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EAN : 9782070342419
656 pages
Gallimard (15/02/2007)
3.66/5   186 notes
Résumé :
Madeleine Castinel est étudiante à Lyon. Elle sort d'une rupture difficile avec son petit ami, Paul Grieux. Depuis le soir du 30 septembre 2003, elle est partie sans prévenir ses proches. Personne ne s'inquiète : ils ont l'habitude de ses fugues solitaires.

Priscille Mer est lieutenant de police. Jeune, inexpérimentée, elle découvre jour après jour le quotidien déprimant du commissariat de la Croix-Rousse.


Le 30 septembre 2003... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (23) Voir plus Ajouter une critique
3,66

sur 186 notes
Disparition, sorcellerie, superstition, scènes flippantes et addictives, héros et héroïne empathiques, DOA a de solides atouts et sait s'en servir assurément, difficile de lâcher tant l'intrigue est dense et anxiogène.
Jusqu'à une fin totalement abrupte qui nous laisse pantois et secoué. Accrochez-vous !
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Eh ! bien, voici l'un des livres les plus brillamment menés - et l'un des plus frustrants que j'aie jamais lus. Peut-être même LE plus frustrant !

L'intrigue se situe à Lyon, ville autour de laquelle a toujours flotté un certain parfum au mieux d'ésotérisme, au pire de magie noire. Elle prend ses racines dans un accident de la route, l'un de ces accidents dont la stupidité prodigieuse enclenche toujours une série d'évènements dont les protagonistes - les méchants comme les bons - se seraient tous bien passés. Ici, la conductrice de l'automobile s'en tire - c'est très bien parce que, de toutes façons, elle n'était pas dans son tort. le motard, lui, un certain Paul Grieux, quarante-deux ans, est gravement amoché : traumatisme crânien prononcé et coma sévère. Il est immédiatement transporté à l'hôpital adéquat tandis que l'officier de police Priscille Mer, épaulée par son collègue Marc Launay qui passait par là tout à fait par hasard, entreprend les recherches habituelles.

A partir de là, DOA développe une véritable petite merveille - et je pèse mes mots - d'intrigue qui combine avec une habileté diabolique le policier et le fantastique. Il n'est évidemment pas le premier à avoir tenté l'essai mais là où il réussit un authentique tour de force, c'est non seulement en installant une ambiance atrocement glauque, inquiétante, pour ne pas dire carrément effrayante, dans un quotidien absolument routinier mais aussi - mais surtout - en maintenant le suspense jusqu'à la dernière page de son livre - qui en comporte pourtant six-cent-quarante.

C'est bien simple : d'un bout à l'autre, je n'ai pas pu décrocher. Quand on sait le scepticisme avec lequel j'accueille les romans fantastiques contemporains, et particulièrement les français, on comprendra tout de suite que "La Ligne de Sang" sort de l'ordinaire.

Le problème, pour moi, c'est la fin : abrupte, comme si toute la part fantastique de l'intrigue, acculée, se jetait droit à la mer, du plus haut de la plus haute des falaises.

Maintenant, cela fait bien deux jours que j'ai refermé le livre et je me dis que certains trouveront du charme à cette brutalité qui laisse au lecteur le soin de trouver les réponses aux questions restées en suspens : Grieux était-il ce qu'il prétendait être ou n'était-ce qu'un pauvre garçon sans père, dominé par sa mère et probablement abusé par des adultes quand il était encore un enfant, et qui a fini par se réfugier dans la folie ? nous-mêmes, lecteurs, n'avons-nous pas cédé à notre subjectivité en voulant voir de la magie noire - et pas n'importe laquelle - là où il n'y avait qu'une lamentable tragédie familiale ?... La fin reste ouverte : est-ce un bien, est-ce un mal ? peut-être y aura-t-il autant de réponses que ce livre aura de lecteurs.

