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EAN : 9782351686805
160 pages
Editions Les 2 Encres (06/08/2014)
4.75/5   50 notes
Résumé :
Ça y est ! Enfin, et pour de bon cette fois, la guerre d'Algérie est terminée. Soulagée, la France des années 60 s'engouffre enthousiaste sur les chemins de la croissance, de la consommation et de l'oubli. À Paris, entre Clignancourt et Pigalle, cinq assassinats inexpliqués d'ouvriers laissent à penser que le feu qui a embrasé l'Algérie française a peut-être été mal éteint. Faut-il voir derrière le meurtre des cinq métallos la main vengeresse de l'OAS, voire une rés... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (44) Voir plus Ajouter une critique
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Dès les premières lignes, même si l'action ne se déroule pas en Algérie, mais dans Paris, le style, le vocabulaire, les situations décrites, les habitudes des personnages, évoquent de façon très concrète et très précise l'ambiance de la France des années 1960.
Moi-même, arrivé en France en 1962 à l'âge de dix ans, j'ai été frappé par ce pays si différent de l'image que nous en avions, des villes entourées de bidonvilles, les bistrots louches, la présence des prostituées, tout cela est très bien "rendu" dans les mots utilisés, et la façon de les utiliser.
L'histoire et les personnages ne tombent jamais dans la caricature (exceptée peut-être le gavage du juge à l'encre violette mais c'est drôle et sans impact sur la suite) les personnages sont tous crédibles et sont très plausibles dans le contexte décrit, j'ai retenu notamment l'histoire de l'industriel Vandekerkof, situation très fréquente dans les années 1960, de ces industries qui ne peuvent plus suivre et disparaissent.
L'idée force de l'histoire, il y a une violence institutionnelle (entre politiques des deux bords, entre armée et FLN, entre OAS et police, entre armée et FLN etc...) 
mais au-delà, ces affrontements institutionnels peuvent générer des réactions émotionnelles, irrationnelles, qui bien que s'inscrivant dans un contexte s'en détachent malgré tout.
Le personnage de Jeanine Thion s'inscrit dans cette logique et nombre de pieds-noirs, sans aller jusqu'à prendre les armes, et à commettre l'irréparable, sont dans cet état d'esprit, ni OAS ni Gaullistes, ni FLN, encore moins supplétifs du FN, comme souvent l'opinion française a voulu les y réduire, même encore maintenant.
Le dernier chapitre, la dame blanche,  sonne très juste, il a le mérite de ramasser en 20 pages, la complexité d'une situation qui a dégénérée, d'en expliquer les causes et les conséquences, d'en mesurer les effets sur les motivations de Jeanine, j'ai retrouvé des situations vécues à notre arrivée en France, la bronca organisée à Marseille par les dockers, la disparition de la machine à coudre de ma mère, l'incompréhension des français de base sur qui nous étions, 
(j'ai moi même été traité de semi-bicot par mes nouveaux camarades d'école, mes parents en étaient choqués, eux qui avaient eu six frères enrôlés en 1942 dont un mort en Alsace en 1945 à l'âge de 20 ans),
Les références dans ce chapitre sont toutes très bien documentées et parlent vrai. 
Bravo pour ce premier roman que je recommanderai pour avoir une approche différente de la guerre d'Algérie et de ses conséquences.
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Une intrigue bien menée, qui se situe dans un Paris des années 60 encore meurtri par les années de guerre, mais aussi par l'après-guerre d'Algérie et le retour des pieds noirs et des rapatriés. Ces rapatriés qui se sentent étrangers en « France » car nés en Algérie, leur terre, mais également ces rapatriés que l'on rejette.
Cinq hommes ont été assassinés, avec la même arme, aucun lien entre eux, aucun mobile apparent, aucune piste. L'inspecteur Claude Fourrier mène l'enquête, mais les pistes à suivre sont bien trop minces. Tous les moyens sont bons pour avancer dans la résolution de cette énigme. Même faire appel à Djoko le médium, sur les conseils de Mado la pute au grand coeur, dans cette ambiance de banlieue triste et pauvre, où les voyous côtoient les prostitués et les ouvriers, dans les rues austères, ou dans les bars mal famés.
