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EAN : 9782859209537
72 pages
Le Castor Astral (22/08/2013)
3.6/5   5 notes
Résumé :
Poète visionnaire, Seyhmus Dagtekin impressionne les auditeurs dans ses lectures publiques. Il imagine se faire un monde, une maison avec des mots qui ne seraient même pas les siens. Il croit au verbe, à la force instituante de la parole. Il est en quête permanente du lien fondateur entre le mot et les êtres. Élégies pour ma mère marque le lien profond qu'il entretient entre sa langue maternelle, le kurde, et sa langue d'adoption, le français. Il renoue ainsi avec l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Lire ce recueil de poème fut comme une plongée dans un monde rude, à la fois végétal et animal. L'auteur, Seyhmus Dagtekin, a voulu rendre hommage à sa langue maternelle, le kurde, en la mêlant par les sonorités et les paysages de son pays à la langue française, sa langue d'adoption. On pénètre ainsi dans un univers dans lequel il n'existe plus de frontière entre le corps, la nature et la parole, tout se mêle, s'entremêle, se confond.
Chaque poème s'adresse à un personnage: le père, la mère, l'aveugle, le berger, etc... et nous emporte dans les montagnes, les campagnes, un monde de terre, de cendres et de sang.
Le mieux sans doute est de se laisser couler au fil des phrases, au rythme lancinant et monotone des poèmes et de goûter les mots.

Lu dans le cadre du Challenge Poésie
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Je lance mes bras dans les airs pour m'agripper à ta voix
J'abandonne tes yeux sur les taches blanches des falaises
La terre se fend sous mes pieds
Mes larmes débordent et emportent tes yeux, O père!

Je t'avais dit de ne pas faire ce pas
De ne pas faire ces trois pas vers cette sépulture
Ta bouche se tordra
Tes yeux se mettront de travers
Tes mains dessécheront sur place
Tes pieds ne te porteront plus au-delà de cette limite

Mais tu es lourd, lisse d'oreille
La parole ne peut s'y accrocher
Tu prends ta tête sur cette rive et l'emmènes sur celle des morts
Tu brises ton souffle sous les nuages
Tu te lèves, tu secoues ta croupe
et t'en vas
Sans sortie ni porte


Les Passages de la Lune
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Ainsi font les autres, ils viennent vite et repartent vite
Ils fixent un point et avancent
Je reste à la place qu'ils ont quittée
Sous leurs yeux, je me charge de la vue des autres qui prennent place et s'en vont à leur tout
On ne sait quel vent sort de quelle bouche
Quel vent ils fixent et par quelle foulée ils nous remplacent

A travers Ongles et Racines
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Aujourd'hui aussi, c'est le soir.
Je m'étais levé le matin.
J'avais déposé mon fils devant le moulin de tes yeux.
J'étais retourné chercher les traces de ta voix.
J'avais remonté tes yeux comme on remonte une cascade de chaussures. Je m'étais chargé des blancheurs de ta voix pour éclaircir ma parole.
De mes pieds, je t'avais fait une monture.
J'étais parti loin.
Dans la tiédeur et l'âpreté.
Après tour et détour, j'étais revenu avec cette langue qui s'enlace autour de mon cou et me tire vers le sombre de la parole.
Les gosiers, les pieds, les épaisses forêts.
Je m'étais levé le matin, je m'étais tourné vers la foulée des gazelles et j'étais parti.
Mes yeux se remplissaient et se vidaient.
Nos moulins tournaient à vide devant la langue.
Aujourd'hui aussi, c'était le matin, aujourd'hui aussi, c'est le soir

pourquoi naissons-nous toujours à une source autre
pourquoi nos terres retombent-elles sur notre visage
dans cette nuit qui couve nos rêves

(extrait de " À travers ongles et racines ") - p.17
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Je me faufilerai entre sang et neige
Je remplirai mes paumes de chants
Secouerai la terre de ma langue
et refermerai mes dents sur les jambes fragiles des sauterelles
Pour y redessiner nos mots

Les Funérailles du Matin
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RÊVES LÉGERS, NUIT CLAIRE


Extrait 1

Noix se fait vent et nous emmène au pays des Perses
Dans une nuit d’automne
Nous avons léché ta source au nombril
Un automne long comme la lune

Faudrait mettre genou à terre et attendre. Sinon, se retourner,
  t’atteindre par notre nom, te laver de quatre eaux différentes,
  te faire macérer dans quatre langues, chauffer nos poings à
  ton haleine, impatienter nos yeux sur les flammes, en faire
  des melons crus et haleter sous un jour en ruine

Les chiens trébuchent au crépuscule et vident notre sang sur
  l’été. Un été sec. Une chair blanche. Blancheur de nos
  demeures sans nuages qui ne peuvent se retrouver dans
  le noir. Les noix enfourchent les chevaux, emportent notre
  sommeil et le déposent en ton sein

Comme si tu avais lavé tes tresses
Dans ton sommeil
Éclaboussé de ton sang
Comme si tu avais coupé ta chair en deux

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Videos de Seyhmus Dagtekin (15) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Seyhmus Dagtekin
Seyhmus Dagtekin, 39e Marché de la Poésie 2022, Paris
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