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EAN : 9782070372072
736 pages
Gallimard (19/02/2009)
4.07/5   626 notes
Résumé :
"A circonstances exceptionnelles, mesures exceptionnelles." Le colonel Montana leva le nez pour observer le ciel qui s'assombrissait.

"Croyez-moi, lorsque nous avons évoqué les retombées éventuelles de l'utilisation de la petite saloperie qui se balade dans la nature...

Il ne s'agit pas seulement de sauver quelques vies humaines, Charles, mais de préserver notre crédibilité, notre influence internationale ainsi que des pans entiers de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (72) Voir plus Ajouter une critique
4,07

sur 626 notes
Un roman français qui mèle habilement polar, espionnage, manipulations et enjeux politiques c'est pas tous les jours. Et DOA (pour Death on arrival) avec ce "citoyens clandestins" y parvient haut la main. En situant son action au début du troisième millénaire, DOA choisit une période ou paranoia et peur primale secouent sérieusement l'Occident. La grande force du récit vient du fait que DOA s'appuie sur des évèvements réels pour nous concocté une fiction à la fois complexe, brillante et un brin flippante. Cette plongée dans les arcanes du pouvoir et ces luttes intestines est formidablement décrite. A travers plusieurs personnages centraux, DOA ajoute une galerie de portraits à la fois saisissante et complexe. L'écriture de DOA est précise, concise laissant peu de plages au lecteur pour souffler. La peur terroriste, les secrets d'états, les tensions entre services, l'infiltration d'agents dans les milieux jihadiste, les décisions arbitraires en sous-main, les trahisons sont au coeur du roman. Et force est de constater que ce gros pavé de plus de 700 pages nous tiens sacrément en haleine. Seul petit bémol à mon sens, le manque d'empathie pour certains des personnages. Un roman noir, saisissant de réalisme. Belle découverte.
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C'est un auteur que je voulais découvrir depuis un certain temps. Je ne sais plus comment je me suis procuré ce roman...
Mais je n'avais pas lu la quatrième de couverture. J'avais seulement distingué le nom de l'auteur, rien de plus.
Donc je fus surprise de découvrir que c‘était un livre d'espionnage… Et je suis d'autant plus surprise de m'apercevoir que plus j'en lis plus j'aime ça…
J'ai adoré les trois personnages principaux, même si j'ai une petite préférence pour le lynx… j'ai aimé son côté froid, déterminé et toujours sous contrôle…
Un récit qui vous fait gambergé et qui vous fait douter sur ce qui est vrai et ce qui est caché par le gouvernement (même si je n'en doute pas vraiment… tant de chose nous sont dissimulés!).

Un auteur à suivre… et encore un !

Bonne lecture !

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2001, une odyssée de l'espèce.
Il y a un type surnommé Lynx, très spécial et extrêmement doué, qui se charge des basses tâches pour une société mystérieuse. Il y a un autre type, surnommé Fennec, qui se fait passer pour ce qu'il n'est pas au nom des intérêts supérieurs de la nation. Il y a également une apprentie journaliste (insupportable), un reporter aguerri, des flics, des militaires, des islamistes, des dealers, et tous se croisent sur fond de pulvérisation des Twin Towers, alors qu'une redoutable menace terroriste pèse sur la France, et que personne ne doit le savoir.

Wow. Difficile de résumer cette histoire aux multiples pistes et aux nombreux personnages qui évoluent par-delà le bien et le mal, et en deçà de la légalité. Et pourtant, ce roman touffu et poisseux comme un mauvais rêve, où il est question de rivalités entre services secrets, de terrorisme, d'élection présidentielle, d'infiltrations, ne se lâche pas malgré ses 700 pages très denses.
Bien que ce soit parfois fort violent (à la limite de la nausée), et même si je me suis à plusieurs reprises perdue entre tous ces personnages (dont certains portent différents noms ! ) et égarée dans les diverses intrigues, j'ai finalement beaucoup aimé ce livre. La faute à l'impression de tristesse qui en émane, et à la compassion qu'inspirent ces hommes sans nom, sans histoire, sans existence, des hommes incroyablement forts et formés pour survivre dans les pires conditions, et pourtant reclus dans une immense solitude, l'âme en proie à moult tourments.
J'ai apprécié aussi les quelques réflexions sur cette année 2001 qui marque la fin d'une forme d'innocence, de légèreté qui rendait la vie plus supportable -c'était avant la méfiance généralisée, la téléréalité, le complotisme, l'abrutissement encouragé... Là encore, flotte un discret parfum de mélancolie qui ne tourne jamais à l'aigre, et qui m'a émue.

