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Comment vont mes petits Phoenix aujourd'hui ? je vous présente…
« Body » Un Livre de Harry Crews (Mort à : Gainsville , le 28/03/2012 ) (Traduit par Philippe Rouard) – 320 pages – Gallimard (1999).

« Marcher sur le fil du rasoir, c'est vivre.
le reste n'est qu'attente. »
(Karl Wallenda)
C'est le message entre tous que je trouve le plus important. On peut beaucoup paraphraser mais l'idée générale est celle d'un équilibre...

Russell est coach en musculation, il fait faire des abdos à ses « filles » jusqu'à ce que leurs seins soient plats comme des jaunes d'oeuf.
« — Ça fait mal, Russell.
— Je te dirai quand ça fait mal. »
« (…) la salle où elle s'entraînait (l'Empire des Douleurs, comme l'appelait Russell) »
« Quand, à quarante ans, il avait commencé à perdre ses cheveux, il s'était rasé le crâne et l'avait gardé rasé. Tout ou rien, tel était Russell Morgan. Exigeant de soi la même discipline que celle qu'il imposait à ceux qu'il entraînait »
Shereel est la meilleure « poulaine » de Russell. Un sacré personnage !

Je trouve que Russell est vraiment trop exigeant envers Shereel.

« Ce fut à ce moment-là qu'il l'embrassa (…) »

« — Russell, dit calmement Shereel, tu es fou.
— Je te montrerai ce qu'est la folie avant que tout ça soit fini. Je te montrerai. »

Après, le reste, ça m'a saoulé car j'ai quasiment jamais fait de musculation dans ma vie, je suis pas du tout sportif. Un vrai Otaku ! Donc normal que je m'arrête là…
Même si je fais un peu de piscine, ça n'a rien à voir!

J'ai cependant trouvé pas mal de pépites stylistiques.

Un dernière chose à dire sur ce livre ? Les Body Builder s'imposent une discipline très stricte, un don de soi, une abnégation, un peu comme des sado maso. Il se subliment à travers leur endurance. On dit toujours que le sport est une drogue.

Phoenix
++
Lien : https://linktr.ee/phoenixtcg
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J'ai lu à la suite Car et Body de Harry Crews. Par flemme mais surtout parce que je vois beaucoup de points communs entre les deux, je ne ferais qu'un seul retour de lecture.

Ce sont deux livres pour explorer l'univers étrange, tristement drôle et sombrement grotesque, de Harry Crews.
Le premier met en scène un gars qui fait le pari de manger une voiture devant des caméras de télévision avides de sensationnel. le second, une jeune bodybuildeuse candidate au titre de Miss Cosmos et prête à tout les sacrifices.
Deux sujets métaphoriques qui se rejoignent pour que l'auteur puisse nous montrer l'absurdité de l'Amérique. Il fustige la marchandisation des corps, l'obsession pour les bagnoles, la société de spectacle.
Deux récits excentriques, deux tragédies allègres qui dessinent une fresque caustique et lucide des Etats-Unis.
Les personnages sont hauts en couleurs. On est dans une Amérique profonde et malgré toute leur bouffonnerie on perçoit, caché sous la plaisanterie sombre, l'empathie de l'auteur pour les petits et la marge.

Et puisqu'il faut mettre des étoiles sur Babelio, j'en donne 5 à Body avec son final qui m'a laissé sans voix et « seulement » 4 à Car.
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Shereel Dupont ex-Dorothy Turnipseed est une championne de bodybuilding , sous la direction de son coach Russell Morgan ,elle a (au sens propre) sué sang et eau pour arriver au sommet .Celui-ci , le titre de Miss Cosmos ,est à portée de main ! Mais voilà que déboule ,pour la soutenir, sa tribu familiale : six Turnipseed (ou presque) , éléphantesques redneks , dévoreurs de poulet frit à la pelle , d'alcool au magnum et de sucreries au kilo. Leur arrivée dans le milieu narcissique , ascétique et monomaniaque des culturistes s'apparente à la visite d'une horde de mammouths dans un magasin de Baccarat. Crews à travers cette confrontation met en scène ceux pour qui il a une immense tendresse : les freaks, les laissés de côté et ceux qui se sont découverts un but délirant et dérisoire auquel ils sacrifient tout. Son récit passe avec virtuosité du comique rabelaisien « hénaurme » à la tragédie des rêves anéantis.
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Par la grâce de sa rencontre avec Russel « Muscle » Morgan, Dorothy Turnipseed, jeune dactylo originaire de Waycross, en Georgie, a vaincu l'obésité et est devenue Shereel Dupont, candidate au prix de Miss Cosmos qui se dispute à l'hôtel Blue Flamingo de Miami. Psychologiquement fragile après des mois d'un régime strict et d'un entraînement épuisant sous la houlette de son entraîneur et mentor, Shereel voit débarquer toute sa famille déjantée sur les lieux du concours : sa mère, son père alcoolique, ses deux frères débiles, sa soeur obèse qui entame une romance avec Billy « Bat » le body-builder au dos le plus puissant, et surtout Clou, son fiancé, revenu du Viêtnam encore plus fêlé qu'à son départ, amateur de couteaux et d'explosifs et prêt à en découdre avec tous ceux, nombreux, qui ne lui reviennent pas.

