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EAN : 9782714448354
312 pages
Belfond (02/02/2012)
2.9/5   137 notes
Résumé :
Au coeur d'un New York insomniaque, un roman éblouissant sur l'art, le désir, le couple, la mort. le grand retour de Michaël Cunningham pour une œuvre d'une douloureuse beauté.
Peter et Rebecca Harris ou le couple new-yorkais par excellence : lui est galeriste, elle est éditrice, ils ont la quarantaine fringante, un superbe loft à Soho, une fille en route pour l'université, des amis brillants. En un mot, la quintessence de la réussite et du bonheur.
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Critiques, Analyses et Avis (30) Voir plus Ajouter une critique
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(By nightfall)
C'est un roman particulier.. qui porte bien son titre ; il est crépusculaire.
Michael Cunningham, dont j'avais beaucoup apprécié « les heures », qui évoquait la vie de l'écrivain anglaise Virginia Woolf, nous entraîne ici dans un milieu « branché » new-yorkais.
Peter et Rebecca Harris, le couple new-yorkais qui a réussi : lui tient une galerie d'art, et elle, est éditrice. Ils ont la quarantaine conquérante, un magnifique appartement à Soho, des amis brillants, un train de vie quasi luxueux…
Oui mais derrière la belle façade, il y a des fêlures.. ;
Bea, leur fille unique, refuse catégoriquement d'adhérer à leur système de valeurs et préfère mener une vie de marginale en travaillant à un poste modeste dans un hôtel, tout en vivant avec une femme beaucoup plus âgée qu'elle.
Quant à Ethan (surnommé Mizzy) c'est le petit frère de Rebecca et voilà qu'il débarque dans leur appartement pour une durée indéterminée.. tout en amenant avec lui ses problèmes de jeune adulte instable, pour ne pas dire à la dérive, ayant parcouru le globe pour essayer vainement de fuir un mal de vivre poignant.
A ces problèmes le couple Rebecca-Peter n'arrive pas à trouver de solution.
Au contraire, la présence de Mizzy va provoquer des tensions dans leur couple… d'autant plus que le jeune Mizzy exerce un pouvoir d'attraction non négligeable sur Peter.
Mizzy qui incarne le frère décédé de Peter, Matthew, mort quelques années auparavant, probablement du sida.
Une belle analyse des rapports de couple, des rapport père-fille aussi.
« Crépuscule » évoque le crépuscule d'un certain type de société.
Un côté doux-amer ressort de ce roman.
En filigrane, c'est aussi le déclin de la puissance américaine qui est évoqué : Cunningham nous décrit un marché de l'art de plus en plus dominé par les Chinois..
Une oeuvre intéressante, un peu difficile : Cunningham a un style particulier, fait d'allers et retours présent/ passé ; faits réels et analyses venues du mental des héros… cela demande un peu d'efforts mais le résultat est intéressant.
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Je sais que beaucoup de lecteurs ont été déçus par ce nouveau roman de Michael Cunningham mais il est vrai qu'il était difficile de faire mieux que "Les heures" et que la barre était placée très haut. Pour ma part j'ai beaucoup aimé ce livre qui nous raconte l'histoire de Peter et de Rebecca un couple new-yorkais qui a réussi, lui tient une galerie d'art, elle travaille dans une revue artistique et tous deux semblent former un couple solide qui se retrouve, leur fille ayant grandi et quitté la maison.

Le titre à lui tout seul résume très bien ce livre. le propos du roman n'est que Crépuscule, ce moment si particulier où les choses semblent s'éteindre et perdent de leur intensité avant la nuit. On assiste au crépuscule d'une carrière, d'un couple, d'une vie... avec une lucidité sur la mort et sur le côté factice et vain des choses. L'auteur sait avec des mots justes et précis, décrire les pensées et les réflexions intimes des personnages. Peter et Rebecca sont complexes dans leurs histoires et dans leur rapport à l'existence mais tous sont englués dans une sorte d'habitude ronronnante qui les ennuie malgré des métiers passionnants. Il faudra l'intervention de Mizzy le jeune frère de Rebecca pour réveiller un peu cette vie bien rangée et obliger chacun à se regarder en face. Je comprends que certains n'aient pas aimé ce livre, beaucoup de pages concernent des réflexions sur l'art, sur la vie et l'ensemble peut sembler un peu nombriliste puisque tout le livre part du point de vue de Peter mais bizarrement j'ai beaucoup aimé cette introspection.

