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Fedeylins tome 1 sur 4
EAN : 9782700029246
432 pages
Gründ (03/03/2011)
4.16/5   88 notes
Résumé :
Les fedeylins, petits êtres ailés d’une quinzaine de centimètres de haut, vivent heureux au bord de la mare qui constitue leur Monde. C’est un peuple fragile qui craint essentiellement les gorderives, les batraciens armés de l’autre rivage. Depuis près de trois cent ans, un pacte de non-agression maintient la paix entre fedeylins et gorderives.

Les cinq Pères Fondateurs fedeylins, seuls mâles fécondants, apposent à chaque petit une marque derrière l’oreille gauche avant son éclosion. Cette marque permet une répartition équitable de la société entre les castes (récolteurs, bâtisseurs, prieurs, transmetteurs et créateurs). Croire au destin est fondamental pour accepter la mort qui ravage quotidiennement le village. Pour tous, la marque et le destin sont liés et chacun est persuadé d’avoir une place déterminée.
Que lire après Fedeylins, tome 1 : Les rives du MondeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (42) Voir plus Ajouter une critique
4,16

sur 88 notes
Le Dor est le soleil, La Nooma est la lune.

Un fedeylins est une petite créature qui ressemble à un elfe, toute petite avec des ailes, et qui vit près des mares. de sa conception, sa naissance à sa maturité, il doit passer par trois étapes : Larveylin, Mydeylin et Fedeylin.

Sur un nénuphar, trois mille bulles ont été fécondées. Parmi elles, un larveylin lové dans cette source de chaleur et de douceur, attend depuis cinq ans. Il est empreint de sérénité, de confiance et d'espérance. Il perçoit les sons et la lumière. Tout au long de sa formation, il est attentif aux paroles des cinq Pères Fondateurs ; Litham, Reyvil, Tootlieth, Grahnius et Veralonh. L'apprentissage commence par la théorie, jusqu'à l'éclosion. Un mot revient durant l'instruction : Acceptation.

« Accepter la vie. La mort. Accepter la douleur.
Accepter le destin. La marque.
Etre fedeylin, c'est accepter. »

Lorsque l'épanouissement arrive, le larveylin entend son nom murmuré. N'étant toujours pas ailé, il choit dans l'eau et doit rapidement regagner la rive pour ne pas être mangé par des poissons ou des gorderives. Ces derniers sont des ennemis très dangereux. Une armistice a été négociée depuis trois cents ans et la paix, toute précaire et tangible, est maintenue grâce à l'indifférence et le respect des territoires ; un rivage de la mare pour les uns, un rivage opposé pour les autres.

» Cahyl ! C'était mon nom. Je l'entendais pour la première fois. Et la voix appartenait à ma mère. »

Pour notre petit larveylin, la rupture de la membrane de la bulle, ne se fait pas aussi facilement. Son nom est donné avec beaucoup d'amour, Cahyl. Au fond de l'eau, menacé de noyade, il est secouru par un étrange être qui, juste avant de le rejeter sur la berge, se présente… Il est Glark du peuple des Gorderines, un crapaud-grenouille, un gluant.
Sauvé, Cahyl se retrouve dans les bras de sa mère Delyndha et rencontre ses soeurs Melyna et Andara. Une autre étape se prépare, c'est celle de « La cérémonie de l'éveil ».
De façon solennelle, chaque larveylin doit comparaître face aux Pères Fondateurs pour recevoir une sorte d'adoubement. Les fedeylins ont cinq castes qui régentent leur univers : Les récolteurs, les transmetteurs, les prieurs, les bâtisseurs et les créateurs. Cette reconnaissance se fait par une marque derrière l'oreille.
Après avoir apposé les mains sur sa tête, c'est Veralonh qui instruit Cahyl de sa destinée. Il sera un futur transmetteur, pour la joie de tous. Mais le lendemain, Cahyl s'aperçoit qu'aucune empreinte tavelée n'est cachée sous sa chevelure. Ne pas avoir de trace, ne pas appartenir à un clan, ne pas avoir un destin tracé, la chose est anormale et Cahyl est désespéré. Heureusement, sa mère est là pour le consoler. Si les Pères cautionnent cet état, Cahyl ne doit pas s'inquiéter. L'intégration se fera et la famille gardera ce secret. Néanmoins, Cahyl se sent étranger à son peuple.

