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EAN : 9782846822091
256 pages
P.O.L. (23/08/2007)
3.45/5   164 notes
Résumé :
Voici dix ans que son fils est mort, il avait quatre ans et demi. Pour la première fois depuis ce jour quelques moments passent sans qu'elle pense à lui. Alors, pour empêcher l'oubli, ou pour l'accomplir, aussi bien, elle essaie d'écrire l'histoire de Tom, l'histoire de la mort de Tom, elle essaie de s'y retrouver. Tom qui est devenu mort, Tom à qui on ne pense plus qu'en sachant qu'il est mort. Elle raconte les premières heures, les premiers jours, et les heures et... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (26) Voir plus Ajouter une critique
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J'ai mis du temps à ouvrir ce livre. Je l'avais dans ma pile à lire, mais je ne l'ouvrais pas. Je devais le rendre à qui me l'avait passé, et cela faisait déjà un bon moment. Alors je me résignais à m'en séparer sans l'avoir lu. Et puis non, il fallait que j'ouvre la porte. Je ne l'ai refermée qu'à la fin, la gorge serrée, les traits tirés, sans doute, tant cette lecture est éprouvante.
Puis, est venu le temps du billet, écrire sur ce livre... Quoi écrire, comment écrire ? J'ai déjà tant lu sur ces quelques pages avant de les découvrir moi même, il a fait tant couler d'encre, il a même fait un scandale...
Alors je me lance, mais que c'est difficile d'ajouter encore des lignes à toutes celles déjà écrites!
J'ai été happée par cette lecture. le sujet est terrible. Une mère tente de dire quelle forme a pris le deuil qu'elle refusait. Dix ans après la mort de son second fils de 4 ans et demi, la voilà voulant retracer pas à pas, mot à mot, larme à larme, la vie qu'elle a menée avec cet enfant, de sa conception à sa mort, et puis celle qu'elle a menée avec le petit mort, après l'évènement impossible, impensable, mais advenu et irrémédiable.
Ce récit est une fiction et a tout de l'auto fiction. Il est sobre, haletant, il explore les coins et les recoins de la douleur de la perte d'un enfant. Il sonne juste, en frappant fort.
Certains s'étonnent de cette "vraisemblance", d'autres ont parlé de plagiat psychique... d'autres encore se demandent pourquoi écrire une fiction avec un tel sujet...
Et je me dis , pourquoi ne pas écrire sur l'effroi et l'hébétude provoquée par la mort ? La parole sur la mort n'appartient pas aux seuls endeuillés.
S'il ne s'agit pas d'une expérience vécue, il peut s'agir d'une angoisse, d'une peur. Qui n'y pense pas ? La possibilité de la perte est concomitante de la naissance.
L'auteur de ce livre met en scène ce drame intolérable pour explorer les limites de l'inacceptable, et il s'avère qu'elle ait fouillé très concrètement, au plus près des failles de détresse qui engloutissent.
Comment peut-on être si vraie sans avoir vécu ce drame réellement ?
Il semble que cet écrivain soit douée d'une capacité d'empathie remarquable et d'une écoute de l'autre très fine. Elle parle du silence de ses parents au sujet de la mort de son frère. Ce livre en est peut-être l'écho bruyant et retentissant.
Marie Darrieussecq est également psychanalyste, et je pense qu'elle a écouté beaucoup sur le deuil et que ce livre est nourrit du savoir intime qui se dit en séance. Il est imprégné sans doute aussi des lectures sur ce thème, dont les livres de Camille Laurens, que je n'ai pas encore lus.
Ce que je retiens de cette lecture,c'est tout d'abord la rigueur incroyable avec laquelle certaines scènes ne nous sont pas épargnées : L'abandon du cadavre dans la chambre froide, le choc de la réalité du corps qui se décompose, la question de ce qu'on en fait,et l'urgence de la réponse à donner : l'enterrement, la crémation ? La douloureuse nécessité de choisir le mode de disparition, le choix des derniers vêtements, l'imagination au travail quand on doit penser à son enfant dans ce dernier voyage.
Je pense que ces questions et ces descriptions révèlent l'ampleur du désarroi de parents occidentaux et athées face à la mort de leur enfant. Ils doivent choisir, décider, et rien n'est prêt parce que ce qui arrive ne devait pas arriver.
Frappés par le malheur, ils sont considérés avec compassion et presque déférence,ou ils sont évités parce qu'ils font peur.
Ils sont abandonnés dans une solitude sans fond.
Ce roman nous fait entrevoir le déchirement de parents livrés à eux mêmes et à leur seule douleur pour imaginer, penser, construire un rite à la mesure de l'amour qu'ils portent à l'enfant perdu. Ici, la mère remet en cause les choix qu'elle a fait et elle n'est jamais que confrontée à elle même.
Je pense que ce roman est courageux et audacieux.
Cependant, je ne peux pas taire un bémol ressenti à la lecture d'un passage qui a failli remettre en cause l'ensemble de sa construction : Puisque la démarche se veut absolument minutieuse et sincère, puisque nous sommes sensés suivre l'autopsie d'un deuil impossible dans sa crudité la plus nue, alors il fallait être juste dans tous les détails, et malheureusement, il y en a un qui n'est pas bon : si CamilleLaurens n'est pas citée, le film "Trois couleurs : Bleu" de Zulawski l'est, et Marie Darrieussecq n'a pas pris le temps de le revoir avant d'écrire ce qu'elle a écrit dessus. La mère en deuil dans ce film vient de perdre une petite fille et pas un garçon...
Un vrai détail, mais je vous assure qu'à ce stade là de ma lecture ça m'a gênée, allant presque jusqu'à discréditer le reste du contenu...

