AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Gustaw Herling (Préfacier, etc.)
EAN : 9782882500014
148 pages
Noir sur blanc (01/09/1987)
4.5/5   6 notes
Résumé :
Dans son premier livre autobiographique, Joseph Czapski brosse un portrait du camp de Starobielsk et de ses compagnons officiers, dont il voit partir la plupart en mars 1940 vers une destination inconnue. Effectivement, beaucoup d’entre eux disparaîtront à Katyn.
Illustré par des dessins en couleurs réalisés au camp, cet ouvrage est augmenté d’un appendice historique et documentaire sur le massacre de Katyn.
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Que lire après Souvenirs de StarobielskVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Dans son ouvrage Joseph Czapski, dès 1945, relate dans le détail ses terrifiantes conditions de détentions ainsi que celles de ses codétenus, dans différents camps de concentration Soviétiques : Starobielsk, Pawlichtew-Bor et Griazowietz, suite à son arrestation arbitraire par l'Armée Rouge Soviétique le 27 septembre 1939.

Par chance, il réchappa du Massacre de KATYN d'avril 1940. Ce Crime contre l'Humanité, voire Génocide organisé (mais peu importe le terme car : un CRIME est un CRIME !) des « élites Polonaises », comprenait en réalité divers catégories de personnes : officiers, médecins, professeurs d'université, etc… répartis dans plusieurs camps de concentration et prisons, tels que ceux de : Starobielsk, Kozielsk, Ostachkow, etc…

Joseph Czapski fut le premier témoin-survivant à écrire sur le Massacre de Katyn.
Puis, il rechercha sans relâche durant plusieurs années, des traces de vie de ces 25 700 prisonniers. Mais en vain.
Et pour cause, le régime Totalitaire Communiste de Staline faisait tout pour garder secret ces crimes monstrueux, d'autant plus qu'il essayait même d'en faire endosser la responsabilité à l'AUTRE régime Totalitaire, Nazi, lors du Tribunal de Nuremberg en 1945 – 1946.

Tragiquement, on sait officiellement depuis l'effondrement de l'U.R.S.S. en 1991, que les multiples charniers de la forêt de Katyn renferment au total : 25 700 victimes, exécutées sauvagement, d'une BALLE DANS LA NUQUE !

Confer les indispensables ouvrages sur le Massacre de Katyn de :
– Alexandra Viatteau Katyn : « La vérité sur un crime de guerre » ;
Victor Zaslavsky : « le massacre de Katyn : Crime et mensonge ».
Ainsi que le formidable film (maintenant en D.V.D.) d'Andrzej Wajda : « Katyn », comprenant 3 interviews dans les bonus, dont celle de Joseph Czapski.

Et également les précieux témoignages sur le thème du Totalitarisme, de :
Alexandre Soljénitsyne (L'archipel du Goulag) ;
Alexandre Soljénitsyne (Une journée d'Ivan Denissovitch) ;
Jacques Rossi (Qu'elle était belle cette utopie !) ;
Jacques Rossi (Le manuel du Goulag) ;
Evguénia S. Guinzbourg (Le vertige Tome 1 et le ciel de la Kolyma Tome 2) ;
Margarete Buber-Neumann (Déportée en Sibérie Tome 1 et Déportée à Ravensbrück Tome 2) ;
Iouri Tchirkov (C'était ainsi… Un adolescent au Goulag) ;
Boris Chiriaev (La veilleuse des Solovki) ;
Malay Phcar (Une enfance en enfer : Cambodge, 17 avril 1975 – 8 mars 1980) ;
Sergueï Melgounov (La Terreur rouge en Russie : 1918 – 1924) ;
Zinaïda Hippius (Journal sous la Terreur) ;
Jean Pasqualini (Prisonnier de Mao) ;
Kang Chol-Hwan (Les aquariums de Pyongyang : dix ans au Goulag Nord-Coréen) ;
Aron Gabor (Le cri de la Taïga) ;
Varlam Chalamov (Récits de la Kolyma) ;
Lev Razgon (La vie sans lendemains) ;
Pin Yathay (Tu vivras, mon fils) ;
Ante Ciliga (Dix ans au pays du mensonge déconcertant) ;
Gustaw Herling (Un monde à part) ;
David Rousset (L'Univers concentrationnaire) ;
Barbara Skarga (Une absurde cruauté) ;
Claire Ly (Revenue de l'enfer) ;
Primo Levi (Si c'est un homme) ;
Primo Levi (Les naufragés et les rescapés : quarante ans après Auschwitz) ;
Harry Wu (LAOGAI, le goulag chinois) ;
Shlomo Venezia (Sonderkommando : Dans l'enfer des chambres à gaz) ;
Anastassia Lyssyvets (Raconte la vie heureuse… : Souvenirs d'une survivante de la Grande Famine en Ukraine) ;
François Ponchaud (Cambodge année zéro) ;
Sozerko Malsagov et Nikolaï Kisselev-Gromov (Aux origines du Goulag, récits des îles solovki : L'île de l'enfer, suivi de : Les camps de la mort en URSS) ;
François Bizot (Le Portail) ;
Marine Buissonnière et Sophie Delaunay (Je regrette d'être né là-bas : Corée du Nord : l'enfer et l'exil) ;
Juliette Morillot et Dorian Malovic (Evadés de Corée du Nord : Témoignages) ;
Barbara Demick (Vies ordinaires en Corée du Nord) ;
Vladimir Zazoubrine (Le Tchékiste. Récit sur Elle et toujours sur Elle).
Lien : https://totalitarismes.wordp..
Commenter  J’apprécie          20
Un livre illustré des dessins que JC a réalisé durant ses années de captivité dans le camp de Starobieslk, ouvrage augmenté d'un appendice historique et documentaire sur le massacre de Katyn. En complément du livre précédent : Terre inhumaine. Avec toujours cette impression angoissante : comment survivre à Ça ?
Lien : https://www.babelio.com/conf..
Commenter  J’apprécie          30

Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Ce qui m'a frappé à Léopol, c'est cet élan spontané de la rue, ces manifestations de fraternité et de tendresse pour une poignée d'officiers polonais profondément humiliés, désarmés et entassés sur un camion soviétique.
Puis, ce fut la ville de Tarnopol, couverte de drapeaux et d'écriteaux. C'étaient les jours où la majorité de la population ukrainienne saluait encore avec enthousiasme l'armée soviétique. On nous conduisit dans le bâtiment de l'école, situé devant l'église qui était ouverte et bondée de fidèles. Lorsqu'on nous fit entrer dans le bâtiment, je remarquais au milieu de la foule qui nous regardait un tout jeune couple : une jeune fille et un jeune garçon, âgés tout au plus de quinze ans. Cheveux blonds soigneusement peignés. habillés modestement, ils restaient là en silence à nous contempler, avec une si grande attention, une si intense douleur et honte, qu'il me sera difficile d'oublier ces yeux d'enfants.
Lorsque nous quittâmes à l'aube Tarnopol, sous la pluie et pataugeant dans la boue, une femme qui voyageait sur une misérable charrette s'approcha de nous, les larmes aux yeux, en nous forçant d'accepter une couverture chaude et un manteau.
Excepté un paysan ukrainien, qui nous jeta un regard chargé de haine et grommela un juron, je ne me souviens d'aucun geste d'inimitié de la part de la population ukrainienne. Même les habitants de pauvres chaumières, où les troupes avaient mangé toutes les victuailles, nous apportaient du lait et du pain.
De Tarnopol on commença à nous pousser vers Woloczyska. En chemin d'autres colonnes d'officiers s'unirent à la nôtre. Parmi ces prisonniers se trouvait le général Plisowski, le même qui, il y a vingt-deux ans, traversa avec son escadron la Russie en révolte et rallia notre corps d'armée de l'est. Il était désormais difficile de se faire encore des illusions. La colonne des prisonniers s'allongeait sans cesse ; beaucoup de captifs défaillaient en cours de route, mais je ne constatai pas encore alors qu'on essayât d'achever quelqu'un . Je fus le témoin de menaces, du reste non exécutées.
Nous poursuivîmes la marche sur la grand-route, en traversant de vastes étendues de champs de chaume. La route était bordée de statues de saints, de croix brisées et renversées par les armées soviétiques. Nous franchîmes ainsi la frontière. Un pont sur la rivière Zbrucz, d'un côté une croix très haute au milieu d'une grande plaine de champs vallonnés, de l'autre côté une petite ville sordide.
La première ville soviétique : Woloczyska. Un autre monde. De misérables et laides maisons : elles avaient l'air de n'avoir jamais été réparées. La célèbre électrification, dont on avait tant lu dans de belles éditions de luxe : de rares ampoules électriques clignotant d'une lueur rougeâtre et faible, le profil de Staline au néon rouge, au milieu d'un misérable petit square ; c'était tout.
Exténués jusqu'au dernier point, moralement et physiquement, dans un froid cruel d'automne, deux mille officiers furent amassés dans deux étables déjà bondées de deux mille soldats.
La première nuit hors de la Pologne. Les militaires polonais étaient réduits à une cohue d'hommes, empilés dans ces étables, abrutis par le malheur, écrasés moralement. On était plongé dans l'obscurité, et lorsqu'on fermait la porte l'air devenait irrespirable pour ceux qui se trouvaient au fond. Si on se risquait à l'ouvrir, le froid était trop vif pour ceux qui s'entassaient près de la sortie. Cela provoquait dans l'obscurité de vives altercations : " Fermez la porte " - " La mauvaise odeur n'a jamais tué personne " - " Ouvrez la porte. On ne peut plus respirer " - " Ces rustres sont nés dans une porcherie ".
Nous écoutions dans l'obscurité, en proie à une profonde humiliation, ces injures et ces querelles. Mais soudain quelqu'un se mit à chanter :

- A ta protection, Père du Ciel,
Tes enfants confient leur sort.
Bénis-les et aide-les dans la nécessité,
Et sauve-les du mal, lorsqu'il sont menacés.

