Oregon, tome 3 : Quart mortel

juan cabrilloo a Julia
- tu n'as pas l'air rassuré.
- simplement préoccupé,
j'ai pas eu grand chose à faire ces derniers jours.
- allons,Julia,tu nous connais.laisse nous quelque jours ou une semaine,c'est bien le diable 👿 si nous n'avons
pas de nouveau ennuis.

- Très bien, mon garçon, très bien. Ils se sont mis en situation de faiblesse sans même s'en rendre compte.
- Mais non père, c'est vous qui les avez manœuvré. Vous avez transformé leur trouille et leur appétit du gain en action. Et maintenant cela les balaiera tous.
- Non, Abbay, nous ne voulons pas les anéantir. Souviens-toi bien de ça, on peut continuer à cueillir les fruits d'un arbre mourant, pas d'un arbre mort. Savitch, Volkman et les autres vont souffrir, mais nous allons en garder suffisamment pour pouvoir les traire encore un bon bout de temps.

Ces deux hommes qui appartenaient à des régions si différentes du globe, étaient de la même race, celle qui déteste l'Occident. Cette haine les décrivait entièrement, ils avaient été déformés et coulés dans le même moule après des années d'endoctrinement. Que l'un soit le fidèle d'une noble religion, l'autre l'adepte inébranlable de l'infaillibilité de l’État, le résultat était identique. Ils voyaient de la beauté dans la sauvagerie, ils trouvaient leur inspiration dans le chaos.

-Désolée. Les quinze pirates que j'ai stockés dans la glace font penser aux Nations Unies. Celui-ci m'a l'air vietnamien ou thaï, les autres sont chinois ou coréens, j'ai deux caucasiens, des indonésiens, un philippin, sans compter le reste.
-Super, répliqua Juan, sur un ton sarcastique. Nous avons eu le pot de tomber sur un ramassis de pirates politiquement corrects et qui croient dur comme fer à la diversité ethnique. Autre chose?

Bon, jusqu'à ce soir, le seul truc illégal qu'on ait commis, ça a été d'usurper l'identité de la femme de l'avocat. Et il n'est même pas sûr que ce soit illégal. Cela dit, à partir de demain matin, on va violer tout le code pénal suisse. Si l'opération tourne en eau de boudin, on est tous bon pour passer quelques dizaines d'années à Ragensdorf.