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EAN : 9782756101866
160 pages
Léo Scheer (20/05/2009)
3.83/5   9 notes
Résumé :
"Paris, un mois de juillet étouffant. Verlaine s’éveille péniblement. Ligoté et bâillonné dans son propre appartement. Au cœur de cette atmosphère lourde et moite, il voit émerger de l’ombre Anabel, qu’il a quittée deux mois plus tôt sans explication. Le temps est venu pour elle de parler. Pour lui, dévoré par la frustration et réduit à répondre silencieusement, celui de l’écouter. Commence alors un étrange face à face. Et tandis que la séquestration avance crescend... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Adore est un roman qui se déroule en huis clos, dans l'appartement de Verlaine, un homme de 35 ans environ qui a quitté Anabel (25 ans) comme un lâche il y a quelques mois. Celle ci a énormément de mal à passer à autre chose et par un moyen détourné, elle réussit à entrer dans l'appartement de Verlaine, le bailloner et l'attacher à son fauteuil en osier pour pouvoir lui délivrer tout ce qu'elle a sur le coeur. le récit commence au moment où Verlaine émerge.

Alors qu'Anabel expulse sa rage à Verlaine en lui expliquant les différentes étapes par lesquelles elle est passée ou simplement en évoquant certains souvenirs, Verlaine, lui, est obligé d'écouter et par là même de faire une introspection sur sa vie sentimentale.

On a donc ici deux points de vue différents, appuyé d'un côté par la frustration de ne pouvoir répondre, de l'autre par une rage bouillonnante difficile à calmer.

Chloé Saffy signe là son premier roman, auparavant paru en 2009 sous le pseudonyme de Dahlia. le récit est très bien construit et le lecteur est très vite pris dans une ambiance angoissante et tourmentée.

Le point fort est vraiment l'atmosphère dans laquelle les personnages évoluent : cet appartement qui souffre des chaleurs parisiennes estivales, cet homme attaché et complètement soumis, cette jeune femme mystérieuse et qui se veut effrayante dans les descriptions faites par l'auteure. Sa tenue, noire, ses cigarettes, noires aussi (j'ai beaucoup ri en découvrant l'ode aux Black Devil faite par Chloé Saffy)... Au final, Anabel semble quelqu'un de dominante mais on se rend compte au fil du livre qu'elle est remplie d'amour à partager, et qu'elle veut vivre tout ça avec cet homme, écrivain, qu'elle a admiré dès leur première rencontre. Adore, parce que Verlaine la trouve "adorable". Mais Anabel ne veut plus être caractérisée par ce doux mot, elle veut lui montrer qu'elle est déterminée, qu'elle a du caractère et que cela n'entrave pas les décisions qu'elle prend lors de leurs ébats sexuels.

D'ailleurs à ce niveau, je m'attendais à plus de scènes mais cela reste soft, et Chloé ne décrit que brièvement certains passages, tout en laissant le lecteur imaginer le déroulement de leurs séances. Donc pour ceux qui seraient récalcitrants aux romans BDSM, vous pouvez quand même y aller.

Niveau références, on est servi côté cinéma, et j'avoue avoir été à de nombreuses reprises perdue du fait que je ne connais pas lesdits films, et donc n'ai pas saisir les allusions.

Enfin, je dirai un dernier mot sur la fin : je ne l'ai pas appréciée, j'aurai préféré assister à une autre décision, mais bon, cela reste un bon choix car, au final, cela permet à l'auteure de poursuivre l'histoire entre ses protagonistes et ceux du Manoir d'Emma Cavalier dans une nouvelle à quatre mains que je devrai lire très bientôt : Invitation au Manoir.

Pour conclure, ce premier roman est réussi et ne laissera pas les lecteurs de marbre. Pour ceux qui,comme moi, sont assez angoissés, il faut être prévenu que ce roman peut rendre nerveux. Il m'a fallu une semaine pour écrire cet avis car ce livre, bien que court, laisse un arrière goût amer et c'est difficile de passer à autre chose tellement les émotions ressenties par Anabel sont violentes.
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Adorer n'est pas aimer.
L'adjectif “adorable” a ce petit quelque chose de mignon, de fraternel, de gentil, de léger qui plaît d'abord et exaspère ensuite. Quelle femme amoureuse aurait envie de n'être qu'adorable?


Quand Verlaine ouvre les yeux, il est bâillonné et ligoté sur le fauteuil en rotin qui siège dans son propre salon. En face de lui se dessine la silhouette d'Anabel, qu'il a quitté 2 mois plus tôt.
S'engage alors un huis clos des plus troublants puisqu'Anabel, pour la première fois depuis qu'elle le connaît, va prendre le contrôle de leur relation, étant la seule à pouvoir parler et lui étant condamné à l'écouter.

