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Les nouveaux mystères de Marseille tome 4 sur 13
EAN : 9782253118831
378 pages
Le Livre de Poche (31/10/2007)
3.7/5   68 notes
Résumé :
Marseille, janvier 1903. Un cadavre sans tête et sans mains gît rue Bleue, au cœur du quartier de La Belle de Mai. Quelques jours plus tard, un second cadavre est abandonné au pied du même réverbère !
Raoul Signoret, à la recherche d'informations pour la rubrique judiciaire du Petit Provençal, se lance à corps perdu dans l'enquête, avec l'aide de son oncle Eugène, chef de la police.
À La Belle de Mai, il retrouve avec émotion son ancien instituteur, Fé... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Quatrième opus des Nouveaux Mystères de Marseille (clin d'oeil en passant à Eugène Sue) de Jean Contrucci, Double crime dans la rue Bleue m'a été offert par mon libraire pour l'achat de deux autres Livres de Poche. le titre m'évoquant inévitablement Double meurtre dans la rue Morgue d'Edgar Allan Poe, il avait de quoi suscité ma curiosité.

L'histoire démarre tambour battant puisqu'un brave (et notoirement ivrogne) allumeur de réverbère découvre au pied de l'un d'eux le corps raccourci de sa tête et de ses mains d'un homme poignardé. A 6 heures du matin, dans la froidure du février marseillais, voilà de quoi choquer.
Nous sommes en 1903, les processus criminologiques balbutient encore même si Bertillon a mis en place son système. L'enquête démarre sous les ordres du commissaire divisionnaire de la Sûreté Eugène Baruteau. Mais l'on suit plutôt son neveu et quasi fils Raoul Signoret, reporter au Petit Provençal, qui s'investit dans la recherche d'informations et d'indices. Surtout que l'affaire se corse avec l'apparition d'un second cadavre.

Jean Contrucci nous transporte dans le faubourg de la Belle de Mai de la Belle Époque, quartier populaire qui ne manque pas de voyous et autres barbeaux préférant vivre des femmes qu'ils mettent sur le trottoir plutôt que se retrousser les manches. La fameuse rue Bleue s'étend entre une caserne et une manufacture de cigares et cigarettes où les confectionneuses ont le verbe haut et le caractère fort. Ça vous a un petit côté Carmen provençal! Jean Contrucci multiplie les références tout au long du récit : à l'héroïne de Merimé bien sûr, mais également à Victor Hugo et autres grandes plumes des décennies précédentes.

L'auteur construit son intrigue comme un feuilletoniste du XIXème siècle, avec notamment des intitulés de chapitre très longs sur le mode : "Où l'on apprend que...". le style est très envolé et énergique, fourmillant de chaleureuses locutions en dialecte marseillais et provençal. Les personnages fonctionnent selon des rôles classiques du genre : le héros est héroïque, le boulanger bon comme du bon pain, l'instituteur digne représentant des hussards noirs de la République, etc. Les répliques entre l'oncle et le neveu ne manquent pas d'humour; et si les jeux de mots et humour noir ne sont pas toujours de la plus grande finesse, il en émane une fraîcheur vive et plaisante.

Double crime dans la rue Bleue se lit facilement et avec plaisir. Ça n'est pas la lecture de l'année certes, et bon nombre de points se devinent rapidement, mais le récit se révèle au final fort sympathique. Si l'occasion se présente, je retrouverai volontiers Raoul et sa Cécile ainsi que l'oncle Eugène bourru mais au grand coeur.
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Après le Guet-apens de Piscatoris, le Vampire de la rue des Pistoles et l'affaire de la Soubeyranne, c'est donc le quatrième roman de Jean Contrucci que j'ai dévoré. Et comme pour les autres fois, un vrai régal que je ne prends le temps de déguster qu'après coup en écrivant cette fiche de lecture.

