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Jacques Demarcq (Traducteur)
EAN : 9782757801581
129 pages
Points (05/10/2006)
3.89/5   35 notes
Résumé :
"fie-toi à ton cœur
quand s'embrasent les mers
(et ne vis que d'amour
même si le ciel tourne à l'envers)"

95 poèmes, le dernier recueil rassemblé par Cummings lui même en 1958, est sans doute son œuvre poétique la plus aboutie, la plus ouverte et la plus significative. les vers s'émancipent, bousculent la syntaxe et la ponctuation, la forme se met pleinement au service du sens et donne une impression immédiate de liberté et de réc... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
95 poèmes de Edward Estlin Cummings ont été publiés à New-York en 1958. C'est un choix de textes sans titre, tous numérotés, que le poète américain a effectué lui-même. Les thèmes qui jalonnent ce recueil sont nombreux mais restent tous concentrés autour de la nature, de la condition sociale et de l'amour.

Surprenant, déroutant de prime abord, j'ai pourtant beaucoup aimé la lecture de ce recueil que l'on dit être le meilleur de E.E. Cummings. Dans son écriture, il expérimente de façon radicale la forme du poème, la déstructure parfois jusqu'à l'excès et la réinvente, y intégrant comme une nouvelle langue. Il use aussi de manière peu orthodoxe des majuscules, des points-virgules, des parenthèses, des tirets, des points d'interrogation, etc. les mêlant aux lettres d'un mot, rompant le rythme, la compréhension du texte, sans jamais renoncer au sens.

!

(rondE)ô lune,où
ro
ul(ronDe p
lu
s que roNde)es-tu;
moi
te et(rOnde plus que)
rouge:o
yante(Rondi
ssime)

?

la découverte de ce genre de texte peut… surprendre. La mise à l'écart des conventions syntaxiques, l'expérimentation typographique, l'absence de rimes, de rythmique particulière font perdre tout repère au lecteur. À moins que de renoncer, une seconde lecture s'impose, voire plusieurs, pour s'approprier le texte, en extraire le thème, le sens.
Au-delà de ça, ce qui a attiré mon attention dans l'écriture de E-E. Cummings, c'est que dans poème semble se trouver deux poèmes emmêlés, deux textes confondus en un seul, ouvrant ainsi comme deux fenêtres de lecture sur un seul et même texte.
D'autres poèmes du recueil sont moins exigeants à la lecture, même s'ils conservent quelques-unes des caractéristiques du style de Cummings :


hors du presque nuiT Flotte une couleur(dans

le rougesang du jour monte en s'uniquant
le monde)
dont
le silence est fait de cris
poèmes enfants rêves &

viflente à s'épanouir sans nul si

cette irré-
VocA
-ble flamme
est
vit
resp
ire(sur-

passant
in
-férieurement & en-
cerclant
la mort)

l'
A
m
o
u

r


Si la poésie est harmonie, lyrisme et émotion, elle est aussi tout autre chose. Quelque que soit le thème, elle est avant tout un travail sur le langage et sur les sonorités, travail qui n'omet pas la forme. La poésie ne saurait être enfermée dans des limites trop figées, elle expérimente, essaie de nouvelles figures de style, de mise en forme…
La poésie ne saurait être que ceci. Elle est aussi cela. C'est ce que l'écriture très particulière de E.E. Cummings nous enseigne.


.
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Dans sa préface, Jacques Demarcq (traducteur et poète lui-même), clair et éclairant, précis et pénétrant, voire pédagogue, nous démontre enfin que Cummings n'est pas un auteur difficile, un abscons, un hermétique. En ouvrant grand la porte de ces poèmes, il m'a fait comprendre qu'il fallait entrer dans ces pages comme dans un jeu, une série de jeux. Imaginons, par exemple, des mots croisés ; ceux-là ne se donnent qu'avec effort, après recherches, hésitations et réflexion. C'est, me semble-t-il, exactement le même principe qui prévaut pour les poèmes de Cummings : acceptons de passer du temps sur chaque page pour en décrypter les jeux de versification, de typographie, la raison d'être des parenthèses ou des espaces manquants. Au bout, l'évidence lumineuse, comme lorsque l'on a fini de remplir sa grille de mots croisés ; quelle récompense ! Ça n'était donc pas si difficile !
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J'ai entendu un de ces poèmes dans un film et comme j'avais vraiment apprécié, j'ai eu envie d'acheter un recueil de cet auteur. J'ai bien retrouvé mon poème, toujours aussi beau à mon goût, par contre je n'ai absolument rien compris au reste des poèmes. Apparemment, Cummings, a un style très personnel, difficilement accessible. J'ai bien lu le préface tentant d'y trouver une information me permettant de comprendre le reste des poème, mais rien. Je reste perplexe devant cet auteur.

