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Valérie Malfoy (Traducteur)
EAN : 9782253123354
307 pages
Le Livre de Poche (14/01/2009)
3.89/5   33 notes
Résumé :
Prix SCNF du polar 2007, Le déjeuner du coroner inaugurait les aventures exotiques du docteur Siri Paiboun, médecin légiste et fin limier dans le Laos communiste des années 1970. Cette nouvelle enquête va mettre à l'épreuve le flair et l'indépendance d'esprit du vieil homme, peur soucieux de ménager les bureaucrates du régime. Tandis qu'à Luang Prabang, ancienne capitale royale, il rencontre un souverain déchu habité par les esprits, une série de meurtres agite Vien... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Lorsqu'on écume les blogs et les boutiques en ligne à la recherche de nouveaux auteurs il arrive que l'on ressente parfois le frisson du pêcheur qui remonte son filet plein de nouveaux poissons à l'air inconnu mais savoureux. Hmmm, un nouveau banc, poissonneux et prometteur.
Ce plaisir fut le notre, une fois attrapé Colin Cotterill dans notre toile.
Un auteur britannique qui vit au Laos et en Thaïlande et qui travaille au sein d'ONG à la réinsertion d'enfants victimes de la prostitution.
La dent du Bouddha est son deuxième polar après le déjeuner du coroner (prix SNCF du polar en 2007).
Voici donc encore un occidental victime d'asiatite aigüe tout comme John Burdett et sa série Bangkok. Burdett situe ses intrigues en Thaïlande, Cotterill s'installe tout à côté, au Laos, et les parallèles sont nombreux entre les deux écrivains. Tous deux font preuve de beaucoup d'humour (même s'ils se situent sur des registres différents), tous deux nous donnent la mesure du fossé qui sépare les cultures occidentale et asiatique et tous deux nous laissent aux prises avec la mystérieuse magie des fantômes de l'orient.
Mais le monde laotien de Cotterill est quand même plus "cool" que l'infernale jungle urbaine du Bangkok de Burdett !
C'est Siri Paiboun le coroner officiel du régime de Ventiane (et apparemment le seul coroner du pays !) qui nous guide dans le Laos communiste des années 70. Après que français et américains ont abandonné le pays aux griffes du dragon vietnamien.

[...] Il passa sous l'écriteau écrit MORGUE en français, s'essuya soigneusement les pieds sur le paillasson américain WELCOME, et entra dans le frais et sombre bâtiment de plain-pied.
[...] En dépit de la canicule, on n'avait pas ouvert les fenêtres depuis le départ des Américains. (La culture française avait brièvement été supplantée ici par les cours de langue américaine.) La seule culture à n'être pas mise en valeur était celle du Laos.

On retrouve ici à Ventiane le même humour finaud et savoureux avec lequel Burdett nous avait amusés à Bangkok.
Cotterill mène son intrigue avec nonchalance (forcément avec cette canicule) et brocarde gentiment le régime communiste qui a bien vite repris les rênes de la corruption et de la prévarication des mains de la famille royale.

[...] Il se désolait de voir le potentiel du Laos gâché par ses laborieux collègues, mais mieux valait, convenait-il, être un communiste laborieux qu'un capitaliste déchaîné.

Un régime communiste que les meilleurs nageurs ont fuit en traversant le Mékong pour la Thaïlande.
Français et américains, on l'a vu, en prennent également pour leur grade :

[...] - Tu as entendu parler de la visite des sénateurs ?
- le seul moyen pour moi d'apprendre quelque chose, c'est par toi, Camarade.
- Eh bien, nous avons reçu une délégation de Washington.
- Ils veulent qu'on leur rende leurs bombes ?