Certes, j'aurais aussi pu chroniquer La foire aux serpents ou le roi du K.O. pour évoquer Harry Crews plutôt qu'un roman souvent considéré comme mineur. Mais c'est un fait que Body m'a particulièrement emballé.

Comme toujours chez Harry Crews, le lecteur se trouve plongé dans l'Amérique profonde, celle des rednecks et des laissés pour compte. Comme toujours aussi, les personnages sont hauts en couleurs et décrits avec un mélange d'ironie, d'humour grinçant et de tendresse. CarHarry Crews aime ses personnages et ne les jugent pas. Il décrit et donne la parole à une Amérique qui n'a que rarement voix au chapitre, si ce n'est sur d'obscures chaines du câble où lorsqu'il s'agit d'envoyer un peu de chair à canon faire une guerre lointaine.

Le parcours de Dorothy/Shereel pour s'extraire de sa condition d'obèse et de plouc par le biais d'une quasi foire aux monstres dans laquelle les plus vils penchants de chacun sont exploités, sans pour autant renier ce qu'elle est, nous entraîne dans une hallucinante farce grotesque, glauque, effrayante, dramatiquement belle, et qui en dit peut-être plus long qu'une étude sociologique.

On ne le répètera jamais assez : il FAUT lire Harry Crews.

Lien : http://encoredunoir.over-blo..
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Je suis fan de Harry Crews. Il n'a peut-être pas une technique extraordinaire, il était plus adepte de la punchline que de la phrase tricotée, mais il écrivait avec les tripes et le coeur, sans tricher, sans ses grosses ficelles tant utilisées pour ligoter les gigots. Je n'ai pas encore tout lu, mais ça viendra, d'autant qu'il n'a pas eu une production mirifique.
On retrouve dans Body son amour pour les personnages bruts de décoffrage, rugueux ou carrément monstrueux. Body plonge le lecteur dans une compétition prestigieuse de bodybuilding où une famille de bouseux va foutre le dawa en venant encourager une des leurs.
Les sculpteurs de corps y sont présentés autant comme des phénomènes de foire que comme des artistes intégraux. Crews n'émet aucun jugement, il laisse ses personnages se télescoper, s'emboîter. Une profonde humanité, malgré ses personnages fêlés, ressort de tout ça.
Définitivement, un écrivain à ranger avec Fante, Bukowski, Palahniuk, Selby Jr et tous ces écrivains cyniques.
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Les éditions Folio affichaient en lettres capitales sur la page de couverture de ce roman, qu'il était placé dans leur catégorie « policier » ; chose qui m'enthousiasmait particulièrement. Or, j'ai découvert, très déçue, qu'il n'y avait point de trace de disparition, de meurtre ou d'enquête dans cette histoire. Folio devrait revoir sa catégorisation, puisqu'elle peut mener à de grandes désillusions.

Bien qu'affectée par ce manque d'enquête policière, comme j'avais largement débuté ma lecture, j'ai prit la décision de la continuer quand même. C'est l'histoire de Dorothy Turnipseed, rebaptisée Shereel Dupont, une championne de bodybuilding, qui s'apprête à concourir pour le titre de Miss Cosmos. Soutenue par son coach Russell, elle va également recevoir le soutien de l'intégralité de sa famille, qui ont fait le déplacement pour venir assister au show. Mais la concurrence est rude : bien que favorite au titre, Shereel devra combattre contre Marvella, une bodybuilder noire, qui a déjà remporté d'autres titres face à elle.

