Faute de finances…. J'ai renoncé au très impressionnant catalogue RMN de l'exposition «
Hokusaï », et voulant en faire profiter un ami, en province, j'ai choisi ce volume beaucoup plus modeste, car j'ai pu ainsi en acquérir 2 exemplaires.
Je ne regrette vraiment pas, car ce « hors-série » en Découvertes Gallimard, en co-édition avec la R.M.N, est très attractif, tant par une synthèse très explicite du parcours pourtant foisonnant de
Hokusaï, de la mise en page très soignée, avec des planches « à déplier », dans des formats, sens variés, avec parfois, dans la largeur de la marge inférieure, des citations choisies. Un ouvrage pour tous les publics…amateurs ou « pressés », car il va à l'essentiel, dans une présentation des plus vivantes…, rédigé par
Laure Dalon, "co-commissaire" de l'exposition !
Je vais tenter de faire « bref »…
En 1858, la France et le Japon signèrent un « traité d'amitié et de commerce »…. « de tous les noms alors cités comme emblématiques de cette fascinante culture émergeait celui de
Hokusaï, admiré pour ses estampes et ses livres illustrés »
Ce petit album de décompose ainsi :
1.
Hokusaï et la France
2.La vie à Edo [ ancien nom de Tokyo]
3.Le Théâtre et la danse
4.Folklore, mythes et légendes
5.Figures féminines
6.Sur les routes du Japon
7.Le Mont Fuji
8.L'Observation de la nature
On apprend une foule de détails, les abondants pseudos ou
nouveaux noms que
Hokusaï choisit au fil de sa longue carrière ; on découvre que pour sa célèbre série des « Trente-six Vues du Mont Fuji »,
Hokusaï mit à profit les propriétés du bleu de Prusse, pigment découvert à Berlin au début du 18e siècle, qui avait l'avantage de conserver son intensité dans la durée, etc.
Hokusaï aborda tous les genres et tous les thèmes possibles….Parmi les « divertissements privilégiés par la société japonaise, le théâtre occupait une place de choix, le kabuki étant particulièrement populaire à l'époque d'Edo. C'est en réalisant des portraits de comédiens que
Hokusaï se forma véritablement à l'art de l'estampe » …
« le vieux fou de dessin » ne quitta jamais le Japon, mais sillonna son pays plusieurs fois, séjournant plus ou moins longtemps dans des régions éloignées de la capitale… Il réalisa des estampes faisant appel à la perspective occidentale, découverte par les Japonais au milieu du 18e siècle…
Il abandonna, à une certaine période, ses propres oeuvres pour réaliser des manuels de peinture…
Je ne renonce pas à l'idée ultérieure d'acquérir le monumental catalogue… Car cette exposition est réellement, sans superlatifs de convention, un évènement unique, vu l'ampleur des prêts des collectionneurs privés japonais…qui nous offre la possibilité d'admirer des dessins, peintures, etc, pour la toute première fois, à tel point que l'exposition ferme une dizaine de jours vers la fin novembre jusqu'au 1er décembre, pour pouvoir présenter les autres oeuvres prêtées. Dans l'idéal, il faudrait pouvoir voir cette exposition 2 fois, pour avoir la possibilité de « savourer » l'ensemble des pièces prêtées….
Je suis sortie de cette exposition enchantée et complètement sous le charme du parcours unique de cet artiste, aux mille facettes…qui fut en but aux difficultés financières, car il ne fut jamais au repos, ne choisit jamais la solution de facilité qui « enrichissait » ses confrères, en acceptant des « oeuvres de commande ». Il était boulimique, en recherche permanente sur son art. Une oeuvre magistrale , un homme insatisfait, exigeant quant à son art ; « magistral » humainement et artistiquement !