky Toys.
Son parcours va être bien diversifié ensuite et tout au long de sa carrière les allers-retours vers Londres vont nourrir son inspiration.
Le livre montre l'influence déterminante de ses amis: Elli Medeiros, Serge Gainsbourg, Françoise Hardy et le créateur de mode et photographe Hedi Slimane.
A la fin de cette lecture on comprend mieux la complexité du personnage et la richesse des influences musicales qui l'ont amené à créer son style de musique.
Un livre intéressant mais parfois on aurait préféré un peu moins de détails sur les titres des albums et un peu plus de profondeur psychologique dans le portrait de l'artiste.
A lire pour la qualité de la rétrospective sur la musique des années 80 en tout cas.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Sa passion pour la musique trouve déjà le terreau idéal en la ville de
Rennes. La capitale bretonne a connu dans la seconde moitié des années
soixante-dix, soit durant les années d’études du jeune Étienne,
l’effervescence d’une scène rock locale exceptionnelle. Une fois n’est pas
coutume, une ville provinciale devenait le noyau culturel de l’Hexagone au
point d’attirer l’attention des journalistes de la presse spécialisée parisienne.
Alors inscrit à l’université en anglais et en arts plastiques, Étienne Daho
n’invite que son ombre sur les bancs de l’amphithéâtre, préférant réserver
ses journées et son énergie à fréquenter assidûment le bar L’Épée où se
retrouve la faune bigarrée d’une jeunesse avide de partager sa culture, étape
obligée avant de fouler le parterre du Batchi, la boîte de nuit en vogue du
quartier, tenue par le colosse Peggy grâce auquel le jeune homme et sa
bande, belles gueules oblige, peuvent enquiller les verres gratuitement
jusqu’au petit matin. Les études ne sont plus vraiment sa priorité, sa licence
d’anglais ne servant que de couverture et de guide à ses activités, moins
intellectuelles, dont il se remémore avec lucidité : « Oui, j’ai tenté une
licence d’anglais et parallèlement un deug d’arts plastiques, mais je
m’entendais très mal avec mon prof principal que je trouvais trop
académique, trop ennuyeux. J’avais très envie de devenir graphiste. Je le
fais plus ou moins, d’ailleurs, quand il m’arrive de réaliser mes pochettes de
disques, comme pour L’Invitation. Quant à l’anglais, c’était vraiment pour
comprendre ce qui se disait dans les chansons que j’aimais ! Je n’étais pas
un étudiant modèle, en fait. Je n’allais quasiment pas au cours. J’y allais
juste pour passer mes examens, et encore. » Toutes ses économies, gagnées
en occupant la nuit un poste de surveillant d’internat et, le jour, celui de
stagiaire chez le disquaire du coin, passent dans l’achat d’albums.
« J’adorais le Pink Floyd de Syd Barrett. D’ailleurs le premier album que
j’ai acheté était The Piper At The Gates Of Dawn, un disque qui a
bouleversé ma vie. Puis, je suis passé à des choses plus sombres, avec les
trois premiers albums du Velvet. J’adorais le mystère qu’il y avait autour du
groupe, une espèce d’ambiguïté qui me fascinait. C’était une vraie culture,
le Velvet, c’étaient des rock stars très érudites qui citaient des peintres, des
cinéastes, des auteurs. Une façon d’être et de faire qui m’a beaucoup inspiré
par la suite. J’ai toujours essayé de parler de mes références en citant mes
sources pour pouvoir emmener les gens vers d’autres univers que le mien. »
La liste des groupes de rock émergeant alors sur la scène rennaise ne
manque pas d’impressionner par sa vitalité, de Marquis de Sade et Niagara
à Ubik, en passant par Les Nus et Dominic Sonic. De plus, 1978 marque
une étape essentielle pour le chanteur en gestation lorsque, secondé par sa
meilleure amie Sylvie Coma et Yves Chapoy, son ancien frère de l’époque
des scouts, Étienne Daho fonde l’association Ellipse qui lui permet
d’organiser à Rennes des événements culturels. Le jeune homme brûle alors
de l’envie de faire découvrir son coup de cœur musical pour les Stinky Toys
qui ont sorti un an auparavant leur premier album éponyme. Et quoi de
mieux, pour jeter un éclairage sur le groupe punk parisien, que d’organiser
en leur honneur une soirée-concert à Rennes avec au programme le groupe
local Marquis de Sade ? En initiant ce double concert, et en le finançant à
perte avec l’aide de ses deux associés, l’étudiant affirme sa volonté de ne
plus être simplement spectateur du bouillonnement musical qui sévit sur les
scènes rock anglaise et rennaise, mais d’en devenir l’un des acteurs.