Enfant solitaire et précoce, Cahyl se lie d'amitié avec d'autres larveylins et revoit Glark en cachette. La camaraderie et l'affection entre les deux est très forte, voire fraternelle. Ensemble, ils s'aventurent dans des lieux interdits, jouent au daüm-daüm… « Tous les soirs, nous échangions nos points de vue, nos tracas quotidiens et nos connaissances sur nos sociétés respectives… ». Cahyl lui apprend « quelques bases de lecture et de calcul » et Glark lui enseignera le combat ; « Tu dois grandir d'abord. Veux pas te faire de mal ».
La journée, le temps se passe entre les cours intérieurs et extérieurs, le calcul, les lettres et la méditation dans la gabda mar. Toutefois, le sentiment de différence l'incite très souvent à s'isoler et c'est plus tard qu'il remarquera son don. Cahyl n'est décidément pas comme les autres. Des mots, des ressentis, des émotions le traversent. Relié aux pensées des fedeylins et des autres créatures, plus qu'une empathie, il est un écho-sensitif. Sensation de bonheur, de peine, de peur, de résignation, de colère, de surprise, de joie, de douleur, de chaleur, d'amertume, d'espoir… Cahyl subit et vit, jusqu'au jour où il deviendra un fedeylin.

Mon avis… Ce livre est un très beau conte pour les enfants, poétique, magique et sensible.
Je sais que beaucoup d'entre vous ont apprécié cette histoire, quant à moi, j'ai eu un peu de mal à pénétrer dans ce monde. Je suis désolée, mais j'ai trouvé le début du livre un peu soporifique. J'attribue cela à mon âge. Cependant, on ne peut que s'attacher à Cahyl, Glark et Naïlys. Naïlys est une laveyrin qui refuse sa condition de récolteuse. Elle va jusqu'à se scarifier la peau pour enlever le signe qui la désigne et la condamne à un avenir qui ne la séduit pas. Cahyl, quand il est en sa présence, ressent beaucoup de tristesse mais pas de capitulation. Son amie est une battante, elle aspire à plus de liberté et brigue une possible réinsertion. de son côté Cahyl est aussi un rebelle mais essaie de le taire. Il rêve d'évasion et d'émancipation. Les cycles du temps paraissent traîner jusqu'au jour de sa mutation en fedeylin. Parfois ma lecture me faisait penser au livre « Auprès de moi toujours » de Ishiguro ; le formatage des enfants, leur avenir déjà écrit, l'acceptation, la soumission et la renonciation. Dans cette forme, l'histoire paraît dure, c'est une des facettes de ce conte.
Le deuxième tome « Aux bords du mal » présage une grande aventure. le monde de Cahyl ne sera plus le même, des évènements vont créer un chaos apocalyptique.
Un livre très bien écrit, à conseiller pour les jeunes.
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Lire un livre en avant-première (sortie prévu pour le 10 mars 2011) est un plaisir rare (car oui, cela ne m'arrive pas tous les jours). C'est excitant car même si on sait que d'autres l'auront lu avant vous (les comités de lecture de la maison d'édition, des journalistes ainsi que d'autres blogueurs littéraires), vous faîtes parti d'un petit cercle privilégié.
Vous ne savez rien ou presque et je trouve que le plaisir se trouve justement dans cette part mystérieuse.
Pour "Fedeylins, tome 1, Les rives du monde", je l'avoue, je ne connaissais pas l'auteur et n'avais jamais entendu parlé de cet ouvrage. Une découverte à 100 % !