Au final, ça reste un roman "viril", noir, dur, froid, plein d'espions et de manipulations, et qui malgré quelques maladresses, ne suscite qu'une envie, une fois refermé : vite, lire la suite de ce cycle "clandestin", et poursuivre la découverte de ce type surnommé DOA, qui écrit d'aussi bons polars tordus.
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Mes lectures sont avant tout des rendez-vous programmés par les circonstances sur un agenda dont j'ignore tout ou presque.
Un peu comme si j'avais une ou un secrétaire mystérieux, qui garderait le silence jusqu'au moment venu.
J'avais deux livres d'Hervé Albertazzi alias DOA ( Dead On Arrival ... Mort à l'arrivée ), notre Elena Ferrante version "barbouze Frenchy", depuis quelques années sur les étagères de ma bibliothèque... quand j'ai entendu "l'appel" de mon secrétaire ; le moment, c'est-à-dire l'envie, était venu.
Je me suis donc lancé dans la lecture et la découverte de ce Ghislain Gilberti* "professionnel" ; DOA a été, dans une autre vie, parachutiste dans un régiment d'infanterie de marine, c'est dire s'il a approché de près les hommes devenus les personnages de ces romans.
Mais d'emblée, vraisemblablement parce que j'avais à peine terminé la digestion de - le festin du serpent -, j'ai eu l'impression de me retrouver chez Gilberti... en peut-être un peu plus"pro"... je sais que je me répète.
Si le roman se situe entre 2001 et 2002, les ingrédients sont le mêmes : des cellules islamistes, des infiltrés, des flics et des services en concurrence, des officiels cleans et des barbouzes aux mains souillées, une héroïne... seule femme au milieu d'une armée de bonshommes, un exécuteur - le Lynx -, et l'inévitable préparation d'un méga attentat terroriste, avec un produit chimique volé par les méchants islamistes, produit dont l'acheminement donne un peu le tempo de ce polar ; le tout sur fond de campagne présidentielle ( Chirac-Jospin-Le Pen... qui ne sont pas nommés ).
Ce que je retiens, ce sont les 27 personnages ( moi qui ai du mal à mémoriser les noms... je vous dis pas ! ) qui font vivre cette histoire à travers des alternances narratives nombreuses et rapides dans le récit.
Je m'explique : on suit Lynx pendant moins de deux pages et on se retrouve avec Amel le temps d'un paragraphe, avant de sauter à Karim Sayad pendant une page et ainsi de suite...
Il faut juste s'adapter.
Ce que je retiens également, c'est ce que DOA appelle " l'organigramme simplifié du renseignement français"... fastoche ! il n'y a que DGSE, DRM, DPSD, DCRG, DST, DNAT, UCLAT... Facile, non ? Si l'on se dit qu'à côté de ces services, il y a la BAC, le 36 Quai des Orfèvres... et que c'est à peu près tout... si ce n'est que les 27 personnages qui ont des noms, des vrais, des faux, des pseudos, et que tantôt DOA les fait vivre sous l'un ou l'autre... au rythme que j'ai mentionné précédemment... pour moi, ce fut, le temps de m'y habituer, un peu l'usine à gaz.
Je reviens à Ghislain Gilberti qui s'inscrit un peu dans le sillon d'Hervé Albertazzi, pour dire que ses romans sont plus accessibles, bien que démultipliant le nombre de "services", avec au moins autant de personnages qu'il fait vivre... en donnant au cerveau de son lecteur le temps nécessaire pour les imprimer clairement et durablement... grâce à une structure narrative moins à effet sprint...
Cela étant, même si cette critique peut sembler critique, il n'en est pas tout à fait de même dans ce qui va être ma conclusion.
Certes il m'a fallu me faire au modus operandi narratif de DOA, mais n'est-ce pas là la noble tâche qui incombe à tout lecteur qui se respecte ?
La chose faite, on se laisse prendre ou re-prendre par cette histoire très maîtrisée.
Les personnages sont attachants, au point qu'on aimerait en retrouver quelques-uns... caractéristique des bons faiseurs de polars.
Le suspense est présent, tenu et entretenu.
Il y a moins d'invraisemblances que chez Gilberti... donc on reste dans les limités du crédible.
Un bémol : l'héroïne féminine dont la psychologie labile et les élans du coeur sont psychologisés un peu trop caricaturalement à mon goût.
L'écriture est personnalisée... prenez le temps de la découvrir... et sans être du Henry James ou même du Simenon, ça se laisse lire.
La chute est cuite à point.
La recette est globalement réussie.
Au final, 696 pages d'un polar de bonne facture.
*J'ai cité Guhislain Gilberti : pour mieux en connaître les raisons, se référer à ma recension récente de - le festin du serpent -.
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2001 : deux barils d'un gaz hautement toxique, d'origine française, sont vendus à des terroristes islamistes. Sitôt informés, les services secrets craignent un attentat d'ampleur faisant suite à celui du 11 septembre de l'année à New York. Les différents services secrets se mobilisent alors, sans se concerter, pour démanteler les cellules terroristes et retrouver les barils de gaz, et ainsi protéger l'honneur de la France. Des hommes meurent ; police et justice s'en mêlent également. Enfin, uns taupe donne des bribes d'information à un journaliste ; et voilà la presse dans le jeu. Ajoutons, pour faire bonne mesure, un agent infiltré chez les islamistes et une officine privée travaillant pour l'armée et pilotant un agent clandestin. Voilà tous les ingrédients réunis pour décrire l'enquête, plutôt les enquêtes, pour éviter un attentat, retrouver le gaz toxique ou juste comprendre, menées par les différents protagonistes qui cherchent tous à avancer en francs-tireurs, en donnant le moins d'information possible aux autres...

