AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782363390080
128 pages
Finitude (24/03/2012)
3.37/5   71 notes
Résumé :
"Je suis une pute de rue. Pas une call-girl ou quelque chose comme ça; non, une vraie pute de trottoir, à talons hauts et cigarettes mentholées."

Elle est directe, Nanou, pas le genre à faire des manières, non, pas le genre à se voiler la face, à se faire des illusions sur sa vie ou celle de ses clients. Elle est juste là pour donner un peu d'amour, et eux sont là pour en recevoir.
Dominique, Emmanuel, Victor, Luc, Jipé ou Robert, ils ne demand... >Voir plus
Que lire après Zénith-HôtelVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
3,37

sur 71 notes
5
4 avis
4
7 avis
3
4 avis
2
3 avis
1
0 avis
Elle couche Nanou, la Putain de Saint-Lazare, sur le papier… elle couche ses pensées, sa routine, son quotidien d'arpenteuse de trottoir. Et puis il y a ses clients, leur vie, leur histoire, une galerie de portraits cabossés insérés dans son journal intime comme autant de courtes nouvelles.

Ni tout à fait sordide, ni complètement désespéré, ce premier roman du tout jeune Oscar Coop-Phane est une perle de concision crue et désenchantée, une parcelle pourtant sensible et tendre de poésie brute, humaine, simplement humaine.

Prix de Flore 2012 pour ce petit ouvrage très attachant. Oscar Coop-Phane y fait preuve d'une sensibilité sans mièvrerie qui augure, on le souhaite, un avenir littéraire riche de promesses. "Demain Berlin", son deuxième roman, vient déjà de sortir… A suivre.


Lien : HTTP://MINIMALYKS.TUMBLR.COM/
Commenter  J’apprécie          490
Zénith Hotel, comment tomber plus bas? Une "pute de rue", pas bien jeune, pas bien belle, prend la plume.

Elle refuse de raconter sa vie de pute de rue. Pute de rue, ça n'a aucune espèce d'intérêt, faut être nigaud pour croire ça. Une pute de rue, ça mange, ça boit, ça dort, ça fume, ça se lave et ça va,  quand il faut,  au bout du couloir du Zénith hôtel, dans le chiotte à la turque.

Sinon, ça bosse. Comme tout le monde.

Alors entre deux pages d'une désolante banalité,  la pute de rue taille. ..le portrait de ses clients de la rue d'Amsterdam: l'homme au piano, l'homme au chien, l'homme-éponge,  l'homme à la mob'...

Des hommes-monades, réduits à une seule caractéristique qui les agrafe encore un peu au tissu social en capilotade.

Des solitudes additionnées dans le grand désert de la misère relationnelle parisienne.

Oscar Coop-Phane a du culot, du style  -  minimaliste, le style- , mais aussi une sorte de tendresse un peu glauque et poisseuse qui serre le coeur.

 Un petit livre cruel et pourtant sensible.  
On en sort touché mais vaguement nauséeux..
Commenter  J’apprécie          141
« Je suis une pute de rue. Pas une call-girl ou quelque chose comme ça ; non, une vraie pite de trottoir, à talons hauts et cigarettes mentholées. »




Voilà un livre qui décoiffe. On démarre sur les chapeaux de roue. Attachez vos ceintures, c'est parti !

Les dents grasses, un goût d'animal, un corps gênant. Pas de doute, nous sommes dans la peau d'une prostituée qui gagne bien sa vie.

Et elle a décidé de nous prendre à témoins pour quelques pages. Elle a décidé de nous écrire son histoire. Enfin pas tout à fait son histoire, mais le conte d'une journée passée.

On e va pourtant pas seulement la suivre elle, mais nous allons partir à la conquête des hommes qui viendront la voir. Ils sont plusieurs, alcoolique, avec des chiens, ou simplement trop seuls.

Chacun a son histoire mais tous ont un point commun : leur âme leur fait mal. Ils ont besoin de se défouler, de changer leur quotidien. Parce que la solitude ça fait peur. Ca fait mal.

Alors les voilà, le suns après les autres, prés de notre pute qui écrit son journal. Elle ne parle jamais des rapports sexuels. Une honte la submerge. elle se sent dégueulasse. Elle a beau frotter jusqu'au sang, sa peau garde l'odeur âcre des hommes qui lui rendent visite. Et si elle assouvi leurs désirs, elle a choisi de ne pas leur mentir : l'existence n'est qu'un long chemin de solitude. Il faut vous le mettre dans le crâne. Vous êtes seul, et vous le resterez.

