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EAN : 9782226324047
531 pages
Albin Michel (02/03/2016)
3.55/5   48 notes
Résumé :
On n’est pas sérieux quand on a quinze ans – même en pleine Occupation. Chaque jour, au café Eva, une bande de zazous se retrouve pour écouter du jazz. Josette, Pierre et Jean sont lycéens, Sarah est coiffeuse, Charlie trompettiste, Marie danseuse, Lucienne apprentie mannequin. Dans un Paris morose, ils appliquent à la lettre les mots d’ordre zazous : danser le swing, boire de la bière à la grenadine, lire des livres interdits, chausser en toutes circonstances des l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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L'auteur nous livre un roman mi- historique , mi- frictionnel qui nous plonge en plein coeur de la deuxième guerre mondiale, du début de l'envahissement ennemi jusqu'à la libération sous un angle original.: chaque jour, au café Eva, une bande de zazous se retrouve pour écouter du jazz.
Être Zazou, jeune et libre mais peut - on être sérieux quand on a Quinze Ans ?
Être Zazou ? :
Ils portent des vêtements originaux, vestes longues à carreaux , toupets frisottés et cheveux longs pour les hommes , jupes très courtes , maquillage appuyé pour les femmes .....

Comment vivre sous l'occupation?

Josette, .Pierre et Jean sont lycéens , Sarah, coiffeuse, Charlie trompettiste , Marie , danseuse, et Lucienne apprentie mannequin , Henri revenu du stalag XIII. ....

Le monde est à feu et à sang mais eux se passionnent pour le nom d'un batteur ou d'un clarinettiste , écoutent les airs les plus Hot, c'est leur façon de résister , ils aiment la musique, dansent le swing , lisent des livres interdits , chaussent des lunettes de soleil sans cesse, privés de leur Jeunesse ils essaient quand même de profiter au maximum ,——-swing, swing , swing ——

Cette jeunesse insolente , avide de plaisirs dans un Paris occupé rit derrière la peur, fait la nique à l'occupant à sa manière , sème la panique dans les théâtres et les salles de cinéma , y pousse des cris d'animaux , dépose une gerbe le 11 novembre sous l'arc de triomphe, arbore par provocation et solidarité l'étoile jaune , barbouille le V de la victoire un peu partout , perturbe , se rebelle, s'enflamme sur fond de musique déferlante de Django Reinhard à Charles Trenet à Yves Montand et bien d'autres ....

La bande son virevoltante nous accompagne jusqu'à plus soif, au coeur d'un fait de société, ignoré, ces Zazous, qui seront traqués par les nazis, pourchassés par les collabos, rejetés par la résistance mais l'Histoire n'est pas si simple .....

L'auteur rend hommage à ces adolescents sur fond de Jazz , aux accents exaltés de comédie musicale, qui ne veulent pas tant « changer la vie »qu'empêcher qu'on ne « leur confisque leur jeunesse .... »

Amitiés et amours, confrontations , explorations d'histoires compliquées et torturées , condamnations à mort, assassinats , rafles , restrictions, rumeurs infernales , bombes ,dénonciations , petites histoires mêlées à la Grande Histoire , ce roman recense le réel où la lâcheté côtoie l'inconscience, l'innocence et la lâcheté, la cruauté ....et la belle figure de Josette , jeune orpheline forte dont le destin transcendera les autres . N'en disons pas plus ...
Un livre tendu,vivant, émouvant , poignant , sous la botte allemande surtout dans les dernières parties , gorgé de références culturelles: films , ouvrages, musique , pièces de théâtres , spectacles à Paris, quotidien en guerre ..
Attention: la surabondance musicale peut fatiguer ou énerver ...
«  On ne gagne la guerre qu'avec des chansons . »

Emmanuel D'astier de la Vigerie .

«  Il faut du swing.
Le swing n'est pas une mélodie
Le swing n'est pas une maladie
Mais aussitôt qu'il vous a plu
Il vous prend et n'vous lâche plus . »

Johnny Hess, Je suis swing ..







