Ce roman, plutôt une chronique d'un quartier populaire de Paris, dans les années 20, a librement inspiré
Marcel Carné pour son célèbre film, avec notamment la fameuse réplique d'Arletty : "Atmosphère ! Atmosphère ! Est-ce que j'ai une gueule d'atmosphère ?"
Pour tout vous dire, cette réplique ne figure pas dans le livre d'
Eugène Dabit... Mais son récit au quotidien d'un hôtel tenu par les Lecouvreur, dans le quartier du canal
Saint-Martin, vaut bien l'atmosphère de la trilogie marseillaise de
Pagnol. On y trouve, parmi les clients de l'hôtel, toutes sortes d'individus, du petit ouvrier au marginal, de l'alcoolique invétéré à la prostituée gouailleuse.
Des drames viennent émailler la vie de ces petites gens, pour la plupart modestes. Louise, la patronne, prévenante et discrète, les aide de son mieux .
Cette galerie de portraits fort pittoresques constitue un des atouts du livre de Dabit, tant par leur authenticité que par l'efficacité avec laquelle ils sont dressés : un dialogue, un accent, une allure, une gestuelle, un accessoire, et voici le personnage qui apparaît déjà au lecteur, dans un réalisme étonnant.
A lire ou à relire, ce témoignage d'un Paris populaire d'il y a un siècle, si loin du Paris des Années Folles, avec son florilège de personnages hauts en couleurs, et la plume inspirée et attendrie de l'auteur, qui sait si bien les faire sortir de l'ombre.