Citations sur Mon oncle Oswald (19)
D’aucuns prétendent que l’homme idéal est un oiseau rare, difficile à dénicher. Peut-être que Woresley faisait partie de cette catégorie. Mais qui diable a besoin d’un homme idéal ?
Et, tant que nous y sommes, qui voudrait d’une femme idéale ?
Pas moi.
Le connaisseur, le bon vivant, le collectionneur d’araignées, de scorpions et de cannes, le passionné d’opéra, l’expert en porcelaines chinoises, le séducteur de ces dames, et sans nul doute le plus grand fornicateur de tous les temps. Je sais, d’autres personnages célèbres ont prétendu à ce titre de gloire, mais ils se retrouvent simplement couverts de ridicule quand on compare leurs prouesses à celles de mon oncle Oswald. Je songe en particulier à ce pauvre Casanova. Il sort de la confrontation avec l’allure d’un homme atteint d’une grave déficience de son organe sexuel.
Sir Charles Makepiece était un tout petit bonhomme à la tête couverte d’élégants cheveux blancs. Sa peau avait la couleur des gâteaux secs, et elle donnait l’impression malsaine d’une surface poudreuse, comme si on y avait passé une légère couche de vergeoise brune. Le visage entier, du front à la pointe du menton, était sillonné de rides fines et profondes, et cela, s’ajoutant à l’aspect poudreux et recuit de l’épiderme, lui confinait l’allure d’un buste en terre cuite commençant à s’effriter.
C’est la manière dont on acquiert la richesse qui détermine si ce désir est haïssable ou non. Personnellement, je suis très scrupuleux sur les méthodes que j’emploie. Je refuse toute entreprise susceptible de me rapporter de l’argent si elle n’obéit pas à deux règles d’or. D’abord, cela doit me divertir énormément. En second lieu, cela doit procurer beaucoup de plaisir aux personnes à qui j’extorque mon butin. Voilà donc une philosophie fort simple, et je la recommande de grand cœur à tous les brasseurs d’affaires, directeurs de casinos, chanceliers de l’Echiquier et ministres des Finances du monde entier.
La forture, quand elle n’est pas héritée, s’acquiert généralement par l’un des quatre moyens suivants : l’escroquerie, le talent, le jugement inspiré, ou la chance.
Il m’enseigna que, si l’on s’intéressait à un sujet quelconque, il fallait foncer de l’avant à toute allure. Le serrer dans ses deux bras, l’embrasser, l’aimer, et surtout se passionner ardemment pour lui. La tiédeur ne donne aucun résultat. La chaleur non plus. Seule la passion résolument ardente apporte la satisfaction.
Vous êtes décidément trop porté sur la bagatelle, mon cher Cornelius. Nul homme ne peut mener une vie de débauche, comme vous le faites, sans avoir un jour ou l’autre à le payer lourdement.
L’acte de copulation ressemble fort à celui de se curer le nez. C’est bien agréable quand on le fait soi-même, mais cela constitude un spectacle singulièrement dépourvu d’attrait pour celui qui y assiste.
Tout cela me poussa à réfléchir bien des fois sur l’habileté sexuelle des individus doués d’un génie créateur éminent. Leur prodigieuse créativité n’avait-elle pas tendance à déborder dans d’autres domaines ? Et s’il en était ainsi, connaissaient-ils des secrets et des procédés magiques pou exciter une jeune femme, des moyens hors de portée des mortels ordinaires comme moi ? Les roses rouges sur les joues de Yasmin, de même que ses yeux étincellants, me portaient à soupçonner – non sans quelque réticence, il faut le dire – que telle était bien la vérité.
Vous vous posez sans doute la question évidente : quel pays produisait les femmes les plus émoustillantes ?
Personnellement je finis par accorder ma préférence aux Bulgares de bonne souche aristocratique. Entre autres choses, l’organe de la langue était chez elles particulièrement insolite. Non seulement cette langue bénéficiait de qualités musculaires et vibrations exceptionnelles, mais sa surface était rêche et abrasive, un peu comme celle d’un chat.