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EAN : 9791091166089
Lucane Edition (11/08/2016)
4.56/5   8 notes
Résumé :
Été 1982 : une famille allemande, de passage dans un village du Sud-Ouest est sauvagement assassinée. Vengeance ou coïncidence ? En 1944, les SS avaient massacré les habitants de ce même village. Les survivants se taisent : quelque chose d'inavouable doit rester caché. Mais les morts n'oublient pas, le passé resurgit toujours. Et avec lui, un secret inimaginable.
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
L'année dernière je ne connaissais pas Henri Courtade, il m'a écrit cherchant un bêta lecteur pour son manuscrit, j'ai failli refuser manquant de temps pour tout faire.
J'ai vu que mon amie Pépita de la librairie Lacoste à Mont de Marsan venait d'organiser une séance de dédicace avec ce dernier, j'ai donc répondu oui et puis sait-on jamais il serait dommage de passer à côté d'une pépite.
Je peux écrire PEPITE en majuscules j'ai eu un énorme coup de foudre, depuis l'histoire a été changée voire améliorée et c'est encore meilleur.

Louis et Ferdinand sont deux frères qui ont réchappé à la première guerre mondiale puis assisté à la seconde.
Le petit-fils de Louis, Michel, onze ans, passe la soirée avec ses copains quand ils entendent des coups de feu.
Une famille de touristes allemands vient de se faire tuer dans sa voiture.
Crime abject ou lien avec la guerre 39-45 ?
Le village semble cacher de lourds secrets...

Le réalisme de certaines scènes est saisissant, on se croirait dans les tranchées de Verdun en 1916.
Du moins au début car l'auteur enchaîne rapidement sur différentes périodes pour créer un lien fort entre elles.
Suivre les personnages à travers le temps est juste passionnant.

Comment vous avouer avec ma timidité habituelle, (d'accord je plaisante mais ce n'est pas facile à sortir quand même) que je suis tombée amoureuse de l'écriture d'Henri Courtade avec le village des oubliés.
Une écriture aussi fine et sensible que puissante et appropriée en fonction des personnages, un beau phrasé bref je suis envoûtée.

J'aime énormément les romans sur la seconde guerre mondiale et celui-ci ne fait pas exception.
Il rend un vibrant hommage à toutes ces victimes tuées par les nazis, hommes, femmes, enfants ou juste coupable d'être juif.
On réalise à quel point l'addition a été salée et injuste, l'auteur nous livre certains faits historiques qui se sont réellement produits dans notre pays.

Une ambiance rétro est parfaitement retranscrite, j'ai eu l'impression de sentir l'odeur des vieilles photos ou encore d'assister à la vie à la campagne des grands-parents et arrière grands-parents.
J'ai senti ma gorge se serrer devant l'art allemand de tuer les civils en masse.
Ces monstres...

La fin est terriblement bien trouvée, elle pourrait ressembler à une immense claque, violente, cruelle et douloureuse...
C'est un immense coup de foudre, quel talent.
Superbe, dur, froid et touchant.

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Ce "Village des oubliés" est marqué par un style d'écriture à la fois imagé et affirmé, un vocabulaire merveilleusement ciselé et un ton très particulier. Car il y a des accents à la Pagnol dans cette aptitude à parler de la vie et des gens, de leur enfance à leur vie d'adulte, tout en poésie et en émotion brute, parfois avec un poil de mélancolie et à d'autres moments avec truculence et lyrisme.
L'histoire de ce village, que l'on suit sur trois époques en parallèle, est à la fois terrible par ses tragédies et touchante grâce à des personnages forts et bien campés, qui nous prennent en otage dès le premier chapitre, incroyable de puissance et de brutalité, et qui ne nous quittent pas, même après avoir refermé le livre.
Quant à l'intrigue, elle chemine avec efficacité à travers les époques et les personnages, vous égarant volontairement sur des chemins divers pour finir par vous offrir un dénouement des plus réussis.
À lire sans attendre.
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Une nouvelle fois après Kléber, l'auteur explore la veine historique, dans une intrigue en forme de puzzle qui prend sa source dans la Grande Guerre, avec des allers-retours entre l'été 1982 et l'été 1944. Cette dimension historique est doublée d'une enquête policière, puisque quatre allemands sont tués un soir de juillet 1982. Un meurtre qui prend directement sa source dans les non-dits du 11 juin 1944. La narration est très bien maîtrisée, l'auteur nous balade habilement entre les époques pour nous mener à un dénouement qui possède sa part d'inattendu.