Avec ce face-à-face moite, sensuel, un peu anxiogène, Dahlia évite le piège en évoquant des références BDSM très évidentes (liens, domination…) sans en faire le pivot de l'histoire et sans perdre de vue le fil rouge qu'est la question de l'abandon total.
En effet, la peur de la perte de contrôle que nous connaissons ou avons tous connu un jour, cette peur-là qui nous fait parfois agir au nom du “moindre mal”, cette peur qui ne nous fait parfois accorder à l'autre que de simples miettes, cette peur n'est-elle pas le dernier rempart à abattre ou à laisser s'abattre?

Anabel et Verlaine ne sont pas des individus extraordinaires, ils n'ont pas une histoire extraordinaire et c'est ceci qui rend ce livre touchant.
La profondeur que Dahlia a su accorder aux personnages, nous faisant tour à tour les trouver bourreau et victime, de façon presque alternée, fait effet d'un miroir parfois même dérangeant.
Adore” s'avère donc être un premier roman très prometteur de la part d'une jeune femme qui a souvent eu à justifier son “écriture d'Internet”.
Certes, le style gagnerait en légèreté s'il y avait moins d'images, moins de métaphores qui, si elles font travailler l'imagination du lecteur, le détourne un peu de sa lecture et la rend plus difficile, plus lourde.
De plus un véritable débat s'engagera (et il s'est déjà engagé) sur la pertinence de la fin du livre en regard du déroulement et du ton donné tout le long. D'ailleurs, pour ma part, je n'y adhère pas.

Finalement, Dahlia nous livre ici un premier roman qu'on sent sortir de ses tripes, un premier roman que l'on retiendra pour l'originalité du traitement du huis clos, pour la moiteur qui transpire à travers les pages, pour l'empreinte des deux personnages et pour la maîtrise du récit qui arrive à contrebalancer une forme un peu trop riche.
A dévorer sur fond de soirée orageuse, littéralement.
Lien : http://lesplumesdaudrey.fr
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C'est souvent un rêve: pouvoir bâillonner son interlocuteur afin de lui faire entendre raison, à plus forte raison quand il s'agit d'une rupture mal consommée. En partant de cette situation, on découvre l'histoire d'Anabel et de Verlaine dans de longues scènes où les dialogues ne sont pas directs. Anabel jouira du pouvoir des mots et Verlaine, qui ne peux pas parler, mais dont on entendra quand même en voix off les répliques « muettes ». En fait nous sommes très proches d'une correspondance. J'ai eu un peu l'impression de lire un condensé des Mille et une Nuits quand Shéhérazade fait l'éducation du roi Shâhriyâr tout en sauvant sa vie chaque nuit. Shâhriyâr était également bâillonné par le verbe de la conteuse. Dans Adore, Anabel ne dispose que de vingt quatre heures pour sauver son couple et éduquer Verlaine.

« Parle-moi » demande enfin Anabel en libérant Verlaine.

«...si tu savais comme j'avais peur de toi... c'est effrayant d'être face à quelqu'un qui nous touche plus qu'on ne le croit... j'avais si peur de te perdre que je préférais te perdre tant que je pouvais encore le décider... »

Comme les secrets de famille qui peuvent perturber plusieurs générations après, les mots absents, les non-dits peuvent tout autant perturber nos relations dans le présent.

Par son huis clos, en partie bouche cousue, Adore pourrait être une pièce de théâtre, un long monologue... si ce n'étaient quelques sorties en extérieur, ce que l'auteur appelle des « rewinds ». Et je dois dire que la scène de la première rencontre entre Anabel et Verlaine dans une librairie est un véritable régal, drôlement bien menée. Une rencontre de rêve, magique, de celle qui noue les destins... dans le quotidien.

Adore sort dans la nouvelle collection M@nuscrits des Editions Léo Scheer, un vivier de jeunes talents.

Ce premier roman de Dahlia est un coup de maître pour cette jeune auteur, gageons qu'elle saura encore nous « émerveiller » par ses histoires.

Lien : http://becdanlo.blogspot.com/
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Première lecture sur mon Kindle fraîchement acquis, Adore fût une très belle découverte, bien au-delà de mes espérances. Je remercie le forum Have a Break, Have a Book et les éditions Dominique Leroy pour cette sympathique lecture, j'ai passé un excellent moment.