Les ingrédients d'abord.
Marseille ma sacro-sainte cité où j'ai vue le jour et que je porte en moi par toutes les émotions qu'elle me permet de vivre.
La Belle de mai https://fr.wikipedia.org/wiki/Belle_de_Mai ... ce quartier à deux pas de Saint-Lazare dont je ne connais que le nom ... à croire que le boulevard National, ligne de démarcation entre les deux quartiers étaient une frontière infranchissable. Pour des raisons de morale imposées par Maman "ce sont des voyous" ou simplement parce qu'on n'avait rien à y faire ? Ma question reste sans réponse.
L'histoire de ce quartier à l'origine peuplé d'Italiens travaillant soit au port de la Joliette, soit à la raffinerie de sucre St Charles et à la manufacture de tabac et d'allumettes. Les ouvrières de la manufacture de tabac, appelées les cigarières, formeront les personnages de ce roman policier. La rencontre de ces femmes courageuses dont la tâche use leur vie jusqu'à la trame est bouleversante pour moi qui découvre leur histoire.
Et puis la date: 1903, la même vague d'immigration que celle de mon grand père qui lui a échoué en Lorraine.
Enfin, la condition ouvrière qui fait écho, bien qu'incomparable, à celle de ma famille ... qui a connu les trente glorieuses.

Sur le plan de l'intrigue, l'auteur nous livre les indices peu à peu, cependant il nous donne le meurtrier un peu trop tôt, même si on ne connaît ses mobiles qu'à la fin. Mais cela a peu d'importance. Car, finalement, c'est Marseille qui est le personnage principal de ce roman avé l'accent qui se répand tout au long du livre au travers de toutes les expressions franco-provençales mêlées d'italien toscan.

Quelque part, Jean Contrucci nous offre une étude sociologique De Marseille à l'orée du 20ème siècle par le biais d'une intrigue policière.


