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EAN : 9782844120540
224 pages
Joëlle Losfeld (15/06/2000)
4.36/5   36 notes
Résumé :
Samantar, le héros de ce livre, déjoue le projet monstrueux du cheikh Ben Kadem, premier ministre de l'émirat de Dofa, qui organise des attentats pseudo-révolutionnaires dans son propre État pour attirer l'attention des grandes puissances, peu intéressées par un pays sans richesses à exploiter. Ben Kadem illustre les ravages du désir de puissance. Samantar, c'est la philosophie, la flemme et la beauté. L'action se passe à Bagdad.
Comme toujours, Albert Cosser... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Sur la quatrième de couverture du livre, publié en 1984, l'éditeur rend hommage au talent de visionnaire de Cossery, anticipant sur la guerre du golfe (qui aura lieu 6 années plus tard).
Le héros, Samantar, d'abord préoccupé mais pas inquiet de la fréquence des attentats à la bombe qui se produisent dans la cité de Dofa, cherche à en élucider le mystère devant leur recrudescence.
Dès les premières lignes du livre, l'écriture fluide, foisonnante mais précise de Cossery, plante le décor.
Dofa, un émirat dont les espoirs de manne pétrolifère se révèlent déçus, le cheik Ben Kadem, premier ministre et cousin de Samantar, prêt à tout pour satisfaire son ambition de richesse et de pouvoir.
Des émirats voisins "fourvoyés dans le cycle irréversible de l'économie de consommation"
Une population heureuse : "le peuple se consacre sans efforts dégradants à des occupations bénéfiques...pêche...cultures maraîchères...artisanat façonné dans l'indolence et la dignité..."
Une grand puissance impérialiste qui rode, également prête à tout pour assoir sa présence dans la région.
Tareq, fils d'un riche négociant de la capitale,simple d'esprit aux analyses clairvoyantes.
Hisham le chanteur et joueur de tabla.
Shaat, l'ami de toujours, tenté par le jeu des poseurs de bombes depuis sa sortie de prison.
La fumée du haschich, qui, "traçait dans l'aire de mouvantes arabesques".
Des personnages, riches de leur humilité, décidés à combattre ceux qui veulent les priver de cette richesse.
Samantar, lui, a "...toujours remercié la providence qui l'a fait naître sur une terre pauvre, parce qu'il sait que l'indigence n'inspire guère la rapacité des puissants"
Cossery le traduisait à sa manière :
«La conquête d'un empire ne vaut pas une heure passée à caresser la croupe d'une jolie fille assoupie sous la tente dans l'immobile désert.»
Lien : http://www.liberation.fr/cah..
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Je n'ai pas trop envie de m'appesantir sur ce livre, tout simplement parce que c'est celui de l'auteur que j'ai le moins apprécié.

La plupart des thèmes chers à Albert Cossery sont là, mais le mélange ne prend pas. Peut être parce que le livre ne se situe pas dans un pays qui ressemble à l'Egypte, mais dans un pays du golf. Un pays pauvre, dépourvu de toutes ressources, et en particulier des ressources pétrolières. Ce que le personnage principal Samantar, considère comme une providence, car de cette façon, le pays échappe à la rapacité de grands groupes occidentaux, et les habitants peuvent vivre certes pauvres, mais dans une certaine liberté et en profitant de ce que l'existence offre de meilleur. Mais une agitation révolutionnaire quelque peu étrange gagne le pays, et Samantar se demande ce que cela peut cacher, car il a peur que le fragile équilibre ne soit rompu, et que son pays ne puisse plus échapper à la loi générale.

C'est un peu trop simpliste et caricatural, les personnages manquent de finesse. Shaat, l'ami de Samantar, prêt à tourner tout en dérision, ressemble à d'autres élégants nonchalants de Cossery, mais il lui manque un je ne sais quoi, qui le rend peu intéressant et vraisemblable. le puissant cousin de Samantar n'est pas crédible pour deux sous et on ne croit pas deux secondes à son complot.