Par contre, j'ai été très sensible à la manière dont le cri est traité dans ce roman. L'auteur dit vouloir atteindre avec la littérature l'indicible et je pense qu'avec le cri, elle a touché son but
http://sylvie-lectures.blogspot.com/2008/04/tom-est-mort-marie-darrieusseq.html
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« Tom est mort », c'est ainsi que dix ans après sa mort, il reste en tête de sa mère.
Oui, dix ans déjà et elle ne s'en remet pas.
Elle commence alors un cahier pour écrire tout ce qui l'envahit.
Vu le titre, je ne m'attendais pas à quelque chose de réjouissant.
Il faut reconnaître que c'est bien écrit, Marie Darrieussecq a du style.
Elle analyse parfaitement la douleur de cette mère qui perdure avec les années.
Mais je me demande comment peut venir à l'esprit d'un auteur d'écrire sur un tel sujet.
La perte d'un enfant est une perte innommable.
Et dans notre société morose, est-il vraiment opportun de lire des choses déprimantes ?
Je suis en recherche d'un auteur gai, mais en réalité, ils ne sont pas pléthore.
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Une mère évoque la mort de son enfant et son absence, qu'elle vit jusqu'à la folie. L'absence de son fils devient presque une « absence - présence » dix ans après sa mort.


Evacuons tout de suite ce qui est le moins intéressant : la polémique de plagiat qui a fait suite à la publication de ce livre. Camille Laurens a accusé Marie Darrieussecq d'avoir plagié son livre Philippe (inspiré de sa vraie vie, contrairement à Darrieussecq, qui n'a pas perdu d'enfant). Je crois que l'accusation ne tient pas la route quinze secondes, quand on lit quelques pages de Tom est mort. le style de Darrieussecq est là dès le début, caractéristique depuis Naissance des fantômes, distance quasi clinique, intellect en permanence à l'oeuvre décortiquant tout ce que la mère éprouve, tout semble rejeter l'accusation de Camille Laurens : le livre de Marie Darrieussecq est le livre d'une femme qui réfléchit au sujet, avec toute la distance dont son cerveau peut faire preuve, pour être la plus exacte dans l'expression des sentiments que la mère endeuillée éprouve. Ce n'est pas un livre viscéral, c'est l'inverse. Et donc le contraire du livre de Camille Laurens. Mais précisément c'est sans doute la raison pour laquelle cette dernière s'est sentie plagiée, ou parodiée. Mais elle a oublié en route que le sujet en question n'était pas son pré carré, et que quiconque a le droit d'écrire sur le sujet, ce qui me semble être le fondement de la littérature, d'ailleurs.