Ancelle, le 17 octobre 2018
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Le début du roman est fracassant. C'est avec une verve proche de Marcel Pagnol que Jean Contrucci nous fait découvrir ce personnage atypique et ce quartier de Marseille, à la Belle époque.
Le roman est facile à lire, grâce à cet humour qui sous-tend l'intrigue, jusque dans l'épilogue. La lecture des titres de chapitre annonce à elle seule la couleur du récit, et Dieu seul sait que Raoul Signoret, journaliste de son état au Petit Provençal, en verra des vertes et des très mûres au cours de son enquête. Son oncle Eugène, le chef de la sûreté, l'aide, sans exagération : il ne faut pas non plus qu'il soit accusé de favoritisme sous prétexte d'aider son neveu favori, presque un fils !
Si Eugène est une figure tutélaire et bienveillante - reconnaissons que Raoul, dans ce roman, ne sera qu'une fois en danger, et ce danger, si grave fût-il, n'a strictement aucun rapport avec l'enquête - il n'est pas la seule dans ce roman, et c'est avec émotion que Raoul retrouve son ancien maître d'école, Félix Garbiers, un modèle de dévouement. Ne donne-t-il pas des cours à une jeune ouvrière, Gilda del Vesco, qu'il essaie tant bien que mal de remettre dans le droit chemin ? En effet, les tentations sont grandes, pour les jeunes ouvrières, et les gandins qui leur font miroiter monts et merveilles ne les conduiront pas à la mairie, ils les mettront plutôt sur le trottoir, comme Angèle, dans Un de Baumugnes de Jean Giono.
Le "double crime" du titre s'entend alors de plusieurs manières. le crime affreux, d'une part, la privation d'identité, mais aussi les agissements du milieu, qui se sent comme chez lui dans ce quartier de la Belle de mai sont autant d'explications, sans oublier l'hommage à la célèbre nouvelle d'Edgar Allan Poe. Jean Contrucci réussit le tour de force d'écrire un roman policier historique enlevé, distrayant, tout en montrant sans fards une période historique qui n'avait de "belle" que le nom. le racisme, l'antisémistime, la violence gangrenaient déjà la société française. Je ne vous parlerai pas non plus de la condition ouvrière dans le roman, Jean Contrucci le fait très bien.
"Les nouveaux mystères de Marseille" - encore une référence à la littérature du XIXe siècle - est une série policière que je suis ravie d'avoir découvert au cours du RAT. Je lirai certainement d'autres volumes, le tout est de trouver le temps pour cela
Lien : http://le.blog.de.sharon.ove..
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Ancien journaliste marseillais, Jean CONTRUCCI refait, dans Les Nouveaux Mystères de Marseille, des enquêtes non élucidées du siècle dernier en y inventant un coupable. Quatrième tome de cette série, "Double crime dans la rue bleue" se déroule à Marseille en 1903. Un cadavre décapité est trouvé dans la rue au petit matin par l'allumeur de réverbères. le journaliste Raoul Signoret, neveu du commissaire principal de la Sûreté, mène alors l'enquête à la Belle de Mai. Ce quartier, historiquement "rital" est si bien décrit et ses habitants si bien dépeints qu'on entendrait presque l'accent italo-marseillais ! Rassurez-vous, un lexique est à disposition des "estrangers" !
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On est à Marseille en 1903, dans le quartier de la Belle de Mai, où les studios du même nom (célèbres pour le tournage, sans interruption depuis sept ans, de "Plus belle la vie") étaient à l'époque une célèbre Manufacture de Tabacs (Carmen, la "cigarière", cela ne vous dit rien ?). Tel est le théâtre qu'a choisi Jean Contrucci pour le quatrième tome de ses "Nouveaux mystères de Marseille". Un cadavre sans tête, d'où tout signe de reconnaissance a été soigneusement effacé, est retrouvé sur le trottoir, en face de la Manufacture, comme un avertissement. À qui ? Pourquoi ? Tel est le point de départ d'une enquête à laquelle vont se mêler (pour une fois en toute collaboration, c'est son jour de bonté, à Jean Contrucci !) journalistes et policiers, sous les traits respectifs de Raoul Signoret ("Le Petit Provençal") et Eugène Baruteau ("La Sûreté Marseillaise"). de nombreux personnages émaillent cette histoire aux multiples rebondissements, parmi lesquels se détache la figure de Félix Barbiers, l'instit', dont la vie n'a pas été un long fleuve tranquille, loin s'en faut. Avé l'humour habituel de cet auteur dont on ne se lasse jamais, et qui mériterait de voir adapter sa saga marseillaise pour le cinéma ou la télévision...
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
- Tu sais que tu es une fille formidable, toi? Tu sais que, si tu n'étais pas ma femme, je te demanderais en mariage? Tu comprends maintenant pourquoi je te suis si fidèle en dépit des occasions multiples qui s'offrent à moi chaque jour? C'est parce que tu es unique, renversante, irremplaçable, étourdissante, affolante, inouïe, passionnante, j'en oublie les trois quarts. C'est au point que je me demande si je te mérite.
Cette déclaration de chien fou s'acheva de la manière habituelle dont Cécile et Raoul Signoret avaient de conclure leurs moments de joie partagée. Ce qui ce soir-là ne fit pas avancer plus loin l'enquête, mais leur procura bien du bonheur. Chose à ne jamais négliger, car on ne sait pas de quoi demain sera fait et c'est toujours ça de pris sur les chagrins à venir.
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-Oh , putain de la Bonne Mère !
Il ne put en dire plus . Le "quelque chose" sur quoi Chien-Bordille tirait avec des grondements de plaisir était le cartilage d'une trachée-artère humaine appartenant au tronc d'un homme qui , visiblement , avait perdu la tête .
Alors , il se passa une chose inouie . Par malchance , seul le chien errant en fut témoin . Il vit donc -pour la première et dernière fois- Albert Rastègue se déplacer en ligne droite ! Mieux encore , plus incroyable : se mettre à courir ! Si on peut qualifier ainsi les mouvements désordonnés qui agitèrent malgré elles les jambes flageolantes du malheureux ivrogne , afin de l'éloigner le plus vite possible de cette vision d'horreur . Profitant de la pente de la rue Bleue , Parlo-Soulet , à la limite de l'asphyxie , sifflant comme une machine à vapeur , accéléra son trot , sitôt qu'il aperçut - tel le phare dans la tempête aux yeux du naufragé - briller dans la nuit de la rue Fortuné-Jourdan la salle du bar Chez Loulou .
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maison marseillaise typique à trois étages et trois fenêtres par étage. Son architecture était dictée par l'utilisation de poutres récupérées des mâts de navires, dont la partie utile, sept mètres, déterminait les dimensions de l'immeuble.


La pétanque sera inventée en 1910 à la Ciotat, par un ancien champion atteint de rhumatismes qui ne pouvait plus faire les trois pas exigés du tireur au Jeu provençal.
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