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Critique de Syl


Kenneth a décidé de m'embarquer à nouveau dans ses voyages à travers l'outback.
– Tu viendrais avec moi à Jindabyne par la route de Tumut ?
– Pourquoi pas !
– Après nous irons à l'ouest de Darling et à Innamincka et…
– Kenneth, cet après-midi, je m'ennuie un peu, alors je te suivrai là où tu veux !
– Quelle femme !!!


Un wombat ; mignon, mais…

Notre première virée nous mène dans un cimetière chinois. Kenneth a pour mission de ramener un wombat mâle à son ami, gérant d'un parc animalier près de Sydney. Il paraît que la capture est facile. Il suffit d'un filet et d'une seringue hypodermique….
« - Alan, ce cimetière est un endroit unique. Les wombats s'y sont installés il y a près d'un siècle et ils se l'ont approprié. Je me vois mal en enlever un de force pour qu'il se reproduise, sans un brin de romantisme, entre les grilles austères de ton zoo.
- le wombat est un chaud lapin qui adore vivre en captivité objecta Alan. (Je trouvai étrange de l'entendre comparer un wombat à un lapin). Il n'est pas encore né le mâle wombat qui te reprochera de l'enfermer avec un groupe de femelles en chaleur et de la graille à volonté. Il te sera reconnaissant jusqu'à la fin de ses jours. »
Avec George, un berger allemand qui se prend pour un humain, nous voilà parmi les stèles et les terriers béants qui sont comme des corridors miniers. Nous attendons… c'est le soir, les marsupiaux commencent à sortir. Ces adorables peluches herbivores me font penser à des zombies nounours ; ils sont en quête de racines et d'écorces.
- Kenneth… la gent masculine a un air féroce ! Crois-tu vraiment que nous allons y arriver ? de plus, j'ai lu que lorsqu'un wombat en colère plante ses dents dans du charnu, il ne lâche plus. Misèèèèère !!! Un mauvais pressentiment pointe son nez…
- Chut ! Il y en a un qui arrive… Oh ! il est costaud ! Ooooh !!!!
- Kenneth… Keeeeenettttttth !!!! Nooon ! Geoooorge !!!

… Suspens intolérable…


Deuxième voyage… Nous sommes toujours vivants… Faut des tripes pour toucher des opales.
A Whites Cliffs, du « mauvais côté » du fleuve Darling, nous rencontrons un prospecteur d'opales. Kenneth voulait trouver des fossiles et c'est dans un pub qu'il atterrit. Au comptoir, un cow-boy armé balance sur le zinc un sachet. Des cailloux s'en échappent, se sont des opales ; grosses, colorées, irisées, fabuleuses et si nombreuses ! A la stupeur générale, il avoue que ce butin est le travail d'un mois de fouille et cela fait cinq ans qu'il grattouille, qu'il « les renifle », jusqu'à Coober Pedy.
Un rouquin avec des oreilles aussi grosses que des feuilles de choux, reste dubitatif… Sauf, lorsque le cow-boy lui propose un défi… S'il le laisse tirer une balle dans son oreille, à une distance de dix pas, les opales sont à lui.
Kenneth est abasourdi. Il crie à la cantonade d'appeler la police, mais ici, il y a des mots à ne pas prononcer…

Troisième aventure… L'astronaute en collerette.
Nous faisons la connaissance du Vieux Bill et du Jeune Bill, des aborigènes myall, près d'Innamincka, en Australie Méridionale. Jeune Bill demande à Kenneth de l'assister pour faire partir une fusée. Un feu d'artifice ? Non, une vraie fusée faite maison, d'après les instructions de l'émission scientifique de l'ABC. le marché de l'animal domestique au Japon est florissant. Jeune Bill a un lézard à collerette, très prisé aux pays du soleil levant, qu'il voudrait mettre en semi-orbite. Si l'opération fonctionne, il pense expédier ce petit dragon et ses congénères au dessus du Japon et… faire fortune.
Ne dit-on pas que l'espoir fait vivre ?

Quatrième histoire… N'essayez jamais d'aider un kangourou…
On apprend comment ne pas finir éviscéré par un kangourou. Il faut danser un slow très langoureux.

Cinquième fabulation… du Mauvais Côté.
Toujours dans l'ouest de la Nouvelle-Galles du Sud, nous sommes témoins d'une extraction. Mick se questionne… Comment peut-on couper les coui..es de son cochon sauvage (un monstre). Les se propose et pour cent dollars, il le fera sans fusil, ni chien, sans l'aide de personne. Avec les dents ? ricane l'auditoire.
« Mick mesurait près de deux mètres, portait une barbe épaisse et pesait sans doute dans les deux cent cinquante kilos.
– Je voulais lui couper les coui..es, mais pas moyen de m'approcher de ce salaud, expliqua-t-il.
– A quoi bon ? demanda un autre. T'as qu'à lui mettre une balle dans la tête.
– Mon cul, ouais ! Ca me ferait mal, répondit Mick. Je peux tirer deux cents dollars de ce salopard si j'arrive à en faire du bacon.
– Ca m'étonnerait que t'en tires deux cents dollars, douta un autre. Faudrait qu'il soit gros comme un éléphant.
– Il l'est, se défendit Mick. Je jure qu'il pèse six cents livres et que j'ai jamais vu un gros bâtard dégueulasse aussi féroce. Je peux même pas entrer dans l'enclos, sans parler de les lui couper. »

Sixième mésaventure… le quokka tueur.
Le quokka est un wallaby de petite taille appelé « assassin solitaire ». Sur l'Ile de Rottnest, où il fait bon vivre, Kenneth sympathise avec ce charmant marsupial et lui offre de quoi se sustenter, du fromage et un morceau de pomme… Quand soudain, le petit animal tombe raide. Kenneth, va-til lui faire du bouche à bouche ????