Pour en venir maintenant au livre de Darrieussecq, il a précisément les défauts de ses qualités, il est trop scrupuleux. Presque bavard. En tout cas, la capacité de Darrieussecq à sonder ce que ressent la mère qui a perdu son enfant est étonnante. Trop peut-être. C'est un peu le « syndrome Darrieussecq ». Un parfait devoir d'une ancienne élève de la rue d'Ulm, sur un sujet qu'elle s'est imposé à elle-même. Tout est si scrupuleusement analysé que ça sonne presque (paradoxalement) faux à force de vouloir être véridique. L'image même de l'enfant se désintègre, c'est presque un livre sur le narcissisme de la douleur. Mais c'est peut-être ça d'ailleurs, la perte d'un enfant : un repli sur soi.
En revanche, je lui reproche son écriture tout le temps cérébrale, l'abord du sujet avec des références, parfois, qui font que le livre ressemble à une (très bonne) dissertation sur le sujet. Tout est décrit de la douleur d'une mère, et pourtant, Darrieussecq ne parvient pas à faire naître l'empathie chez le lecteur, tout est trop mis à distance. C'est récurrent dans chacun de ses livres, sauf le premier, Truismes, qui est presque une incongruité dans la biographie de l'auteur, puisque c'est une farce littéraire.
Finalement, les réflexions de Marie Darrieussecq sont brillantes, mais il lui manque irrémédiablement l'émotion pour parvenir à donner de la chair à ce livre. Une lecture en demi-teinte.

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Tom est mort... et sa mère avec lui...
L'autrice explore le chagrin d'une mère, sans concession sur la réalité du deuil. Elle a su trouver les mots juste pour parler du drame le plus effroyable qui soit.
Dès les premières lignes, une émotion prend aux tripes pour ne plus nous lâcher, à chaque phrases, chaque pages, avoir la gorge qui se serre à en avoir du mal à déglutir. Et puis, arriver à la fin, découvrir le comment et encore une fois avoir le coeur qui se brise.
On pourrait reprocher un style narratif redondant, des phrases qui se répètent, je pense au contraire que cette écriture apporte un plus. Pour appuyer fort là où ça fait mal, mettre l'accent sur l'immense tristesse d'une mère.
N'ayant pas d'enfants, c'est le genre de thème où il est difficile de se mettre à la place et pourtant @Marie Darrieussecq a réussi à me projetter...
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🖤 Tom est mort. Ces trois mots mis bout à bout n'ont aucun sens. Comment un petit garçon de 4 ans et demi peut-il être mort ? Pour sa mère, ces trois mots ne peuvent être accolés, ce n'est pas une phrase, c'est insensé, cela ne peut pas être, un enfant, son enfant, son bébé, ne peut être mort. Il ne peut être que vivant. Plein de vie. Et pourtant.

🖤 Cela fait dix ans que Tom est mort, et, pour la première fois depuis des années, sa mère réussit à passer quelques moments sans penser à lui et à apprécier un instant de bonheur avec ses deux autres enfants. Pour combattre l'oubli, elle décide alors de raconter son fils dans un cahier, ses premières fois, ses premiers exploits, sa façon de parler, sa façon d'être, mais elle fait aussi de ce cahier sa catharsis, en y livrant ses pensées les plus sombres, tout son désespoir, son désarroi, sa peine incommensurable, sa folie, son impossibilité d'y faire face.

🖤 Ce roman me fait l'effet d'un immense trou noir qui aspire chaque pas, chaque tentative d'avancer de la narratrice qui butte contre la vie, tout simplement, car sa vie s'est arrêtée le jour où son fils est mort.