Sa réflexion sur l'art et sur le choix d'une oeuvre et d'un artiste ainsi que ses relations avec ses clients et les peintres sont vraiment très intéressantes et posent des questions sur notre rapport à la beauté ou à la laideur, sur la capacité que chacun a en soi de s'émouvoir ou non face à une oeuvre artistique. Parallèlement à cette réflexion sur son travail de galeriste, l'émotion, je pourrai même dire l'émoi, face à Mizzy, est touchante et inattendue. le côté un peu désabusé de Peter, son analyse de la vie et sa lucidité sur son métier contraste d'autant plus avec ses interrogations sur l'avenir de sa vie et de son couple. le personnage de Mizzy n'est qu'une sorte de catalyseur et qu'un prétexte, d'ailleurs il a un rôle relativement passif dans cette histoire, il se contente d'être là et d'aller et venir à sa guise sans réellement s'intéresser aux autres. Même s'il est lucide sur son manque d'avenir, il représente tout à fait cette génération brillante et désoeuvrée à qui on a tendance à tout pardonner. Dans ce roman, les personnages deviennent des ombres que l'on devine dans le crépuscule.

Pour ma part j'ai trouvé que c'était un livre très émouvant sur un homme qui s'interroge et qui se voit prêt à remettre sa vie en question pour avoir tout simplement l'impression d'être vivant.
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Cinquième roman de Michael Cunningham(auteur américain qui a reçu en 1999 le prix Pulitzer et le PEN/Faulkner pour Les heures), Crépuscule évoque la fin de course d'un couple de quadragénaires bourgeois.
Rebecca éditrice d'une "revue culturelle artistique" et Peter, galeriste, "spécialiste d'histoire de l'art" s'entendent sur tous les plans.Seul bémol à leur réussite:leur fille Béa en échec qui les inquiète mais crée aussi un rapprochement.
L'hébergement d'Ethan dit Mizzy ("the mistake, l'erreur"), de retour du Japon, jeune frère de Rebecca, ex-drogué et surdoué attiré par l'art va semer le trouble chez Peter (traumatisé dans son adolescence par la mort de son propre frère qui l'attirait dangereusement).
Voilà ce féru d'art excité par la "Perfection assoupie" et la jeunesse de Mizzy qui ressemble étrangement à la Rebecca dont il est tombé jadis amoureux.
Un roman sur l'amour,le couple,le désir,la remise en question,l'homosexualité,l'art (beaucoup de clichés).Un bon sujet mais autant le personnage pervers du séducteur Mizzy qui détruit et se détruit est plausible,autant Peter qui analyse trop les choses, Rebecca un peu à l'écart et le couple en rupture (vu l'intensité avec laquelle ils font l'amour au début) ne le sont pas. le non désir (à mon avis) n'est pas une panne mais un mal qui ronge incidieusement provocant moult disputes et ressentiments:ce que l'on ne ressent pas vraiment.
Conclusion:un livre vite lu à prendre sur la plage !
J'ai adoré par contre le mot de la fin (chut!) et la naïveté des hommes.....
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Il est extrêmement tentant de régler son compte au dernier Michael Cunningham en quelques phrases assassines. En moquant son thème -déjà vu et déjà lu-, un croisement hasardeux du Théorème de Pasolini et de Mort à Venise, transposé dans le très chic monde de l'art new-yorkais. Que de choses agaçantes dans Crépuscule : son style, mielleux et précieux, avec des dialogues qui frisent le ridicule, des points d'interrogation et des parenthèses à chaque phrase, ou presque, censés refléter le tumulte intérieur du héros quadragénaire du livre. Et ses personnages ! le galeriste et sa femme éditrice, couple BCBG cultivé et mondain, avec leur fille aux "profonds" soucis existentiels. Et puis le jeune frère de l'épouse, toxicomane, qui vient passer quelques jours en famille et semer la zizanie. En un tour de main, il séduit son beau-frère et échange avec lui un chaste baiser sur la plage. Tempête dans un verre de Martini ! Comme c'est embarrassant, un roman aussi artificiel et superficiel, signé de l'auteur de la maison du bout du monde et des Heures ! Ce n'est pas possible, se dit in petto le lecteur ébahi, qui cherche alors des vertus cachées à ce cocktail de banalités. Et miracle, il en trouve. N'y a t-il pas, en fin de compte, une forme de panache dans l'entreprise de Cunningham, une faille par laquelle surgit une émotion inattendue, une sublimation de clichés pour atteindre à une vérité lancinante sur notre place dans ce monde, les raisons qui nous font vaciller, des réflexions anodines qui disent d'un ton désabusé des choses essentielles et simples sur la beauté, le vieillissement et la mort ? Et si, sous la peau des apparences, se dissimulait un squelette qui se vide peu à peu de son sang. Peut-être bien, après tout, que Crépuscule est un grand roman fitgéraldien dont la futilité sentimentale cache une gravité et un désespoir infinis. Ou peut-être que non, allez savoir ...