Mes dernières lectures classées dans la catégorie « érotisme » m'ont bien appris une chose, c'est que l'on ne doit pas trop s'attarder sur l'histoire, mais plus sur les scènes de sexes, toujours nombreuses et plus ou moins justifiées. Avec Adore, c'est tout le contraire, j'aurais presque envie de le ranger dans « romance contemporaine» pour le coup. L'histoire est un élément majeur, si bien que les scènes de sexes se font extrêmement rares, ce qui n'est pas forcément pour me déplaire.

Autant les scènes de sexe sont rares, mais elles sont aussi extrêmement courtes. On a pas vraiment le temps d'apprécier le moment, ce qui pourrait déplaire aux fans des romans érotiques. En somme, elles n'apportent rien à l'histoire, si ce n'est que pour justifier la passion qui s'est emparée d'Anabel.

Adore est un huis-clos, les ¾ de l'histoire se déroulant dans l'appartement de Verlaine, un écrivain qui enchaîne les femmes sans vraiment prendre le temps de s'intéresser aux sentiments. Il prend, il joue, il jette et recommence avec une autre, jusqu'au jour où il rencontre Anabel, une jeune femme férue de littérature, qui le fait changer du tout à tout. Avec elle, tout se passe bien, mais Verlaine prend peur et préfère la quitter. Mais Anabel ne l'entend pas de cette oreille et le séquestre, l'attache et le bâillonne pour pouvoir lui dire tout ce qu'elle a sur le coeur, tout ce qu'elle n'aurait pas pu lui dire s'il était libre de l'interrompre à tout bout de champ.

Anabel et Verlaine sont pratiquement les seuls personnages du roman, et pourtant Chloé Saffy n'a pas cherché à les rendre spéciaux, ils sont tout simplement banals. Ce sont des personnes simples, qui se sont rencontrés simplement dans une librairie, qui n'ont pas un passé lourd, qui ont une vie tout bonnement simple et c'est ce qui donne à l'histoire son petit côté touchant, donnant envie d'aller jusqu'au bout de ce roman.

J'ai totalement adhéré au style de l'auteur, très imagé, qui nous transportes et laisse notre imagination faire tout le travail sans vraiment se forcer. Cependant, j'ai encore un peu de mal à accepter la fin du roman, aux vues de tout ce qui s'est déroulé avant, comment nos deux personnages principaux peuvent clore l'histoire ainsi, pour moi ce n'est pas concevable, même avec l'explication de Verlaine sur le sujet, ça ne passe pas.

Malgré une fin qui ne me plaît pas, le reste du roman m'a séduite et je me laisserais tenté assez facilement par le chapitre inédit de Adore, Invitation au manoir, de Chloé Saffy et Emma Cavalier.
Lien : http://onceuponatime.ek.la/a..
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Adore, de Chloé Saffy (initialement publié sous le pseudonyme Dahlia) est un petit roman, paru en 2009 dans la collection M@nuscrit des Éditions Léo Scheer. À force de faire des recherches autour de ce texte et de son auteur, on ne peut s'empêcher de mettre les pattes dans les eaux stagnantes et troubles de la toile, où les polémiques et les règlements de compte sont légions, au point de donner l'impression que celles et ceux qui les hantent ne font que tourner autour d'eux-mêmes, avec leurs argumentaires ruminés ad nauseam et leur refus obstiné de céder au moindre argument de la partie adverse, tous rangés derrière l'actuel chef de file, le tout à l'allure d'une tarentelle débridée qui ne ferait que mieux répandre, au lieu d'évacuer, le poison dans le corps de la victime. Ainsi, tout le monde, ou presque, connaît la violente polémique qui a opposé une blogueuse connue sous le pseudonyme de Wrath, et les Éditions Léo Scheer, au sujet, entre autres, de la collection M@nuscrit, créée par ELS en octobre 2008 et qui a vu la publication de quelque treize titres dans les deux ans et demi à peu près de son existence. Polémique dans laquelle ont été impliqués Chloé Saffy et son roman et dont une bonne partie semble inspirée par l'envie et la jalousie devant le fait de voir son texte publié de préférence à d'autres.