Je pourrais vous parler de Nadia Coste maintenant que j'ai pu la découvrir par le biais de son premier livre publié chez Gründ, mais je trouve que le plus simple et le plus agréable est que vous alliez à sa rencontre sur son blog personnel (http://fedeylins.blogspot.com/). Elle s'y livre (autant qu'elle le souhaite, vous parlera de ses passions, de sa manière d'écrire, de travailler…). Une encyclopédie sur l'auteur "made in by herself" !
Sachez juste qu'elle est née en 1979 et que les livres, leur univers l'a toujours passionné. Elle a suivi un long parcours avant d'arriver jusqu'à la naissance de son "bébé de papier" : la saga des Fedeylins, mais elle en tire donc une force et une légitimité qu'elle ne doit qu'à elle-même.

Pour découvrir Fedeylins, rien de mieux aussi que le site officiel : http://www.fedeylins.fr/
On y trouve un petit topo sur Nadia Coste (l'auteur), David Revoy (l'illustrateur qui possède aussi son propre site : http://www.davidrevoy.com/) et même des vidéos (très instructives).

Reste qu'il est aussi instructif de lire le résumé proposé par l'éditeur pour se donner une petite idée du sujet :

Les fedeylins, petits êtres ailés d'une quinzaine de centimètres de haut, vivent heureux au bord de la mare qui constitue leur Monde. C'est un peuple fragile qui craint essentiellement les gorderives, les batraciens armés de l'autre rivage. Depuis près de trois cent ans, un pacte de non-agression maintient la paix entre fedeylins et gorderives.

Les cinq Pères Fondateurs fedeylins, seuls mâles fécondants, apposent à chaque petit une marque derrière l'oreille gauche avant son éclosion. Cette marque permet une répartition équitable de la société entre les castes (récolteurs, bâtisseurs, prieurs, transmetteurs et créateurs). Croire au destin est fondamental pour accepter la mort qui ravage quotidiennement le village. Pour tous, la marque et le destin sont liés et chacun est persuadé d'avoir une place déterminée.

Ce que j'ai pu en penser après l'avoir lu (le tome 1 en intégralité et pas seulement le résumé, voyons un peu de sérieux !) :

J'ai tout d'abord trouvé magnifique le travail de David Revoy. La couverture de ce premier tome est très belle, avec des teintes douces, apaisantes (beaucoup de vert et en cette fin d'hiver, j'avoue que c'est particulièrement agréable. On pense au printemps, à des températures plus clémentes, à une certaine douceur, au renouveau de Dame Nature…).

Ensuite, j'ai apprécié être projetée dans un univers complètement différent du notre grâce au travail soigné de Nadia Coste. Je ne doute pas un instant qu'il lui ait fallut effectivement écrire neuf versions avant d'arriver à cet petit bijou.
Tout, je dis bien tout à été pensé jusqu'au moindre détail sans pour autant que cela soit pesant pour le lecteur. Au contraire même, on est donc immergé dans ce monde (en 3D dans notre esprit ?) et l'on n'a pas envie d'en sortir car c'est tellement bien fait que c'est extrêmement douloureux de revenir à la réalité.
On perd un peu la notion du temps qui s'écoule car Nadia sait faire défiler les années sans qu'il y paraisse.
Un gros travail est à noté au niveau des transitions qui sont fines et donc agréables.

Belle galerie de portraits et de caractères, ce qui rend encore plus crédible ce monde fabuleux. En effet, dans la vie, c'est l'accumulation de différences qui fait que l'existence est ce qu'elle est. Rien n'est jamais véritablement figé.
Il reste bien quelques parts d'ombres, mais je ne doute pas qu'elles seront éclairées dans les prochains volumes de la saga. Nadia Coste ne pouvait pas tout nous révéler dans un seul livre bien qu'avec sa plume légère et si fluide, on aurait pu continuer notre lecture sans fournir plus d'efforts.