🖤 Comment vous en parler ? J'ai du mal à mettre des mots sur cette lecture, tant je l'ai trouvée sordide et parfois dérangeante à bien des égards. Est-ce la manière d'aborder ce thème ? Ce cahier dans lequel une mère déverse tout ce qu'elle a, ses failles, ses blessures les plus profondes, ses pensées inavouables sur son impossibilité à vivre sans son fils, à aimer ses deux autres enfants, à défaire le fil de sa vie pour en imaginer une autre dans laquelle ce drame n'aurait pas eu lieu ? Peut-être. Je pense qu'il y a “trop” de choses, de parasites qui m'ont empêchée d'être émue, d'être sensible à ce drame, cette vie racontée sans queue ni tête, peut-être est-ce tout simplement trop intellectualisé ? Les mots peuvent-ils refléter la perte d'un enfant ? Peuvent-ils servir la personne endeuillée? Si j'en suis convaincue, le roman de Darrieussecq ne m'a pas touchée. Suis-je insensible? Au style de l'auteure, c'est certain, mais à ce drame ? Ce sentiment étrange après avoir fermé ce bouquin, je n'arrive pas encore à m'en défaire, ni à me l'expliquer..
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
J'avoue que je n'ai pas du tout accroché.
Je ne dis pas que ce roman ne soit pas bien. Je dis juste que je n'ai pas suivi, pas ressenti d'émotions.

Rien du tout.

Seulement une sorte d'interrogation : pourquoi un tel livre ?

Contrairement à celui de Camille Laurens, "Philippe", beaucoup plus touchant, où j'ai ressenti, là, un tas d'émotions...
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[Incipit.]

Tom est mort. J'écris cette phrase.

Ça fait dix ans que Tom est mort. Dix ans main­tenant. Mais la date ne s'est pas inscrite au fer rouge, comme on dit. Quand Tom est mort j'étais dans une période où, justement, je ne savais plus très bien quel jour on était. Pour mon mari ce n'est pas pareil. La date s'est inscrite au fer rouge dans sa tête, dit-il. Sa vie a basculé autour de cette date. Moi aussi ma vie a basculé. Mais ce ne sont pas les mots que je dirais.

Par exemple, les dates de mes enfants, de mes autres enfants, il faut que je réfléchisse. J'ai tendance à mélanger, mes enfants sont tous nés au printemps, comme ceux des loutres ou des koalas ou des diables de Tasmanie, ou de beaucoup d'autres animaux, je cite les animaux qui m'intéressent. Mai, juin. La saison des anniversaires. C'est bientôt. J'ai envie d'écrire : si nous sommes encore en vie. C'est une phrase qui me venait souvent après la mort de Tom. Je la disais comme une découverte, pas vraiment stupéfiante, mais comme une évidence que j'ignorais jusque-là. Si nous sommes toujours en vie. Ensuite j'ai dit la phrase par conviction. Je l'ai dite aussi par provocation, je ne la dis plus, ça blesse les gens. Et puis c'est devenu un tic, un tic de pensée, ça terminait mes raisonnements, mes phrases mentales, tous mes projets (les projets étaient revenus. Nous avions découvert ça aussi : que les projets pouvaient revenir, que nous en étions à nouveau capables).

J'ai essayé les thérapies, les groupes de parole, et Tom ne m'a pas été rendu. Même ça : refuser Affaire le deuil, ça fait partie du travail, c'est codifié par des graphiques. Quand on est en deuil, on a du travail, même si on ne veut pas du tout le faire. Pour ça, mon mari était comme moi. Et si je commence ce cahier, c'est peut-être parce que lui et moi on en est au même point maintenant, pour une fois au même point en même temps. Synchrones. C'est lui qui dit ça, nous sommes synchrones. Presque ensemble.

