Virus

"Virus" est le sixième recueil, relevant de la littérature de l'imaginaire, de l'anthologiste Magali Duez (et non (!) de l'illustrateur Alexandre Dainche). Les huit nouvelles de science-fiction, d'autant d'auteurs différents, présentées ici, traitent du thème viral, aussi bien d'un point de vue biologique que connectique. Ces micro-organismes parasites, (presque toujours) ennemis jurés de l'homme ont constamment occupé une place importante dans nos sociétés...

* La phobie du virus peut pousser à des mesures extrêmes afin de se protéger ("H5N1" de Frédérique Lorient)
* ...ou, bien moins dangereux, il peut "émoustiller" les neurones ("Rouge cerise à pois blancs" de Véronique Pingault...la seule nouvelle qui m'a laissée indifférente...)
* Dans l'histoire la plus longue, d'Isabelle Guso : "Utopie en sursis", le virus mortel en question est un rouage humain qui va détraquer une société idéale.
* "La mise à jour" (de Pénélope Chester) met en scène un robot hypocondriaque...
* "Quand les clowns en treillis font gémir la musique" (de Fabien Clavel) est une satire politique (et jubilatoire) dans laquelle les sarcasmes suintent autant que les symptômes.
* "Intrafolie", un texte humoristique parle du parasitisme des téléphones "nouveau modèle", peut-être pas si futuristes ?
* Amusant aussi, mais d'un humour plus grinçant : "Contagion" (de Bruce Holland Rogers, seul américain du recueil), sur un virus qui pourra rendre notre monde meilleur, oui ! mais...

Or la nouvelle à qui j'accordé ma préférence est "Flocon rouge" de David Osmay, un auteur belge "débutant". La jeunesse éternelle est un thème récurrent, cependant, j'ai été touché par la voix mélancolique et plein d'amertume de la vieille jeune héroïne : "Personne ne doit connaître la vérité à mon sujet. Personne ne doit savoir que mon ignoble père, sur un coup de folie égoïste, m'a vaccinée contre le vieillissement quand j'avais à peine douze ans. Cela remonte à plus de deux siècles. Depuis, comme la majeure partie de la population du globe, comme tous les Vaccinés, je ne change plus. Je suis une femme dans un corps d'enfant, pour toujours."

C'est plutôt rare de trouver tant de textes de bon (voir, très bon) niveau dans une même anthologie. Un choix (d'auteurs connus et moins connus) qu'on ne peut qu'applaudir...le tout joliment "emballé" sous une belle couverture de Zariel, jeune illustrateur talentueux.

Mes remerciements ne vont donc pas qu'à Masse Critique de Babelio et à Griffe d'Encre Editions, mais avant tout à Magali Duez pour cette agréable découverte.

Ce recueil regroupe 8 nouvelles ayant pour thème commun les virus, qu'ils soient liés à des maladies et contagions plus ou moins mortelles ou à des soucis informatiques. Certaines ne font que quelques pages (3 ou 4) quand d'autres sont un peu plus longues (jusqu'à une vingtaine de pages) mais qu'elles soient très courtes ou non, chaque auteur a véritablement su créer un univers particulier, une ambiance de peur, de suspicion, de monde vivant dans la crainte de quelque chose d'identifié ou non et je les ai trouvé particulièrement réussies.
Cette immersion dans la science-fiction m'a beaucoup plu, moi qui ai du mal à aller spontanément vers ce genre d'ordinaire. J'ai préféré les nouvelles mettant en scène les virus médicaux, mais celles parlant de virus informatiques m'ont toutefois semblé intéressantes et tout à fait compréhensibles...j'avais quelques craintes à ce sujet vu mes connaissances limitées dans ce domaine !
Les styles sont différents mais tous sont de qualité, ce qui est rare dans un recueil où généralement certains textes sont bien meilleurs que d'autres.
De plus, il s'agit d'auteurs francophones (français, belges, québécois), ce qui n'est pas si commun dans le domaine de la science-fiction et j'ai ainsi pu découvrir des auteurs qui m'étaient totalement inconnus.
Je remercie donc Babelio et les éditons Griffe d'encre pour cette excellente découverte dans le cadre de l'opération Masse critique.

En Résumé : J'ai passé un sympathique moment de lecture avec cette anthologie dont le sujet sur les Virus se révèle traité de façon large, offrant huit textes complètement différents, passant aussi bien du récit angoissant, à celui intelligent ou encore maniant l'humour. Alors certes tous les textes ne sont pas au même niveau entre ceux qui se révèlent entrainant, intelligent et efficace et ceux qui manquent de force et entre plus dans la catégorie « vite lu, apprécié mais vite oublié », de plus je regrette l'absence de texte vraiment marquant, mais cela n'empêche pas l'ensemble de se révéler finalement assez sympathique à découvrir. Une anthologie divertissante entre deux lectures plus conséquentes je dirai.