Les Stinky Toys, nés en 1976, comprennent Denis Quilliard (alias Jacno) à
la guitare, Elli Medeiros, sa petite amie, au chant, Albin Dériat à la basse,
Bruno Carone à la seconde guitare et Hervé Zénouda à la batterie. Alors
qu’ils n’ont encore rien publié, ils sont remarqués par le manager des Sex
Pistols et des New York Dolls, Malcolm McLaren, qui les invite à participer
le 21 septembre 1976 au premier festival punk de Londres, dans la fameuse
salle du 100 Club. Ils figurent ainsi à l’affiche aux côtés des Sex Pistols, des
Clash, des Damned, des Buzzcocks et des Stranglers. Ce premier titre de
gloire les propulse en couverture du magazine anglais Melody Maker que
remarque Étienne Daho lors d’un de ses nombreux séjours dans la capitale
britannique. « J’adorais les Toys. Leur musique, leur look et leur attitude
me parlaient. Je ne pouvais pas rencontrer le Velvet, mais les Toys oui ! Il
faut comprendre que les Toys étaient le groupe le plus chic. »
À vingt-deux ans, et déjà doté d’un caractère bien trempé, Jacno ne
s’épanouit que dans la provocation. Loin de s’être assagi vingt-six ans plus
tard, il affirme dans le numéro du 28 novembre 2002 à un journaliste de
L’Express : « Les Sex Pistols, avec lesquels j’ai fait l’affiche, n’étaient
qu’un boys band fabriqué de toutes pièces par un modiste du nom de
Malcolm McLaren pour la promo de sa boutique baptisée Sex ». Le
guitariste n’a pas aimé en effet que Les Stinky Toys soient assimilés à la
scène punk émergente.
On comprend mieux sa réticence lorsqu’on détourne le regard vers sa petite
amie Elli Medeiros âgée de vingt-trois ans à l’époque. D’origine
uruguayenne, elle est arrivée en France à quatorze ans, a rencontré Jacno
sur les bancs de l’université avant de fonder avec lui les Stinky Toys. Sa
passion pour l’art graphique l’amène à publier dans la presse des bandes
dessinées et à créer sa propre collection de mode. Elle signe les pochettes
des albums de Stinky Toys ainsi que l’identité vestimentaire des membres
du groupe dans un esprit plus proche du rock rétro que de l’anarchie chère
aux punks.
Leur premier album cependant sonne comme n’importe quel disque punk,
énergique et brut, même si le chant féminin, pas si fréquent à l’époque,
quoique clamé en anglais, apporte une couleur un tantinet plus alanguie, ce
qui n’exclut pas une rage martelée sans afféterie. D’une voix de tête
souvent aux abords de la rupture, Elli investit au micro toute son énergie et
sa flamme, sans aucun détour ni digression, définition même du punk, n’en
déplaise à Jacno dont le son de guitare évoque ceux de Keith Richards et de
Pete Townshend.
L’autre groupe invité par Étienne Daho n’est autre que Marquis de Sade,
chef de file de la scène rock rennaise, auteur en 1979 d’un premier album
remarqué, Dantzig Twist. Hervé Bordier, l’initiateur même des
Transmusicales de Rennes, avait organisé un concert du groupe et le jeune
étudiant, qui l’aidait dans son travail en collant des affiches dans les bars de
la ville, convaincu de servir ainsi au plus près la cause musicale, avait saisi
l’occasion pour se rendre à Londres par le bateau de Saint-Malo à
Portsmouth, trajet qu’il faisait régulièrement à ses heures libres, et remettre
un 45-tours de Marquis de Sade à John Peel, le DJ alors le plus influent de
la BBC. Le groupe rennais avait reçu l’honneur d’un article dans le New
Musical Express, hebdomadaire britannique influent sur la scène pop rock.
