Sur la quatrième de couverture du livre, publié en 1984, l'éditeur rend hommage au talent de visionnaire de Cossery, anticipant sur la guerre du golfe (qui aura lieu 6 années plus tard).
Le héros, Samantar, d'abord préoccupé mais pas inquiet de la fréquence des attentats à la bombe qui se produisent dans la cité de Dofa, cherche à en élucider le mystère devant leur recrudescence.
Dès les premières lignes du livre, l'écriture fluide, foisonnante mais précise de Cossery, plante le décor.
Dofa, un émirat dont les espoirs de manne pétrolifère se révèlent déçus, le cheik Ben Kadem, premier ministre et cousin de Samantar, prêt à tout pour satisfaire son ambition de richesse et de pouvoir.
Des émirats voisins "fourvoyés dans le cycle irréversible de l'économie de consommation"
Une population heureuse : "le peuple se consacre sans efforts dégradants à des occupations bénéfiques...pêche...cultures maraîchères...artisanat façonné dans l'indolence et la dignité..."
Une grand puissance impérialiste qui rode, également prête à tout pour assoir sa présence dans la région.
Tareq, fils d'un riche négociant de la capitale,simple d'esprit aux analyses clairvoyantes.
Hisham le chanteur et joueur de tabla.
Shaat, l'ami de toujours, tenté par le jeu des poseurs de bombes depuis sa sortie de prison.
La fumée du haschich, qui, "traçait dans l'aire de mouvantes arabesques".
Des personnages, riches de leur humilité, décidés à combattre ceux qui veulent les priver de cette richesse.
Samantar, lui, a "...toujours remercié la providence qui l'a fait naître sur une terre pauvre, parce qu'il sait que l'indigence n'inspire guère la rapacité des puissants"
Cossery le traduisait à sa manière :
«La conquête d'un empire ne vaut pas une heure passée à caresser la croupe d'une jolie fille assoupie sous la tente dans l'immobile désert.»
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