Face à vous même,

Quoi que vous fassiez,

Ou que vous alliez…

Vous êtes









Seuls.







Au delà de ces propos repoussant, dérangeant voir complètement ahurissant (ah bon?), l'auteur nous propose un petit moment complice avec la prostitution.

C'est une espèce de petit bonus.

On est seul… Avec elle. Elle, qui travail quand elle nous écrit. Qui peut nous exciter. Qui s'amuse avec des non-dits et attend de nous croiser, tous, au détour d'une rue.

Avec une écriture archaïque et assez inégale, l'auteur tend vers le mouvement glauque, si on part du principe qu'il existe, pour nous faie ressentir les émotions qui sont bien loins de nous.

On se lève à cinq heures du matin. On prend vite un café pour pas louper le train ou le métro, on court sans cesse. Et elle nous regarde passer.



De l'homme seul qui n'a comme unique ami qu'un chien en train de mourir à l'homme qui vit avec sa femme qu'il aime mais qu'il trouve vraiment trop grosse, on a des personnalités bien différentes et travaillées en quelques pages.

Avec une entrée en fanfare et un engouement rapide pour cette histoire, on fini quand même par se lasser quelque peu de certains personnages. Peut-être parce que leur vie est justement bien trop plate…

On reste cependant concentré dans le texte, et rien ne nous ferait tourner la tête quand on est plongé dans cette écriture atypique.
Commenter  J’apprécie          70
Le Zénith-Hôtel, pour des vacances ou pour autres choses, je ne vous le recommande pas. L'endroit est glauque à souhait. À côté, une masure nord-coréenne ferait quasiment figure de palais des mille et une nuits. Cela n'a donc  rien de surprenant que la narratrice, Nanou, "une putain pour l'éternité" de 26 ans, n'y fasse pas beaucoup mieux qu'y passer le temps, ses nuits, qu'y survivre. Il est à l'image de sa vie désabusée, morne, sans espérance. Pourtant la seule étoile de l'hôtel serait bien cette Nanou, "une vieille putain plumitive", dont le passe-temps et le moyen de surnager sont donc d'écrire. Car elle le fait bien. Ses sujets sont ses clients ; car pour sa part, elle se livre peu, et presque malgré elle, par bouffée, par trop-plein, par le même besoin que celui qui la pousse à écrire, mélangeant ainsi le moyen et l'objet. Elle n'aime pas sa vie. Elle se plaît donc à inventer celle de ses clients. Elle y voit et ne retient que les mêmes soucis, la même solitude profonde, la même maladresse à vivre, le même manque d'adaptation à leur vie, le temps qui passe, l'usure du quotidien. Ce n'est pas gai. C'est gris. Et malgré tout, ce n'est pas noir, et on a du mal à dire que c'est triste car elle nous parle d'humains avec une tendresse latente, une solidarité de condition, une absence de jugement et de méchanceté, de la lucidité, nous inspirant des sentiments certainement très mêlés : la sensation de partager cette même humanité, une certaine empathie et un zeste de pitié.
Ce roman est une vraie réussite par la délicatesse et la profonde humanité des propos, empreints d'une lucidité bienveillante. Ces portraits de "la France d'en bas" ne portent en eux aucune peinture sociale, mais, dans la diversité de quotidiens rudes dans lesquels certains sont submergés, une certaine poésie surgit.
Commenter  J’apprécie          70
"Je suis une vraie pute de trottoirs,
à talons hauts et cigarettes mentholées "
Nanou se présente ainsi.
Ce n'est pas Griselidis Réal,
elle n'aime pas les hommes,
elle ne les méprise pas non plus.
Elle est pute,c'est comme ça.
Entre deux passes, deux pipes,
elle écrit pour tuer le temps.
'Je suis une pute plumitive '
Elle nous présente une galerie
de portraits de ses clients.
Tous mordus par la solitude.
C'est court et ramassé, bien écrit
touchant, gris- noir.