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Voici venue la dernière anthologie en date des éditions Griffe d'Encre. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle arrive au bon moment : l'automne est là et les virus et autres microbes se frottent les mains car c'est leur saison, avec l'hiver. Rhumes, grippes et compagnie font la fête. Et les virus, c'est justement la thématique de cette anthologie ;) . À noter que des virus informatiques se sont aussi glissés dans le sommaire – ils ont même fait planter la 4e de couverture, les bougres.

C'est partis pour 8 textes vérolés à souhait :

H5N1 de Frédérique Lorient : le virus H5N1 s'étant répandu dans le monde, les oiseaux sont désormais pourchassés et tués sans pitié. Seuls les bâtiments fermés permettent aux humains de poser leurs masques respiratoires. Alors qu'une mère et sa fille – qui ignore donc à quoi ressemble un oiseau – visitent un musée, une mésange s'introduit dans les lieux… On commence avec un premier texte fort. H5N1 est un virus existant, qui fait déjà planer son ombre depuis quelques années – la fameuse grippe aviaire. Frédérique Lorient imagine un futur pas si lointain où le monde vit dans la peur d'être contaminé, suite à une pandémie. À tel point que la vie quotidienne en est transformée – masques respiratoires, chasse à l'oiseau et autre chose que je vous laisserai découvrir dans ce texte court, mais glaçant.

Rouge cerise à pois blancs de Véronique Pingault : le rédacteur d'articles humoristiques est pris d'un début de rhume, une catastrophe pour lui puisque son inspiration lui vient de bains quotidiens. Mais le rhume anodin en question va s'avérer différent, particulier. Et se propager aussi rapidement que le rhume commun. C'est un rhume qui va mettre le monde sans dessus dessous, un rhume créatif. Après le terrifiant H5N1, un bon éclat de rire, ça fait du bien ! Ici, le virus mis en scène est imaginaire (ou pas, ça expliquerai certaines personnalités fantaisistes et donnerait l'espoir que même le plus austère peut être pris de folie créatrice ;) ) et provoque des situations cocasses, où l'imaginaire de la personne atteinte est décuplé. Un petit grain de folie bien innocent et très rafraîchissant, on aimerait en voir plus souvent des virus comme ça :) (enfin, avec modération quand même, trop de fantaisie peut aussi nuire à la santé…)

Utopie en sursis de Isabelle Guso : dans un monde où tout a un sens, une jeune enquêtrice a affaire avec une mystérieuse mort : il semblerait que la victime se soit suicidée. Impensable, dans un monde où tout est traqué avant naissance pour empêcher ce genre de déviance. Oui mais… les cas se multiplient, des cas de folie grandissante, et la fille même d'Audrey se retrouve atteinte du mal. Que se passe-t-il donc ? Retour dans une histoire qui fait froid dans le dos avec ce monde utopique qui cache, on s'en doute, un revers de médaille bien sombre. Si, arrivé à un certain point, on devine très vite où l'auteur veut en venir (j'ai notamment pensé aux Sims), cette longue nouvelle n'en est pas moins fort bien construite au niveau de ses personnages, avec une fin qui prête à réflexion quant aux inventions intelligentes de l'homme, leur statut et leur devenir. Sans compter une autre réflexion mais je vous laisse la découvrir.

Mise à jour de Pénélope Chester : un droïde domestique doit être mis à jour, sa maîtresse attendant un enfant. Mais le droïde ne veut pas, de peur d'être infecté par un virus informatique. Tant de cochonneries traînent, de nos jours… nouvelle alternance, on retourne à l'humour avec ce petit texte qui s'amuse à inverser les rôles et fait vraiment sourire. J'ai beaucoup apprécié ce droïde qui m'a rappelé ces personnes qui évitent tout contact de crainte d'attraper un microbe. [Lire la suite de la critique sur le blog]
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Une couverture magnifique et une quatrième de couverture originale et complètement raccord avec les 8 nouvelles proposées dans ce recueil, il ne m'en fallait pas plus pour me donner envie !
L'audace de Griffe d'encre me plaît toujours autant.
A noter que je trouve les nouvelles toutes de très bonne qualités, ensuite c'est une question de goût... Je ne suis pas une grande fan des histoires d'informatique, manque de pot c'est la nouvelle la plus longue du recueil !
Pas la peine de vous les détailler, cela a déjà été fait dans d'autres critiques.
Mention particulière à Fabien Clavel et son "Quand les clowns en treillis font gémir la musique" orchestré de mains de maître sur fond de politique.
Les virus sont partout et prennent de bien diverses formes !
Ce livre vous rendra hypocondriaque !!!