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EAN : 9782909052267
275 pages
Pondicherry (16/02/1997)
3.4/5   5 notes
Résumé :
"Du sang, de la sueur et des larmes" : tel aurait pu être le titre du récit qu’Henry Daguerches consacre à la construction d’un kilomètre de voie ferrée, au début du siècle, dans la jungle indochinoise. Vivant d’une vie de piège", la forêt vénéneuse du Cambodge exerce un profond attrait sur le narrateur, un jeune ingénieur des Ponts et Chaussées, qui tente de nous en restituer la splendeur et l’étrangeté. Engagé dans l’aventure du "Kilomètre 83", le jeune homme témo... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique

Que dire après cette lecture laborieuse.

Car c'est le style qui m'a un peu perdu, l'auteur écrit bien, trop bien même, avec cette préciosité caractéristique du début du XXe.
Il convient parfaitement aux passages relatifs à l'hostilité de la nature et du climat mais devient bien vite harassant pour un lecteur d'aujourd'hui.

Henry Daguerches nous dépeint l'Indochine coloniale avec réalisme, en tout cas en ce qui concerne les européens, car des populations autochtones il est très peu question.
Une sorte d'ode à la gloire des vaillants édificateurs de l'Empire colonial.
A l'époque, l'exercice était fréquent et "naturel", il est ici sauvé du ridicule par l'épaisseur de quelques personnages et la fresque sans fards des milieux coloniaux.

L'auteur à vécu en Indochine, son témoignage, certes romancé, n'en demeure pas moins crédible et édifiant, par ce qu'il nous conte et par ce qu'il nous tait.
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Dans la jungle cambodgienne, une poignée d'ingénieurs français s'emploie à faire progresser une voie de chemin de fer au travers d'un marais : le kilomètre 83. Fièvres, affairisme, intrigues et drames accompagnent la construction de ce tronçon maudit.
La ligne qui part de Battambang pour rejoindre la frontière siamoise est fictive, tout comme la Compagnie des Railways du Siam-Haut-Cambodge : Henry Daguerches anticipe d'une quinzaine d'années la voie ferrée posée par les Français entre Phnom Penh, Battambang et Poipet, et qui date des années 1930. Son roman, publié en 1913 aux éditions Calmann-Lévy, a été primé par l'Académie française.
Lien : http://eforge.eu/henry-dague..
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Ce matin. justement, j'ai assisté à un départ. Sur la rivière couleur de rouille, une coque vert sale, où apparaît, en cicatrices, le bois... Et là-dessus une pyramide de ballots et de boîtes, sur les gradins de quoi sont accroupis quelque cent cinquante coolies presque propres, ma foi, dans leurs cotonnades blanches et grises. En fond à l'affreux décor de paillotes et de palétuviers, de lourdes nuées de zinc et de plomb, d'où s'échappe de l'ouate éblouissante...
Peu de cris, nulle bousculade. C'étaient là des catholiques du Hou-Pé, embrigadés par les missions ; et plusieurs arboraient sur la poitrine, pendus au col, des crucifix d'émail dont le luxe étonnait sur leurs hardes.Un Père se tenait à la poupe, maigre, sec, en robe noire, la tête sous un casque plat et rond. Je lui ai serré la main et souhaité bonne chance. Il m'a remercié et souri, d'un sourire qui n'était pas tout à fait d'un Européen, un sourire d'Asiatique où l’œil n'accompagne pas les lèvres, et où l'on est tenté, malgré tous les avertissements, de voir l'ironie...
J'ai regardé l'hélice brasser cette rouge pâte tourbeuse, et la chaloupe dériver dans le courant... Et c'est vrai que je n'avais pas de pitié. Il était possible que je vinsse d'avoir sous les yeux une conduite de moutons à l'abattoir. L'idée ne m'en troublait pas. Il faut bien que le kilomètre 83 se fasse... Et je sais que quiconque a vu un morceau suffisant de la terre pour se rendre compte de l’œuvre qui reste à faire, et du grouillement des millions de bipèdes à appliquer à la besogne, je sais bien que celui-là ne peut accepter, plus que moi, que soit faussé au taux des balances mystiques, l'infime prix de la vie humaine.
Mais peut-être ai-je tort ? Peut-être cette a "impitoyabilité" à laquelle j'assigne de si laborieuses déterminantes, n'est-elle qu'inertie de ma sensibilité dépaysée ? Je me souviens du dire de certain passager du Vaïco, vieil habitué de l'Extrême-Orient et qui retournait y mourir, après une décevante tentative de retraite en France : « Une des principales causes de l'exaltation joyeuse qui vous soulève d'abord aux colonies, c'est que vous y êtes délivré de la compassion. Vous n'êtes pas synchrone à la douleur ambiante; elle ne fait rien vibrer en vous, elle n'envoie pas de rayon noirs... Alors vous dites : pays heureux, pays de plénitude, pays sans ombre ! Mais vienne le temps, et les ombres aussi ! Vous parlez la langue de ces pauvres diables; et vous vous initiez à leurs souffrances, et vous retrouvez la misère universelle ; et c'en est fini de cette orgueilleuse fête d'empereur assyrien...
Et il vient autre chose tout de même !...Et moi, monsieur, moi je viens de quitter le village de mes pères, où je pensais rendre mon âme, parce qu'en revenant je m'y suis compris étranger ; je n'avais plus de pitié pour les paysans de chez nous ! »
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