Un dernier mot sur les critiques que vous pourrez lire sur certains sites marchands, déposées par des internautes plus avides de polars purs et durs que de tentatives hybrides aussi déconcertantes que passionnantes : il n'y a pas de longueurs inutiles dans "La Ligne de Sang", c'est même un texte sacrément maîtrisé. Certes il diffère sensiblement des deux opus qui ont assuré la célébrité de leur auteur - "Le Serpent aux Mille Coupures" et "Citoyens Clandestins" mais il n'en reste pas moins un excellent roman.

... A la fin frustrante. Mais bon : nul n'est parfait. ;o)
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Un thriller lent et clinique avec le chien noir du surnaturel qui guette à la lisière...

Ambiance menaçante dans un quotidien réaliste.
J'ai avancé dans ce roman, centaine de pages après centaines de pages, en me demandant s'il allait vraiment commencer, si ça valait le coup de continuer.



Un homme est dans le coma à l'hôpital suite à un banal accident de moto. Deux flics ordinaires se retrouvent liés à l'affaire. On les suit au jour le jour, dans leur travail, chez eux, dans leurs réflexions, leur passé, leur existence. C'est comme si une caméra les suivait en temps réel. Ils prennent des initiatives, visiter un appartement vide et se demander où est passée la jeune femme qui l'habitait, ex-compagne du motard alité. Ils font des heures de route pour voir la mère du comateux Paul Grieux dans un village avec un bar où on les regarde comme des étrangers, avec la vieille bicoque à l'écart du village...
Il retrouvent laborieusement l'adresse du comateux, et visitent ses appartements. DOA excelle dans les descriptions très précises des lieux, il adore les escaliers, les couloirs, les corridors et sait installer un fantastique léger, une menace planante et tournoyante comme un oiseau de proie sur l'ordinaire de chacun.
Ce qui étonne dans le roman, c'est la façon dont la magie noire est suggérée, le lecteur ressent l'inquiétante impression de bifurquer et de changer de genre, du policier au fantastique. Les mystères, à la fois dans l'histoire et dans la facture du roman, nous font continuer, on veut savoir la suite et on se demande perfidement si l'auteur va retomber sur ses pattes. Et oui ! Mais en allant très loin dans la surenchère, dans l'horreur insoutenable, toujours décrite comme si c'était un procès verbal. (Spoiler !) Un rapport de police où on rencontrerait un mélange de Fourniret et Marc Dutroux ayant conclu un pacte avec le diable et se reproduisant de générations en générations.
Evidemment je suis content de l'avoir terminé et curieux de lire d'autres romans de DOA. La fin est abrupte comme pour nous dire après tout ce n'est qu'une fiction à laquelle vous vous êtes laissés prendre.

Bref, un thriller étonnant, presque expérimental, même si on se demande si c'était la véritable intention de l'auteur. Ces "brouillages de genres" seraient plutôt le fait d'un auteur qui fait ses gammes.
Lien : http://killing-ego.blogspot...
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Abandon à moins de 100 pages de la fin d'un bouquin qui en compte 640 ! C'est que l'horreur devenait insupportable.
Cette horreur n'apparaît que dans le dernier tiers du livre. Avant cela, l'auteur campe fort bien un suspense grandissant, encore que l'on se demande pourquoi les policiers s'intéressent à un motard accidenté, que personne ne connaît ni ne recherche. Parce que sa dernière petite amie a disparu ?
Un style confus n'ajoute rien au plaisir de la lecture, ni le caractère dépressif des deux policiers. Mais il y a ce désir de connaître la suite…
L'enquête fera découvrir un personnage étrange, qui dans le coma, a des réactions violentes à la seconde même où des événements précis se passent chez lui, dans cette maison où les enquêteurs vont découvrir l'inimaginable. On entre de plain pied dans le surnaturel, la pédophilie, les sacrifices d'enfants : n'en jetez plus, la coupe est pleine !
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Un soir de septembre, le capitaine de police Marc Launay tombe sur un accident sur les hauteurs de la Croix-Rousse, à Lyon. le lieutenant Priscille Mer est déjà en train d'effectuer les premières constatations : un motard renversé par une voiture et transporté à l'hôpital dans le coma. En voulant prévenir la compagne de la victime, Launay trouve un appartement dont la porte est ouverte est dont l'occupante a disparu. Une disparition qui ne semble inquiéter personne.
Quant au motard accidenté, il s'avère rapidement que son identité est trouble et qu'un silence inquiétant l'entoure.
Alors que cette affaire tourne vite à l'obsession pour Marc Launay, les deux officiers vont, de fil en aiguille, dérouler un écheveau qui ne fait que rendre plus inquiétant ce mystérieux motard, Paul Grieux, qui, même dans le coma, n'en finit pas de donner du fil à retordre au personnel de l'hôpital et de faire peser sur toute cette histoire une lourde et effrayante chape chargée de menaces.

