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EAN : 9782918767213
125 pages
Asphalte (12/01/2012)
3.17/5   6 notes
Résumé :
En plein centre de Rio, Michael, jeune Noir américain passionné de jazz et de basket, se fait kidnapper par les membres d’un gang. Détenu dans l’univers angoissant d’une favela, sur fond de guerre de factions, la victime va se faire l’observateur de ce monde inconnu et se lier peu à peu à deux de ses ravisseurs : Musclor, le chef du gang, qui rêve de devenir un rapper célèbre, et Jo, sa petite amie accro au funk, qui dévoile le quotidien d’une jeune femme de seize a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Ce livre c'est un choc des cultures vu à travers le récit de trois ados.
Il se découpe en 3 partie. La 1ère qui met en place l'histoire, les personnages et qui est raconté par Michaël (le kidnappé).
La 2ème partie est une chanson d'un rap érotique et sordide, racontant l'histoire vue par Musclor avec un intermède sexuel et très misogyne. Au milieu de cette longue chanson le refrain change, de purement musical il devient vraiment fataliste parlant du peu d'espérance de vie des jeunes du quartier.
Et à partir de ce moment là ce livre qui était plutôt raisonnable devient porté sur la chose ! Ce n'est plus la samba, cela devient beaucoup plus torride que cela !
Jo est la narratrice de la 3ème partie et raconte à un interlocuteur anonyme sa vie. Un récit où elle évoque non sans un certain détachement son statue de troisième « légitime » de Musclor ! Elle avoue avoir parfois envie d'un autre garçon, alors elle se contente comme elle peut ! avec une paire de fesses à en faire craquer plus d'un . Quant à Jo, la présence de ce géant noir fait plus que l'émoustiller......la musique se fait plus sensuelle....
Une brochette de personnages pour le moins hétéroclites et pas très malins ! Michael est bien jeune et pas réellement pressé de mourir, il ne comprend pas ce qui lui arrive mais découvre la peur ! Et aussi que le vie en général tient à pas grand chose dans certains quartiers de Rio.

Une narration originale pour une histoire qui oscille entre gravité et loufoquerie, la vie dans les favelas à travers l'histoire de nos "héros" ! C'est violent et très osé.....
Une bonne claque....
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J'avais repéré ce roman dès sa sortie parce que déjà, j'avais flashé sur la couverture, je la trouve vraiment magnifique mais aussi par son titre & son résumé. Tout m'a attiré ! & c'est un livre que j'ai dévoré en deux fois.. Bien écrit & bien explicite. Merci beaucoup à Babelio & aux éditions Asphalte pour ce partenariat !

Michael Philips, un jeune garçon noir américain de 13 ans, se fait kidnapper par un gang, des jeunes d'à peu près son âge.. Tout ce qu'ils veulent, c'est une rançon que le père d garçon devra leur donner s'ils veulent le revoir vivant. Enfermé dans une petite pièce, attaché à une chaise avec un unique sceau pour faire ses besoins devant ces jeunes qui monte la garde armés, Michael devra s'armer de patience & de courage pour faire face à ce qui lui arrive. Son innocence va le lier d'amitié avec Musclor, le chef du gang. Un lien très tendu puisque seule la musique le maintient. Mais aussi avec Jo, la petite amie de Musclor, qui lui apporte ses repas & le fait rêver à sa façon.. Des jeunes qui n'ont pas beaucoup d'avenir, n'ont rien à perdre & surtout, qui font tout pour survivre.

Ce roman soulève bien les problèmes de la société.. Les membres du gang ne sont que des amateurs, tous âgés de moins de 18 ans, ce sont des dealers, des drogués, des voleurs.. Des jeunes paumés, livrés à eux-mêmes, qui sont prêts à tout pour survivre entre les guerres des clans & la débauche.
L'histoire est d'abord racontée par Michael, victime d'un kidnapping en plein milieu d'une foule qui ne bronche pas.. Il incarne l'innocence même, il n'a que 13 ans & ne comprend pas vraiment ce qui lui arrive. Il garde espoir qu'on vienne le libérer malgré l'ignorance qu'il a vis à vis de l'extérieur. Puis, c'est au tour de Musclor de raconter sa vision des choses, sur cet enlèvement mais aussi sur sa passion, ses doutes, ses craintes, sa vie. Il s'exprime dans un rap, en toute logique puisque sa passion première est la musique. Enfin, on a le point de vue de Jo, la toute nouvelle petite amie de Musclor. Plutôt, l'une de ces petites amies.. Mais elle s'en contente ; il ne la bat pas, contrairement à d'autres pour qui c'est devenu une habitude & la laisse vivre comme elle l'entend du moment qu'elle ne fricote avec personne d'autre.. Sa façon de s'exprimer est bien différente de celle de Michael, ils ne sont pas du même milieu, n'ont pas vécu les mêmes galères & ça se ressent. Pour elle, la prostitution est une solution largement envisageable pour vivre même si ce n'est pas ce qu'elle fait. Son histoire est plus crue, plus tourner sur le sexe comme s'il n'y avait que ça qui comptait maintenant..

