J'ai beaucoup aimé la nouvelle "le reflet" car le personnage principal est un vieil aveugle extrêmement raciste et très riche ce qui fait que même avec les conditions de travail déplorables les employés se pressent à sa porte mais cela n'empêche pas au vieux de vérifier consciencieusement qu'ils ne sont pas noir et au moindre doute il le met à la porte "enfants de pute virez moi ça c'est un noir ".Jusqu'au jour ou son médecin personnel lui propose de retrouver la vue. Il va accepter sans se douter que cela lui réserve une bonne surprise . La chute de cette nouvelle est honteuse pour le vieux mais très drôle pour le lecteur .
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La nouvelle "Le Reflet " est plutôt bien, elle nous fait nous remettre en question. le vieil aveugle est extrêmement raciste et on apprend par la suite que cela se retournera contre lui. On peut déplorer le langage vulgaire utilisé par l'auteur : "Enfants de putes, virez-moi ça, c'est un Noir ! ". La chute de la nouvelle est intéressante et on se moque du vieux qui se retrouve pris à son propre piège.
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Dans cette maison il y a aussi Marie.
Elle venait d'Alsace, de Colmar, et ses frères avaient choisi l'Allemagne au moment de la Grande Guerre. Une famille de paysans, de petits commerçants. Je l'imaginais traversant la France dévastée, seule au milieu de la tourmente, tirant un cheval par la bride, avec derrière un chargement de meubles, de souvenirs sur la charrette... Le seul voyage d'une vie.
Avant Jojo elle travaillait comme blanchisseuse. Depuis elle ne sortait pour ainsi dire jamais de sa maison. Elle est partie à quatre-vingt-six ans, ignorant la mer. Juste le Comptoir Français, au bout de la rue, en face des terrains vagues. Elle y rencontrait la mère Gaillard dont le mari s'était fait virer d'EDF pour avoir trafiqué le compteur d'une électricité qu'il payait à prix réduit.
Elle ne se consacrait que peu à l'entretien des relations de voisinage : Jojo accaparait tout son temps. Elle voyait surtout la mère Rose qui flirtait avec les cent ans, dans son pavillon inachevé. À l'époque elle portait déjà sa tête de siècle et décorait ses rides de rouge, de bleu, de vert... Je la revois, tassée sur son siège, près de la croisée. Marie repasse ou essuie la vaisselle en bavardant. Il n'y a rien aux murs, pas une photo, pas un dessin, pas un tableau. Juste un calendrier des postes qui est punaisé à l'intérieur d'un placard.
Bizarrement dans le jardin, un rectangle de dix mètres sur quinze séparé par l'allée cimentée, c'est le contraire : pas un légume ne pousse ou, si par extraordinaire on s'y essaie, c'est le désastre... Des roses, des soleils, des marguerites, du lilas, du muguet, des cerises, des fraises, des pêches et ces fleurs inattendues, un été, par dizaines, et que Danièle identifia, un jour, sur un livre : DANGER PAVOTS.
Marie règne également sur une partie de la buanderie, une sorte d'appentis appuyé au mur du voisin et qui abrite une machine curieuse, un demi-tonneau monté sur pieds dans lequel battent trois pales de bois agitées par un moteur électrique posé sur des ferrures qui rendent les pieds solidaires.
Marie y enfourne des quantités de draps, de vêtements sur lesquels elle déverse par bassines l'eau qui bout sur un brûleur à butane.
Elle veille aussi sur la réserve de charbon ( qu'elle appelle carbi ) et qu'elle reconstitue chaque été.
Derrière l'autre mur mitoyen, celui qu'on aperçoit sur la photo, habite la mère Paul, une veuve entourée d'une demi-douzaine de gosses. Elle vend les journaux au porte-à-porte, à vélo, dans tout le quartier du Globe et jusqu'à la Mutuelle. Quelquefois elle nous prête les invendus. Le dimanche c'est un homme qui passe en chantant dans les rues. Le chien le connaît et le laisse traverser le jardin. Ferdinand discute avec lui et lui prend L'Humanité et le Journal d'Aubervilliers.
Le soir, en attendant que Jojo s'endorme, Marie se fait des frayeurs en feuilletant Détective. Un rideau nous sépare et je l'entends tourner les pages. Avant d'appuyer sur la poire électrique qui se balance devant la tête de lit, elle vient, l'hiver, vérifier le tirage du Godin qui chauffe ma chambre. En partant elle se penche, m'embrasse et me souffle :
- Alors, tu dors mec !...
Enfants de pute, vire-moi ça, c'est un Noir !
Le type y allait de sa protestation
Enfant de pute virez-moi ça, c'est un Noir
"Un Noir à l'air terrible lui faisait face."
Ce que vous avez devant vous s'appelle une glace, monsieur ...
Dans le 170e épisode du podcast Le bulleur, on vous présente le parcours de Missak Manouchian, récemment entré au Panthéon, à travers deux bandes dessinées sorties récemment chez Les Arènes BD et Dupuis. Cette semaine aussi, on revient sur l’actualité de la bande dessinée et des sorties avec :
- La sortie de l’album Copenhague que l’on doit au duo Anne-Caroline Pandolfo et Terkel Rijsberg, publié aux éditions Dargaud
- La sortie de l’album Le champ des possibles que l’on doit au scénario de Véro Cazot, au dessin d’Anaïs Bernabé et c’est édité chez Dupuis
- La sortie de l’album L’homme miroir que l’on doit à Simon Lamouret et aux éditions Sarbacane
- La sortie de l’album The Velvet underground, dans l’effervescence de la Warhol factory que l’on doit à Koren Shadmi et aux éditions La boite à bulles
- La sortie de l’album Sept vies à vivre que l’on doit à Charles Masson et aux éditions Delcourt dans la collection Mirages
- La réédition de l’album Mauvaises herbes que l’on doit à Keum Suk Gendry-Kim et aux éditions Futuropolis
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