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Oxymore ! Un malheur peut-il être merveilleux, à long terme ? 
Boris Cyrulnik s'appuie sur de nombreuses études éthologiques, et cite plein d'exemples d'enfants orphelins, battus, déportés, violé (e )s , etc.. qui s'en sont "sortis". Comment font-ils ? Par la résilience, capacité de rebondir dans le malheur. C'est l'objet du livre. 

Dans un malheur, les gens et les médias font du catastrophisme : tués, blessés, handicapés, traumatisés... Mais certains « s'en sortent », comment font-ils ? 
Ils font de la résilience ! 
La résilience est la capacité de rebondir dans le malheur. La victime utilise le "clivage" de personnalité pour supporter l'horreur : une partie de l'âme joue son "rôle social", l'autre se détache pour rêver à des jours meilleurs. 

L'auteur est un spécialiste de ce concept relativement nouveau, avec une vingtaine d'autres chercheurs à travers le monde. 
Lors d'un gros traumatisme :
des enfants meurent,
– d'autres sont atteints à vie,
--certains vivotent,
-mais il y en a qui font une brillante carrière : "BalzacNerval, Hugo, Renan, RimbaudGeorge SandZolaBaudelaire, Dumas, StendhalMaupassant, ont tous surmonté des épreuves", dit l'auteur. Il n'y a pas que le don. Après le traumatisme, les "blessés de l'âme" ont besoin de s'échapper de leur cauchemar. Alors, ils ont besoin de se venger de la vie, ils sont dans le déni, ils rêvent, ils se noient dans le travail, ils racontent leur histoire, publient leur bio, ou ... des romans. 

Mon parcours personnel, comme tout un chacun, comprend des épreuves. Pour y échapper, et les dépasser, moi aussi, j'ai rêvé, et je faisais du "clivage" sans le savoir : j'appelai ça : "je me mets au plafond, et je vois mon autre "moi" en train de morfler. J'ai aussi lu pour m'échapper, et maintenant j'écris un livre sur ce que je pense qui ne va pas...

Devenu neuropsychiatre, Boris Cyrulnik a été séparé de ses parents, déportés, à l'âge de cinq ans. Il écrit en connaissance de cause.
.
Il fait partie, avec Frédéric LenoirGeorges VigarelloE. Morin et Ken Follett des penseurs contemporains qui me font réfléchir.
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Un livre très sérieux de Boris Cyrulnik, traitant une fois encore de la résilience. Bon document, bien écrit, intéressant. Lire cet auteur n'est jamais une perte de temps.
Lien : http://araucaria20six.fr/
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J'ai un léger souci avec le concept de résilience de Cyrulnik... Car quelque part, il semble excuser ce qui nous a rendu "résilient" (violence parentale, violence de la société, etc), et ça me dérange profondément et me paraît un tantinet superficiel... de plus, les contradictions sont légions dans ses bouquins...
Si tous les enfants maltraités ne deviennent pas maltraitants, c'est oublier un peu vite ceux qui n'arrivent pas à "résilier". Les dépressifs chroniques, les délinquants et violents divers et variés (j'y inclue les "fous") que notre société produit à grande échelle actuellement.
Ses bouquins m'intéressent, ils rejoignent ceux d'Alice Miller quand elle dit qu'un seul "témoin lucide" dans la vie d'un enfant maltraité suffit pour qu'il comprenne que ce qu'il vit en subissant des maltraitances n'est pas normal, et qu'il peut ensuite grandir sans le devenir à son tour. Sauf que là où Alice Miller ne pardonne pas et se contente d'expliquer, Cyrulnik, lui, "excuse" les bourreaux. du moins, le laisse sous-entendre car je n'ai jamais lu ou entendu de sa part quoi que ce soit de clair à ce sujet... Or, je pense que pardonner quelqu'un qui se fiche comme d'une guigne de nous avoir fait du mal, nous amène à nous faire nous-même encore plus de mal, c'est juste une façon qu'on pense "rapide et sans douleur" de se débarrasser du pb, qui pourrit par en dessous, ensuite...