Chaque chapitre s'ouvre sur un extrait d'un livre Fedeylin. Je trouve cela bien vu. Les amoureux des livres vont avoir encore plus envie de poursuivre. Je suis même certaine qu'ils voudraient pouvoir en lire encore d'avantage !

On pourrait regretter le manque d'action, mais je pense que pour que l'ensemble de la saga soit grandiose, il fallait certainement passer par cette étape un peu ingrate, un peu obligée qui consiste à poser le décor, les fondations de cette construction imaginaire. Si ces dernières ne sont pas assez solides, les lecteurs n'auraient pas envie d'aller beaucoup plus loin donc soigner ce passage est gage de qualité, d'engagement de la part de l'auteur.
Et puis pour compenser, il y a le personnage de Cahyl. On ne peut que l'apprécier, avoir envie d'être avec lui. On s'attache beaucoup à lui. Et ce d'autant plus facilement que je n'ai pas eu l'impression de lire un roman à classer "jeunesse".
Même si je suis très ouverte, on sent toujours cette différence de "ciblage" du lectorat et c'est normal. On n'a pas tout à fait le même vécu, la même richesse de vocabulaire etc. Mais là, c'était parfait car rien n'était trop naïf, trop simpliste.

Une belle quête identitaire, un beau récit qui passe fort bien grâce à une écriture soignée, une saga qui débute, en bref vivement la suite prévu pour le mois d'octobre…
Lien : http://espace-temps-libre.bl..
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Acheté il y a plus d'un an au Salon du Livre de Paris en mars 2011, j'ai attendu l'arrivée des Imaginales il y a une dizaine de jours pour trouver la motivation d'ouvrir ce premier tome des Fedeylins. Mais que ne l'ai-je fait avant ?!
J'avais peur des avais qui notaient une intrigue classique et des longueurs dans la narration… mais que j'ai été bête ! Alors oui, c'est vrai que l'action n'est pas au rendez-vous dans tous les paragraphes et que l'ensemble est un peu « contemplatif », mais quelle jolie découverte ! La suite est d'ores et déjà dans ma wish-list et très rapidement dans ma PAL, c'est une certitude !

Certains ont donc noté que le « schéma » de l'intrigue était très classique. C'est vrai que dans le monde de la fantasy, on est habitués aux héros solitaires et marginaux, « élus » qui tentent tant bien que mal de se faire une place dans le monde dans lequel ils évoluent, malgré leurs différences.
C'est le cas pour le petit Cahyl, le héros de cette histoire, qu'on suit dans ce premier tome, de sa naissance à son passage à l'âge adulte. C'est donc l'occasion pour l'auteure d'amener un autre grand élément classique dans le monde de la fantasy : le côté « apprentissage ». En effet, au cours des saisons et des années qui passent, Cahyl découvre le monde et part en quête de son identité.
Malgré cette construction assez convenue et l'aspect plus contemplatif du récit (le héros observe, réfléchit, se pose des questions…), je ne me suis pas ennuyée une seconde et j'ai tourné les pages avec une grande avidité ! J'ai certes fermé le livre sans grande révélation (le « dénouement » est assez attendu) mais avec une très grande envie de découvrir la suite des aventures de Cahyl et de son ami Glark !