Mais ce qui m'a le plus plu dans ce roman, c'est cette certitude que l'on a, dès les premières pages, que l'auteur l'a écrite comme un exorcisme, avec ses tripes bien étalées sur la table, avec souffrance. Si vous me trouvez crue, passez votre chemin car Henri Courtade ne vous épargne rien de la laideur de la guerre, pas même l'odeur de la viande grillée ! Il dérange et bouscule et c'est tant mieux, car rien n'est pire que de se croire insensible à cette souffrance et à ce gâchis. Il nous offre surtout un roman sincère et humain, même si cette humanité n'a rien de noble.

J'ai également apprécié la réflexion historique, sur l'héritage de la Grande Guerre, insinué dans les coeurs comme un poison, donnant naissance à toute une génération de salauds plus ou moins ordinaires. Car il n'y a pas de héros dans ce roman, simplement des gens plus honnêtes que d'autres. Et des enfants innocents, même s'ils ressentent confusément le poids du secret sur leurs épaules. On se sent pourtant l'un d'entre eux, comme un membre de ce village, dont on sait déjà qu'on ne pourra jamais le quitter tout à fait.
Lien : http://romans-entre-deux-mon..
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Un livre qui résonne encore après l'avoir refermé : le style est fluide, à la fois délicat et chirurgical dès qu'il s'agit de décrire la boucherie. On suit avec effroi le parcours des personnages et on se retrouve malgré soi fasciné par leurs défauts, leurs cruautés et leurs lâchetés. Je reste marquée par le personnage du SS : Henrie Courtade a réussi à nous faire pénétrer impudiquement dans sa folie, jusqu'à cette extraordinaire scène apocalyptique décrite comme un ballet. Un très grand livre, qui plus est accessible donc lisible dès l'adolescence.
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Ce roman a la particularité de passer d'une époque (1916) à l'autre (1944 et 1982) au fil des chapitres.
Ce qui donne un rythme de lecture effréné ...
- 1916 dans les tranchées de Verdun, c'est comme si vous y étiez. Et comme l'auteur n'a pas mâché ses mots, l'horreur vécue par Louis et Fernand s'insinue au plus profond du lecteur et met l'ambiance. Ces chapitres sont très psychologiques et permettent de mieux comprendre la situation des personnages et de ce préparer à la compréhension du récit écrit avec beaucoup de sensibilité et de puissance.
- 1982 depuis le soir du match de foot que l'équipe allemande a gagné contre l'équipe française, Michel 11 ans, petit fils de Louis se rend compte que les esprits des villageois sont encore très marqués par les deux guerres. Beaucoup de non-dits, de secret de famille, de rancunes ... surtout autour d'un drame vécu par le village en 1944.
Et puis un soir il entend avec ses amis des coups de feu et une famille allemande est retrouvée massacrée. Alors, il observe son village les jours suivant et les questions se bousculent dans sa tête d'enfant mais il est bien déterminer à trouver les réponses.
Au fil des pages l'intrigue se met en place, les faits se regroupent, les langues se délient et ...
Et bien après cette lecture, non seulement j'ai moi aussi les réponses mais j'ai l'impression d'avoir vécu en direct une page d'histoire de France !

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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
A la place, il tenta un sourire rassurant. Manqué bien sûr. Cela faisait longtemps qu’il ne savait plus comment s’y prendre. L’orage noir qui grondait dans sa tête depuis la Grande Guerre obscurcissait tout : la joie, la vie, la nourriture, l’ivresse du pinard. Seuls les morts avaient encore de la saveur à ses yeux. Et des morts, il en flairait pas mal autour de lui. Un sacré paquet de cadavres en devenir, même. Pas de quoi se fendre la poire non, vraiment pas de quoi.
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Juste, moi ? s’exclama-t-il, tentant de maîtriser tant bien que mal sa colère. Juste, moi, l’ordure qui a copieusement participé à toutes ces saloperies ? Oh, pas tout seul bien sûr, avec l’aide de quelques millions de salopards qui pour des raisons bonnes ou moins bonnes ont voulu tout ça, mais sans vraiment le vouloir, si tu vois ce que je veux dire. On veut jamais bien entendu. Et c’est ça le pire !
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