La cause de la non-violence
Si d'aventure je développais à l'égard des Chinois quelque sentiment de rancune, de colère ou de haine, qui serait le perdant? Moi-même, car j'y perdrais mon bonheur, mon sommeil, mon appétit, tandis que ma rancoeur n'affecterait aucunement les Chinois. Me tourmenter à l'excès m'empêcherait de rendre heureux mes proches.
Libre à certains de me critiquer; pour ma part, j'essaie de rester joyeux. Si nous voulons oeuvrer efficacement pour la liberté et la justice, il est préférable de s'y employer sans colère ni mauvaise volonté. Si nous nous sentons sereins et agissons pour un motif sincère, nous pouvons abattre une immense besogne pendant les trente ou cinquante ans d'activité qui nous sont alloués. Et si quelques résultats positifs ont déjà été obtenus en ce domaine, je crois pouvoir affirmer que c'est en partie dû à mon engagement dans la cause de la non-violence, engagement motivé par une authentique croyance: la croyance en la fraternité humaine.
60 ans de combat politique du Dalaï-lama .