Le roman est court mais les mots sont directs & efficaces. L'auteur n'a pas tourné autour du pot pour décrire la misère dont ces jeunes des favélas sont victimes. J'ai eu beaucoup de mal à fermer ce livre une fois commencé parce qu'on suit vraiment la façon de vivre des trois personnages principaux & on se rend bien compte qu'ils n'ont pas de la haine que pour les gangs ou les policiers mais aussi contre eux-mêmes, à tel point qu'ils se permettent de sombrer dans la délinquance, que ce soit pour le sexe à tout va sans amour, la drogue ou encore les vols à répétition. Tous ces jeunes, qui sont armés jusqu'aux dents & qui ont arrêté l'école bien trop vite, qui ne peuvent compter que sur eux-mêmes pour survivre. L'innocence de l'enfance est bien vite envolée, & Michael va en faire les frais aussi..

Plus on avance dans l'histoire, plus elle devient sombre.. C'est facile de s'y accrocher mais difficile de rester indifférent face aux propos de l'auteur..
Lien : http://laviedeslivres.cowblo..
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Un sujet aussi fort ne pouvait admettre qu'un traitement fort, brutal parfois, et l'auteur ne s'en prive pas, avec justesse. Trois narrateurs se répartissent le récit, chacun avec son langage particulier. D'abord, Michael, jeune noir américain relativement aisé. Il arrive dans ce monde des clichés pleins la tête et se heurte à une réalité qu'il ne peut comprendre. Les armes ? Il n'en avait jamais vu. Une fille aussi "sexuée" que Jo ? Non plus. Il n'a pas conscience des véritables enjeux de ce qui se joue autour de lui, ni des risques qu'il prend. Sa condition d'otage, il nous la raconte pourtant, sans rien omettre de ces petits détails quotidiens et intimes que l'on peut facilement oublier, vu de l'extérieur.
Musclor, son ravisseur, n'a même pas les mots pour le dire, donc il l'écrit et le rappe. Il n'a pas non plus choisi ce genre musical, il est le seul qu'il connaisse, le seul qui lui permette de verbaliser sa violence et l'ambiguïté de ses désirs. Lui aussi est rempli de clichés face à ce jeune noir (à son grand étonnement : il ne pensait pas qu'un noir pouvait appartenir à une famille aisé) et de la confrontation de ses deux points de vue ne pouvaient naître que l'incompréhension.
Dernière narratrice : Jo. Brutalement, je dirai qu'elle a les mots, mais pas la syntaxe. Même si ce qu'elle dit est violent, vulgaire, et peut choquer, je n'ai garde d'oublier que ce livre s'adresse à un public adulte, et non à des adolescents. La réalité de son langage n'est pas plus choquante que la réalité de cette gamine - elle a seize ans - qui a le détachement de celles qui ont trop vu, trop souffert. L'avenir ? Il n'est même pas incertain, il est inexistant.
Pas de point de vue externe dans ce livre qui pourrait nous faire sortir de ce huit-clos où le danger suinte des murs et des mots. Certes, lors du prologue, nous avons bien eu, pendant un cours moment, un point de vue extérieur à ce qui se passait, quasiment une reconstitution journalistique. La seule chose certaine qui en découle est que l'incompréhension n'est pas l'apanage des kidnappeurs.
Arthur Dapieve décrit avec précision la réalité des favelas. La postface est tout aussi glaçante.
Lien : http://le.blog.de.sharon.ove..
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Voilà une sacrée découverte que la lecture de ce roman : une lecture qui mêle violence, curiosité, dégoût et quelques touches d'humour, le tout dans un tout petit roman d'un auteur brésilien qui m'était complètement inconnu : Arthur Dapieve.

