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Michel Courtois-Fourcy (Traducteur)
EAN : 9782266035675
Pocket (18/08/2006)
3.06/5   18 notes
Résumé :
Quand le vieil ermite Hopi confia à Yougman Duran, le shérif adjoint de la réserve, qu’il avait l’intention de mettre fin au monde et commença à dessiner avec des sables de couleur d’étranges symboles sur le sol du désert, celui-ci ne le prit pas vraiment au sérieux. Mais le lendemain matin, le vieux sorcier était découvert, vidé de son sang, au beau milieu de son dessin. Et, la nuit suivante, d’insaisissables nuées de chauves-souris vampires fondaient sur l’Arizona... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Les contes d'horreur "l'homme contre la nature" dans lesquels Mère Nature montre son côté sombre en cherchant à se venger de l'humanité pour ses nombreux préjudices à son encontre - ont toujours été populaires dans la littérature, car ils jouent sur une peur qui n'a jamais suffisamment été,
et ne sera jamais apaisée, peu importe à quel point les humains ont essayé : la peur que notre place dans le monde naturel soit non seulement éphémère, mais nous ait, en effet, totalement bien dépassé.
Tout comme par exemple, les dinosaures et plusieurs millions d'autres espèces dans l'histoire de la Terre, l'humanité a perdu son utilité. Nous sommes proches de l'extinction. Nous sommes juste dans un total déni, purement et simplement.

La littérature du 19ème et du 20ème siècles, en particulier, regorge d'histoires de la nature folle et vengeresse. Ce n'est pas un hasard si l'augmentation du nombre de ces histoires est directement proportionnelle à l'essor de l'industrialisation et aux avancées presque imparables de la technologie puis notamment, de la science.

"Dracula" (de Bram Stoker) et "Frankenstein" (de Mary Shelley) sont sans aucun doute des exemples des romans d'horreur les plus populaires de leur époque et les premiers vrais romans "traditionnels" du genre d'horreur - duquel la narration de ses deux grands classiques est principalement sur des hommes dont l'orgueil à défier la nature et leur crimes contre la nature,
entraînent des conséquences non seulement désastreuses, mais aussi et surtout, mortelles et tragiques.
Dans "Dracula", le personnage titulaire, dont les perversions contre la nature sont si viles que la nature le punit essentiellement en le transformant en vampire : une créature avec une soif insatiable de sang, destinée à ne plus jamais aller à sa guise où elle désire à la lumière du jour.
Dans "Frankenstein", le protagoniste est un scientifique qui, en se prenant pour Dieu, renie sa propre création et invite la créature à se venger avec justice d'un monde dans lequel il n'a pas demandé à être introduit.
Les deux romans sont des fables morales sur les dangers et les conséquences mortelles du manque de respect envers la nature, mais là encore, tous les autres romans d'horreur jamais écrits le sont
également.

Dans le genre Horreur (avec un grand "Hache"), la nature est souvent une force insensible et sans compassion envers l'humanité. Mais déterminer à savoir qui est le "bon" et le "méchant" dans les histoires d'homme contre la nature, n'est pas toujours aussi simple et facile.
Nous sommes une menace permanente pour la survie de la nature en raison de notre dévastation écologique rampante, de la montée de l'industrialisation et du soi-disant "progrès". La nature, qui est par nature dépourvue de qualificatifs moraux, est néanmoins toujours (et ironiquement) personnifiée comme "l'incarnation" du Mal. On fait toujours de la nature : une antagoniste, que ce soit sous la forme d'un oiseau ("Les Oiseaux" de Daphné du Maurier), du grand requin blanc ("Les Dents de la mer" de Peter Benchley) ou aussi bien, d'un chien (le Saint-Bernard enragés dans "Cujo" de Maestro Stephen King).
Mais la nature, est-elle réellement cruelle et malveillante ? Même dans notre quotidien, les animaux sauvages sont toujours les coupables désignés, qu'il s'agisse d'un gorille dans un zoo ou d'un alligator sur une plage de Floride. Quand un enfant ressent le poids de l'indifférence de
la nature, c'est toujours de la faute à la nature, mais le gorille et l'alligator font simplement ce qu'ils font depuis toujours : marquer leur propre territoire, protéger leur troupeau, s'attaquer aux faibles. le résultat est néanmoins tragique pour l'enfant blessé ou tué, mais il est presque universellement inacceptable de laisser entendre que la destruction d'un
gorille ou le meurtre d'alligators est tout aussi tragique.