Point n'est besoin de pardonner pour vivre sans haine et apaisé, contrairement aux idées reçues et aux poncifs véhiculés par de trop nombreux auteurs psys ou autres, et lié à une vieille culture du péché, du pardon et autres billevesées. Quand on a été un enfant maltraité, humilié, ne serait-ce même que psychologiquement rabaissé, le chemin est long avant d'arriver déjà à s'aimer soi-même, et sans amour de soi, l'amour ou le pardon qu'on prétend avoir pour les autres n'est qu'un leurre, une illusion rassurante, une façon de se sentir supérieur et meilleur que ceux qui nous ont blessés, mais en aucun cas cela ne guérit de quoi que ce soit... Ce n'est qu'un emplâtre sur une jambe de bois. Et dessous, le mal est toujours là...

Et comme l'homme (Cyrulnik) me met mal à l'aise à chaque fois que je regarde ses interviews, je n'ai pas l'impression qu'il soit aussi bien dans sa peau (donc aussi "résilient") qu'il le prétend...

Edit de 2019 : j'ai revu récemment mon avis sur B. Cyrulnik, après l'avoir longuement écouté dans "La Grande Librairie". Il a changé en vieillissant, et me paraît maintenant bien plus apaisé et mieux dans sa peau. Curieusement, je pense que ça confirme mes commentaires ci-dessous, parce que c'est en écrivant, après tous ses livres théoriques, ses propres "biographies" qu'il en est arrivé là. Par l'acceptation de sa propre histoire, et c'est ce qu'il dit maintenant.
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Outre le fait que j'ai vraiment apprécié le thème du livre, j'ai l'impression d'avoir compris enfin les raisons pour lesquelles des personnes qui avaient enduré d'immenses souffrances ne les avaient jamais révélées car la société ne souhaitait surtout ne rien entendre, si ce n'est que des faits "arrangés"à son goût..
Toutefois, je considère ce livre comme un réconfort même si tous les enfants victimes de violences insupportables ne réussissent pas à se reconstruire car ils n'ont pas rencontré rencontré les êtres qui auraient pu leur apporter l'aide nécessaire pour tricoter les premières mailles.
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J'avais déjà entendu ce mot "résilience" sans connaître précisément sa signification. Boris Cyrulnik a l'art de nous l'expliquer de façon abordable pour ceux qui ne maîtrisent pas le jargon psychiatrique, et les exemples donnés illustrent bien ses propos.




La résilience est cette capacité à triompher de l'adversité, à se développer malgré les épreuves douloureuses que l'on ait pu traverser. le résilient est quelqu'un qui réussit à construire quelque chose de positif là ou d'autres échouent. Ce n'est pas nécessairement quelqu'un de joyeux, montrant une immense joie de vivre, on peut même être dépressif et résilient! Cela correspond à une faculté de rebondir face aux coups du sort et non pas une aptitude au bonheur.



Cyrulnik met en exergue l'idée que le traumatisé peut rarement s'en sortir seul sans l'aide de ce qu'il appelle judicieusement un "tuteur de développement". Celui-ci sert de point de repère, de modèle ou de guide dans sa tempête intérieure. Cela peut être un parent, un frère, un membre de la famille avec un statut important, un professeur, un éducateur, un psy, un ami... quelqu'un qui l'aidera à intellectualiser les évènements traumatiques, à entreprendre un travail de deuil puis de renaissance.



Biensûr l'essentiel du cheminement se fait dans le for intérieur. La résilience permet à défaut de pouvoir oublier son passé, de composer notre devenir en fonction des milieux "écologiques, affectifs et verbaux". le rêve et l'intellectualisation jouent un rôle primordial chez le résilient, car ils sont souvent le point de départ de l'élaboration d'une théorie de vie.