C’est par l’intermédiaire d’Hervé Bordier qu’Étienne Daho rencontre la
figure de proue du groupe, le chanteur Philippe Pascal au charisme duquel il
succombe. Les deux hommes partagent des fantasmes musicaux communs,
notamment le Velvet Underground. Par un livre d’art qu’il lui offre, et
contenant plus de mille images, Philippe Pascal dévoile à son nouvel ami
ébloui une partie de l’univers sulfureux de La Factory. L’étudiant passe
alors ses nuits à en parcourir fiévreusement les pages iconiques, fasciné par
les photographies de Nico, John Cage et Lou Reed en studio, des moments
d’intimité partagés avec ses idoles comme il n’en avait jamais rêvé. La
musique de Marquis de Sade, inspirée de l’esprit arty et anxiogène du
Velvet Underground ou de la trilogie berlinoise de Bowie et Eno, en passant
par la décadence glam de Roxy Music, ne peut que séduire l’apprenti
organisateur de concerts. Le chanteur Philippe Pascal nourrit aussi une
admiration pour la poésie convulsive d’Antonin Artaud, les visions
hyperexpressionnistes du peintre Edvard Munch (sur lequel le cinéaste
anglais Peter Watkins a signé en 1972 un modèle de biopic) et, à l’exact
opposé du spectre musical, pour l’esprit originel du blues cher à Blind
Willie Jefferson. Ce faisceau d’influences artistiques s’enrichit notamment
de l’esthétique clair-obscur de l’expressionnisme allemand dont l’œuvre
emblématique demeure le film muet Le Cabinet du docteur Calligari
(1920) de Robert Wiene. Les films issus de ce courant artistique, comme la
série des Docteur Mabuse de Fritz Lang, imprégné de la découverte récente
de la psychanalyse par Sigmund Freud, recouraient à la figure du docteur
maléfique asseyant son pouvoir sur les esprits par le biais de l’hypnose.
Philippe Pascal s’inspire de ces références pour écrire les paroles de ses
chansons parmi lesquelles trône « Conrad Veit » du nom de l’acteur qui
incarnait Cesare, le somnambule du Cabinet du docteur Calligari.
Le guitariste et co-compositeur Frank Darcel, quant à lui, apporte à la
musique de Marquis de Sade un groove funky qui crée à l’évidence, par
contraste avec la noirceur des textes et des climats, un cocktail détonnant,
sombre et torturé, sans équivalent sur la scène hexagonale de l’époque, plus
proche de la nouvelle garde représentée par Alain Souchon, Yves Simon et
Francis Cabrel que de la musique hallucinée de Joy Division.
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Quand nous étions à Oran la guerre était de plus en plus présente autour de nous, nous devions nous protéger en permanence, passer sous les fenêtres, se coucher dès qu'on pénétrait dans une voiture pour ne pas prendre une balle.
Nous enjambions les cadavres en rentrant de l'école, des types qui avaient la cervelle à l'air, j'ai vu tout ça.
Il y a eu également cette période de forte tension où des gens brûlaient les appartements où habitaient les Français. Nous étions avec mes soeurs et ma mère dans notre appartement lorsqu'on a entendu "on va aller brûler chez les Daho" et je ne sais toujours pas comment nous avons échappé à ça.
Cet épisode, Daho l'exorcisera dans la chanson intitulée "De bien jolies flammes", qu'il nichera pudiquement sur une face B de single.
Une chanson qui décrit le sentiment de terreur qui fut le sien à l'époque.
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p.11:Ceux qui préfèrent aux matamores et aux tromphants les seconds couteaux et les beaux outsiders voient souvent en lui un parrain idéal pour leurs causes perdues. En 1986,Etienne Daho reprend "Sweeter than you" (cf. ci-dessous) de Ricky Nelson(cf. ci-dessous sa version initiale) sur la face B du maxi d'"Epaule Tatoo". Les reprises, chez lui, ne sont jamais des gestes innocents.

La chanson la plus célèbre de Rick Nelson est sans conteste "Teenage Idol",adaptée en français par Johnny Hallyday sous le titre "L'idole des jeunes."

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L'astre Françoise Hardy ne puvait de toute façon, tôt ou tard, qu'entrer en relation avec la jeune étoile Daho, son jumeau astral à bien des égards et surtout l'un des rares à avoir su transposer jusqu'aux vulgaires années 80 son goût de la discrétion, de l'ellipse, des subtils effacements qui éblouissent paradoxalement ceux qui les observent, par contraste avec la frime environnante.
En lui accordant ce parrainage, Françoise Hardy ne sait pas encore qu'elle vient de trouver en la personne d'Etienne un supporter de choc, un futur mentor, un ami pour la vie et, pour commencer, un biographe.
En 1986 paraîtra, chez Jacques Grancher éditions, "Françoise Hardy, superstar et ermite", un ouvrage coécrit par Etienne et le journaliste et musicien Jérôme Soligny.
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