Ce qui fait toute l'originalité de cette histoire, c'est l'univers dans lequel elle est installée. Ici, point de voyage en Terres du Milieu, de combats dans des contrées lointaines ou de longues chevauchées dans le désert… Non. Tout se déroule dans un espace restreint : autour d'une mare. Et là, vous vous dîtes : « Oula… 400 pages dans les roseaux, entre une petite mare et l'orée des bois…mais qu'est-ce que l'auteure a pu inventer pour passer le temps sur si peu de mètres ? » Alors oui, une si petite superficie pour les humains que nous sommes, c'est vite parcourue, et donc vite ennuyeux… mais imaginez maintenant que le héros appartienne à un petit peuple pas plus haut qu'une pomme ? La mare devient un lac et quelques mètres une étendue infranchissable et dangereuse…
Cahyl est un Fedeylin, une sorte de tout petit homme ailé (les ailes ne sortent qu'au passage à l'âge adulte) venant de l'eau. Je me le suis imaginé, ainsi que les autres membres (nombreux) de son peuple, comme des petites fées. Cette société possède ses règles complexes, ses castes, ses dirigeants, sa mythologie… tout est bien pensé et s'accorde avec les saisons et les astres. J'ai adoré recevoir de nouvelles informations au fil des pages et je suis sûre que Nadia Coste nous réserve d'autres révélations dans les tomes suivants. Et bien évidemment, les Fedeylins ont des ennemis, apparemment brutaux et barbares, habitant sur l'autre rive : les Gorderives. On découvre ces créatures (assimilables à des crapauds/grenouilles) et leurs us et coutumes grâce à l'un de leurs jeunes représentants : Glark. Comme Cahyl, Glark est différent des autres membres de son peuple et ne souhaite pas suivre leurs traces… les deux petits marginaux trouvent du réconfort dans la compagnie de l'autre et une amitié interdite voit le jour. C'est l'éternelle histoire des clans ennemis…
Comme vous pouvez le voir, même si les personnages principaux mesurent à peine plus de dix centimètres de hauteur, il n'en restent pas moins très « humains » et terriblement attachants. J'ai eu beaucoup de plaisir à suivre Cahyl, j'ai ressenti beaucoup de tristesse, en même temps que lui, lorsqu'il est rejeté par les siens et j'étais très impatiente de découvrir ce qui allait lui arriver ! Nadia Coste revient sur les sentiments et questionnements que chacun a pu se poser durant ses jeunes années (même si, contrairement au petit héros, nous ne sommes pas nés dans l'eau et ne gagnons pas d'ailes en grandissant !) et elle le fait avec beaucoup de sensibilité et de douceur. C'est aussi pour cette raison que, je pense, on peut parler de roman « d'apprentissage » et que ce titre est au départ destiné à la jeunesse.

Alors oui, je suis sûre que Fedeylins doit plaire aux plus jeunes lecteurs mais la saga n'exclut pas les lecteurs plus confirmés, bien au contraire ! J'ai trouvé le style particulièrement beau et poétique. Près de cette mare, l'ambiance est apaisante, l'air frais et rempli des parfums des fleurs et arbres proches. Nadia Coste créé un vrai climat et un bel univers que j'ai quitté avec regret.
La fin de ce premier tome annonce de nouveaux horizons pour les aventures de Cahyl et Glark et il me tarde de me replonger dans ce microcosme terriblement attachant…
Lien : http://bazar-de-la-litteratu..
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En soit, j'ai beaucoup aimé l'idée du roman. Trop de récits de fantasy se déroulent dans un contexte très sérieux où deux races surpuissantes s'affrontement, où il y a des magiciens hors du commun, des prophéties, des fins du monde…
Ici, c'est fondamentalement la même chose…
Mais à l'échelle d'une mare.
Les Fedeylins sont grands comme l'auriculaire, et les Gorderives, leurs ennemis héréditaires, sont des sortes de grenouilles. Pas de magie, en-dehors de celle des Pères fondateurs.

C'était un roman jeunesse sympa à lire avec lequel j'ai passé un bon moment. On y découvre une société originale et mystérieuse. Les Fedeylins vivent dans l'ombre de ces fameux Pères : cinq entités immortelles qui auraient sauvé leur espèce il y a de cela 250 ans. Absolument tout est régi par eux : sous leur surveillance, les femelles pondent des oeufs sur un nénuphar dévolu à cette tâche, et ils ne seront fécondés que par les Pères. Les larveylins qui arrivent à naître sont deux fois plus nombreux que ceux qui arrivent à rejoindre le rivage vivants, sans se noyer ni se faire manger par les poissons. Ce tri prénatal est cruel, mais nécessaire. C'est pourquoi les Pères empêchent les mères de sauver leur progéniture.
Dès la naissance, chaque larveylin possède une marque derrière l'oreille qui indique la fonction qu'il sera amené à occuper dans la société. Il y a cinq castes : les récolteurs, les prieurs, les créateurs, les bâtisseurs et les transmetteurs. Ce sont (encore une fois) les Pères qui les marquent alors qu'ils sont dans leur bulle.
Un univers riche – et encore, je n'ai abordé que la société des Fedeylins. On ne peut pas reprocher à Nadia Coste de ne pas avoir assez développé son contexte !