Cyrulnik nous démontre à quel point les traumas sont inégaux car ils surviennent à des moments différents sur des constructions psychiques différentes. L'âge est un facteur important, l'enfant a tendance à se souvenir de tout dans les moindres détails alors que l'adulte théorise ses souvenirs dans des reconstructions sociales où l'évènement prend sa place. Comme exemple très pertinent il cite la mort du président Kennedy, dont il ne se souvient pas précisément comment il a reçu cette information mais se souvient de détails insignifiants comme la chambre, le lit, le temps qu'il faisait etc. En racontant son passé, on le reconstruit, on ne le revit pas, ce qui ne signifie pas non plus qu'on l'invente.



Il ne faut pas perdre de vue, que chacun se construit en fonction de l'image qu'il renvoie consciemment ou non de sa personnalité, et de l'image que la société renvoie de soi.

Meurtri, le résilient doit souvent faire face à une certaine "culture" qui considère que son destin est tracé, que la répétition est inévitable, que rien ne peut sauver la personne. Ce qui est vrai si effectivement le sujet n'a personne sur qui compter, il ne pourra pas s'en sortir tout seul. Curieusement il existe une ambivalence dans le regard porté aux résilients. Souvent, on les aime tant qu'ils sont dans un état lamentable, puis ils deviennent suspects dès lors qu'ils s'en sortent par la grande porte...



"Afin qu'un merveilleux malheur vous donne des idées heureuses", c'était votre petite dédicace au salon du livre monsieur Cyrulnik. Merci pour cet ouvrage accessible et utile ...
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Orphelin ayant échappé in extremis à la déportation, Boris Cyrulnik est un exemple vivant de la capacité psychique qui consiste à se construire après avoir vécu un ou plusieurs traumatismes et que l'on nomme la résilience.
L'auteur s'attache ici à observer ceux qui ont traversé des épreuves difficiles et qui, contre toute attente, ont réussi à valoriser le positif qui étaient en eux, pour comprendre les moyens que ces "blessés de l'âme" ont mis en oeuvre. A travers des témoignages et des études de cas, le lecteur découvre comment il est possible d' "apprendre à vivre" malgré l'adversité.
C'est une véritable petite note d'espoir que nous délivre Boris Cyrulnik.
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La science nous prouve, à chaque découverte, que le principe vital est celui qui prévaut dans tout : la vie suit son cours, quels que soient les aléas qu'elle rencontre. Et ce principe est valable dans tous les domaines de la connaissance scientifique qu'il s'agisse de la biologie, de l'écologie ou de la science physique.
De même, un Darwin se délecterait de ce constat en observant que tout élément biologique est menacé de disparition s'il ne s'adapte pas à son environnement en mutant...

Le concept de résilience, finalement, applique à la psychologie humaine ce que toute science a pu démontrer : l'élément vital, devant une difficulté, est voué à disparaître s'il n'a pas en lui les capacités de s'y adapter ou s'il ne rencontre pas, dans le même temps, un élément extérieur qui lui permettra d'acquérir cette capacité.

Voilà de quoi rendre perplexe plusieurs générations de névrosés...
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Le but de Boris Cyrulnik est de nous expliquer que tous les enfants qui ont subit des traumatismes causés par l'adulte dans leur enfance ne sont pas névrosés. Il nous explique comment ces enfants arrivent à mettre de côté leur histoire et avancer.
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magnifique, je me suis retrouvée...
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Douleurs d'âmes et de regards; ceux des autres et de leurs questions.

Ces gestes, ces paroles qui sans cris se font entendre au plus profond de nos faiblesses.

Malheurs d'être et de devenir. Faiblesses qui se font forces et rage de vie.

Ces nouveaux regards se découvrent aux détours de ses cicatrices d'instants.

De vrais richesses se font jour aux blessures d'hier.
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