Une intrigue finalement assez simple, rendue excessivement complexe par la multiplicité des acteurs, et des jeux d'acteurs, aux objectifs à la fois convergents (éviter un attentat, retrouver les barils de gaz) et divergents (protéger les différents chefs de service et ministres quitte à jouer les uns contre les autres, informer le public ou garder la confidentialité, etc.). On en apprend beaucoup sur le fonctionnement de ces petits mondes, parfois avec un peu d'incrédulité, mais qui sait vraiment ?

A de rares exceptions près, les personnages sont rarement tout blancs ou tout noirs. Ils ont leurs ambiguïtés, leurs zones d'ombres, leurs faiblesses. Sont-ils crédibles ? DOA parvient à nous le faire croire, sauf cas particulier de Lynx qui ressemble trop à une caricature de Rambo.

Le parti pris de narration, raconter l'histoire du point de vue des différents acteurs en séquences généralement assez courtes, donne beaucoup de rythme à la lecture, alors que le tempo de l'action est loin d'être échevelé. le style de l'écriture est assez simple, basé sur des phrases plutôt courtes, ce qui facilite la lecture. Les dialogues sont dans l'ensemble pertinents et percutants. La principale difficulté de lecture vient du grand nombre d'intervenants, avec beaucoup de sigles ou de noms arabes que l'on peut aisément confondre. L'auteur a d'ailleurs éprouvé le besoin d'ajouter en annexe des listes des principaux acteurs et des principales organisations intervenant dans le livre...

