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EAN : 9782812600739
139 pages
Editions du Rouergue (03/10/2009)
3.09/5   17 notes
Résumé :
Elle n'a pas encore seize ans, mais elle fait tout comme.
Quand elle s'installe dans la salle de cinéma à la première séance, pour échapper aux vacances pourries chez sa grand-mère, elle ne sait pas que " les scènes particulièrement violentes qui pourraient heurter sa sensibilité ", ce n'est pas seulement sur l'écran. " Ce n'était peut-être pas une si bonne idée de venir ici. Et puis, je n'aime pas vraiment les films d'horreur. Le sang partout, les cris, les ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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La première chose que j'ai faite après avoir refermé ce livre a été de consulter le site des Editions du Rouergue pour voir à quelle tranche d'âge est destiné ce roman. « Ados et jeunes adultes ». J'en côtoie, des ados, et clairement je ne pourrais pas mettre ce livre entre leurs mains. 16 ans me semble être un âge raisonnable, pas moins. C'est d'ailleurs l'âge que prétend avoir la narratrice – qui en réalité n'est âgée que de 14 ans. 16 ans c'est ce qui l'unit au deuxième narrateur du roman. Leur point commun en quelque sorte. Plutôt troublant. On pourrait croire au départ que lui aussi a 16 ans, mais pas du tout. En fait, il ne s'agit pas de son âge. Lui, cela fait 16 ans qu'il est marié avec sa femme. L'une cumule les bêtises propres aux adolescents de son âge, l'autre commet l'acte le plus horrible qui soit. Et leurs deux chemins se croisent, au cinéma, une rencontre d'une banalité incroyable et profondément dérangeante.
Honnêtement, j'ai lu ce court roman d'une traite. Je commence à être familiarisée avec la plume de Rachel Corenblit, je la trouve particulièrement efficace, alors même que ses romans abordent des thèmes tout à fait différents. La construction du roman m'a également beaucoup plu, notamment cette aura de mystère qui plane sur le personnage masculin et qui s'interrompt brusquement, dans un chapitre qui est un véritable coup de poing. Après, bien sûr on comprend relativement vite comment les choses vont tourner et on devine assez facilement la fin de l'histoire, fin que l'on pourrait juger simpliste et qui, de fait, semble venir « apaiser » en quelque sorte la dureté des événements racontés. Mais ce serait sans lire entre les lignes car cette fin, moi, je l'ai trouvée assez troublante.
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La taille ne fait pas la valeur et ce livre n'est pas pour les plus jeunes d'entre nous. Un Petit bout d'enfer porte bien son nom. le texte est court mais l'enfer est largement présent. le récit se veut tranchant et saccadé : phrases courtes et répétitions à volonté dans un style particulier et piquant. Rachel Corenblit nous plonge dans un univers refroidissant. Roman où deux histoires se développent : d'un côté Juliette, de l'autre un curieux type, un assassin, un malade. Elles finissent par se rejoindre et forment un climat de tension. L'atmosphère est lourde, renforcée par l'écriture singulière et vive. le danger est palpable et on est complètement captif des sensations et de l'intrigue d'Un Petit bout d'enfer. L'horreur à notre porte dans une action ménagée et remplie de suspens.
La collection doAdo noir n'en fini pas de surprendre et ce roman vient s'inscrire dans la continuité des autres titres. C'est sûr, on ne ressort pas complètement indemne de ce livre et on va tout de suite moins aimer les salles obscures et vide de cinéma...
Un Petit bout d'enfer est surprenant, violent par la crudité et la neutralité du ton utilisé pour exposer les faits. le lecteur est face aux situations et il ne peut pas agir. Spectateur du drame qui se joue, il voit l'évolution des personnages au fil de la lecture et est en prise avec les sentiments de chacun. Toute la psychologie autour de celui que l'on peut bien qualifier de fou est finement menée et la reconstitution des événements du passé, mêlés à ceux du présent, a quelque chose de certes conventionnel mais très glacial. Des bouts de vie tous très durs dans leur contenu ou dans le regard qui est porté sur eux. Quant à Juliette, elle est une héroïne plus banale, mais avec une personnalité qui touchera les adolescents : qui n'a pas triché sur son âge pour entrer dans des lieux normalement interdits ?
L'histoire est flippante, c'est certain, et vous ne serez pas déçus !
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“Je peux le faire, il dit, je sais que j'en suis capable, je sais, capable et il vérifie si les larmes sont dans ses yeux mais c'est fini, il le sait, il ne pleurera plus jamais.”

Paru en 2009, je n'avais jamais vu passé ce roman et j'ai eu le nez fin de m'y arrêter cette fois-ci.
Je ne m'attendais clairement pas à trouver autant de noirceur, de violence et de sang en démarrant ma lecture.
Rachel Corenblit va au bout des choses, au bout de l'enfer. Et honnêtement, c'est génial. Sur le site du Rouergue, ce texte est rapproché de l'excellentissime Je ne mourrai pas gibier de Guillaume Guéraud. Oui, effectivement, il y a de ça. J'y ai aussi retrouvé une ambiance à la Robert Cormier, en plus trash, avec ce héros désabusé et complètement à la dérive ainsi que cette tension intolérable de bout en bout.

