Les collègues des stups se sont fait repasser! C'est ce qui met le Boss en joie ce matin là … le Boss qui appelle San A. à la rescousse… Alors qu'attend, dans son bureau, Mme Laura Curtis, une superbe créature qui n'est autre que l'épouse de l'homme qui sauva notre valeureux commissaire d'une mort certaine. Il est condamné à mort, supposé traitre à sa Nation, les USA. Nous sommes en 1966, en pleine guerre du Viêt-Nam …
Lui, vous le connaissez, doubler les stups ou aller sauver un ami pour les beaux yeux d'une donzelle …
Pineau s'occupera des stups, Béru et San A. du reste. En route pour Saïgon, hôtel Troû du Thronc …
Et si y'avait pas maldonne d'entrée dans cette affaire là ? ...
J'ai coutume de dire à quel point la période fin des années 60 est ma préférée. Bingo ! Ca se vérifie ici. On a un bouquin où rien ne manque : Béru, Pineau (un peu), des calembours, une bonne intrigue plus typée espionnage que police, "whisky et petites pépées", des digressions et énumérations délirantes, des notes en bas de page, etc.
Bref, un excellent bouquin de vacances !
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Surtout ne pas foutre des points d'exclamation comme je le fais au bout de chaque phrase, mes fils. Le point d'exclamation attire trop l'attention, comme tout ce qui est debout. Il courbe pas l'échine comme l'accent circonflexe, il n'est pas tronçonné comme le point de suspension, il ne se met pas à plat ventre comme le tiret, il ne remue pas la queue comme le point virgule, il ne fait pas de la fumée comme le point d'interrogation, il n'est pas chiure de mouche comme le point t'à la ligne. Lui, c'est le de Gaulle de la ponctuation. La vigie ! Le ténor. Son nom l'indique : il s'exclame ! Il clame ! Il proclame ! Il déclame ! Il réclame ! Il véhémente ! Il flambergeauvente ! Il épouvante ! Je t'aime, suivi d'un point d'exclamation ou d'un point de suspension n'a pas la même sincérité, ni la même signification.
Par chance nous trouvons de la place à l'hôtel Troû Dû Thronc en arrivant à Saigon. C'est rare de pouvoir se loger dans cet hôtel sans réservation, car il s'agit d'un Palace principalement fréquenté par les étrangers qui ne sont pas du pays. Beaucoup d'Américains, naturellement, mais aussi des Grecs, des Italiens, des Arméniens, un Russe naturalisé Mexicain, un Cubain naturalisé Russe, un Hindou, un indien, un Indonésien, un Indochinois et un industriel d'Indianapolis.
De la manière dont il se remuait le fion, mon dada, je me gaffais qu'elle allait se briser vite fait, mon assiette, et avec elle mon service trois pièces, mon verre de montre et mon échine d'or sale ! Vachement traîtres, les bourrins, mine de rien.
… on est tombés de charogne en syllabe, on biaise (1) les Ricains, mais on se fait coiffer par les Russes. Qu'est-ce qu'ils nous veulent, les bas tauliers de la vodka ?
(1) c'est moi qui ai pris la liberté d'écrire biaise, Béru avait sucré un " i ".
Elle sourit à travers ses larmes. Ca fait comme une déchirure dans les nuages, quand le temps est au gris et que le soleil veut montrer le bout de son noze. C'est pas original comme comparaison, mais ça exprime bien ce que je veux dire. Faut savoir sacrifier au conventionnel à l'occasion.
*RÉFÉRENCE BIBLIOGRAPHIQUE* :
San-Antonio, _Réflexions définitives sur l'au-delà,_ morceaux choisis recueillis par Thierry Gautier, Paris, Fleuve noir, 1999, 120 p.
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