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Je viens de terminer le dernier roman de Michaël Cunningham dont au moins deux de ces précédents livres, "Les heures" et "La maison du bout du monde", m'avaient très agréablement impressionné.
Je ne pense pas que ce "Crépuscule" laisse une trace impérissable dans la littérature contemporaine.
Pourtant la quatrième de couverture pouvait, comme d'habitude, laisser croire à un possible chef d'oeuvre... Je vais essayer de vous la décrypter.
"Au coeur d'un New York insomniaque, un roman éblouissant sur l'art, le désir, le couple, la mort."
Là, c'est clair, c'est la phrase type sur laquelle moultes chroniqueurs littéraires vont pouvoir broder à l'infini, surtout s'ils n'ont pas lu l'ouvrage. New York la nuit, c'est chic et clinquant. Les thèmes abordés, pas forcément originaux, sont de ceux qui font le régal de tous les magazines féminins et ainsi l'éditeur est sûr que le bouquin arrivera à s'intégrer, même petitement, dans la page "Livres à lire" ou "On adore".
"Le grand retour de Michaël Cunningham pour une oeuvre d'une douloureuse beauté."
Quand sont employés les mots "grand retour", c'est, même si on ne connait pas l'auteur, le signe d'un grand écrivain. On imagine une foule d'aficionados qui attend, bave aux lèvres, ce nouvel opus. L'éditeur parle d'"oeuvre", il ne s'agit bien sûr pas d'un quelconque roman, écrit par un nullard mais bien de quelque chose qu'on a intérêt d'avoir lu si l'on veut pouvoir faire partie de l'élite. Passer son chemin serait signe de mauvais goût : Cunningham publie une oeuvre, Marc Lévy sort un nouveau best-seller, ce n'est pas du tout la même chose. Ajoutez à cela "douloureuse beauté", et vous savez tout de suite qu'on l'on a affaire à du lourd, les sens du lecteur seront mis à rude épreuve.
La suite de la présentation est un peu maladroite, cette description des personnages, bourrée de clichés, peut indiquer à un lecteur un peu averti que l'originalité a du passer son chemin : "Peter et Rebecca" (ce n'est pas Kevin et Cindy) "ou le couple new-yorkais par excellence" ( ici, ça frise le pléonasme) :" lui est galeriste, elle est éditrice", ( C'est fou ce que les écrivains aiment les professions brillantes et chics, et si en plus ils sont beaux et vivent dans un loft, on aura tous les lieux communs du roman américain poussif) "ils ont la quarantaine fringante," (ben tiens, et je vous rassure, ce n'est pas dit ici, mais Rebecca a une ravissante jupe Prada et Peter a tout juste un tout petit embonpoint qui le rend totalement désirable) "un superbe loft à Soho," ( pfff, mais c'était une affaire malgré les cloisons ultra fines qui font qu'on entend tout d'une chambre à l'autre), "une fille en route pour l'université "( là, ce n'est pas vrai, elle est prépare des cocktails dans un bar d'hôtel. En plus, horreur, elle a des grosses chevilles... et donne plein de soucis à papa/maman parce qu'ils se demandent comment ils ont fait pour faire une fille aussi moche et ayant une profession aussi nulle) "et des amis brillants". (Heu, là, faut pas exagérer, ils n'en ont pas beaucoup d'amis. Les relations sont soit mondaines chiantes soit uniquement professionnelles.)
La fin sur le blog :


Lien : http://sansconnivence.blogsp..
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critiques presse (4)
Lexpress
24 février 2012
Malgré une critique réussie du milieu branché new yorkais, le dernier roman de Michael Cunningham sombre dans le mélo et ne parvient pas à convaincre.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Telerama
23 février 2012
C'est au tour de Thomas Mann et de La Mort à Venise d'inspirer Michael Cunningham pour cette histoire de désir et de déliquescence, dans une ville qui se sent tellement fragile depuis le 11 septembre 2001.