Le romancier Martin Cruz Smith, surtout connu pour sa série policière : le détective moscovite, Arkady Renko, avait rédigé un bon petit roman d'horreur, fonctionnant passablement comme un thriller, avec quelques moments de frayeurs et une légère petite pointe de fantastique, intitulé "Le vol noir" en surfant certainement sur la vague de popularité du roman "Les dents de la mer" (1974) du regretté Peter Benchley, ou peut-être parce qu'il a simplement eu un petit faible pour les chauves-souris ? En tout cas, l'auteur n'y est naturellement pas allé de main morte, il n'avait pas froid aux yeux pour être aussi généreux graphiquement avec ses descriptions sur les énormes chauves-souris vampiriques déchirant la chair et les muscles de ses victimes.
De fil en aiguille, page après page, beaucoup de bonnes choses fascinantes mais Ô combien globalement divertissantes impliquant des légendes indiennes, les Hopis et des créatures mythiques surnaturelles peuplent au coeur cet ouvrage, principalement en raison de son lieu d'emplacement au Nouveau-Mexique sur une réserve Hopi. C'est une tentative indéniable du romancier d'ajouter un élément mystique à son histoire, un élément délibérément miné par le vrai message.
Les attaques de chauves-souris vampires sont brillamment écrites et terrifiantes, mais la véritable horreur réside dans la plausibilité scientifique de la narration. Car juste au moment où les survivants se croient en sécurité, ils tombent comme des mouches et succombent à une souche
virulente de peste bubonique, dont les chauves-souris sont involontairement porteuses.

La morale de ce récit n'a guère besoin d'être formulé. C'est exactement la même chose pour toutes les autres histoires : de "Moby Dick" (de Herman Melville) à "Jurassic Park" (de Michael Crichton) : respecter la nature tout simplement. Il faut apprendre à vivre avec (et non pas contre !) la nature et de cesser de jouer dangereusement avec l'environnement, ou l'environnement nous bottera le cul bien comme il faut, sans aucun sentiment.
Mais malheureusement, c'est une valeur qui a été et qui continuera d'être ignorée par l'humanité jusqu'au jour où, de manière fataliste, nous rendrons tous notre dernier souffle.

En guise de conclusion, "Le vol noir" est un très bon roman, diablement efficace sur un essaim de chauves-souris vampiriques meurtrières. À bien des égards, la lecture de ce bouquin (paru aux éditions Pocket Terreur) est très divertissante et en même temps, haletante, mais servie avec une chute
d'action finale précipitée et un peu trop prévisible à mon goût. Cela dit, je ne pourrais aucunement le qualifier comme étant un grand chef-d'oeuvre, mais ça a vraiment le mérite d'être lu.
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Né en 1942, Martin Cruz Smith a écrit de très nombreux romans, accédant à la célébrité avec GORKY PARK en 1981, qu'il fera suivre de nombreuses autres enquêtes de son détective russe. Outre quelques romans de gare (signé du pseudo collectif de Nick Carter), il s'attèle, à la fin des 70's, au genre alors en vogue de l'agression animale. Dans LE VOL NOIR il imagine une nuée de chauve-souris vampires remontant d'Amérique centrale pour envahir une réserve indienne et y répandre la peste. le roman reprend des éléments des romans de Tony Hillerman sur la vie des Indiens et rappelle également la saga du Manitou initiée par LE FAISEUR D'EPOUVANTE de Masterton. Bred, de l'épouvante ethnique.
Le roman se conforme aux conventions de la "nature courroucée" ou du "Man Vs Wild" avec son héros, le shérif Youngman, ancien alcoolique jadis emprisonné, sa petite amie, son scientifique un peu fou, ses méchants capitalistes, son vieux "qui sait tout" avertissant du danger, etc.
LE VOL NOIR alterne les passages plus sociaux ou dramatiques (la vie dans la réserve, les problèmes de couple du héros) avec les scènes d'attaques, assez sanglantes et détaillées, au cours duquel les chauve-souris mettent plusieurs personnes en pièces. A cela s'ajoute la Peste, dont les vampires sont vecteurs, et qui risque de provoquer une épidémie dans tout le Nouveau-Mexique.
Malgré un déroulement convenu et un rythme parfois nonchalant (les Britanniques se montreront nettement plus rentre-dedans, que ce soit le RATS de James Herbert ou le BATS OUT OF helL de Guy N. Smith), voici un bon roman que l'on pourrait résumer par "de l'horreur mais pas seulement". Une lecture plaisante, emballée sans trop de gras, sur un peu plus de 250 pages.