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ZAZOU ! Ce vocable puise ses racines dans les célèbres
« zoot suits » (suit : tenue) du chanteur et chef d'orchestre américain Cab Calloway .
L'adolescence sera toujours un âge de la vie nourri d'idéaux, de tourments, d'irrévérences , de frasques…
Et quand on a entre 15 et 25 ans pendant l'Occupation, qu'on est fan de musique nègre et de jazz hot, qu'on arbore un look et une tenue vestimentaire jugés outranciers : pour les garçons, longs cheveux ondulés, petit chapeau mou, haut faux col, veston à carreaux battant les cuisses , aux larges épaules tombantes qui, dessine cette silhouette si caractéristique , parapluie Chamberlain… , et pour les filles, jupe large , courte colorée , maquillage outré, sac en bandoulière, … on est ZAZOU .
On se veut à la fois « m'enfoutistes », réactionnaires, et, toutes les occasions sont bonnes pour défier le bourgeois, la morale, et surtout l'occupant par ses excentricités, sa liberté, en se fichant éperdument des consignes, des interdictions, en faisant la fête, buvant, dansant écoutant une musique survoltée.
Une petite bande d'amis parisiens, des « J3 » , se réunit au café Eva, à Paris. Ils sont zazous.
Il y a Sarah, coiffeuse , de confession juive, Odette, vendeuse dans une boulangerie , Marie danseuse, Pierre, Jean,le cinéphile, Charlie trompettiste et surtout Josette/Catherine/Irène/Katharine.
Chacun va, au fil des évènements, se comporter différemment, participant collectivement ou individuellement à une certaine Résistance, d'abord celle envers une société conservatrice, moraliste, étriquée. Mais au fur et à mesure du temps chacun marquera, à sa manière , son hostilité, sa rébellion envers l'occupant, chacun revendiquant ainsi sa différence « Je suis zazou, le reste je m'en fous ».

L'intrigue est mince, mais la force de ce roman réside dans l'évocation de cette époque tourmentée, faite de sang et de larmes, mais aussi d'espoir et permet de mieux faire connaitre ce courant en donnant moult détails sur les airs à la mode, les chansons, les artistes, les détails vestimentaires, les activités de ces jeunes révoltés.