Un petit bout d'enfer nous raconte donc l'histoire de Juliette et ses "quatorze ans qui sentent le moisi" qui voudrait en avoir seize. Alors, elle ment. Et ça fonctionne. Avec ses airs de jeune fille sérieuse, elle fait des bêtises. La dernière en date l'a envoyée en vacances forcées chez sa grand-mère où elle s'ennuie ferme.

Ce roman nous raconte aussi l'histoire de Jules, qui après seize ans de vie commune, se retrouve seul. Sa femme l'a quitté. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il ne sait pas comment le gérer, lui qu'on a toute sa vie rabaissé...

La narration donne la parole alternativement à Jules, ce mari délaissé, ce père de famille manqué mais aussi à Juliette, cette adolescente apparemment sans histoire à qui il va en arriver une terrible.

Le récit se découpe en quatre parties. Les deux premières mettent en place l'histoire et font monter la pression. La troisième, par fragments, nous donne quelques explications sur le passé et les traumatismes de Jules, cet homme en détresse totale, en mode déconnecté. Et la quatrième, c'est l'apothéose, le dénouement funeste.

Les deux personnages principaux sont liés par ce nombre d'années : seize. Tout un symbole pour l'un et pour l'autre. Juliette, tout comme Jules, m'a déstabilisée. C'est une ado qui veut grandir trop vite. Et elle ne semble pas tirer leçon de ses erreurs.

“Et il m'a demandé, pourquoi, Juliette, pourquoi et j'ai soufflé, je ne suis pas un ange. Moi.”

Jules, lui, va franchir la limite. Dès le départ, sans retour en arrière possible. On ne lui pardonnera pas ce qu'il a fait, mais on aura des éléments pour saisir ce qui l'a fait passer à l'acte...

"Je m'appelle Jules. La moitié de toi. Jules et Juliette."

Rachel Corenblit jongle avec nos sentiments et nous fait tour à tour aimer, détester, avoir pitié, puis comprendre ses deux héros.

Il y a de très beaux passages également, malgré l'horreur.
Mais la violence est là. Omniprésente. de nombreuses scènes sont insoutenables. Je m'en suis étonnée sans le récriminer. Sans toute cette brutalité, le récit aurait été tiède. Ici, la violence ne se cautionne pas mais donne sa force au roman.

