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EAN : 9782070725427
192 pages
Gallimard (21/02/1992)
3.29/5   7 notes
Résumé :
Un enfant parle. Il s'appelle Simon. C'est le mois de décembre, les vacances sont proches. Au retour de la dernière journée d'école, il apprend avec sa mère que son père vient d'être emprisonné. De peur d'être poursuivis à leur tour, la mère et l'enfant quittent leur roulotte et s'enfuient.
Alors commence l'errance qui les mènera de chemin en chemin, de village en village, de porte en porte, entre violence et compassion, sous les lumières de Noël, l'indiffére... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Georges-Paul Cuny, membre d'Atd Quart-monde, veut témoigner des expériences et du vécu des familles très pauvres qu'il a rencontrées.
Il donne ici la parole à Simon, un enfant de dix ans qui vit avec ses parents dans une roulotte (plutôt qu'une vraie caravane) sans confort, à l'écart de tout et de tous, même des camps de nomades qu'ils ne veulent pas intégrer.
Son père, sorte de grand ferrailleur récupérateur, marchand de peaux de lapins, a de moins en moins de ressources compte tenu de l'évolution des marchés...
Sa mère, « beaucoup trop grosse, comme disent les gens, les médecins, les assistantes, tout le monde ! ... Mais elle ne pourrait jamais maigrir parce que sa graisse c'était de l'angoisse. » Une femme traumatisée, limitée perdue et sensible, trop sensible.

Mais Simon fait corps avec ses parents. Il ne se révolte pas contre leur condition, au contraire ; il dit « nous, nous savions, nous étions comme ça ».
Mais peu avant Noël le père est pris par les gendarmes et emmené en prison.
La mère et l'enfant, craignant d'être à leur tour chassés par l'administration vont prendre la route (à pied bien sûr) et chercher de l'aide auprès d'une famille qui elle-même les rejette. Et ce « road-movie littéraire » sera l'occasion d'une galerie de portraits criante de vérité de la France dite profonde, de la France du quotidien, sur les routes, dans les villages, dans les trains, les métros, etc...
C'est la description de la misère vue de l'intérieur, avec en plus le filtre du regard d'un enfant, donc sans résignation ni révolte.
La vie c'est comme ça !

C‘est un joli roman, émouvant, écrit simplement et qui conduit obligatoirement à la réflexion.
Ecrit en 1992, c'est-à-dire il y a 25 ans il est à mon avis toujours d'actualité. Et quelque soit notre façon de penser, ce livre bouscule. C'est la grande réussite de l'auteur : nous secouer avec une histoire toute simple.
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Je viens de finir Dancing Nuage, et j'ai été très touchée. Je ressors de ma lecture en ayant pris conscience de la dure réalité que vivent certaines personnes. Ce n'est pas un chef d'oeuvre, mais c'est un roman nécessaire pour partager ce que certaines personnes vivent, pour les représenter et leur donner une voix.
Simon vit avec ses parents dans une caravane. Ils n'ont pas beaucoup de moyens. Et puis le père de Simon se fait arrêter, la police vient à la caravane et menace de prendre Simon et le placer. Alors sa mère décide de s'enfuir avec lui, pour qu'ils ne soient pas séparés.
J'ai été beaucoup touchée par le style de narration. C'est du point de vue de Simon, et si le style est particulier, les mots sont bien choisis pour bien retranscrire la vision d'un enfant sur les faits qui l'entourent. On voit bien qu'un enfant comprend ce qui arrive autour de lui. Qu'un enfant adapte son comportement par rapport à ses parents pour leur éviter plus de souffrance. L'écriture montre aussi à quel point les événements touchent les enfants. J'ai trouvé que l'auteur retranscrit bien la vit de personnes dans une telle situation, des personnes pauvres qui vivent dans la peur, sans tomber dans les clichés. Les mots sont justes, parfois frappants. Je me demandais toujours jusqu'où cela allait aller, car quand je me disais que ça pouvait difficilement être pire, alors pire arrivait.
Ce roman met aussi en lumière la cruauté dont l'être humain peut faire preuve envers les autres. le comportement des gens face à ceux qui sont en difficultés, même de la famille. La peur que cela déteigne sur eux s'ils restent trop près, la peur que l'on abuse de leur générosité alors que ces gens se suffisent d'un rien. Certaines scènes m'ont particulièrement marquée et choquée de par leur violence verbale. Les mots peuvent faire tellement de mal.
Malgré cette noirceur constante, l'espoir est toujours présent pour Simon et sa mère. Ils continuent à croire que le père va être libéré, qu'ils vont trouvé une solution, que tout ira bien. Cela aussi m'a marqué, de voir des gens dans une situation si misérable mais continuer à croire que demain sera meilleur. Bien sûr, certains jours sont compliqués, certains jours l'espoir part, mais il finit toujours par revenir, grâce à un rien, grâce au fait d'être en famille.
En bref, c'est une lecture qui pousse vraiment à réfléchir sur le thème de la pauvreté et de la famille. Ce roman met en lumière des personnes que l'on préfère ne pas voir, on fait bien souvent semblant de ne pas les voir car elles dérangent, et surtout on a peur de se trouver dans une situation similaire. Ce livre est un peu vieux maintenant, mais il résonne toujours aussi juste.
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C'est un récit triste parce qu'il témoigne d'une frange de la population en marge de la société qui souffre de l'indifférence du reste de la population à son égard.
Le héros et narrateur, Simon, est un garçon qui vit dans une roulotte avec ses parents qui n'ont plus de revenus depuis que son père, marchand de peaux de lapins a vu son métier disparaître.
Mais on sent l'immense amour au sein de cette famille et l'importance de rester dignes à tout prix.
Un soir, le père ne rentre pas, il a été arrêté et mis en prison.
Commence alors une période d'errance pour Simon et sa maman qui peine à se déplacer avec son surpoids. Ils fuient la caravane pour essayer de trouver refuge ailleurs mais...
Il y a une ou deux personnes qui apportent un rayon de bonté dans cette quête, sans juger ces malheureux mais sinon le récit montre surtout la difficulté de survivre dans ces conditions.
C'est un livre poignant.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Ne pas aimer la vie, c'est un sacré luxe, il faut être riche pour se le permettre, et c'était tout à fait en dehors de nos moyens.
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Être de trop, nous savions ce que c'était. On n'avait pas notre pareil pour détecter ça. C'était comme si le dégoût que nous inspirions aux autres par ce que je ne sais pas, car au fond qu'avions-nous de si bizarre, puisque nous n'avions rien ? montait à nos propres narines, nous envahissait si bien que nous devions finir par ressembler à ce dégoût, qui était parfois si profondément ressenti. (p.53)
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Ce que nous avions à cacher, ce que nous dérobions inconsciemment au regard des autres, près des rivières, au bord des forêts, dans les chemins creux, ce n'était pas nos affaires, ce n'était pas notre argent, c'était notre vertu, notre honnêteté, c'était nous, tout simplement, nos familles qu'ils auraient brisées. (p.138)
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Dans cette indulgence, il y avait toute la défaite de la vie. Mais je n'y pouvais rien si la bonté était son seul luxe, sa seule magnificence : ça nous coûtait les yeux de la tête, ça nous ruinait, mais le pire, ce n'était même pas cela, c'était que les gens, tous, ne savaient pas combien c'était beau. (p.82)
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Mais je sentais aussi, dans le froid de la nuit, combien c'était nécessaire : notre vie était un champ d'honneur, sans balle, sans drapeau, sans communiqué et sans décoration, un champ immense et connu de nous seuls où nous combattions pour bien autre chose que nos vies : la dignité. (p.129)
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