Mais qu'en est-il de l'histoire ?
Cahyl est un cas particulier. Fait rarissime, sa mère n'a pondu qu'une seule bulle – la sienne. Il est donc « enfant unique ». En marge de sa génération à cause de sa solitude, en marge de son peuple à cause de son absence de marque, Cahyl devient clandestinement ami avec un gorderive et cherche les réponses à ses questions : pourquoi les Pères ne l'ont pas marqué ? Pourquoi les gorderives seraient des ennemis ? Comment se fait-il qu'il parvienne à lire les pensées de ses pairs ? Pourquoi n'a-t-il pas de frère et soeur ? On touche du doigt son prblème récurent : les frères et soeurs d'une même ponte partagent un lien psychique et affectif dont il est privé et qu'il jalouse beaucoup.

En réalité, le principal défaut du roman c'est lui : Cahyl. J'ai l'impression que sa vie n'est qu'une succession d'échecs sociaux. Personne ne veut de lui : ni les larveylins de sa ponte, ni les adultes. Comme il se complait beaucoup à ressasser sa différence, sa solitude, on a l'impression qu'il vit un enfer. Mais ce n'est pas comme s'il était le seul enfant unique. On nous le dit tout au long du récit : il y en a d'autres ! Pourquoi ne se sont-ils pas regroupés ? Pourquoi avoir autant victimisé le portagoniste ?
Et ce tome-ci est un tome de cadrage : on plante le décor pour familiariser le lecteur avec l'univers. Mais par conséquent, il ne se passe pas grand-chose. Les Rives du monde relate les vingt premières années de Cahyl, sa découverte du monde et de la société fedeylin, ses questions sur ses origines, sur sa mère, sur ses dons, sur les gorderives. On sent que les Pères cachent beaucoup de secrets, que l'un d'entre eux est hostile à Cahyl (pourquoi ?) et un autre très protecteur. le rythme est lent, voire contemplatif. Les événements se recoupent à la fin, où tout accélère – ce qui présage un changement de ton pour les tomes suivants.

Un avis un peu mitigé pour ce premier volet. Ce livre reste une bonne découverte, mais je ne lirai pas la suite.
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Alors, voilà ce que j'appellerais encore une fois, un accident de parcours. Et apparemment, les accidents me réussissent plutôt bien.

Rien ne me prédestinait à lire ce livre et puis je suis tombée sur la superbe chronique d'Acro, et je me suis dit qu'il fallait absolument que je lise ce livre. C'était comme un appel!

Et puis le livre est arrivé. Et comment ne pas s'émerveiller devant un si beau paquet.





Mais avant d'ouvrir le livre, j'ai eu un doute... celui de m'être trompée. Peut-être que ce livre n'était pas pour moi. Peut-être ai-je été trop enthousiasmée par rapport au charme de l'univers. Et puis j'ai ouvert la première page, j'ai commencé à lire. J'ai savouré Fedeylins du début à la fin!

Maintenant, il ne me reste plus qu'à vous expliquer pourquoi j'ai tant aimé Les rives de ce monde!

J'avoue avoir eu beaucoup de mal à construire mon avis sur ce livre, car mon oeil de comparatiste chevronnée c'est ouvert lors de cette lecture. Fedeylins est un livre extrêmement riche qui m'a beaucoup donné à réfléchir, pendant plusieurs jours.