Lien : http://hellrick.over-blog.co..
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
- "Si l'on en croit le Coran, c'est Jésus qui créa la première chauve-souris. Pendant le Ramadan les fidèles n'ont pas le droit de manger du lever au coucher du soleil. À cette époque de l'année, le Christ qui se trouvait dans les collines proches de Jérusalem, ne pouvait voir le coucher du soleil parce que l'horizon lui était caché. Il prit alors un peu d'argile et lui insuffla la vie sous forme d'une créature ailée. Cette première chauve-souris alla se nicher dans une grotte.
Elle en sortait au crépuscule afin de renseigner Jésus sur le coucher du soleil.
Les anciens Égyptiens considéraient la chauve-souris, à cause de ses tétons, comme le symbole de l'amour maternel. Le caractère chinois pour chauve-souris est le même que celui utilisé pour bonheur. Et certaines peuplades dans le sud du Pacifique se servent de la chauve-souris comme emblème sexuel.
Mais dans le Nouveau-Monde, la chauve-souris était adorée comme un dieu. En maya son nom est Zotzilaha. De nombreuses personnes et certaines villes portaient son nom.
Elle était présente dans les temples, partout à travers le Mexique, sous forme d'un homme en marche avec des ailes et une tête de chauve-souris. Dans une de ses mains il tenait une tête tranchée et dans l'autre un cœur.
Zotzilaha, le dieu chauve-souris qui avait tout pouvoir sur le feu, se transforma chez les Aztèques en dieu du soleil, Huitzilopochtli, qui exigeait des montagnes de cœurs humains, arrachés des poitrines par des prêtres portant des manteaux faits d'ailes de chauves-souris.
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- "La nourriture, quelle merveille ! Il y a très peu d'animaux dans le monde et aucun au niveau d'intelligence des chauves-souris dont tous les sens et tous les organes soient dirigés dans une seule direction : trouver de la nourriture. Il faut reconnaître qu'aucun animal ne baigne dans la nourriture comme la chauve-souris. Tous les animaux à sang chaud sont pour le vampire de la nourriture en puissance. Ils perçoivent les pulsions du sang, ils discernent les odeurs de sueur qui flottent dans l'air. Aussi pour les vampires il n'y a pas d'ennemi naturel, pas même l'homme. Il ne peut pas y avoir d'ennemis quand tout signifie nourriture."
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- "À vrai dire, la mort n'est pas un déchirement du ciel, ni la trompette des anges, ni un chariot de feu. La mort, c'est ce ver qui, apporté par une mouche, vous donne la filariose, grandit sous votre peau, parcourt votre corps et ressort par votre œil. Ou le cancer, qui à votre insu, développe ses métastases. Ou le bacille de la lèpre qui transforme vos membres en des espèces de chiffons. Le plus drôle, c'est que parmi les immunologistes, il n'y a pas d'immunité et que les parasitologues ne sont pas à l'abri des parasites."
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- "La religion, c'est comme une maladie. Une grande religion, c'est comme une épidémie. Prends le christianisme, le bouddhisme, l'islamisme. Exactement comme des épidémies. Elles surgissent dans un endroit, elles s'étendent toujours le long des voies de commerce, s'épanouissent durant quelque centaines d'années et puis disparaissent. Elles sont alors remplacées par une autre épidémie."
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- "Pour les Indiens les mots sont une arme des Blancs. Pour eux, c'est toujours intéressant d'observer un Blanc qui essaie de rester silencieux. [...] Le silence lui aussi peut révéler un tas de choses."
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Vidéo de Martin Cruz Smith
Martin Cruz Smith, lors de sa tournée en Allemagne.
Non sous-titré.
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