On ne m’avait encore jamais dit que j’étais rafraîchissante; cela me fait penser à la limonade ! Et cela me rappelle à nouveau la nursery, car, lorsque je faisais un rot, ce qui m’arrivait souvent et délibérément, ma nurse pressait un citron dans un verre d’eau, y ajoutait une grosse cuillerée de bicarbonate et me versait la préparation pétillante dans la gorge, de force. A part cela, on ne m’avait jamais considérée comme rafraîchissante. Excitante, oui. Séduisante, oui. Amusante, oui, et… une véritable garce.
Elle l’empêchait de dormir. Il savait qu’il ne connaîtrait plus de repos avant de l’avoir possédée. Et ensuite ? Son goût pour cette femme irait-il jusqu’à le consumer ou lui redonnerait-il son équilibre ? Le feu en lui s’apaiserait-il ? Cela lui était déjà arrivé. De nombreuses années auparavant, il était tombé amoureux d’une femme, à tel point que la vie sans elle lui paraissait impossible.
La vie d’une ville, même la grande Newcastle, éveillait toujours en lui un soupçon de pitié; il ne comprendrait jamais que des hommes puissent, de leur plein gré, choisir de vivre dans l’agitation et la bousculade, dans la puanteur et les ordures. Il faut dire que la plupart n’avaient pas le choix. Qu’adviendrait-il si on le leur offrait ?
Je les aide à sortir du carcan de l’ignorance, cette ignorance dont vous dites vous-même qu’elle est en train d’assiéger ce village. Mais ces hommes sont différents, ils en ont assez de l’ignorance, ils ont le mérite d’avoir compris ce pouvoir qui réside dans l’écriture et dans la lecture.
Le sommeil est une chose merveilleuse, tu sais, Simon, c’est ce que Dieu nous a donné de plus beau. Je crois qu’il nous l’a accordé pour faire l’apprentissage de la mort; la mort sera ainsi simplement un long sommeil.