L'histoire se passe au Brésil, dans le morro, une favela de Rio de Janeiro. Tout commence en pleine fête de Saint Judes Thadée. C'est l'euphorie, les rues sont bondées, la circulation est difficile presque impossible et c'est là que trois personnes armées, portant des masques de Ben Laden, montent dans un bus et demandent Maïcom Filipi. Cherchent-ils une autre personne ou bien est-ce leur prononciation qui est mauvaise ? Difficile à savoir, mais au dernier rang de ce car, Michael Philips, jeune noir américain de 13 ans, se lève et se fait ainsi enlever dans l'indifférence la plus totale. Au fils du texte, on apprend que ces ravisseurs ne sont que des amateurs, jeunes adolescentes de 13 à 17 ans, livrés à eux même, paumés, dealers, drogués, voleurs…
Lien : http://stef93330plaisirdelir..
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Un jeune garçon de 13 ans est pris en otage par un groupe masqué en Ben Laden. le garçon se retrouve enfermé dans une pièce d'une favela de Rio. Ces ravisseurs négocient une rançon auprès de son père. Les ravisseurs sont jeunes aussi, moins de 20 ans. le récit est découpé en trois parties, pour trois narrations: l'otage raconte un peu sa vie de riche er la peur de mourir. le ravisseur rape son histoire de drogué et de bandit de favela. le troisième récit est porté par la voix de Jo, copine du ravisseur. La narration devient sensuel voire crue.

La maturité du garçon de 13 ans enlève de la crédibilité au roman. Par contre le précision des termes, notamment sur les armes à feu ancre le récit dans la réalité.

A la fin du livre, une playlist est proposée. Super idée pour se mettre dans l'ambiance sonore du roman.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Pas un n'a pigé ce qui se passait,
Mais pas un n'a moufté.
Astre Blême s'est cru intelligent,
Ça le faisait bander de jouer au bourreau,
il était vraiment à cent pour cent.
"Chef, laisse moi lui trouer la peau!"
Alors l'Américain a poussé sa gueulante:
"Je suis qu'un gamin, j'ai que treize ans!"
Une vraie gonzesse, je lui est balancé:
"Moi, j'en ai dix sept, il est où le problème?"
Quand il s'est mis à jacter dans sa langue,
Je lui est collé un pain direct en pleine tronche.
C'est là, en écoutant les lamentations du mec,
Que j'ai pigé sa phrase ou presque:
"I wanna play my trumpet!"

Je suis pas Eminem,je suis pas Beastie Boy,
Je suis pas une vedette, appelle moi Musclor.
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La langue que je parle, plutôt que je chante, elle est pas correcte. Je comprends pas pourquoi l’imparfait c’est du passé. Je confonds la conjugaison, les pronoms. Tu sais je vais te dire un truc, sérieux : je comprends pas vraiment la grammaire. J’ai lâché l’école trop tôt. Le portugais pas correct je le comprends bien, ça oui parce que c’est aussi comme ça que je parle. Pas vraiment comme il faut. Mais attention, la langue correcte je l’ai trouvée belle quand je l’ai écoutée à la radio pour la première fois.
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Quelles pourraient être les exigences de mes ravisseurs ? Le déblocage des comptes d’Al-Qaida dans les banques américaines ? La libération des talibans détenus à Guantanamo ? Le retrait immédiat des troupes américaines stationnées en Irak ? Jamais Georges W. Bush ne va accepter ça, d’autant qu’il s’agit d’un Américain noir dont le père vote démocrate.
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Laisse tomber ! Anisio avec une arme ? Le pauvre avait vécu sans tache et il est mort sali. T'as sûrement déjà dû entendre un paquet d'histoire comme celle-là. Mais quand ça t'arrive à toi, tu comprends d'un coup ce que ça veut dire souffrir.
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Des gars qui racontent de belles histoires, j'en connais aucun.
On soupire ensemble pour partager le mal en commun.
On avait un avenir, maintenant on n'a plus rien.
On avait de l'avenir, maintenant on n'est plus rien.
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Video de Arthur Dapieve (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Arthur Dapieve
Arthur Dapieve au Salon du Livre de Paris 2012.
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