Lire la critique sur le site : Telerama
LesEchos
07 février 2012
Tout bouge inexorablement, la ville et les gens, dans le dernier roman de Michael Cunningham.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Lexpress
06 février 2012
Michael Cunningham signe un livre saisissant sur le couple, le désir, la vieillesse, l'art...
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
- As-tu envie que l'on t'aide à arrêter à nouveau ?
- Je peux répondre avec franchise ?
- Bien sûr.
- Pas tout de suite. Un peu plus tard." Il lève les mains et les porte à son visage, comme s'il voulait s'y abreuver. Il dit : "C'est toujours si ridicule de dire à quelqu'un qui n'en a jamais pris : "Tu ne peux pas comprendre.""
Peter hésite. "Ridicule" est une litote. Pourquoi pas "choquant", "insultant" ? Et que penser de l'implication, selon laquelle "quelqu'un qui n'en a jamais pris" est un triste et minable individu, ordinairement vêtu, qui attend à l'arrêt l'arrivée du bus ? Encore aujourd'hui, après tant de campagnes de prévention, alors que nous avons tous appris à quel point les choses peuvent mal tourner, reste malgré tout l'aura de l'autodestruction, impérissable, dure comme le diamant, comme un ancien talisman maudit que rien ne peut anéantir. Pourtant, pourtant, ceux qui sombrent semblent plus confusément, plus dangereusement auréolé de tristesse et, oui, d'une impossible grandeur. Ils sont romantiques, les salauds ; nous n'arrivons pas à hisser à ce même niveau les êtres mesurés et raisonnables, les travailleurs acharnés, malgré toutes leurs qualités. Nous ne les adorons pas avec le même mépris délicat que nous pouvons éprouver pour les toxicos et les mécréants. Cela aide, naturellement - gardons la tête froide -, d'être un jeune prince comme Mizzy, et d'avoir quelque chose de précieux à détruire.

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"Peter, que se passe-t-il ?
- Rien.
- Allons donc !"
Dis-le lui. Dis-le à quelqu'un.
Il répond : "J'ai l'impression que je suis tombé amoureux du petit frère de ma femme."
Uta a passé toute sa vie à ne pas avoir l'air étonné.
"Ce gosse ? fait-elle.
- C'est pathétique, non ? dit-il. Stupide, triste et pathétique."
Elle incline la tête sur le côté, le regarde comme s'il était subitement dissimulé par un écran de fumée.
"Vous m'annoncez que vous êtes homo ?"
Un bref, fulgurant retour à la pelouse de Carole Potter, au moment où Peter a dit à Mizzy : "Tu es donc homo." Oui et non. Si cela pouvait être aussi simple.
Il dit à Uta : "Je ne sais pas. Je veux dire, comment pourrais-je aimer un garçon et ne pas être homo ?"
page 281
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C'est ce que Peter attend de l'art.Cette maladie de l'âme,cette impression d'être soi-même en présence de quelque chose de magnifique et d'évanescent,de quelque chose(de quelqu'un) qui brille à travers la fragilité de la chair,oui,comme la déesse-putain de Manet,une beauté débarassée de sentimentalité parce que Mizzy est (n'est-ce pas?)un dieu-putain à sa manière-il serait moins fascinant s'il était le personnage bienveillant, brillant,spirituel qu'il dit vouloir être.
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Peter regarde la neige dehors. Ô, homme inconséquent. Tu as détruit ton foyer non par passion mais par négligence. Toi qui osais te considérer comme dangereux. Tu es coupable non de transgressions héroïques mais de crimes minuscules. Tu as échoué de la manière la plus indigne et la plus humaine - tu n'as pas su imaginer la vie des autres.

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«Tu es fâché à cause de Mizzy ? demande Rebecca.
- Non, bien sûr que non», répond Peter.Une de ces impassibles vieilles rosses qui tirent les calèches pour touristes a été renversée par une voiture quelque part en haut de Broadway, un accident qui bloque la circulation jusqu'à la hauteur de Port Authority, et qui met Peter et Rebecca en retard.
«Il est peut-être temps de l'appeler Ethan, dit Rebecca. Je parie que plus personne ne l'appelle Mizzy à part nous.»
Mizzy est le diminutif de The Mistake.
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