Metronom', tome 4 : Virus psychique

Une oeuvre de Corbeyran ne se lit jamais qu'à un seul niveau. C'est le cas pour cette série. Si l'on s'en tient à l'histoire, très bien scénarisée, bien illustrée et maîtrisée de main de maître, on passera un excellent moment dans ce monde futuriste pas si éloigné du nôtre que cela. Si l'on veut bien se donner la peine de lire entre les lignes, de poser un peu la bd et prendre un peu de recul, pour réfléchir à ce que cela provoque en nous. L'oeuvre de Corbeyran n'est pas anodine, elle provoque forcément la réflexion, le questionnement sur nous mêmes, sur notre propre condition. Et dans ce tome il s'agit clairement de la condition humaine à l'image de cet inspecteur qui cherche en vain sa propre humanité dans ce monde déshumanisé. D'ailleurs sa situation frise l'ironie dans toutes ses mises en scène: son rôle de policier dans la pièce de théâtre, sa pseudo histoire d'amour. Tout est factice et on ne peut qu'éprouver de la compassion à l'égard de ce personnage, qui n'existe pas en soi, qui voue entièrement sa vie et ses pensées au système. Cet exemple illustre, parmi tant d'autres, la double lecture que permet cette bd. Sur la forme, l'inspecteur poursuit sa mission d'infiltration et sert donc le récit, et sur le fond, il donne à réfléchir sur le sens de l'humanité. Chaque personnage n'est pas le fruit du hasard et Corbeyran réussit à nous passer son message, en nous laissant libre de l'interpréter à notre convenance.

L'intrigue s'intensifie autour de l'organisme trouvé dans la décharge spatiale. On sait enfin d'où elle vient... Ben, le flic qui a intégré la troupe théâtrale dissidente, joue un trouble jeu : flic repenti ou flic en mission d'infiltration ?
Le temps est à la révolte dans cet album, va ton assister à un renversement du gouvernement dans le prochain album ou inversement une mainmise encore plus puissante de la police gouvernementale ?
Une histoire bien menée, pleine d'action et de suspense.

Un très bon épisode de cette série de Sci-Fi. Les explications arrivent et on comprend l'origine du virus, et la suite d'évènements qui ont mené à cette situation, du point de vue global, comment a émergé cette dictature totalitaire et du point de vue des protagonistes, le cheminement qui les ont amenés à se soumettre ou bien à se révolter. le dernier épisode promet beaucoup. Et je trouve que le dessin de Grun s'améliore de tome en tome. Plus fin, plus juste, plus détaillé. Vite la suite!

Si ce tome est un peu moins captivant, il n'en reste pas moins vrai que l'on est sérieusement tenté pour connaitre la chute de l'histoire.
Dans ce quatrième tome, les différentes histoires convergent et se concentrent doucement en une seule. On comprend maintenant la course que Lynn et Flavel ont été obligés d'engager. On comprend vraiment l'enjeu....l'enjeu du virus !
En parallèle de cela, il reste toujours le petit groupe de comédiens frondeurs, qui souhaitent glisser le doute dans l'esprit de la population.
L'ensemble est toujours de bonne facture.Le dessin est superbe, et les couleurs en harmonie avec le thème un peu sombre.
Il ne reste plus qu'un tome et on saura tout !

Pour combattre un régime totalitaire très répressif ou même le suicide est un délit, quelques résistants risquent leur vie pour retrouver la liberté. Je trouve l'idée de base intéressante mais le nombre important de personnages rend le récit assez décousu. Les couleurs monochromes collent bien au propos mais les alternances de planches brunes et bleues finissent par me lasser. Néanmoins Corbeyran arrive souvent à nous surprendre avec son scénario malin et au final, c'est plutôt réussi.