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EAN : 9782080816245
459 pages
Flammarion (04/01/1999)
4.22/5   72 notes
Résumé :
Ce volume s'ouvre sur la représentation du patron de tous les peintres, saint Luc peignant la Vierge. Par cette mise en abyme, ce choix emblématique, Daniel Arasse envisage un programme qui va bien au-delà d'une simple «histoire du détail», car ce qu'il vise est la totale relecture de l'histoire de la peinture occidentale à l'aune du détail. Qu'il soit inopinément ou peu à peu découvert, identifié, scruté, isolé, voire découpé de son ensemble, le détail offre en eff... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Arasse Daniel – "Le détail : pour une histoire rapprochée de la peinture" – Flammarion, 2008 (cop 1992) (ISBN 978-2-0812-1740-9) – Format 30x23cm, 384p. relié, jaquette illustrée – Ouvrage abondamment illustré – Nombreuses références bibliographiques au fil des pages – Un seul index par noms d'artiste en fin de volume.

Un ouvrage magistral, qui renouvelle – à mes modestes yeux tout au moins – la façon de regarder une oeuvre.
Mais pour commencer par le commencement, il convient de souligner combien l'aspect "plaisir" est indispensable pour avaler une oeuvre aussi dense. A commencer par le plaisir du livre lui-même, en tant qu'objet, qui m'amène à saluer la performance des éditions Flammarion et de son comité éditorial pour cette solide reliure, ce beau papier, cette belle typographie, cette qualité extra-ordinaire des innombrables reproductions, ce légendage sans faute, bref, tout ce qui contribue à éprouver un plaisir quasi physique au contact de cet ouvrage.

Ce qui ne serait rien sans doute, si ne s'y ajoutaient d'une part la qualité de l'écriture de l'auteur, limpide, précise, claire, dénuée de tout vocabulaire technicisant rébarbatif, d'autre part l'aptitude à partager sans arrogance un immense savoir esthétique, permettant une constante et pertinente mise en relation d'oeuvres qui pourraient parfois sembler fort éloignées les unes des autres : il y a un côté chasse au trésor pleine d'imprévus qui entraîne le lecteur de rebondissements en rebondissements....

le coeur du raisonnement réside dans l'examen attentif du rapport entre ce qui fait l'ensemble d'un tableau et ce qui en constitue un (ou plusieurs) détails : à partir de quoi, de quand, un tableau est-il plus qu'une accumulation de détails bien rendus ? Comment un peintre se manifeste-t-il à travers de minuscules ajouts plus ou moins dissimulés ? Comment ces "détails" peuvent s'interpréter, jusqu'à permettre de comprendre la posture profonde de l'artiste par-delà les conventions qu'il se doit de respecter (en fonction de son époque, de ses commanditaires etc) ? le spectateur est-il "autorisé" à s'approcher pour contempler tel détail de (très ou trop) près ?
Ce ne sont là que quelques-unes des questions abordées par l'auteur.

Et pour ce qui concerne le lecteur ? Il est certainement ravi de constater qu'un érudit faisant autorité s'est – enfin – penché sur des détails que le néophyte remarque mais que les autres puits de science (supposés) ou guide de toute espèce n'abordent quasiment jamais...

Que l'on soit ou non d'accord avec les interprétations proposées, on tient là un ouvrage indispensable dans la bibliothèque d'un amateur d'art...
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de lecture un peu plus ardue que "On n'y voit rien" mais quelques réflexions intéressantes. Dommage que les reproductions de tableaux soient d'aussi mauvaise qualité dans l'édition de poche. A lire plutôt dans le format livre d'art...
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Livre de l'éminent historien de l'Art Daniel Arasse que je conseille à tout amateur du genre et des lectures ardues.
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Un livre érudit, dont la construction interne (liens entre les tableaux, contexte) peut être complexe à suivre, mais dont le propos invite le lecteur à observer attentivement. Un précepte à conserver pour vos prochaines visites muséales !
Lien : http://pralinerie.blogspot.f..
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Indispensable !!!
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Il y a deux catégories d'artistes, les uns qui font à chaque occasion le portrait d'une main (...) par exemple Corot, les autres qui font le signe d'une main, comme Delacroix.
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Le 8 janvier 1337 meurt à Florence le peintre Giotto di Bondone, plus connu sous le nom de Giotto. Né vers 1266, Giotto est originaire de Vespignano, un petit village de la campagne florentine, « à quatorze milles de la cité ».