La suite dans la Bauge Littéraire : http://postlucemtenebrae.eu/?p=5406
Lien : http://postlucemtenebrae.eu/..
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Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
Ses talons claquent sur les pavés de la rue de Rivoli. Anabel inspire, expire l’haleine de la nuit. Bientôt elle sera chez elle, elle boira un thé avec sa colocataire devant la télévision, elle ira se démaquiller, retirer ses chaussures à talons, ses bas, son string de dentelles encore humide, son soutien-gorge, ses vêtements noirs. « Tu es adorable, tellement adorable. » Alors qu’elle approche de la colonne de la Bastille, Anabel se demande si c’est bien d’être adorable, si cela ne suffirait pas d’être seulement aimable, mais de l’être "vraiment".
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"La sensation pénible le reprit le jour où il récupéra les photos. Bien qu'à chaque fois il fût déçu des images de ses amantes, il ne pouvait s'empêcher de vouloir capturer leurs bouches qui s'ouvraient démesurément alors que leurs yeux se fermaient sur leurs éparpillements de plaisir. Les corps animaux qui prenaient la place des corps humains, comme les chimères déchirent l'épiderme de ceux dont elles ont volé l'apparence pour s'incarner. Toujours, il ratait tout cela : le flash écrasait tout et recrachait des images sans âme, qui asséchaient l'ardeur du moment, l'objectif figeait les étreintes sans jamais les saisir. Pourtant il s'obstinait. Il rangeait les photos dans un album, et les revoyait non pour ranimer le souvenir de ces nuits sensuelles, mais pour se rappeler que dans son souvenir elles étaient justement bien plus vertigineuses que ces icônes dépouillées de fièvre. Ce jour-là, Verlaine se jura de ne jamais prendre Anabel en photo. Elle avait droit à mieux que d'être enfermée sur le papier de cette manière. Il ne voulait pas de ça pour invoquer son image et souvenir, il ne voulait pas d’elle comme simple souvenir. Il glissa une à une les photos dignes d'être conservées dans les pochettes translucides de l'album."
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"Toutes ces fois où nous nous quittions alors que tu portais encore les stigmates de l'étreinte, je filais aussitôt en baiser d'autres. De la baise entre adultes codifiée, calculée. Je baisais avec des femmes qui jouissaient sans se départir de leur distinction, chiennes en apparence, mais jamais assez pour tenir la distance sur la longueur. Des femmes qui étaient toutes plus belles, mieux faites et d'un milieu plus élevé que là d'où tu viens. C'était stupide, tellement stupide, je les baisais comme un salaud, un vrai connard, je les achevais du bout de ma queue. J'avais envie de les souiller, de les salir d’être si lisses, de ne plus me convenir comme avant, c'est pour ça que je finissais par dégueuler mon foutre sur elles, pour leur donner enfin de la consistance. Et elles aimaient ça, se pâmaient sans que je sache si c’était leur rôle, ou si je les bernais en beauté. Je les punissais de se croire arrivées, de se croire parfaites et de ne pas me donner envie de les traiter mieux."
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"Alors elle laisse son bras là où il est. Elle est si fière de marcher dans les rues de Paris au bras d'un homme comme lui. Parce qu'il est beau ? Il est passé au-delà du beau pour elle. Il est. Alors d'où lui viennent ses hésitations ? Ça vient peut-être de ses éclipses. Parfois, elle le sent tellement ailleurs, tellement en dehors. Et dès qu'il revient à elle, son regard est d'une douceur et d'une acuité insoutenables, il l'émeut trop, bien trop. Quand il ne voit qu'elle, quand il murmure seulement pour elle et lui parle pour emporter ses dernières résistances, elle pardonne. Lorsqu'ils arrivent devant ce restaurant du Marais, ils n'ont pas marché plus d'un quart d'heure. Juste le temps d'apaiser l'ardeur, souvenir d'il y a une heure encore, quand il lui a écarté les jambes sur son lit. Et lui a dit « Je vais te sucer » avec juste ce qu'il faut de perversité pour sourire de sa gêne."
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"Verlaine s'étonnait souvent qu'une jeune femme si calme puisse réclamer ces luttes des corps et des mots dans leurs jeux sexuels. Il la voyait baisser les yeux, trembler de toutes ses peurs délicieuses. Puis elle le mordait là où l'épiderme était accessible, très fort, avec rage pour aiguiser sa colère, il passait la main sur sa gorge, serrait lentement et murmurait d'abominables menaces qui la faisaient défaillir, il devait la retenir pour éviter qu'elle ne s'effondre totalement à ses pieds. Maintes fois, il avait ôté la ceinture de son jean d'un coup sec, formé une boucle, et tout en la maintenant allongée face contre terre, sa main libre enserrant ses poignets, il l'avait cinglé de coups sur les côtes et le bas du dos après avoir pratiquement arraché ce qu'elle portait pour découvrir enfin omoplates et colonne qui se couvraient de sueur et de frissons."
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