Septième péripétie… Chasseurs de buffle.
Si vous rencontrez Andy dans un bar de Darwin, si le cher homme vous propose une chasse au buffle, surtout REFUSEZ ! Bon… Kenneth, lui a accepté !

Huitième épisode… Des serpents très, très perturbés.
Vic, montreur de serpents. Attention, Mesdames et Messieurs… Taïpans, serpents-tigres, king brown à couronne… J'arrête là mon énumération, j'ai les entrailles qui se nouent. Quant à Kenneth, il a noyé sa peur dans le cognac.

Neuvième anecdote… Mort-Blanche.
Savez-vous que dans l'Outback, on assassine des gens à coups de tournevis dans les mines d'opales ? Alors, si vous croisez une personne avec un tournevis à la main, il faut aussitôt se mettre à courir dans la direction contraire ? Mais, Kenneth ? Et si c'est le réparateur de la cuisinière ?

Dixième équipée… Qui veut acheter une grenade ?
Une grenade de la Seconde Guerre Mondiale ? Ca marche toujours ce truc ? et puis… BOUM !!!
« - Vingt dollars qu'elle explose pas.
– Je parie cinq contre un qu'elle explose.
– Cinquante dollars de mieux (…).
– Espèce de taré, hurla Rick. Je te dis qu'elle est chargée.
Il était manifestement convaincu. Son visage, que l'on aurait difficilement pu qualifier de pâle, fut soudain moins basané. Sa prise inconsciente sur moi n'avait pas changé. J'avais envie de m'évanouir.
– Chargé mon oeil, répondit le serveur avec un sourire dévoilant une dent unique en plein milieu de sa mâchoire supérieure.
– Mon oeil, mon cul ! beugla Rick (…). »

Onzième complication… Espèce dangereuse.
Kenneth est fatigué. Il en arrive à suspecter un Charles qui s'appelle Charles. Il faut dire que ses rencontres sont remarquablement originales ! Tous des névrosés, des paranoïaques, des fous furieux… Donc, lorsqu'il se retrouve face à Charles, il a la subite envie de le saluer et de décamper. Pourquoi ? Charles est un gentil universitaire (Kenneth me dit que c'est « une espèce redoutable ») qui veut analyser les moeurs des… QUOI ?… cro-co-di-les ? Bon, ben OK, je comprends ! Seulement, Charles a besoin de Kenneth. Et c'est reparti !
C'est usant !

Douzième récit… le vieux fou de la mer.
Port Augusta, Australie du Sud, c'est une entrevue dans un pub, avec un de ses lecteurs qui lui dit que ses histoires sont à dormir debout. Il lui propose d'affronter la vie, la vraie, avec de l'action, de la vraie. Trinquons ! Tiens de l'Or bleu… une boisson très apaisante, voire même anesthésiante !… et allons faire une partie de pêche sur son bateau. Qu'allez-vous ramener ? Des sardines ? Tu plaisantes ! le vieux pêcheur ne prend que du requin et au plus il est grand, au mieux c'est !
Mon pauvre Kenneth, reprends donc de l'Or bleu !

Treizième abracadabrante vicissitude… Comment ne pas payer ses impôts.
L'idée est illégale mais aussi curieuse et atypique. Très sonnante aussi !

Quatorzième et dernière narration… Attention : koalas explosifs.
Nous terminons notre vadrouille par le koala. Billianggarakoola est un Aborigène très vieux qui a connu la bataille de Bijin Creek. Pour un étudiant en anthropologie, il raconte comment un kulua a permis de remporter la bataille. Alors, il était une fois… un koala explosif qui pète et qui rote.

J'espère que je vous ai incité à noter ce livre. J'ai vécu un après-midi très divertissant. Kenneth nous parle avec son langage folklorique de son pays qu'il parcourt dans ses moindres recoins. Il ne craint pas de paraître ridicule, car ce sont ses situations grotesques, tragico-comiques, déraisonnables, insensées, extraordinaires qui font de ces nouvelles des petits joyaux. Il nous dessine le portrait d'une Australie rude, pauvre et grossière mais aussi une Australie chaleureuse, malicieuse et riche de sa nature et de ses personnalités.
Second tome de ses aventures, il est un livre de contes écrit pour les grands et les petits.
Il me semble avoir lu que Kenneth est parti un jour sous d'autres cieux, en bordure d'une rivière. Il campait, effectuait un énième voyage avec son épouse et il a fermé les yeux. Je souhaite que, là où il est, il retrace ses chroniques avec sa fougue gouailleuse et qu'il amuse son assistance. Je présume aussi, qu'il continue ses voyages armé d'un cahier et d'un stylo. Merci Kenneth !
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