1886, un couple de Français débarque à Hanoï. Victor est avocat et son épouse Nicole institutrice. Ils s'intègrent rapidement à cette nouvelle vie. La gentillesse innée et le besoin d'agir de Nicole vont pouvoir s'exprimer lorsqu'elle décidera d'ouvrir une école ouverte à tous c'est-à-dire aussi bien aux petits Annamites qu'aux petits Français.
L'auteur fait découvrir à ses lecteurs, la Hanoï française, ses rues d'une ville en pleine métamorphose, ses pagodes, ses traditions, les pirates qui volent les cargaisons des commerçants Français devant une milice française impuissante.
Un bon roman d'aventures.
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- 18 février 1859, prise de Saigon par les Français.
- 1882 Prise de la citadelle de Hanoi par le commandant Rivière.
- Par le Traité de Hué du 6 juin 1884 l'Annan reconnaît et accepte le protectorat de la France sur l'Annan…
Ces quelques dates pour mieux situer ce roman qui démarre en 1886 à Hanoi au nord du Tonkin.
A travers les péripéties de deux couples de Français, on découvre les coutumes ancestrales de ce lointain pays, le comportement de certains colons, qui se considèrent comme l' élite , des profiteurs, exploiteurs, d'autres respectueux , idéalistes , cherchant à s'intégrer au mieux, et à tenter d'apporter quelques bienfaits à la population locale.
Il y a aussi les indigènes qui bon gré, mal gré, coopèrent avec l'occupant, ceux qui dans l'ombre poursuivent le combat pour se libérer d'une tutelle pesante, il y a aussi l'Empire du Milieu prégnant …
La première partie est instructive, on aime à découvrir Hanoi, qui se transforme peu à peu pour devenir la belle capitale de l'Indochine française.
La deuxième partie est très romancée, et perd en crédulité et en intérêt.
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C'est l'histoire d'un couple de français qui va s'installer au Vietman. Tout ne se passe pas comme prévu, ils vont avoir affaire à la triade et à la mafia chinoise. Roman avec pas mal de rebondissements.
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Une très belle écriture sert ce roman déroulant la transformation du Vietnam. Au delà de l'histoire, on y découvre les traditions du quotidien des Annamites et des français fraichement débarqués sur ces terres. Les besoins se veulent différents mais la civilisation française vient tout bousculer, d'où un climat de tension dans ces années de transition. On découvre, sans surprise, les ravages de la 'fée brune' (opium) et les traditions qui, pour certaines, on persistées. Un très beau voyage hors du temps et de nos frontières.
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L'auteur a placé son histoire sans Hanoi du 19ème siècle, dominée par les Français, à peine sorti de l'emprise de la Chine. Un couple de Lorrains naïfs, pleins de bons sentiments y risquent leur vie et leur santé la ville est parsemée de fumeries d'opium possession de la Triade (mafia) chinoise. le récit est truffé d'expressions et de croyances vietnamiennes qui lui donne de la consistance avec un fond d'histoire réel. J.B
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L'homme occidental aspire à la liberté individuelle. Il est persuadé, depuis la chute de la monarchie française et l'avènement de la république américaine, que la démocratie et la laïcité l'aident à atteindre cet état suprême de réalisation de soi. Mais ce ne sont là que de nouveaux leurres. Dès l'instant de sa naissance ... en fait, dès sa conception, l'être renonce à toute aspiration à la liberté. Il doit s'intégrer dans un cadre qu'il n'a pas choisi et, dans le meilleur des cas, à force de concessions et d'inductions quasi hypnotiques, certains se convainquent qu'ils sont maîtres de leur destin. Ceux-là sont dans l'erreur plus encore que les autres.
Par bonheur, ... , Victor avait eu la révélation : le seul acte de liberté absolue dont l'homme dispose est celui qui consiste à décider de l'instant et de la forme de sa mort. Le suicide est l'unique moyen de poser un acte qui n'est pas imposé par rien ni par personne. Un acte qui n'admet aucune concession.
L’Asie croyait en toutes sortes de génies, de fées, d’esprits, de fantômes. Pourquoi pas en l’âme des pipes ? Victor n’avait pas voulu donner à Huong le sentiment qu’il méprisait ses croyances. Après tout, l’Eglise catholique n’avait-elle pas ses propres reliques ? Autant d’objets qui, pour avoir appartenu à une sainte ou à un saint, étaient supposés investis de pouvoirs miraculeux.
La réalité est parfois sinistre, Victor, mais il lui arrive d'être magnifique, déclara-t-elle. Elle est ce qu'elle est, mais le plus souvent, elle est ce que nous en faisons. L'opium ouvre les portes de l'illusion. Mais à la longue, l'illusion se révèle plus sinistre que la réalité.
Que restait-il aujourd'hui de l'homme honorable, du bon père de famille qu'il avait toujours été ? Plus rien ! Pour regagner l'amour de sa femme, il avait renoncé à toute respectabilité. A tout sens de l'honneur. Il ne pouvait désormais plus se permettre de juger ces hommes qui lui auraient paru méprisables, quelques mois auparavant. Il était devenu un des leurs.
A vrai dire, la construction du chemin de fer se révélerait une bonne opération ... pour les pirates. Les coolies terrassiers, contraints de travailler dans des conditions épouvantables, devinrent en effet un riche réservoir d'hommes nouveaux pour les bandes de hors-la-loi.
Mirabelle TV - De vous à moi - Paul Couturiau