Le deuil qu'ils décrivent est un processus naturel qui me dégoûte. Une digestion. On entre dedans et on avance, qu'on le veuille ou non, comme à travers une série de boyaux. La mort de Tom passe à travers nos corps. On n'a pas fini, je ne dis pas qu'il faut dix ans. Je ne dis rien. Est-ce que je souffre moins qu'avant ? Le plus et le moins, je ne sais pas. Peut-être que je souffre moins souvent. La mort de Tom est une bête qui relève la tête de temps en temps, un dragon avec des soubresauts, et la terre se soulève, sa tête se dresse. Une géographie créée par une bête, dans nos cerveaux. On dit «répliques» après un tremblement de terre.
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"Elle dit que mon père fait un "épisode délirant", il hurle et se débat, il est dans une clinique. Mon père a la seule réaction possible, sensée et cohérente, au milieu de nous tous, les paralytiques. Mon père se montre à la hauteur du désastre; Moi je suis sortie du cri et je ne sais plus quoi faire, de moi, de mes enfants, de mes mains."
..." Me remuer, pas comme mon père qui hurle sa souffrance enfermé dans une clinique."
..."Elle me donne des nouvelles de mon père, de son cri. Entre deux prises de médicaments le cri renaissait, grondait dans sa poitrine, montait, puis éclatait."
..."Mon père criait pour moi, pour nous. Ce cri creusait un trou où Tom avait été, à cet emplacement béant, qu'il fallait maintenir béant.
Quelque temps après on a volé le Cri de Munch dans la Galerie Nationale d'Oslo. C'était les ondes concentriques autour du cri de mon père qui avaient englouti le tableau, avalé dans sa gueule ouverte, disparu pendant que mon père criait, et bien sûr la toile on ne la retrouverait pas, puisque le monde ne demeurait pas intact finalement, puisque tout de même, à quelques signes, on voyait que des failles craquelaient la surface, les atomes s'y engloutissaient, et du monde matériel ne demeuraient que des souvenirs."
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"Je suis enfermée dans un cri rouge et cubique et je me cogne aux parois saignantes, personne ne m'entend. Le cri sort de ma gorge à moi, et celle qui est assise dans le pièce blanche s'étonne : moi, si calme, en train de hurler." ..."Dans la pièce rouge on ne pense pas, on a besoin du cri."
..."Dans la pièce blanche on a honte du cri comme d'un lieu commun, "ce qu'on fait dans ces cas là". Un savoir de toute éternité, de ce savoir des ancêtres et des téléfilms. Je me suis mise à crier, et ensuite, à mon étonnement, le cri a pris ma place. Je suis restée dans la pièce rouge, à me cogner aux murs étranges. Des muqueuses rouges m'avalaient, me dissolvaient. Un petit bourdonnement d'insecte dans une énorme fleur carnivore."
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"Et puis, comme une vague imprévisible, une de ces vagues tueuses au milieu de la mer, je l'ai agrippé et secoué et je me suis vidée sur lui de tombereaux de cris et d'insultes." ..." Quelque chose est monté du ventre de Stuart jusque derrière ses mains. Son cri à lui. Nous étions transformés en animaux et nous découvrions, chacun, notre cri. Un zoo de douleur."

..."Des cris de torturés à qui l'on a coupé les cordes vocales"
..."Stuart se tenant les mains, serrées à hauteur du front, bras crispés, ses deux mains cramponnées l'une à l'autre, écrasées sur son front; et moi debout derrière, bras ballants, corps ballant, ballante comme une cloche, juste après le cri _ ça, la première image que j'ai de nous, l'image de l'hôpital, juste après la mort de Tom."
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Lecture par l'autrice accompagnée du duo Namoro
« de quel côté était la vraie vie ? À quel bout des rails ? Ou dans quel ailleurs ? » Fin des années 80. Rose et Solange sont voisines et amies inséparables depuis toujours. Rose voudrait croire à son amour pour Christian (ou bien Marcos ?) et à ses études de psycho. de son côté, Solange ne croit plus en Arnaud (l'enfant qu'elle a eu à l'âge de 15 ans est-il de lui ?) et s'accroche à son destin de comédienne. du coeur de l'adolescence à l'âge adulte, les parallèles s'éloignent imperceptiblement, même si l'on s'efforce de garder le contact a minima. D'un trait rapide, haletant, très malicieux, Marie Darrieussecq nous livre leurs deux versions des faits, successivement : comment Rose et Solange vont passer de jeunes filles à femmes, souvent l'une sans l'autre mais toujours en compagnie des hommes, et donc de tout ce qui va avec…
À lire – Marie Darrieussecq, Fabriquer une femme, P.O.L., 2024. À écouter – Namoro, Balaclava, No more reality, 2023.
Son : Jean-François Domingues Lumière : Iris Feix, assistée par Hannah Droulin Direction technique : Guillaume Parra Captation : Claire Jarlan
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