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Quand j'étais jeune,il m'est arrivé de m'entendre affectueusement traiter de "zazou".Je trouvais ce mot joli et je ne me posais pas de question,un Zazou était forcément sympa puisqu'il m'était adressé gentiment .Plus tard,j'ai trouvé une définition un peu plus précise de ce mot.
Et puis,un ouvrage se présente à moi sous le titre de "Zazous" et excite ma curiosité.Et me voici devenu un vrai "zazou",intègre' dans une bonne bande d'ados insouciants,farfelus,décomplexés, "rois du pétrole",un peu "décontractés",un peu "reacs".Et puis,voici la guerre,les petits jeux quand les allemands sont encore un peu "respectueux",les provocations,l'art de se moquer....hélas,l'étau se resserre,les choses deviennent plus difficiles,la mort rôde,les rapports se tendent,la violence saute à la gueule,les sourires se figent,l'insouciance disparaît.Terrible.
Cet ouvrage n'est pas une fiction,les personnages ne sont qu'un prétexte pour décrire une époque.J'ai appris énormément de choses.Le talent de l'auteur est impressionnant,mettre une telle page d'histoire à portée des lecteurs,lui donner de la vie.Peut être y a t il trop de mentions de titres de films,de noms de "vedettes",de paroles de chansons,je l'admets mais j'avoue m'être autorisé à "sauter" certains passages sans perdre le fil de l'histoire.
J'ai été content d'approfondir ma connaissance d'une période qui me plaît beaucoup.Je suis partant pour la prochaine aventure avec un auteur de talent que je remercie pour l'intérêt de son travail.
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Suis souvent restée en lisière de cette histoire. Une sensation que l'auteur, après avoir déniché une multitude de renseignements sur les zazous, a voulu tous les mettre. Chansons, artistes, de multiples noms. Ce qui en fait un vrai bazar là-dedans ! (comme dirait le chanteur Arno) Un gros travail de l'auteur mais qui, pour moi, a plus écrit avec la tête qu'avec le coeur. Une bande de jeunes parisiens qui se revendiquent haut et fort zazou durant l'occupation allemande. Quelques passages forts quand le lecteur arrive à se sentir dans l'action. Nul doute que le ‘héros' principal est la guerre, mais aussi Josette, jeune fille qui se voudrait tant libre. Gênée par le fait qu'il n'y a nulle mention des parents, frère et soeur, etc. Une belle histoire d'amitié et d'amour qui aurait été renforcée en élaguant ce roman de 528 pages. Lecture ennuyeuse dans l'ensemble. Pour divertir faire des pauses avec Brigitte Fontaine et Mathieu Chedid Y'a Des Zazous
https://www.youtube.com/watch?v=86MnpJ40Kwk
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Quel magnifique roman, quelle claque, quel cri de rébellion...
Je ne reviendrai pas sur le résumé, d'autres l'ont fait avant moi. Mais je voulais noter les éléments qui m'avaient plu :
D'abord, les personnages sont terriblement attachants, même si l'on suit la jeune Catherine, dite Josette, d'un peu plus près. Dès le début du roman, on se sent un membre à part entière de leur bande, on tremble avec eux au Café Eva, on a peur avec eux, on s'emballe avec eux et on se surprend à prier pour qu'il ne leur arrive rien.
L'ambiance est absolument incroyable. On ne lit pas seulement : on voit. On respire le Paris occupé. On le prend en pleine face. Les paysages, les décors, les gens... On est immergé dans cette ville abîmée, des "Boches" à tous les coins de rues, on a froid lorsqu'il neige, on a mal au ventre lorsque les manifestations dégénèrent, mais toujours s'élèvent cette hâte de vivre zazoue, sur fond de jazz incessant, ce courage d'une jeunesse qui se moque de l'Occupant, qui le tourne en dérision, qui crie haut et fort que la France n'est pas vaincue, cette jeunesse qui voudrait toujours faire davantage et ne se rend peut-être pas compte que ce qu'elle fait est déjà immense. Leurs V de la victoire barbouillés partout, arborés sur leurs vêtements bleu-blanc et rouge par pure provocation, m'ont bouleversée. Leurs "Vive la France !" gueulés dans les cinémas m'ont émerveillée. Des gosses de 16, 18, 21 ans. Oui, oui, ce sont des gosses qui ont fait ça. Braver l'ennemi. Oser. S'opposer. Résister. Au péril de leur vie.
Ce roman est pour moi un magnifique hommage à leurs actions, à leur Résistance pleine de rires derrière la peur, pleine de musique et de hâte de vivre. Ces gosses zazous qui sont "swing" pour ne pas désespérer, qui continuent à croire quand plus personne ne croit, qui exhibent avec fierté une jeunesse, une force, une indiscipline magnifique et une audace que les Allemands ne leur prendront jamais.
Et puis l'écriture est merveilleuse, à la fois brute et poétique, mais qui semble avoir à peine été travaillée tellement l'auteur possède un talent des mots inné. On passe du rire aux larmes sans arrêt, du soulagement à la tension, de l'angoisse au sourire. Ce livre mériterait d'être adapté au cinéma. C'est vraiment ce que je me répétais au fur et à mesure que je tournais les pages.
Enfin, ce magnifique et bouleversant roman nous pose la question essentielle, la question inévitable, la question folle : et nous, qu'aurions-nous fait à leur place ?
