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Critique de Colibrille


Roman fantastique, recueil de nouvelles, contes détournés... le livre de Michael Cunningham est à la frontière de bien des genres, à moins qu'il ne soit un savant mélange de tous.

L'auteur reprend certains contes parmi les plus connus (La belle et la Bête, Hansen et Gretel, Blanche Neige, Jack et le haricot magique et bien d'autres encore) et en propose une revisite particulièrement originale. Une revisite qui n'en fait plus des contes de fées, ni même des contes pour enfants, car une certaine noirceur (déjà bien présente dans les contes originaux même si cette noirceur est dissimulée) et cruauté en émane.

Parfois, c'est le caractère des personnages que l'auteur modifie. Ainsi, Jack n'est plus un pauvre petit garçon malin et intrépide mais un bon à rien doublé d'un avare. D'autres fois, l'auteur réinvente le conte en nous le racontant du point de vue d'un personnage "secondaire". Dans la nouvelle revisitant le conte d'Hansel et Gretel, ce ne sont pas les deux enfants qui sont au coeur de l'histoire mais la sorcière. Nous découvrons son passé, les raisons qui l'ont amenées à construire à sa maison en sucreries en plein coeur de la forêt.

L'auteur procède ainsi pour une douzaine de contes. Il les détourne et révèle sous une nouvelle forme tout leur potentiel narratif. Le résultat est singulier, pour ne pas dire étrange. En effet, il est déstabilisant de découvrir le conte rassurant de notre enfance sous un tout autre angle, bien moins familier et gentillet. L'auteur exploite le côté sombre du conte, son aspect psychologique.

Mon seul est regret est que l'auteur ne développe pas assez son interprétation, sa vision de chaque conte. Il nous en propose une nouvelle version grâce à des personnages dont il a modifié la personnalité ou bien en imaginant la suite du conte, le futur des héros (par exemple, Blanche Neige et son prince qui "rejoue" la scène du baiser). Ce qui est dommage, c'est qu'il nous raconte "seulement" ces éléments revisités mais ne les réintègrent pas au conte original. En fait, j'aurais aimé que l'auteur reprenne les contes du début (il était une fois) à la fin (eurent beaucoup d'enfants) en y intégrant ses modifications et ajouts. En bref, j'aurais aimé une réécriture plus complète. Mais j'ai quand même beaucoup apprécié cette lecture.

Pour terminer, je tiens à dire quelques mots sur les illustrations parsemées dans les pages. Quel dommage qu'il y en ait à peine 7 ou 8 car elles sont vraiment belles, d'un noir et blanc saisissant reflétant bien la dualité des contes, leur sens caché et leur noirceur. Ce choix du noir et blanc associé à un trait acéré m'a rappelé le fabuleux travail d'illustration de Chris Riddell sur "La belle et le fuseau", revisite ébourrifante du conte de Blanche Neige par Neil Gaiman. À lire également!
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