Mais ces meurtres cachent-ils une action de l'OAS, ou bien une vengeance inassouvie depuis les années noires de la guerre et des massacres en Algérie ? rien n'est sûr, car tout est possible. L'inspecteur cherche, et trouve, une issue bien étrange et qui va bien avec le côté décalé et parfois pathétique de ces désespérés en mal de repères.
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Un premier roman, ça se scrute pour sa nouveauté mais aussi pour ses promesses ! Dario a évidemment beaucoup lu Frédéric Dard, G Simenon et autres policiers, des ouvrages d'histoire et de politique et de tout cela a su tirer sa substantifique moelle pour "une valise et un cercueil" bien construit, bien documenté, sans superficialité et qui tient ses promesses de roman policier bien calé dans son cadre du Paris de la guerre d'Algérie. Je ne peux néanmoins me défaire du sentiment qu'il transparait dans ce premier titre que l'auteur a beaucoup de choses à dire et qu'un autre ouvrage sera le bienvenu. En un mot comme en cent, belle réussite pour un premier roman qui permet de briser le cercle du jugement et nous fait espérer un nouvel écrit.
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Ayant acheté la Valise et le Cercueil à l'occasion d'une dédicace de l'auteur, je me suis laissée emporter, voire «piéger», dans l'ambiance évoquée dans ce livre, très plaisant et très visuel, riche d'enseignement et un brin nostalgique pour Paris des années 60. Les descriptions sont très pointues, l'auteur a su faire appel à son sens aigu et poussé de l'observation. Avec talent. le vocabulaire me parait un peu trop riche en argot, mais ceci reste secondaire car n'empêche pas la compréhension, en ce qui me concerne. J'ai bien aime la fin aussi. Au bout du compte, derrière chaque embrouille se cache une femme ! En outre, je le verrais très bien adapté et porté à l'écran, il y a tant d'images qui nous viennent à la lecture de... la Valise et le Cercueil.
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Ce polar de Dario nous plonge par son style, son ambiance, ses personnages, son intrigue dans l'histoire du vieux Paris dans le 18ieme de façon très réussie et intime;
On s'y croit.
Le langage imagée en particulier des personnages de l'intrigue historique style " argot titi parisien" est de ce point de vue particulièrement réussi
J'ai adoré ce livre de Dario
Bravo !
Quand le prochain?
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
C'est exact Monsieur Fourrier, ils sont morts tous les deux dans l'attentat et moi j'ai survécu. Ma fille venait de fêter ses vingt ans. Moi ? Pas une égratignure, je n'ai rien eu. Je suis sortie physiquement indemne de cette épreuve, si ce n'est ma chevelure qui a fini de blanchir d'effroi en quelque heures. Devant vous, je suis vivante. intérieurement, je suis morte. Morte avec eux ce jour-là. Après l'enterrement de Raoul, mon époux et de ma petite Chantal, je suis restée prostrée dans le noir pendant des mois. Yaya, notre bonne berbère s'est occupé de moi. Elle me nourrissait, me lavait, me couchait. Comme une soeur, elle me chantait les complaintes de ses montagne.
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Ignorante quant aux évènements de la guerre d’Algérie, ce roman m’a immédiatement plongée dans l’ambiance des films des années 70 : ombres et lumières, intrigue bien ficelée et des personnages au charisme indiscutable…Si ce livre avait été porté à l’écran, il aurait été signé par Pierre Granier-Deferre avec Michel Audiard aux dialogues et un Lino Ventura blasé dans le rôle principal…
Je vous parle d’un temps que les moins de 20 ans….
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J'ai beaucoup aimé ce premier livre de Dario. Du style, du contenu, des personnages bien vivants. J'ai suivi avec grand intérêt l'inspecteur Fourrier à la recherche de la vérité dans la banlieu et dans les derniers soubresauts de la guerre d'Algérie.
A quand le prochain ?
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Sympathique lecture, on trouve de la truculence dans ce livre. Il y a du Dard dans tout ça. On le lit facilement, les personnages sont attachants. C'est bien documenté et bien rythmé, franchement pour un premier livre, c'est vraiment pas mal. vivement le prochain, en attendant je vais revoir les "Tontons" pour me faire du bien aux esgourdes.
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Sacré François, je l’ai connu volontaire national, bouffeur de métèques et je le retrouve socialo, fricotant avec les francs-macs après être passé par Vichy, par la Résistance et par la défense farouche de l’Algérie française. Retenez bien ce nom : François Mitterrand. Lui, il ira loin, très loin.
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