Harry Crews nous plonge en plein dans ce monde très sélect – et très spécial – des bodybuilders. On suit le quotidien de Shereel avant le show final. Privations alimentaires, efforts physiques quotidiens, forces mentales, sont le lot quotidien de chaque bodybuilders. Ce sont des heures de travail et de souffrance qui précèdent les performances.

J'ai été assez surprise de trouver, dans ce roman à la thématique studieuse, un côté grotesque. En effet, l'entourage familial de Shereel, est composé de personnages décalés. Alors que leur fille est une championne à la musculature impeccable, il est étrange de constater des corps gras et gros chez sa mère et sa soeur. On peut également constater un manque de civisme, de culture et d'intelligence chez tous les membres de sa tribu (père, frère, fiancé…). Des personnages haut en couleurs, en marge de la société, qui comptent comme ligne directrice des récits de Harry Crews. On peut dire que dans ce livre, comédie et tragédie sont mélangés avec astuce, nous servant tout à la fois un roman à l'humour grinçant mais à la gravité certaine.

Ne vous laissez pas avoir : Body n'est pas un roman policier, mais bien une histoire déjantée sur le monde du bodybuilding. Grâce à sa progression dramatique, cet opus vous offrira une histoire comico-tragique, avec un final explosif. Intéressant et bien écrit, j'ai passé un bon moment de lecture.
Lien : https://analire.wordpress.co..
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Fidèle à mon programme de lecture hivernale, je me suis donc lancée dans Body, le roman signé d'Harry Crews. le romancier américain embarque ses lecteurs à Miami, dans un complexe hôtelier digne de ce nom, où va se jouer la plus grande compétition au monde de bodybuilding, Madame et Monsieur Univers (Cosmos). Les candidats, accompagnés de leurs entraineurs débarquent par dizaines et prennent possession de l'ensemble hôtelier, pour le plus grand plaisir du directeur, un fan de la première heure, et de Julian, l'un de ses agents, amoureux de ces corps sublimes (chacun voit midi à sa porte). Un concours improvisé se tient au bord de la piscine où Shereel, une candidate sérieuse au trône vient se prélasser avec son coach. Shereel sait que le grand jour approche et voit son équilibre bouleversé lorsque sa famille de ploucs débarque de Georgie.

Harry Crewes possède un don : me fait rire jusqu'à pleurer ! Car la magie de Crews est celle de vous faire rire le premiers tiers du roman pour peu à peu vous harponner et vous accrocher à lui jusqu'au final explosif et noir comme du charbon. On passe de la comédie à la tragédie en un temps record.

Harry Crews est né en Georgie en 1935 et connut une enfance misérable et violente. Il s'engage à l'âge de 17 ans pour les Marines et se prend de passion pour la littérature. de retour sur le sol des vaches, il s'inscrit à l'université avant de filer faire le tour du pays en moto. Il enseigne l'anglais pendant une vingtaine d'années avant d'être publié. Crews parle ici en connaissance de cause, il grossit les traits, pousse la machine un peu loin – oui et non. Quand on voit aujourd'hui les candidats à la Maison Blanche, on sait que l'Amérique aime les excès. En tout genre.

Sa galerie de personnages est cocasse : entre ce directeur de complexes hôtelier, à la moumoute vivante (et fan de Donald Trump, on ne l'invente pas! Il passe son temps à le citer, le roman date de 1990), en passant par ces fous de bodybuilders, prêts à se piquer à n'importe quoi pour remporter un concours ou au contraire à se contenter de 10ml d'eau et d'une laitue pour seul repas, jusqu'à ces « ploucs » qui battent les records de stupidité et de cruauté. le résultat est gratiné :-) Ses portraits sont souvent fait au vitriol et pas de pitié ici pour les personnes de sexe faible. Tout le monde y passe. Il m'est impossible de ne pas citer un ou deux passages :

"Comme tous les participants au Cosmos, le malheureux devait se sustenter chaque jour d'une boite de thon noyée dans du jus de citron, de trois branches de céleri et d'un sachet de vitamines déterminé à traquer le moindre résidu de graisse susceptible de parasiter la couche de muscles habillant son corps, acharné à garder à chaque striure musculaire une nudité écorchée qui le faisait ressembler à un écureuil dépecé. Et c'était probablement la force qu'il devait avoir : celle d'un écureuil dépecé.