Daniel Arasse, dans Le Détail, évoque une anecdote de la jeunesse du peintre, élève de Cimabue. Anecdote empruntée à Giorgio Vasari :
 
 
  « Giotto, dans sa jeunesse, peignit un jour d'une manière si frappante une mouche sur le nez d'une figure commencée par Cimabue que ce maître, en se remettant au travail, essaya plusieurs fois de la chasser avec la main avant de s'apercevoir de sa méprise. »
L'histoire est plaisante : en plaçant cette mouche sur le nez d'une figure, Vasari fait de la prouesse du peintre l'une de ces plaisanteries dont Giotto était coutumier, et le ton bon enfant du récit suggère une tendresse pour ce « petit jeu » auquel ne se laisserait plus prendre un artiste du Cinquecento, ni pour le provoquer ni pour tomber dans son piège.
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C'est sans doute Aby Warburg qui, dans son propre contexte, a formulé de la façon la plus imagée la fonction essentielle du détail au sein de la discipline. Pour l'historien de l'art "le bon Dieu niche dans les détails".
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J'ai souhaité pourtant faire une étude historique de détail et du rapport de détail au tableau de peinture. Une curiosité m'y a poussé et le désir de répondre à quelques questions. Que se passe-t-il dans ces moments privilégiés ou un détail se voit ? De quelle surprise ces moments sont-ils porteurs ? Que fait celui qui regarde "de près" et quelle "récompense" imprévue cherche-t-il ?
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Videos de Daniel Arasse (14) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Daniel Arasse
Conférence dans le cadre des Congrès scientifiques mondiaux TimeWorld : TimeWorld expose et anime la connaissance sous toutes ses formes, théorique, appliquée et prospective. TimeWorld propose un état de l'art sur une thématique majeure, avec une approche multiculturelle et interdisciplinaire. C'est l'opportunité de rencontres entre chercheurs, industriels, universitaires, artistes et grand public pour faire émerger des idées en science et construire de nouveaux projets. https://timeworldevent.com/fr/ ------------------------------------------------------------------------ Après un Diplôme National des Beaux-Arts à Montpellier, Francesca Caruana étudie l'esthétique à Paris 1-Sorbonne, avec Daniel Arasse, puis la sémiotique de l'art avec G. Deledalle. Docteur en arts plastiques et sciences de l'art, maître de conférences à l'université de Toulouse le Mirail de 1998 à 2005, puis à l'université de Perpignan, où elle vit. Chargée de mission culturelle pour l'UPVD. Initiatrice de la manifestation «Questions d'art» à l'UPVD. Son travail plastique s'appuie sur le rapport entre le hasard et le construit, donnant lieu à une diversité de formes : la fois à des installations réalisées à partir de résidus, d'objets trouvés ou issus de cultures tribales, à des peintures mêlant la gestualité et la rigueur du dessin, et/ou à des versions multimédia.
Conférence : le construit est-il l'unique condition de la perception ? Lue par Hervé Fischer 29 juin 2022, 13h45 - 14h30 — Amphi 24
Une conception matérialiste pourrait nous faire croire qu'il suffit d'être confronté à l'existant pour le rendre visible. La perception dépendrait donc de la seule visibilité de son construit. Si la posture scientifique nous autorise à le penser, elle n'exclut pas pour autant la perception de certains inconstruits, nous obligeant à interroger la relation entre l'existant et le réel. Une approche sémiotique du réel interroge d'une part ce que la construction fonde comme perception commune, et d'autre part la présence d'éléments exogènes et variables dans la construction tels que le cadrage, la sérendipité, l'imaginaire, l'intentionnalité, comme autant de facteurs non visibles, mais qui réduisent la perception du réel à être le miroir de notre culture.
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