Et bien je n'ai pas été déçu. On retrouve dans ce roman le souci de DOA de donner à ses romans une construction qui permette de fournir au lecteur mille détails, de lui faire découvrir une galerie de personnages bien campés et dont le portrait psychologique est finement dressé, sans pour autant le perdre dans les méandres de l'histoire ou le faire décrocher. Un pavé de 600 pages qui se lit finalement comme s'il en faisait moitié moins, sans que le plaisir de la lecture soit jamais réduit.
À cela vient s'ajouter une intrigue policière particulièrement glauque et sordide mâtinée de fantastique. Et là encore, DOA évite les écueils. Cela pourrait vite tourner au grand guignol mais l'auteur réussit à ne pas glisser sur ce versant, sans pour autant se dispenser de scènes particulièrement gratinées.
En clair, ce roman est, une fois encore, une réussite. Certes, les invraisemblances sont légion. Et alors ? Ce qui compte vraiment, n'est-ce pas ce frisson d'angoisse qui nous parcourt au moment où, dans un grand couloir vide, un grognement fantomatique se fait entendre ?
Lien : http://encoredunoir.over-blo..
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critiques presse (1)
Sceneario
20 mai 2019
Une bonne adaptation que je ne peux que vous recommander. DOA, aidé de Douay, nous épatent, nous surprennent et à nous mettent mal à l'aise par moment, avec cet excellent récit policier.
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
[...] ... L'aide-soignant de garde achevait sa ronde quand il entendit derrière lui un bruit de chute un peu assourdi , incongru en cette fin de soirée. Il revint sur ses pas, jeta de brefs coups d'oeil de contrôle de part et d'autre du couloir et finit par repérer un lit vide, dans l'une des chambres.

Le 16, comme par hasard. Il ne les laisserait donc jamais tranquilles ...

L'homme regarda dans la pièce, peu rassuré de savoir Paul Grieux hors de son lit. Depuis quelques jours, à la suite de ses violentes crises, il avait été décidé qu'il serait systématiquement entravé la nuit, quand le service tournait au ralenti. Qu'il ait réussi à se détacher était déjà surprenant mais sa disparition, dans un espace presque vide de tout mobilier de quatre mètres sur quatre, tenait du miracle. Où avait-il foutu le camp ?

Il ne voyait pas bien, la pièce n'était que peu éclairée.

L'appareillage de mesure s'était, semblait-il, lui aussi volatilisé. Non. L'aide-soignant repéra une roulette de chariot de transport, par terre, juste devant la vitre. Il colla son nez contre celle-ci, pour mieux voir, puis recula vivement, lorsqu'une silhouette sombre se matérialisa juste devant lui, de l'autre côté de panneau translucide.