En synthèse : "Citoyens clandestins" ne restera probablement pas comme un chef-d'oeuvre de la littérature, ni même de la littérature policière/d'espionnage, mais il propose un passionnant et instructif (?) voyage en barbouzerie.
Lien : http://michelgiraud.fr/2019/..
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critiques presse (1)
Telerama
09 mars 2015
Un niveau de réalisme et de tension proprement impressionnant.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
La mère de Laurent Cécillon avait pleuré lors de leur premier contact téléphonique. Amel était un peu angoissée à l'idée de la rencontrer dans quelques heures. Elle supportait mal le chagrin des autres. Un nouveau voyageur entra dans le wagon presque vide. TGV, première classe, Rougeard ne s'était pas fichu d'elle. Même s'il la laissait s'occuper d'une corvée dont il n'avait probablement aucune envie de se charger lui-même.
Elle s'était ménagé un peu de temps avant d'affronter les larmes de la mère du défunt et avait d'abord pris rendez-vous avec une fonctionnaire de la mairie de Vaulx-en-Velin chargée de la communication. Elle espérait ainsi glaner quelques informations locales, éventuellement des précisions sur la famille Cécillon et repousser la confrontation fatidique.
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Ponsot se tourna vers le journaliste avec un regard condescendant. "Qu'est-ce que vous croyez ? Qu'on n'a rien de plus important que ça à foutre ? Vous voulez que je vous dise ce que je pense des musulmans qui sont chez nous ? Sur cent individus, il y a vingt irrattrapables, radicaux de tout poil, qui prêchent un islam combattant et dur. Vingt qui sont parfaitement intégrés et ne feront jamais chier. Les soixante qui restent, ceux-là, ils suivront le vent dominant. Ça fait quand même quatre-vingts pour cent d'emmerdeurs en puissance, pour ne pas dire autre chose. Alors les matchs
de foot à la con qui se finissent en bordel, perso, je m'en bats un peu les couilles." Le policier posa quelques pièces sur le comptoir. "On a fini, j'ai du boulot."
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Lynx retira son sac à dos d’un mouvement sec, à la manière de quelqu’un qui cherche à se débarrasser d’un poids trop important pour ses épaules. Il s’assit sur un banc et regarda la foule étrangère qui déambulait devant lui sur les Champs-Élysées. Pas un sourire qu’il aurait pu suivre dans cette mer de visages inexpressifs. Pas une seule invitation à ne pas se fermer un peu plus. Une musique languide, castratrice, inondait ses oreilles et le protégeait de l’extérieur. Dans ce vide sonore, les gens paraissaient fonctionner au ralenti.
Il faisait chaud, il transpirait, son T-shirt lui collait à la peau. Il était presque semblable à tous ces touristes. Lui ne marchait pas au hasard cependant, pas plus qu’il ne profitait d’une quelconque vacance, insouciant, aléatoire, à la dérive. Il explorait ses trois cercles de sécurité, révisait les cabines téléphoniques à pièces, à carte, les cybercafés, les échappatoires, les points de rupture, les allées. Les impasses.
Il les connaissait par cœur.
Il fut un temps où ce décalage avec la normalité l’amusait. Fendre des foules inconscientes, savoir ce que les autres ignorent, participer d’une réalité dissimulée à l’homme du commun, éternel dommage collatéral d’une guerre clandestine, permanente et violente. Tout cela lui paraissait très excitant. Il avait souscrit au mythe de la caste des seigneurs, une belle histoire. Une excuse pratique.
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" Sourate quatre, verset quatre-vingt quinze. Celui qui tuera un croyant volontairement aura l'enfer pour récompense ; il y demeurera éternellement. Dieu, irrité contre lui, le maudira et le condamnera à un supplice terrible. Tu te souviens, toi qui as tout appris par cœur ? Dors bien. "
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- Il est difficile de connaître les gens, vous ne trouvez pas? Je veux dire véritablement. Même bien intentionnés, ils ont toujours tendance à cacher ce qu'ils pensent, leurs petits travers, leurs histoires honteuses, leurs vraies motivations, leurs croyances. C'est pourtant tout cela qu'il faudrait savoir. Parce qu'un jour ou l'autre, ces choses remontent à la surface par surprise et celui ou celle que vous avez en face de vous redevient un parfait inconnu.
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Vidéo de  DOA
Espionnage, enquête et politique, quoi de mieux comme ingrédients pour une série réussie ? Avec "Citoyens Clandestins", série adaptée du livre éponyme de DOA, la réalisatrice Lætitia Masson revisite les codes du thriller d'espionnage en nous ramenant au lendemain des attentats du 11 septembre. Elle est l'invitée de Géraldine Mosna-Savoye et Nicolas Herbeaux.
#11septembre #espionnage #series _________
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