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Bernard Hoepffner (Traducteur)
EAN : 9782877309875
633 pages
Editions Philippe Picquier (01/12/2007)
4.4/5   25 notes
Résumé :

Il y a mille ans au Japon, Dame Murasaki Shikibu écrivit le premier roman de l’histoire : Le Dit du Genji. Liza Dalby a imaginé les circonstances de cette création à partir de fragments de journal et des poèmes écrits par la Dame Murasaki. Elle brosse avec délicatesse le portrait d’une femme exceptionnelle, qui vécut dans une famille noble de l’ère Heian, au XIe siècle. Liza Dalby lui fait &... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Liza Dalby nous propose une évocation de la vie de Murasaki Shikibu, née vers 973 et décédée entre 1014 et 1025, qui a écrit l'un des monuments de la littérature mondiale, considéré comme le premier "roman psychologique" de l'histoire, je veux parler du Dit du Genji.

On sait peu de choses de la dame de cour, pas même son nom, connue sous ce sobriquet de Murasaki Shikibu ; Murasaki, qui signifie "violet, pourpre", lui est donné au moment de son entrée au service d'une des impératrices-douairières, d'après l'un des personnages qu'elle a créés dans son roman ; le terme Shikibu fait référence au statut de son père à la cour.

On la sait orpheline de mère très tôt, ayant une relation privilégiée avec son père qui l'incite à étudier le chinois et la poésie chinoise, et dont elle tient la maison quelques années.

Pour autant, Liza Dalby ne laisse pas vagabonder une folle imagination dans les espaces inconnus de cette vie et de cette inspiration qui a donné naissance au Prince Genji. Au contraire.
Elle s'appuie sur les écrits de Murasaki Shikibu parvenus jusqu'à nous, son journal, ses poèmes et ce Dit du Genji aux quelques 2000 pages et cinquante-quatre chapitres jalonnés de 800 poèmes (un monument, vous dis-je !).

Ce faisant, elle nous plonge dans ce qui fait le quotidien d'une jeune fille au XIe siècle à Heian-kyo (future Kyoto), puis aux confins de l'empire nippon lorsque son père y est nommé gouverneur.
Au retour de la famille dans la capitale, elle accepte d'épouser Nobutaka Fujiwara qui la laisse veuve quelques années plus tard.
Et c'est là qu'elle est appelée à la cour, contrairement à la coutume consistant à faire entrer très jeunes les dames d'honneur au service des membres du clan impérial, et qu'elle se voit contrainte de laisser sa petite fille à la garde de sa famille.

Liza Dalby ne néglige pas la formation littéraire de Murasaki, ni la façon dont le Prince Genji entre dans sa vie ainsi que l'élaboration des différentes aventures du Prince Radieux au fil du temps.

Cette évocation a des accents d'une grande crédibilité. C'est une plongée dans un raffinement qui nous était inconnu en Occident à la même époque.

L'art des jardins et d'un paysage où tout est dû à la main de l'homme mais où cela ne doit absolument pas se sentir occupe davantage même que l'aménagement des demeures.
La correspondance avec les proches et l'envoi de fleurs ou d'aliments accompagnés de poèmes sont essentiels.
La vie à la cour est ponctuée par les incendies fréquents des différents palais, les emménagements et deménagements des impératrices et concubines selon leur état (maladie, grossesse) ou leur disgrâce, la vie de cour traversée de jalousies et bruissant de commérages, une foule de cérémonies occupant une grande part du calendrier...

Ça aurait pu être un brin rasoir, eh bien pas du tout !

Toute la délicatesse d'une branche de prunier en fleurs, la beauté d'une pièce d'eau sur laquelle tombent les feuilles dorées des gingkos dans un coup de vent, la pleine lune éclairant le jardin comme en plein jour, l'assortiment des couleurs des kimonos des dames superposés dont on ne voit que les cols, les manches, et le bas des kimonos qu'elles laissent dépasser sous leur paravent, la légèreté d'un poème, la spiritualité d'une réponse, les liens noués, dénoués, renoués, la quête perpétuelle d'une perfection esthétique jusque dans le plus petit détail, la recherche de l'harmonie entre l'être et son environnement, une beauté formelle qui doit présider à chaque apparition de l'impératrice douairière et de son entourage… tout contribue à une immersion dans ce lointain XIe siècle nippon.

Diplômée de Stanford, anthropologue spécialisée dans la culture du Japon à laquelle elle s'est intéressée dès son adolescence avec la lecture du Dit du Genji, Liza Dalby met sa profonde connaissance de son sujet de prédilection au service d'un bel ouvrage, subtil, intelligent et formant une bonne introduction à l'oeuvre majeure de Murasaki Shikibu.

