Il n'est pas question de faire une critique de mon propre ouvrage. Cependant, j'aimerais expliquer aux futurs lecteurs en quoi ce livre est particulier.
Le catharisme a été étudié par des historiens, professionnels ou amateurs, dont la compétence était limitée au Moyen Âge, notamment sa seconde moitié. Leur travail est capital et remarquable mais il manquait à tout un chacun une approche plus complète en raison de la quasi impossibilité en France d'exprimer des points de vue orientés sans décrédibiliser le travail effectué par ailleurs.
Mais comment parler d'une religion sans exprimer un point de vue religieux ?
Faute de trouver un ouvrage complet, intégrant la totalité de l'histoire de cette spiritualité, l'approche cosmologique et philosophique, la doctrine et la mise en pratique de cette doctrine et l'appréciation du caractère moderne de cette spiritualité, j'ai dû me résoudre à faire le travail. Ce livre n'a pas vocation à être lu d'une traite. le sommaire permet de le lire en fonction des questions que l'on se pose sur le sujet. Mini encyclopédie ou vade mecum, cet ouvrage permet aussi d'apprécier ce que fut et ce que peut être ce christianisme à la fois si différent de ceux que nous croyons connaître et si proche de la source et du message de Jésus. le fait que je me reconnaisse dans ce point de vue est certes un élément de pondération de mes propos, mais en aucune façon un élément d'invalidation. L'objectivité n'existe pas, nous sommes tous porteurs d'une opinion et souvent orientés par notre culture. or, la culture émane du courant qui s'est imposé ; le catharisme est le courant qui s'est effacé devant la violence du courant dominant.
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L'histoire du catharisme a été cantonnée à la seconde moitié du Moyen Âge, car les chercheurs — historiens médiévistes pour la plupart — se sont limités à une étude historique qui a volontairement voulu ignorer les paramètres doctrinaux. Or, les éléments strictement historiques sont assez faibles en raison de la répression et de l'anéantissement presque total des responsables de cette Église, ce qui rend leur étude hasardeuse. Mais, pour peu que l'on s'intéresse autant à la théologie qu'aux développements territoriaux et aux événements purement historiques, on constate qu'il est le dernier maillon d'une filiation qui remonte au premier siècle. Cette affirmation doit beaucoup à l'excellent travail d'un chercheur qui, en associant les informations historiques données dans des documents jugés strictement religieux, et en les croisant avec les données historiques proprement dites, a réussi à relier des groupes chrétiens apparemment distincts qui nous mènent du premier siècle de notre ère, à l'époque où les bogomiles et les cathares se sont fait connaître.