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EAN : 9782070113170
1856 pages
Gallimard (22/10/2009)
4.17/5   3 notes
Résumé :
« L'histoire littéraire du siècle de Shakespeare est assez peu connue, et l'on croit volontiers que "l'homme aux myriades d'âmes" a régné sur son temps comme un grand roi inattendu et solitaire », disait Maeterlinck. De fait, le prodigieux répertoire de l'Âge d'or du théâtre anglais (appelé « élisabéthain », bien que les règnes de Jacques Ier et Charles Ier soient également concernés) paraît comme éclipsé par l'œuvre de Shakespeare. Or il comprend des pièces majeure... >Voir plus
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Christopher Marlowe, quant à lui, frappe par le romanesque de sa vie, par une carrière aussi fulgurante que brève et par l’exceptionnelle stature de ses personnages. Mais c'est aussi à lui que revient, semble-t-il, le mérite, à travers le retentissant succès de ses pièces, d'avoir fixé certains traits formels qui devaient devenir typiques du drame élisabéthain dans son ensemble : choix du pentamètre (décasyllabe) iambique non rimé, aussi appelé vers blanc (blank verse), mélange de vers et de prose. Marlowe n'invente pas à proprement parler le vers banc, car les auteurs de Gorboduc, Norton et Sackville, l'avaient exploité un quart de siècle plus tôt, mais l'usage qu'il en fait marque une véritable révolution du langage.
La force de sa poésie dramatique, qu'il dénomme son "vers puissant" (mighty line), est frappante. Jamais spectateur n'avait encore entendu la langue anglaise résonner de façon aussi soutenue. Dans les deux parties de Tamerlan, par exemple, le vers ronfle, se pare d’accents épiques qui alternent avec la sécheresse d'apostrophes cruelles et cyniques à l'égard des ennemis que Tamerlan, le berger scythe devenu conquérant, a vaincus. Les pièces de Marlowe - dont la chronologie est incertaine mais qui se situent entre 1587 et 1593 -, émaillées par ailleurs de farces horribles et cruelles, font nettement ressentir tout ce qui sépare éloquence, tant dans le registre lyrique qu'épique, de la simple boursouflure qui est le lot de certains dramaturges élisabéthains, eux aussi influencés par Sénèque.Cette langue admirable est à la taille de l'univers - à moins que celui-ci ne soit trop étroit pour eux - et les projette au-delà du bien et du mal tout en enflammant l'imagination des spectateurs à l'aide de multiples sonorité exotiques (la Méditerranée, l'Orient, Zanzibar, l'Afrique, etc.) ainsi que de rythme et d'images inoubliables.

Introduction
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Combien de Français sont capables de mentionner plus d'un ou deux auteurs élisabéthains, hormis Shakespeare (1564 - 1616) ? Pourtant, le corpus de la période, âge d'or du théâtre anglais, est considérable - pas loin d'un millier de pièces recensées - et comprend des œuvres majeures, qui ont parfois valu en leur temps à leurs auteurs une réputation bien supérieure à celle de Shakespeare : les funérailles de Ben Jonson (1572 - 1637) poète-lauréat, attirèrent ainsi une foule innombrable à l'abbaye de Westminster, où un monument funéraire fut érigé à sa mémoire, tout comme pour Francis Beaumont (1584 ou 1585 - 1616), l'auteur aujourd’hui méconnu du Chevalier de l'Ardent Pilon (1607), inclus dans cette anthologie. Pourtant, un ouvrage réunissant une sélection d’œuvres de contemporains de Shakespeare tient quelque peu du paradoxe, tant la fortune critique de ces auteurs qu'il est convenu d'appeler "élisabéthains" - bien que la période corresponde aux règnes de trois monarques - est inversement proportionnelle à celle de l'homme qui les a tous éclipsés et reste encore aujourd'hui l'aune à laquelle on mesure tous les autres. Le jugement de T.S. Eliot garde toute son actualité : "Le fait que que Shakespeare ait transcendé tous les autres poètes et dramaturges de son temps impose une norme shakespearienne."

Avant-propos
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En Angleterre, le théâtre populaire des années 1570-1600 est encore imprégné de paganisme, de folklore, de croyances et de magie. C'est le lieu de l'affleurement du monde vert rustique et vaguement animiste, qui sera progressivement chassé des zones reculées du royaume par les puritains et le progrès. La scène des théâtres publics servira de refuge à ces coutumes ancestrales, avec leur bouffonnerie, leur paillardise et leur langue souvent imagée et pittoresque avant que le démantèlement des théâtres décidé par le Parlement en 1642 ne l'élimine à nouveau sans cependant l'éradiquer tout à fait.

Introduction
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Les troupes elisabéthaines comptent une moyenne de seize acteurs - chacun d'eux jouant souvent plusieurs rôles dans une même pièce -, mais le nombre fluctue en fonction des besoins et des nécessités économiques. Ils se répartissent en trois grandes catégories : sociétaires (sharers) - au nombre de six à l'origine chez les Comédiens du Chambellan - , pensionnaires (hired men) et apprentis (les boy actors auxquels étaient confiés les rôles féminins).

Introduction
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BALTHAZAR : Et du bien et du mal : je suis content et triste ;
Content d'apprendre qui est l'obstacle à mon amour,
Triste car je crains qu'elle me haïsse, moi qui l'aime.
Content de savoir de qui je dois me venger,
Triste de la perdre si vengeance il y a.
Et pourtant il me faut me venger ou mourir,
Car l'amour repoussé devient impatient.

Thomas Kyd : LA TRAGÉDIE ESPAGNOLE, Acte II, Scène 1, (v. 111-117).
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