Il reconnut immédiatement les yeux fiévreux de Paul Grieux, posés sur lui avec une étrange fixité qui lui glaça le sang. Il sursauta, brièvement tiré de sa torpeur panique quand les deux mains du patient vinrent s'aplatir bruyamment sur le verre, de part et d'autre de son visage cramoisi. ... [...]
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[...] C'était la fin du mois de septembre. L'été refusait de partir. Madeleine Castinel émergea lentement de la station de métro. Elle se retrouva sur la grande place, au centre du Plateau, comme on appelle à Lyon le sommet de la colline de la Croix-Rousse. Presque dix-neuf heures trente et, autour d'elle, les gens prenaient le temps de flâner encore quelques minutes avant de rentrer chez eux. Madeleine, elle, ne traînait pas vraiment, seule la fatigue guidait ses pas.

Ainsi, c'est à une cadence volontairement nonchalante qu'elle remonta le boulevard, comme ensuquée. Elle longea lentement la terrasse surpeuplée du Chantecler, le bar à bobos local, consciente des nombreux regards qui suivaient les ondulations légères de sa robe d'été, et ne put s'empêcher d'esquisser un sourire triste.

Arrivée à la hauteur de la mairie d'arrondissement, elle bifurqua vers son vidéo-club, en quête d'un divertissement propre à meubler la soirée solitaire à venir. Parvenue devant la vitrine, à la hauteur du distributeur automatique, elle inséra sa carte de membre dans la machine et s'attarda un instant sur la jaquette des nouveaux DVD. Elle les avait déjà tous vus.

Son reflet se matérialisa devant ses yeux, dans les chromes bleutés de la machine. Les néons colorés qui illuminaient la devanture du magasin renforçaient la pâleur de son visage et creusaient ses traits. Des larmes lui montèrent aux yeux. Elle les refoula en inspirant avec force. Deux mois éprouvants, tendus, inquiets. Deux mois d'une longue et violente rupture. Deux mois pendant lesquels elle avait cherché à s'éloigner physiquement de Paul, sans parvenir à occulter complètement sa présence, à le repousser tout à fait. ... [...]
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- Tu sais les psychoses de ce patient sont particulièrement aiguës. J'ai été très impressionné par l'histoire du chien. Tous ces cris... J'ai cru à un moment que des animaux étaient entrés dans sa chambre et s'y étaient battus.

Le professeur Anjoras ne dit rien. Lui aussi avait été perturbé par cette séquence, il avait même dû interrompre son écoute. Il était terrifié par les chiens depuis qu'il s'était fait mordre par un beauceron alors qu'il n'avait que huit ans. Il les détestait. [...]
Le neurochirurgien regarda son confrère s'éloigner sans vraiment faire attention, perdu dans les souvenirs traumatiques de cette attaque. Le grand chien noir et feu qui sautait sur lui. Ses mâchoires qui se refermaient sur son avant-bras. Son cri de douleur qui couvrait les grognements du molosse. Le souffle fétide de l'animal sur son visage. La chaleur de la peur entre ses jambes. Tout cela n'avait duré que quelques secondes. Une véritable éternité.
A l'écoute des bandes de Paul Grieux, tout lui était revenu. Et, lorsqu'il avait entendu ses râles et ses gémissements, ses grondements, il s'était retrouvé projeté en arrière, vers des émotions qu'il aurait préféré avoir oubliées: l'angoisse, la terreur. La honte. Aujourd'hui encore, son bas-ventre se contractait à l'évocation de ce souvenir.
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C'était l'un des ESCI de la boîte. Encore un acronyme à la con. Il allait bientôt leur falloir un dictionnaire!
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L'expérience, c'est l'intelligence des cons.
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Vidéo de  DOA
Espionnage, enquête et politique, quoi de mieux comme ingrédients pour une série réussie ? Avec "Citoyens Clandestins", série adaptée du livre éponyme de DOA, la réalisatrice Lætitia Masson revisite les codes du thriller d'espionnage en nous ramenant au lendemain des attentats du 11 septembre. Elle est l'invitée de Géraldine Mosna-Savoye et Nicolas Herbeaux.
#11septembre #espionnage #series _________
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