Comme les exemples valent mieux que les bons discours, voici le poème numéros 1, et il n'y a pas d'erreur de frappe :

l(v

ole
e fe
ui

ll

e)
as
ol

itude

Si quelqu'un à compris comment lire ces poèmes qu'il me donne la solution que j'apprécie à mon tour leurs beautés cachées.
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Les langues se mélangent, la typographie se disloque, la syllabe, la lettre apparaissent dans leur nudité. Rythmes nouveaux, calligrammes, virtuosité, grande innovation formelle.....
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Lecture fastidieuse et parfois totalement absconse des 95 poèmes de Cummings. Je n'ai pu en saisir tout à fait ni la prose, ni les césures, ni - certainement - la beauté.

Celui cité en 4ème de couv, pourtant très engageant : "fie-toi à ton coeur quand s'embrasent les mers (et ne vis que d'amour même si le ciel tourne à l'envers)"
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Citations et extraits (48) Voir plus Ajouter une citation
J'ai toujours ton cœur avec moi
Je le garde dans mon cœur
Sans lui, jamais je ne suis
Là où je vais, tu vas ma chère
Et tout ce que je fais par moi-même,
Est ton fait, ma chérie.
Je ne crains pas le destin
Car tu es à jamais le mien, ma douce.
Je ne veux pas d'autre monde
Car, ma magnifique,
Tu es mon monde, en vrai.
C'est le secret profond que nul ne connaît.
C'est la racine de la racine,
Le bourgeon du bourgeon
Et le ciel du ciel d'un arbre appelé Vie
Qui croît plus haut que l'âme ne saurait l'espérer
Ou l'esprit le cacher.
C'est la merveille qui maintient les étoiles éparses.
Je garde ton cœur, je l'ai dans mon cœur.

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Car, ma magnifique, tu es mon monde, mon vrai monde.
C’est le secret profond que nul ne connait,
C’est la racine de la racine,
Le bourgeon du bourgeon,
Et le ciel du ciel d’un arbre appelé Vie,
Qui croît plus haut que l’âme ne saurait l’espérer
Et l’esprit le cacher.
C’est la merveille qui maintient les étoiles éparses.

(La mémoire de nos enfants)
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l’inamour est l’enfer sans cieux …



Extrait 3

je ne crains
nul destin(car tu es mon, ma douce)ne désire nul
univers(car vraie tu es le mien, ma belle) et c’est
toi ce qu’une lune a toujours voulu dire c’est toi
ce que toujours chantera un soleil

tel est le grand secret dont pas un ne se doute
(racine de la racine et bouton de la fleur et ciel
du ciel d’un arbre appelé vie; qui pousse plus haut
que l’âme n’espère ou que l’esprit ne voile) et la
merveille qui fait tourner rond les étoiles

je porte en moi ton cœur(tout au fond de mon cœur)
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my father moved through dooms of love


my father moved through dooms of love
through sames of am through haves of give,
singing each morning out of each night
my father moved through depths of height

this motionless forgetful where
turned at his glance to shining here;
that if (so timid air is firm)
under his eyes would stir and squirm

newly as from unburied which
floats the first who, his april touch
drove sleeping selves to swarm their fates
woke dreamers to their ghostly roots

and should some why completely weep
my father’s fingers brought her sleep:
vainly no smallest voice might cry
for he could feel the mountains grow.

Lifting the valleys of the sea
my father moved through griefs of joy;
praising a forehead called the moon
singing desire into begin

joy was his song and joy so pure
a heart of star by him could steer
and pure so now and now so yes
the wrists of twilight would rejoice

keen as midsummer’s keen beyond
conceiving mind of sun will stand,
so strictly (over utmost him
so hugely) stood my father’s dream

his flesh was flesh his blood was blood:
no hungry man but wished him food;
no cripple wouldn’t creep one mile
uphill to only see him smile.

Scorning the Pomp of must and shall
my father moved through dooms of feel;
his anger was as right as rain
his pity was as green as grain

septembering arms of year extend
less humbly wealth to foe and friend
than he to foolish and to wise
offered immeasurable is

proudly and (by octobering flame
beckoned) as earth will downward climb,
so naked for immortal work
his shoulders marched against the dark

his sorrow was as true as bread:
no liar looked him in the head;
if every friend became his foe
he’d laugh and build a world with snow.

My father moved through theys of we,
singing each new leaf out of each tree
(and every child was sure that spring
danced when she heard my father sing)

then let men kill which cannot share,
let blood and flesh be mud and mire,
scheming imagine, passion willed,
freedom a drug that’s bought and sold

giving to steal and cruel kind,
a heart to fear, to doubt a mind,
to differ a disease of same,
conform the pinnacle of am

though dull were all we taste as bright,
bitter all utterly things sweet,
maggoty minus and dumb death
all we inherit, all bequeath

and nothing quite so least as truth
—i say though hate were why men breathe—
because my Father lived his soul
love is the whole and more than all
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fie-toi à ton cœur
quand s'embrasent les mers
(et ne vis que d'amour
même si le ciel tourne à l'envers)
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J'ai toujours ton cœur avec moi – E.E. Cummings Par Sérpahin Keats
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