Ce premier opus d'une Tétralogie est extrêmement bien construit, tant au niveau du texte, du rythme, de l'intrigue, qu'au niveau de l'univers, de la mythologie et des protagonistes qui le compose.

Les Rives du Monde met en scène le personnage de Cahyl, depuis sa naissance, jusqu'à sa quinzième année. Petit Larveylin né dans une bulle, grandira parmi les siens, découvrira le monde qui l'entoure. A travers ses yeux, par ses questions parfois dérangeantes, nous découvrirons la société dans laquelle il vit, nous vivrons sa quête d'identité, la recherche de sa place parmi les siens. J'ai été touchée par ce petit personnage et l'amitié qu'il entretient avec certains protagonistes, touchée au point d'en verser une petite larme vers la fin de l'ouvrage!

Ce premier roman relate donc une quête initiatique, une quête d'identité, et sert également à présenter l'univers des Fedeylins, ainsi qu'expliquer le fonction de leur société. Fedeylins est une société patriarcale reposant sur des textes fondateurs. Une société utopique idéale, où chaque chose est à sa place, chaque être, marqué dès sa naissance prend ainsi conscience de son destin. Un petit monde parfait où tous les habitants semblent heureux. Je dis bien "semble", car hormis les phases de communion lors des rassemblements, et les liens fraternels qui unissent les membres d'une même portée, on pourra remarquer que le jeu des sentiments est assez taboo. Cette société telle qu'elle a été bâtie, se rapproche de ce que l'on pourrait observer chez les abeilles ou chez les fourmis!

Cette société est organisée autour de 5 castes: Les bâtisseurs, qui créent et fabriquent de nouvelles inventions pour rendre la vie des Fedeylins plus agréable et plus facile, Les créateurs, plutôt tournés vers les arts, notamment tout ce qui touche la musique, la danse et l'organisation des fêtes ; Les Prieurs, qui représentent le clergé des Fedeylins; Les Transmetteurs, ceux qui enseignent aux générations futures et qui consignent les connaissances; Les Récolteurs, qui cultivent et stockent la nourriture. 5 pères Fondateurs, tels es dieux incarnés, veillent sur ce petit peuple, et donnent leur destin à chaque nouveau né!

"Etre Fedeylins, c'est accepter!" la devise des Fedeylins! Et Pourtant, au delà de cette simple phrase, se cache un un enjeu plus grand, celui de la tolérance envers des personnes différentes.

De l'autre côté de la mare vivent les Gorderives, que les Fedeylins nomment les gluants, à cause de leur aspect visqueux. Les Gorderives sont un peuple de batraciens féroces, vivant dans une société matriarcale, plus hiérarchisées, où la loi du plus fort règne. Une société de tradition orale où le libre arbitre est maître. Ici, point de destin.

Fedeylins est donc construit sur l'opposition de deux civilisations, qui ont pourtant la même Histoire, et qui vivent côte à côte. Ce sont deux sociétés qui grâce à un pacte de non agression, s'acceptent, mais ne se tolèrent pas. Deux sociétés qui ne se comprennent pas.

Chaque chapitre est introduit par un texte issu des précieuses tablettes de la bibliothèque Fedeylins et qui retrace l'Histoire de ce petit peuple. Ainsi, bien plus que le parcours de Cahyl, nous découvrons les instants clés de l'Histoire Fedeylins, mais également, les textes philosophiques qui nous permettront de mieux appréhender ce minuscule univers!

J'ai vraiment adoré ce premier ouvrage du début à la fin et je n'ai pas trouvé de point négatif, si ce n'est que le tome 2 sort dans trop longtemps! Et j'ai vraiment hâte de retrouver Cahyl!