Je laissais traîner l'idée d'une relecture du Dit du Genji, que j'avais beaucoup aimé mais avec un certain sentiment d'étrangeté : les émotions qui agitent les personnages et leurs relations sont intemporels ; les coutumes, la forme, la multitude de personnages, en revanche, peuvent désarçonner.
Je vais maintenant mettre ce projet de relecture en oeuvre avec bien des clés qui me manquaient la première fois, qu'il est possible de compléter avec le passionnant Femmes et Samouraï de Hidéko Fukumoto et Catherine Pigeaire (Éditions des femmes) dont la première partie est consacrée à Murasaki Shikibu et à une autre femme de lettres de la même époque, Sei Shonâgon.

Il existe également un ouvrage d'introduction édité par Diane de Selliers, intitulé À la découverte du Dit du Genji, réalisé par Aude Jacquet, Marion Balalud de Saint Jean, Aglaë de la Grenardière, Akane Nishii, Letizia Rossi di Montelera et Agnès de Gorter, sous la direction de Joséphine Barbereau et d'Aline Lambilliotte, qui a pour ambition de permettre aux lecteurs français de s'y retrouver, mais dont je ne parlerai pas davantage tant que je ne l'aurai pas lu (ce qui ne saurait tarder…).
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Ce livre est un régal, un vrai bijou de sensibilité et de poésie pure.
Le talent de l'auteur nous plonge dans la vie de cour du Japon d'une époque si lointaine qu'elle en devient hors du temps, à travers le récit d'une femme au destin hors du commun, qui au fil de ses rencontres, de ses aventures, et de son imagination, produira une oeuvre qui traversera les siècles et reste aujourd'hui l'une des plus fascinantes et des plus longues épopées jamais écrites. Une seule envie en le refermant : lire l'oeuvre originale, le Dit du Genji.
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C'est comme pour beaucoup de bonnes choses : on souhaite toujours que cela dure un peu plus longtemps, ou même que cela ne finisse jamais !
Il en est ainsi du Dit du Genji : à la fin de ce roman pourtant conséquent, on en souhaite encore...
Eh bien cela est possible grâce à Liza Dalby et son livre "Le Dit de Murasaki" qui raconte donc Murasaki Shikibu, l'autrice du "Dit du Genji" au XIème siècle, et ce d'une façon très inspirée de cet ouvrage, avec beaucoup de finesse, de poésie et, finalement, de bonheur : on reste vraiment dans l'ambiance.
Une très grande réussite donc, au vu d'une barre très haut placée.
Le Dit de Murasaki peut convenir aussi au lecteur qui ne s'est pas encore lancé dans le Dit du Genji, et qui souhaite en avoir une introduction ou une mise en bouche.
Belle traduction de Bernard Hoepffner.
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Une des meilleures biographies romancées que j'ai lue !

Liza Dalby nous entraine dans ce livre à la suite de Murasaki Shikibu, auteure de ce qui est considéré comme le plus vieux roman du monde : le dit de Genji.

Des lourdes robes Junihitoe dont le choix des teintes peuvent faire ou défaire une réputation à la description des fastes et des superstitions de la cour Heian, nous découvrons page après page cette époque brillante mais assez peu connue en Europe.

Ce roman est à conseiller à tous les amoureux du Japon qui veulent découvrir autre chose que les habituels romans se déroulant à l'époque Edo. A lire pour aller plus loin : les Notes de chevet, le dit des Heike ou encore le dit de Genji (bien sûr ! ).
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Un roman sur la vie de Murasaki Shikibu et sur son oeuvre, le dit du Genji, en train de s'écrire. Sous couvert de confidences, l'auteur nous plonge dans la période Heian, ses moeurs et coutumes.

Le livre est très bien documenté et il est aisé de rentrer dans cette société même si vous ne la connaissez que peu. Il est passionnant de s'imaginer l'intime de cet auteur mythique dont on rapporte beaucoup d'anecdotes mais dont la vie réelle reste en partie un mystère.

Une mise en scène d'une vie qui mêle le réel et la fiction, créant un lien charnel entre le livre et l'être humain.

Une lecture passionnante et un personnage attachant!
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Pouvoir demeurer silencieux avec quelqu'un est, je pense, la preuve absolue de l'existence d'un lien karmique.
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Sans que nous l'ayons remarqué, la lune était partie flotter au-dessus des collines du couchant. Tandis que les insectes nocturnes cessaient peu à peu leur chant, en silence nous rentrâmes dormir. Dans un demi-sommeil, je me demandai s'ils se doutaient de la brièveté de leur vie. Dans leurs stridulations plaintives, j'entendais un adieu à l'automne, un adieu à la lune dans les nuages, un adieu à Chifuru. Quand elle fut partie, je composai ce poème :

Alors que le chant des criquets s'éteint dans la haie, il est impossible de ne pas dire adieu à l'automne ; comme ils doivent être tristes, eux aussi...
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