On aura compris que l'intrigue policière reste à l'arrière-plan et n'est que le prétexte de la balade dans Ventiane, petite bourgade provinciale engourdie dans la chaleur. Avec même en prime une excursion à Luang Prabang, l'ancienne capitale royale.
Alors l'enquête, quand même ? Et bien, un ours s'échappe en pleine ville et les cadavres commencent à s'accumuler, victimes de coups de griffes (celles de l'ours ?) et de morsures (celles d'un tigre ?). Un coffre royal semble renfermer une puissance maléfique.
Il faudra toute la sagesse bouddhique de Siri Paiboun pour démêler ces fils dont la réalité s'entrecroise avec celle de l'au-delà. Heureusement Siri est aidé par ses fantômes qui viennent le conseiller, l'aider ou même parfois le tourmenter.
On terminera sur cet étonnant parallèle avec la fin de Bangkok Psycho (Burdett, on en parlait plus tôt) : deux histoires où vivants et esprits s'entremêlent et s'entraident pour venir à bout de l'intrigue policière. Avec habileté, intelligence et finesse, ces deux auteurs réussissent à secouer un peu la poussière cartésienne accumulée sur nos neurones occidentaux.
On se surprendrait presque à compter ses propres dents du bout de la langue, histoire de vérifier qu'on n'en a pas trente-trois comme le Bouddha ...
Et puis voilà de quoi épingler un petit coeur de plus sur notre carte du monde des polars, au pays du million d'éléphants (Lan Xang en VO).
Lien : http://bmr-mam.blogspot.fr/2..
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Amis des animaux, il vous sera difficile de lire certaines pages. Non que le coroner n'aime pas les animaux, loin de là. Il est des personnes qui ne les aiment pas. Il est des personnes qui se servent d'eux, et tant pis pour eux, il est des personnes qui leur font du mal. Il est des personnes qui paieront pour le mal qui a été fait. Il est des personnes qui essaient de faire le bien, même si, aux yeux de certains militants actuels, ce n'est pas encore assez – mais bien traité un animal captif, un animal qui est trop âgé, trop souffrant pour qu'on puisse espérer le relâcher, c'est déjà très bien.
Depuis la précédente enquête (et l'explosion de la maison où il logeait), Siri a été relogé. Il retrouve tout de même Mlle Vong, la voisine pot de colle et observatrice, et un nouveau voisin, délateur à souhait, dont il se passerait bien. Il enquête, encore et toujours, et tant pis si ces conclusions ne plaisent pas, mais alors pas du tout à ceux qui lui ont demandé d'enquêter. Il cherche la vérité, la justice, il ne cherche pas à faire plaisir. Et, pendant ce temps, des femmes sont retrouvées tuées et mutilées. Serait-ce cette vieille ours, qui s'est échappée de la cage où elle se mourrait plus qu'elle ne vivait, qui serait responsable de ces actes ? Ce serait beaucoup trop simple, mais ce serait tellement simple de pouvoir faire peser sur elle la responsabilité de ces morts. Et, pour le coup, ce n'est pas tant Siri qui enquêtera – il se débat déjà avec d'autres affaires, mais Dtui, sa courageuse assistante.
Ce roman offre vraiment de beaux moments de lecture. Nous nous retrouvons plongés dans le Laos des années 70, dans lequel ceux qui ont oeuvré pour que les choses changent constatent que les lendemains ne sont pas forcément meilleurs. Il est aussi, dans ce roman, une dimension surnaturelle : Siri ne croyait pas aux esprits, après ce qui lui est arrivé lors de sa première enquête, il a changé d'avis, il ne sera pas le seul.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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En voyage au Laos, j'ai décidé de mettre dans ma valise ce roman policier. et cela a été une bonne idée, j'ai lu ce livre, en naviguant sur le Mékong. Il y a pire comme lieu de lecture. L'auteur mêle la vie quotidienne actuelle du Laos et les légendes et cela m'a permis de mieux apprhendé ce pays et ses mythes qui peuplent les nombreux temples bouddhistes. Un roman policier qui donne la part belle à de beaux personnages, comme ce vieux médecin légiste, cette jeune infirmière qui enquête et qui essaie de comprendre les légendes. Un bon moment de lecture.
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Livre qui ressemble à un guide touristique. On sent que l'auteur aime le Laos et qu'il essaye de nous faire partager sa passion.
Mais tout ce fait au détriment de l'intrigue, si on peut appeler le fil directeur de l'histoire de cette manière
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Cette série est vraiment sympa et il est bien dommage que les traductions des tomes suivants n'aient pas l'air d'être prévues au programme.
2 tomes, c'est vraiment insuffisant quand on sait qu'il en existe 6 ou 7 à ce jour.
Quoi qu'il en soit, ce n'est pas une raison pour ne pas le lire.