Merci Monsieur Gérard de Cortanze pour cette superbe leçon de courage, de révolte, de désobéissance délicieuse et de Vie lorsque le monde s'acharne à vouloir vous la retirer.
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critiques presse (2)
LeFigaro
08 avril 2016
Gérard de Cortanze décrit une jeunesse insolente et avide de plaisirs dans le Paris occupé.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Culturebox
06 avril 2016
L'hommage de Gérard de Cortanze à ces adolescents épris de liberté.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
—-«  Nos jeunes blondins
Sont de vrais pantins
On dirait que leur corps
Se meut par ressorts .
Pincés, marronnés, léchés , bichonnés
Sentant l’ambre et l’iris
Comme des pots - pourris . ——-
«  En route, poème édité par les Éditions ouvrières » dirigé contre les zazous et autres adeptes du swing en 1943.
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- Dites-moi, professeur, qu’est-ce-que le swing pour vous ? demande Marie, en minaudant comme une élève studieuse.
Tout le monde dispose les tables du café comme dans une salle de classe, faisant un brouhaha terrible. Jean se prête au jeu, et sur un ton de vieux professeur chenu, la voix tremblotante rappelant celle de Pétain, il commence son cours.
-Mes chers enfants, j’ai décidé de faire don de ma personne au swing, car le swing, comme la terre, ne ment pas. Et je hais les mensonges qui vous ont fait tant de mal. Mais qu’est-ce-que le swing , Eh bien, le swing n’est pas une portée musicale. C’est une cheminée coupée par un fakir dans le dernier coupon de popeline laissé par le rationnement du textile. Le swing, c’est une jambe, un mollet. Comme le mollet de Marie, on pourrait croire ce mollet sportif, mais regardez-le bien, il est seulement swing. Une cravate peut être swing, aussi bien rayée que mouchetée, mais la vraie cravate swing, c’est celle de Jo, râpée et dirty. Un monsieur, prenez Charlie, peut très bien porter des bretelles rose bonbon, et être swing, non comme une clarinette, mais sous le nom de Charles, comme un saxophone. J’ajouterai qu’il y a une manière swing de découper le poulet, et une manière swing de le manger, mais ça, ce sera pour plus tard, quand les Boches seront partis. Le baiser, mesdames, comme celui que Charlie et Lucienne se font quand nous ne sommes pas là, peut être swing, ou « déplorablement » contre les règles du swing lorsqu’il est bâclé. Mais, mes chers enfants, votre vieux professeur se sent fatigué et irai bien se coucher, alors je vais terminer sur ces mots que je vous demande de méditer : les plus grands admirateurs du swing ne savent pas comment définir l’objet de leur admiration. C’est in-con-tes-ta-ble-ment ce qui en fait pour eux la beauté et la grandeur. Et j’ajouterai ceci, avant cette fois d’aller vraiment me coucher : Goebbels le Nabot a raison de craindre le swing. Le swing fait danser les gens au lieu de les faire marcher au pas. Le swing les fait exulter au lieu de les mettre au garde-à-vous ! Le swing symbolise la liberté. Niggerswing, Swingbazillus, Judenswing ! Prout !
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Un verre de cognac à la main, elle savoure cette sensation étrange, celle de penser qu'elle est sur terre, parce qu'elle est jeune, pour changer le monde, ce qui la remplit de joie ; mais dans le même temps, voyant que le monde est si imparfait, si hostile, et comment le trouver aujourd'hui autrement, elle se dit qu'on l'a jetée dans un sacré guet-apens et elle se demande comment elle va pouvoir en sortir.
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Je pense à tous ces jeunes gens, comme cela fut cruel de les voir partir à la guerre... Est-il moins cruel de les contraindre à vivre dans un pays déshonoré ? Je ne croirai jamais que les hommes soient faits pour la guerre. Mais je sais qu'ils ne sont pas non plus faits pour la servitude.
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Le swing, c'est notre musique. Et plus que cela encore. Le swing, c'est ce qui nous rassemble, nous unit, nous les jeunes de cette guerre que nous n'avons pas voulue et qui nous a entraînés au fond du gouffre. Et qui a bousillé notre jeunesse. Il faut bien qu'on s'amuse, qu'on oublie tout ça jusqu'au prochain drame qui va nous tomber dessus.
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Vidéo de Gérard de Cortanze
Tina Modotti, photographe et militante politique italienne, a marqué l'histoire de la photographie par son engagement politique d'extrême gauche. Soucieuse des classes laborieuses et défenseuse des idées révolutionnaires et marxistes, elle a photographié toute une histoire économique, des paysans mexicains aux manifestations du 1er mai.
En quoi les photographies de Tina Modotti dénoncent-elles les conditions de vie des défavorisés et les inégalités sociales et économiques dans le Mexique du début du XXe siècle ?
Pour parler de ses travaux, Tiphaine de Rocquigny reçoit : Gérard de Cortanze, essayiste, traducteur et critique littéraire Eugénia Palieraki, maîtresse de conférences en histoire et civilisation de l'Amérique latine à Cergy Paris Université.
#photographie #mexique #economie -----------------------------------------------------
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