La Fantasy Française a un nouveau visage, un nouvel univers, et ce nouvel univers s'appelle Fedeylins! Et ce genre de Fantasy, j'aime! Ce livre est vraiment mon coup de coeur de l'année!
Lien : http://labiblivore.blogspot...
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Ma bulle. Douce chaleur. Lumière diffuse. Bien-être.
Je n’aurais jamais pensé revivre cette sensation, pourtant je flotte de nouveau dans les limbes. Comme j’aimerais retrouver la quiétude de mes premiers mois et l’insouciance d’alors… Je n’étais qu’un petit parmi
les trois mille fécondés sur le nénuphar de ponte. Un larveylin à peine formé.
Je roulais sur moi-même pour suivre la progression du Dor. Aujourd’hui, la lumière ne filtre plus à travers la membrane du cocon qui m’emprisonne. Les repères me manquent.
La brume du souvenir m’enveloppe et s’insinue dans les moindres replis de ma peau. Je me laisse aller. Je m’oublie et retourne au passé. Pour comprendre.
Cinq années à grandir sans inquiétude. J’appartenais encore à une génération porteuse d’espoir pour mon peuple. Avec les silhouettes des migrateurs et leurs terribles cris, un danger permanent planait mais je n’avais pas peur. Mon instinct m’assurait que ce n’était que le début d’une aventure plus grande. Après tout, les Pères Fondateurs veillaient sur nous. Mon corps imparfait évoluait lentement. Ma conscience s’étoffait. J’oscillais entre sommeil et éveil.
À travers la membrane opaque de ma bulle, le flou se précisa peu à peu. Il y eut d’abord le passage des nuages, poussés par de douces brises de chodoo, puis l’alternance des jours et des nuits. Les deux lunes, Olyne la rousse et Nooma la blanche, diffusèrent leur éclat et je devinai les contours de cocons identiques au mien. Mes semblables, proches et pourtant inaccessibles. Nous découvrions la vie côte à côte, soudés dans le silence de nos premières années.
Puis vinrent les murmures.
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Accepter la vie. La mort. Accepter la douleur.
Accepter le destin. La marque.
Être fedeylin c'est accepter.

Les croyances des miens n’imprégnèrent et je me liai au peuple convaincu de la bonne parole dispensée par les Pères. Après tout, n'étaient-ils pas nos sauveurs?
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Ma bulle. Douce chaleur. Lumière diffuse. Bien-être.
Je n’aurais jamais pensé revivre cette sensation, pourtant me revoilà flottant dans les limbes.
Comme j’aimerais retrouver la quiétude de mes premiers mois et l’insouciance d’alors… Je n’étais qu’un petit parmi les trois mille fécondés sur le nénuphar de ponte. Un larveylin à peine formé.
Je roulais sur moi-même pour suivre la progression du Dor.
Aujourd’hui, la lumière ne filtre plus à travers la membrane du cocon qui m’emprisonne. Les repères me manquent.
La brume du souvenir m’enveloppe et s’insinue dans les moindres replis de ma peau. Je me laisse aller. Je m’oublie et retourne au passé.
Pour comprendre.
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La méditation est le fondement de la concentration. Et la concentration l'élément principal du vol
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"Un ami ne remplace pas un frère, mais il aide à supporte son absence et à accepter le destin."
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Vidéo de Nadia Coste
Avec les autrices et auteurs Charlotte Bousquet (Âmes libres, Scrinéo), Nadia Coste (Mystère, le roman, La Martinières jeunesse) et Jean-Baptiste de Panafieu (Extinction, le crépuscule des espèces, Delachaux et Niestlé – Dargaud). Présenté par Willy Richert avec Yalda Heidari.
Avec la participation de la classe de 3eD du collège Amédée Laplace de Créteil.
Et avec la participation d'Anaïs, Ariel, Chaïma, Dayann, Djibril, Elya, Julia, Lydia, Simine, Yasmina et Zoé du collège Sólveig Anspach de Montreuil pour « Nous ? le feuilleton ».
Penser un Nous qui embrasse tout ce qui vit, un Nous qui parle, qui rugit, qui s'enracine. Penser avec urgence le Nous comme un tout où toutes les espèces ont le droit de cité.
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