Ces deux tomes sont déjà tellement intéressants à lire qu'il serait dommage de s'en priver.
Pourquoi ?
Pour la découverte du Laos qu'ils permettent.
Car le contexte est vraiment bien pris en compte. le roman ne pourrait pas se passer ailleurs. L'histoire est liée au Laos et à ses habitants et ça c'est vraiment bien trouvé.
Pour ses personnages attachants qu'on a envie de suivre des pages et des pages.
Pour le style impeccable de l'auteur.
Lien : http://lirerelire.blogspot.f..
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
- Intéressant, le journal?
Civilai se mit à rire. Les nouvelles imprimées dans une société régie par un système à parti unique étaient rarement éclairantes ou même croustillantes.
- En Tchécoslovaquie, les infrastructures pour la pratique du ski s'améliorent.
- Ah, tant mieux...
- Les résultats des matches de football en Albanie. La vie de Lénine, chapitre dix-sept. Notre attaché militaire est à Cuba.
- Rien sur le Laos?
- Le Laos? Voyons. Laos... Laos... Là,: une photo d'agriculteurs réjouis, accompagnant un article sur une récolte de choux record.
- Ils sont dans une rizière...
- Peut-être font-ils une pause...
Froissant le journal, Civilai le jeta par-dessus son épaule. C'était un homme très intelligent, qui se lassait vite de lire des sottises. Il se désolait de voir le potentiel du Laos gâché par ses laborieux collègues, mais mieux valait, convenait-il, être un communiste laborieux qu'un capitaliste de déchaîné.
Son regard se porta vers l'autre rive, celle de la fasciste Thaïlande, et il mordit dans son sandwich maison. Par cette chaleur, il n'avait pas très faim. Il avait si peu de chair sur ses os qu'il redoutait de fondre complètement à force de transpirer. Il sourit en se rappelant son rendez-vous de la matinée.
- Tu as entendu parler de la visite des sénateurs?
- Le seul moyen pour d'apprendre quelque chose, c'est par toi, Camarade.
- Eh, bien, nous avons reçu une délégation de Washington.
- Ils veulent qu'on leur rende leur bombes?
- Ils tiennent à ce qu'on les laisse venir sur notre territoire pour y chercher leur combattants disparus.
- Hé, je croyais qu'ils clamaient haut et fort n'avoir jamais envoyé de troupes au Laos?
- En effet.
- Alors, comment peuvent-ils avoir perdu des soldats ici?
- Ces derniers ont peut-être lu leurs cartes à l'envers...
- On a vraiment des Américains sur notre sol?
-Je n'en ai jamais vu, mais qui sait...? Leur gouvernement affirme avoir des preuves qu'il y a des soldats à eux internés dans des camps,à la frontière.
- Et ils insistent...
- Oui. Il y a de fortes pressions politiques là-bas pour qu'on ramène ces héros chez eux.
- Bon, s'ils insistent, je suppose qu'il nous faudra coopérer...
- Tout juste, il ne faudrait pas qu'ils nous fassent la guerre.
- Qu'est-ce qu'on gagne en échange?
-Une aide...
- Ils nous offrent leur aide?
- Oui.
- Tu vois, quand je te disais qu'il n'avaient pas la conscience tranquille.
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Le bonze se tenait derrière lui, sa caboche rasée de frais. sa toge safran était drapée d'un pagne. A la faveur du clair de lune, Siri remarqua les chaînes de mantras tatoués sur son bras et sa poitrine. Cela expliquait peut-être ses pouvoirs magiques. Pour une raison obscure, ce moine savait tout de Siri et Yeh Ming. C'était lui qui avait sauvé le talisman blanc, lui qui avait prédit que la mère de Dtui irait mieux cette année.
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Quand on choisit un camp, on dépend de la confiance et du sens de l'honneur de ses compagnons d'armes. Pour Siri, toute trahison était impardonnable.
Lui-même avait survécu à quarante et quelques années de guérilla dans la jungle, non parce qu'il savait se battre, ou courir au besoin - ça, c'était à la portée de n'importe quel animal. Non, il avait survécu grâce à son entourage. Leurs vies étaient interdépendantes. ON devait pouvoir compter sur la parole d'un camarade et le savoir capable de sacrifier sa propre vie pour sauver la vôtre. En tout cas, c'était ainsi, au début.....
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[...] - Tu as entendu parler de la visite des sénateurs ?
- Le seul moyen pour moi d'apprendre quelque chose, c'est par toi, Camarade.
- Eh bien, nous avons reçu une délégation de Washington.
- Ils veulent qu'on leur rende leurs bombes ?
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Ivanic fit claquer doucement son fouet et l'animal descendit lentement de son perchoir pour se tenir là, à contempler l'assistance tel le client d'un restaurant examinant le menu.
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Vidéo de Colin Cotterill

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