Cette adaptation de
Lovecraft par
Ian Culbard est la deuxième de l'auteur après
Les montagnes hallucinées en 2011. Je la trouve moins bien réussie que celle de
Dans l'abîme du temps, récit un peu plus court et dont la trame narrative était mieux respectée. le récit du roman se faisait sur 2 époques bien distinctes avec deux personnages différents, ce qui est aussi le cas ici. Cependant, dans le roman les chapitres traitant de chaque époque étaient bien séparés et on faisait bien la différence sur ce qui se passait. Dans la bande dessinée, on a parfois une impression de confusion sur les faits et leur déroulement chronologique. L'histoire de Joseph Curwen est moins détaillée et j'ai trouvé cela dommage.
Le style de dessin correspond bien à l'univers de
Lovecraft ainsi qu'à l'époque où se déroule l'histoire. Les personnages sont tous bien faits et différents, on reconnait bien les protagonistes de l'histoire. J'ai trouvé que Charles avait un air de ressemblance avec
Lovecraft mais je ne sais pas si c'était voulu par l'auteur. Certains personnages de
Lovecraft ont souvent des traits de caractère de leur auteur et c'était peut être voulu par
Ian Culbard. La couverture de la bande dessinée est particulièrement bien réussie, elle est à la fois mystérieuse et évoque aussi ce qui se passe dans l'histoire avec la pièce de puzzle qui évoque l'enquête. le fait que l'on ne voit pas le visage du personnage renforce aussi le côté mystérieux.
La folie de Charles était un élément important du roman qui a très peu été pris en compte dans cette adaptation. Certains raccourcis font que l'on ne voit pas assez la complexité du comportement de Charles et les changements de sa personnalité. Un autre point qui m'a un peu gênée, est que les caractères des textes sont trop petits, ce qui rend la lecture un peu difficile parfois.
Cette adaptation est un bon point d'entrée dans l'univers de
Lovecraft et son format livre est également agréable. Cependant, elle ne reflète pas assez la qualité du roman de l'auteur à cause de certains points pas assez développés qui donnent un sentiment de confusion au récit. Il faut reconnaitre qu'il est difficile d'adapter
Lovecraft visuellement car la force de son récit vient souvent de la tension apportée par ce qui n'est pas visible, voire indicible et par l'évocation, ce qui créé la peur.
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