Rachel Corenblit, je l'ai dit, va au bout des choses. Et elle n'épargne pas ses lecteurs. Elle a raison car le résultat est là : ce roman est captivant, original et hyper réaliste.
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Juliette, 14 ans, passe son temps à mentir sur son âge et prétend en avoir 16. de bêtise en bêtise, Juliette est "punie" par son père qui l'envoie passer tout l'été chez sa grand-mère. Chez sa grand-mère Juliette s'ennuie à mourir, pas d'internet, pas de téléphone, coupée du monde... Alors quand sa "vieille mamie" l'envoie faire les courses, c'est une bouffée de liberté pour la jeune ado. Et puis d'ailleurs, si au lieu d'aller au supermarché elle allait au cinéma voir un film interdit aux moins de 16 ans pour se prouver qu'elle contrôle encore la situation... Oui mais voilà dans la salle elle se retrouve seule avec 2 autres garçons et un homme très "bizarre" assis juste derrière elle. Cet homme est en réalité un psychopathe, malade, qui vient de tuer sa femme et ses 2 enfants. Très vite le film d'horreur que regarde Juliette rattrape la réalité, l'homme kidnappe Juliette…
Ce roman à l'écriture sombre et au style froid, nous plonge dans un monde de tensions et de suspens. le ton est donné, la psychologie des personnages bien étudiée, le récit est très bien mené. Ce texte court hante le lecteur qui devient spectateur de ce drame, la lecture est intense, le souffle coupé on respire mieux après avoir achevé ce roman. le portrait des 2 personnages qui se croisent est finement présenté, l'atmosphère lourde qui en ressort est à la fois étouffante et saisissante. Ce roman est scotchant, bluffant, on n'en ressort pas indemne.
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Juliette est une adolescente qui cherche à attirer l'attention de ses parents et teste les limites de sa liberté. Envoyer passer un mois chez sa grand-mère portugaise loin de ses amis, elle profite d'une occasion pour aller seule au cinéma et entre par défi voir un film sanglant interdit aux moins de 16 ans.
C'est là que son chemin va croiser celui de Jules, homme simple, élevé à la dure par un père violent après la mort de sa mère à sa naissance. Homme élevé dans l'image d'une virilité à laquelle il n'adhérait pas forcément mais qui va le construire. Homme sans doute instable psychologiquement que la séparation d'avec sa femme va finir de déboussoler.
J'ai trouvé cette lecture très violente (les bibliothécaires de la médiathèque avaient donné un avertissement, comparant aussi ce titre à "Je mourrai pas gibier" de Guillaume Géraud).
Je ne sais pas si je la mettrais entre les mains d'adolescents
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critiques presse (1)
Lecturejeune
17 février 2012
Lecture Jeune, n°132 - décembre 2009 - 16 ans. C'est l'âge que Juliette prétend avoir. Peu importe que ce soit faux, il est si facile de mentir. La jeune fille décide de braver les interdits et d'aller voir un film d'horreur. Lui aussi a décidé d'aller au cinéma. Cela faisait seize ans qu'il était avec sa femme. Il avait des enfants mais il a oublié leurs prénoms. Il vient de les tuer. Durant cette première partie, le lecteur découvre la vie de l'adolescente, racontée à la première personne. La mère de Juliette est loin, totalement investie dans des oeuvres humanitaires et Juliette sort avec ses amis : son récit semble celui d'une adolescente ordinaire. En parallèle, à la troisième personne, le récit de l'homme intrigue. Confuses, les pensées de l'individu sont brouillées et semblent sans cohérence. Les deux personnages se retrouvent unis dans la deuxième partie du récit, dans une salle de cinéma obscure. Il a encore son fusil et s'en sert pour tuer un jeune homme dans la salle. Puis, il embarque Juliette et un autre jeune qu'il a séquestré...
Aucune réalité n'est tue dans cette sombre histoire : ni la violence de l'homme ni les étranges pensées de la jeune fille qui finit par apprécier son bourreau, souffrant sans doute du syndrome de Stockholm. Les faits décrits ou les étonnantes pensées de la jeune fille à la fin du récit peuvent mettre mal à l'aise certains lecteurs, mais la construction très travaillée et les qualités littéraires du roman mettent à distance cette violence. La lecture doit tout de même être accompagnée ou être réservée aux lecteurs avertis. Déborah Durand
Lire la critique sur le site : Lecturejeune
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Il sait où il va. C'est rare, dans la vie, de connaître la bonne direction. En général, on flotte, on se laisse porter par les événements. On rencontre une fille, à un repas de famille, un mariage et la fille est belle, elle a des yeux et des seins magnifiques, un sourire incroyable et on a envie de la serrer dans ses bras, de l'aimer tout de suite mais on n'a rien décidé. Il y a une minute, on ne savait pas qu'on allait la trouver. C'est la vie qui ordonne. Qui dispose. On navigue à vue de nez. La fille, on l'aime. Où est la part de soi dans les décisions qu'on prend ? Dans les sentiments qu'on éprouve ?
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Dans cette fraction d'instant, il se dit qu'il est mort le jour de sa naissance.
Que le souffle perdu de sa mère était le sien, en vérité.
Le reste, c'est un mensonge. Un mirage.
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- Ils t'aiment aussi, il dit. Ils t'acceptent. Ils te veulent parce que tu es simple et jeune. Moi aussi. En dedans. Je ne suis pas vieux, Juliette. J'ai treize ans. Tu me crois ? J'ai treize ans pour toujours. C'est ce que je veux. C'est ma prière et je suis ton ami.
La petite ne répond pas. Elle pleure. ça l'énerve.
- Putain, il gueule. C'est un secret. Je te dis un secret, tu te rends pas compte ! C'est un mensonge. Mon corps est un mensonge. J'ai treize ans, je te dis. Tu peux pas avoir peur de moi. je suis ton copain. S'il te plaît. (p.113)
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Le père lui dit, c'est toi qui as tué ta mère. Tu serais pas né, on la verrait encore danser et chanter. Et remplir la maison de ses rires. Parce qu'elle riait ta mère, et toi, tu l'as trouée. Pire qu'une balle en plein cœur, tu l'as assassinée avec ton corps qui l'a transpercée de haut en bas.
Et la tante hurle, c'est pas ton fils, le meurtrier, c'est toi. Sale carne. Avec tes mains de tueur et ton caractère pourri. Elle ne voulait plus vivre ma sœur. Elle n'avait plus la force parce que tu lui avais tout pris. Son bonheur et sa joie et son envie. (p.80-81)
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Pauvre con, il hurle, pauvre con, bon con, le con, je suis le con, toujours le con. Et le mot con s'englue dans sa tête et ça ne lui fait plus mal. Il s'en fiche aussi d'être un con. Depuis toujours il sait ce qu'il est. On le lui a bien gravé dans le crâne, imprimé sous la peau à coup de tatane. C'est ce qu'il disait son père, le vieux, la crevure, viens là, mon con, que mes pieds t'expliquent la vie, que mes mains t'apportent la vérité, la seule certitude sur laquelle tu peux compter, pauvre con, petit con, grand con. Fils de con. (p.9)
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