Commenter  J’apprécie          120


critiques presse (3)
Culturebox
09 novembre 2012
Oscar Coop-Phane, en digne lecteur d'Emmanuel Bove ou de Henri Calet, déborde d'affection pour ses personnages, à la belle humanité jusque dans leurs faiblesses.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Lexpress
16 mai 2012
Le ton vif, syncopé de cette galerie de portraits témoigne d'une belle maturité et d'une empathie certaine. Etonnant, pour un premier roman d'un auteur de 23 ans!
Lire la critique sur le site : Lexpress
Telerama
02 mai 2012
Oscar Coop-Phane n'a pas gâché [notre] temps, en écrivant ce texte poétique et triste com­me un dimanche solitaire.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
On ne partage rien. Ils sont seuls quand ils me tringlent. En face d’eux, ce n’est rien qu’un corps qui attend, un corps absent, qui pense à autre chose, qui essaye simplement de ne pas avoir trop mal. Ils ne peuvent pas ne pas le sentir ; ils ne peuvent pas oublier qu’ils sont seuls avec moi. On croit qu’ils viennent me parler, qu’ils sont malheureux, que je les aide. Je ne leur donne rien d’autre que l’image la plus crue de leur existence ; le reflet de leur misère.
Commenter  J’apprécie          120
C’est le petit mystère de Robert. Il a un secret, une cicatrice qu’il ne peut pas montrer. C’est à vif pourtant et ça ne cessera pas de l’être. Aussi longtemps qu’il vivra, il la gardera en lui cette plaie béante. « Ne me secouez pas, je suis plein de larmes », aurait-il pu dire s’il avait eu du génie et qu’il s’était appelé Henri Calet.
Commenter  J’apprécie          110
Faire comme ses parents et moisir dans un pavillon de province en écoutant la radio, ça lui donne franchement mal au cœur. Il vomit les feux de bois, la parabole sur les tuiles romaines, la corde à linge derrière la maison, tout ça, ces images de son enfance, sa mère qui râle parce que Papa boit trop de Pernod, les barbecues avec les copains, les matchs de foot à la télé, le film du dimanche soir et le papier peint dans la chambre à coucher.
Commenter  J’apprécie          80
Je remplis des pages, j’aligne des phrases. C’est un travail inutile. Il m’occupe pourtant. Je pourrais écouter la radio ou finir des sudoku, lire le journal ou regarder par la fenêtre. J’écris ; je ne sais pas pourquoi. J’esquinte le temps. « Il a la peau dure le salaud ».
Je suis une vieille putain plumitive. Ce n’est pas bien malin.
Commenter  J’apprécie          90
Voyage au bout de la solitude:

Il n'y a pas de marée. Seulement ces deux ombres qui promènent avec elles des idées de fin du monde. Elles marchent comme à leurs habitudes, ce sera une promenade comme il y en a eu des milliers d'autres. Non, rien de sensationnel, rien d'époustouflant; seulement deux ombres, la première sur deux pieds, l'autre en laisse. Personne ne les remarque. Elles se déplacent pas à pas ces vies sans mouvement; elles dégringolent de plus en plus, elles roulent comme deux petites billes en verre poli sur une pente imaginaire. Elles volent au-dessus des hommes les deux ombres, Victor et Bâton dont personne ne se soucie.p.69
Commenter  J’apprécie          40

Videos de Oscar Coop-Phane (11) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Oscar Coop-Phane
Dans cet épisode de L'Intention, c'est la fleur de la romance, de la passion. C'est aussi le signe de la mondialisation.
Dans Rose nuit, publié aux éditions Grasset, le romancier Oscar Coop-Phane raconte le destin de trois personnages à trois extrémités du monde et pourtant tous reliés par une chose : la rose. Reflet d'une époque absurde et d'une vérité obscure, cette fleur a su intriguer et inspirer Oscar Coop-Phane.
Dans ce podcast, il partage avec nous ces investigations et le travail littéraire qui l'ont mené à écrire son roman.
Concept éditorial : Hachette Digital en collaboration avec Lauren Malka Voix et interview : Laetitia Joubert et Shannon Humbert Ecriture: Lauren Malka Montage, musique originale : Maképrod Conception graphique : Lola Taunay Photo auteur : JF Paga Extrait musical: French 79 feat. Sarah Rebecca - Diamond Veins (2016) Album : Olympic Auteur : Henner Simon aka French79 Voix : Sarah Rebecca LABEL: Alter K - IN/EX
+ Lire la suite
autres livres classés : prostitutionVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (152) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

Françoise Sagan : "Le miroir ***"

brisé
fendu
égaré
perdu

20 questions
3660 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

{* *}