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C'est le premier livre que je lis de cet auteur et je pense bien qu'il y en aura d'autres. Un petit régal. L'auteur ne manque pas d'humour, dans son écriture mais aussi au travers de ces personnages. J'aime beaucoup le thème central du livre, les idées qu'ils développent à travers son intrigue. J'espère juste qu'à la lecture des autres livres, il saura se renouveler.
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Ouvrir ce livre d' Albert Cossery, l'iconoclaste qui manie dérision et humour c'est avoir en mains un texte abrasif, toujours loin des sentiers battus, court ce qui ne gâte rien et qui offre un plaisir maximum.
Car il ne se répète pas à la différence de Mahfouz
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Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
Mais tandis que se dévoyaient ces foules soumises aux normes d'une éthique barbare, ici, à Dofa, la pauvreté du pays avait laisser la vie s'écouler paresseusement et le peuple se consacrer sans effort dégradant à des activités bénéfiques, telles que la pêche, les cultures maraîchères, un artisanat façonné dans l'indolence et la dignité ; il avait surtout marqué sa résistance aux modes décadentes, en continuant à s'exprimer dans un langage humain. C'était ce langage humain qui enchantait Samantar ; ce langage auquel s'était substitué partout dans le monde un idiome bâtard - ramassé dans les poubelles du commerce et de la publicité - qui ne concernait plus l'homme et d'où toute notion d'émotion était exclue.
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La misère contre laquelle s'insurgeait Hicham, nul plus que lui ne la ressentait comme une offense à la divine création; cependant elle était un état paradisiaque comparée au dur labeur accompli quotidiennement par la multitude des travailleurs dans les froids pays de la furie industrielle. Hors de ce désert magnifiquement aride, riches et pauvres vivaient dans la tension et l'appât du lucre, pareils à des forçats, sans une minute pour jouir pleinement de leur passage sur cette terre.
Les royaumes voisins avec leurs richesses pétrolières s'étaient assimilé cette idéologie mercantile et n'avaient fait qu'atrophier l'âme de leurs peuples en les soumettant à des structures de vie plus aliénantes et plus inhumaines que la pire des misères.
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Toutes les situations méritaient d’être vécues avec délectation, car il y avait dans chacune d’elles cette parcelle d’humour qui sauvait l’homme de la dégénérescence et de la mort. Sa nouvelle fonction n’avait en aucune manière changé son caractère éminemment futile. Diriger une révolution n’impliquait nullement de sa part un renoncement à la lucidité. Son analyse des valeurs et des principes qui depuis des millénaires régissaient la terre des hommes n’avait subi aucune altération du fait de son engagement politique. Il restait toujours convaincu de la bêtise fondamentale du monde et n’éprouvait aucune envie de le réformer.
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La résignation était contraire à cet idéal de grandeur auquel il avait sacrifié tout ce qui donnait une saveur exquise à la vie lorsqu’elle est essentiellement habitée par l’amour. Son rêve de devenir le maître de toute la péninsule fédérée sous son égide demeurait aussi vivace que dans sa jeunesse. Et plus s’éloignaient les conjonctures propices à la réalisation de cette glorieuse suprématie, plus son rêve lui semblait digne de survivre, même au prix d’une forfaiture.
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Shaat accueillait toujours avec la même ferveur tous les événements que le hasard pouvait accumuler sur son chemin. Pour lui il n'y avait pas de bonnes et de mauvaises situations. Toutes les situations méritaient d'être vécues avec délectation, car il y avait dans chacune d'elles cette parcelle d'humour qui sauvait l'homme de la dégénérescence et de la mort. (page 82)
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Vidéo de Albert Cossery
L'écrivain égyptien Albert Cossery a accepté de rencontrer le journaliste Pierre-Pascal Rossi à Saint-Germain-des-Prés, où il vit dans une modeste chambre d'hôtel, et de retourner au Caire, sa ville natale, pour un reportage exceptionnel diffusé dans Hôtel, le 30 mai 1991 sur la TSR.
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