Et tout ce monde, dans l'étable, comme un seul homme, se mit à chanter ce cantique. Il y avait dans ce chant un élan enfantin, une ferveur de foi et de larmes, un tel cri de supplication dans la dernière phrase . " Tu es notre bouclier, ô Dieu notre Père ", et une telle union spontanée, qu'on éprouvait une sensation presque physique de la soudaine transformation intérieure opérée en chacun par l'ancien cantique. Et depuis, il a toujours éveillé en moi, toutes les fois que je l'ai entendu, dans les camps de Russie, en Iran ou en Irak comme un souvenir d'hier d'un monde d'une autre dimension, l'impression éprouvée dans l'étable de Woloczyska.
Commenter  J’apprécie          21
J'ai un petit livre, sauvé de nombreuses fouilles, qui ne me quitte pas. Une reliure rose avec un marin imprimé maladroitement en noir et une inscription : "Marin rouge, papier à fumer SoÏouzkoulttorg", contenant quelques dizaines de petites feuilles transparentes de papier à cigarettes, sur lesquelles sont inscrites les poésies de Piwowar (poète d'avant garde qu'il a connu à Cracovie), dans le camp, avec son écriture minutieuse et égale.
... Il me lisait cette poésie, debout dans la neige mouillée, au crépuscule, au seuil d'une des baraques enfumées et bondées, dans un moment où nous étions les plus éloignés de toute capacité de transposer ce que nous avions vécu.
Commenter  J’apprécie          60
L'effort intellectuel, sans livres, sans notes, donne des sensations tout à fait différentes de celui qui a lieu dans des conditions normales. C'est la mémoire involontaire qui agit avec plus de force et dont parle Proust, la considérant comme source unique de la création littéraire. Après un certain temps émergent à la surface de notre conscience des faits, des détails dont on n'avait pas la moindre idée qu'ils fussent "emmagasinés" quelque part dans le cerveau. Et puis, ces souvenirs qui viennent de l'inconscient, sont plus fondus, plus intimement liés les uns aux autres, plus personnels.
Commenter  J’apprécie          50
Préface de Gustave Herling-Grudzinski.

J'avais toujours la conviction, sans y mettre la moindre présomption nationale, que les Polonais intelligents seraient capables plus que les autres d'informer l'Europe sur la Russie. Car ce n'est pas une question de savoir, mais d'une somme énorme d'expérience, non pas d'études, mais de clairvoyante vigilance. Il est plus difficile et en même temps plus facile de comprendre la politique russe que toute autre politique. C'est pourquoi, si nous avons quelques experts en politique britannique, nous avons des millions d'experts en politique russe. Le regard du Polonais sur la Russie est perçant et sévère, car il touche au principe même de l'existence biologique. Au XIXème siècle, n'importe quel hobereau, pouvant à peine lire et écrire, comprenait ce que renferme le mythe russe du panslavisme.
( . . . )
Notre " retour de l'URSS " est un phénomène aussi vieux que le voisinage polono-russe. Il est marqué comme d'habitude par des milliers de tombes de déportés et une poignée de ces heureux qui ont miraculeusement réussi à retourner à ce monde, ce monde toujours surpris et méfiant.
C'est pourquoi j'aurais fait mieux peut-être de ne pas dire que les " Souvenirs de Starobielsk " ont été écrits par Czapski. Ils ont étés écrits par quelques milliers d'hommes que nous ne reverrons jamais. Czapski les a seulement portés sur notre rive plus abritée.
Ces hommes, ne se lassant jamais de penser à la Pologne, remarquables par leur intégrité et l'ardeur de leurs sentiments, si nobles dans la misère, ne pouvaient choisir un meilleur messager.
Commenter  J’apprécie          10
On ne pardonna jamais à l'abbé Aleksandrowicz l'activité déployée dans notre camp pendant les trois premiers mois de notre internement. Quelques jours avant Noêl, il fut brutalement emmené. On le saisit pendant la nuit avec le surintendant Potocki et le rabbin de l'armée polonaise Steinberg.
Tous les trois ont disparu.
Nous savons seulement qu'après quelques semaines de prison à Moscou, on les enferma à Kozielsk, dans une tour isolée pour les déporter ensuite dans une localité inconnue.
Pendant leur séjour chez nous, ils avaient fait preuve tous les trois d'un véritable esprit de tolérance religieuse. Pour ces prêtres, nous n'étions pas des hommes appartenant à des confessions différentes qui se combattaient, mais des malheureux à qui il fallait apporter le réconfort de la religion.
Commenter  J’apprécie          30

autres livres classés : urssVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Lecteurs (16) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3125 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}