Mais qu'en était-il des bodybuilders féminins ? Encore une fois personne ne savait. Tout le monde avait cru tenir la réponse en la personne de Rachel McLish. Elle était musclée, remarquablement proportionnée, mais on pouvait quand même lui demander de passer une robe et la présenter à papa-maman. Or, peu de temps après le règne de McLish, vous aviez beau essayer d'habiller en femme une championne, vous pouviez toujours courir pour la présenter à la famille, parce que vous aviez l'air de vous balader avec un travelo balèze au bras."

Mais cette tragi-comédie n'en reste pas moins tragique, et du rire on passe à la tristesse : Shereel va-t-elle remporter le titre ? Cette Marvella et ses soeurs (ne manque que Cruella) vont-elles l'empêcher de montrer sur le trône ? Ou le problème viendra-t-il de sa famille? Son père, Alphonse (Fonz), truand local et de ses frères, Turnet et Moteur ? Les deux gars les plus stupides dont l'un se rase le corps pour ressembler à ces bodybuilders. Et que dire de l'ex-fiancé de Dorothy (Shereel) revenu totalement frappa dingue du Vietnam? Prêt à saucissonner quiconque se mettra entre lui et sa chérie ? Et la mère et la soeur, toutes deux grassouillettes, les mains toujours dans la bouffe, les doigts graisseux des poulets frits qu'elles s'envoient à longueur de journée ? Elles découvrent soudainement le luxe (d'un kitsch horrible, telle la suite nuptiale) et tentent de tenir à carreau les mâles de leur famille. Avec Harry Crews, on va loin mais le romancier n'est pas une brute et la tendresse n'est pas non plus absente. Et le final, explosif !


Lien : http://www.tombeeduciel.com/..
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Je connais bien l'univers d'Harry Crews avec des personnages toujours déjantés, loufoques et avec un franc parler.
Cet opus ne déroge pas à la règle; j'ai été ravie de la découvrir chez un bouquiniste Place de la Comédie ce samedi matin bien ensoleillé.
Et, comme c'est un livre assez mince, je l'ai terminé hier. Un régal: Dorothy championne de body-building engagée dans un championnat qui va finaliser sa superbe carrière doit gérer sa famille dont les membres sont très décalés, son entraineur sur les nerfs et ses frustrations personnelles.
J'ai tout aimé: les descriptions des entrainements, la famille complètement improbable et pourtant si attachante, l'idylle toute mignonne entre sa soeur obèse et un Mister Muscle appelé Batman, la compétition avec Marvella ( accompagnée de ces 4 soeurs au physique hors normes) pour ce titre de Miss Cosmos,...ils me manquent déjà...
Encore un très bon opus de H. Crews!!
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Shereel Dupont concourt pour le titre de Miss Univers sous le regard et les conseils draconiens de son entraîneur Russell Morgan. Mais Shereel n'est qu'un pseudonyme, elle est et reste aux yeux des siens avant tout Dorothy Turnipseed, débarquée de sa cambrousse de Georgie. Et ce passé va justement resurgir quand, à quelques jours de la finale, toute la famille vient s'installer dans l'hôtel où se déroulera la compétition. Un fameux "troupeau" de péquenots, risibles mais également dangereux.
Un roman brossant le portrait d'une belle brochette d'allumés, réflexion sur l'apparence, sur les liens familiaux et la difficulté de communiquer.
Le monde du culturisme est sans pitié, fondé uniquement sur le regard, dans lequel les participants ne sont que des masses de chair à sculpter. Et l'auteur met bien en parallèle ce façonnement des corps avec les flots de graisses de la mère et de la soeur obèses de Shereel.
Crews peint magnifiquement ces deux groupes de personnages, des quasi freaks dont on se demande qui sont les plus "normaux".
Très vite le rire devient jaune et l'émotion nous gagne jusqu'au final bouleversant.
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Je n'ai pas du tout aimé ce roman qui ne m'a provoqué aucune émotion.
Pas de véritable intrigue, des personnages majoritairement antipathiques et dont le sort m'a rapidement indifferé, certains chapitres assez long au cours desquels il ne se passe quasiment rien et où les dialogues tournent en rond, ... j'ai eu bien du mal à atteindre les deux tiers du roman et j'ai fini par lire les 100 dernières pages en diagonale. Un roman ennuyeux.
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